M' A

« Lettre à une femme d’honneur »

mence-casterMadame la Présidente de l’Université des Antilles et de la Guyane,
Lorsque vous avez été élue en janvier 2013, nous avons célébré dans un élan de fierté, la personne d’excellence que vous représentez.
Portées par vos projets et votre intelligence, nous avons continué à croire en votre présidence éclairée.
Mais déjà un vent mauvais soufflait, que nous n’avions pas perçu.
Déjà, des sables mouvants mais ondoyants nous encerclaient.
Nous voyions une personne, quand d’autres déjà, détestaient la femme.
D’autres. Des mâles trépidant, arrogants, suffoquant de petites misères, étouffant dans leurs gorges le mépris pour ce qu’ils ne pouvaient concevoir que comme une claque : une Vaillante.

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« Journée Mondiale du Conte » le 20/03/2014

journee_du_conteDans le cadre de la « Journée Mondiale du Conte »,Jeudi 20 mars 2014, VIRGUL’ en partenariat avec le Conseil Général de la Martinique,

– Flash Contes à Fort-de-France à partir de 10h00
(Pidou, José EGOUY, José DALMAT,…)
rue piétonne, parking taxis, place Cour Perrinon, …

– Soirée Contes à SAINTE-MARIE au Centre Culturel de Rencontre à Fonds Saint-Jacques à partir de 19h00

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Roger Bernat invente un théâtre de « spect’acteurs-citoyens »

pendiente_votoLors de la saison 2012/2013, Roger Bernat nous a fait danser Le Sacre du Printemps sur la grande scène du Théâtre. Cette saison, il propose de voter pour plonger de manière ludique dans les méandres de la démocratie.
Le temps de la représentation, la scène prend des allures d’hémicycle. Munis de télécommandes, les spectateurs sont invités à donner leur avis en répondant aux questions les plus diverses. Chaque vote va influer les règles de vie collective en cours dans la salle. Dans cette assemblée parlementaire improvisée, un débat s’engage sur les grands thèmes de société : parité, immigration, sécurité…

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Manifeste pour une union politique de l’euro

Un collectif d'économistes et de politologues, dont Thomas Piketty ou Pierre Rosanvallon, appelle à de profondes réformes démocratiques et notamment à la création d'une chambre parlementaire de la zone euro.

—Par collectif—

drapeau_europeL’Union européenne traverse une crise existentielle, comme vont bientôt nous le rappeler brutalement les élections européennes. Cela concerne au premier chef les pays de la zone euro, enferrés dans un climat de défiance et une crise de la dette qui est très loin d’être terminée, alors que le chômage persiste et que la déflation guette. Rien ne serait plus faux que de s’imaginer que le plus dur est derrière nous.

C’est pourquoi nous accueillons avec le plus grand intérêt les propositions formulées à la fin de l’année 2013 par nos amis allemands du groupe de Glienicke, composé d’experts et de personnalités proches de la CDU et du SPD, en vue d’un renforcement de l’union politique et budgétaire des pays de la zone euro.

Seuls, nos deux pays ne pèseront bientôt plus grand-chose dans l’économie du monde d’aujourd’hui. Si nous ne nous unissons pas à temps afin de porter notre modèle de société dans la mondialisation, alors la tentation du repli national finira par l’emporter, et engendrera des frustrations et des tensions à côté desquelles les difficultés de l’Union sembleront joyeuses.

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Aurélie Filippetti : «Le Medef veut tuer la culture»

culture_pcfDans une interview au «Parisien Dimanche» – «Aujourd’hui en France», Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, vient au secours des intermittents du spectacle au lendemain des Victoires de la musique. Alors que les négociations se poursuivent sur l’assurance chômage, le Medef a mis le feu aux poudres en proposant de supprimer le régime des intermittents, critiqué pour son déficit, pour l’aligner sur le régime général.

En réaction, ces derniers appellent à une journée de mobilisation le 27 février. Aurélie Filippetti, elle, accuse le Medef de chercher des boucs émissaires.

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Mathieu Guérart : « Diaspora »

L'entrelacs du rêve et de la mémoire

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— Par Christian Antourel—

Il a étudié l’art plastique et a l’aptitude professionnelle  à l’enseignement. A vrai dire cela se voit. On ne voit d’abord que cela : «  les techniques peinture, photographie, dessin, pyrogravure, assemblage, installation,  révèlent  ma pratique multiple, comme les choses qui m’inspirent, ou les artistes qui m’influencent. »
Compliqué, érudit, intello en un mot, l’art de ce jeune artiste perceptible au tout début dans des expos collectives dès 2010 commence pourtant à prendre forme et à s’incarner dans un travail aux contours énigmatiques et « métaphysiques ». D’influences en audaces, cet art  pose ses jalons en imposant des protocoles de performances qui ménagent une place à une verve jaillissante. Lui qui ne cherche pas à faire de ses œuvres  des explications de texte,  ne peut tout dire avec des mots. Alors dans une libre et vivace relecture interprétée de « l’être et le néant » perçue comme des contrariétés dans une logique du pourrissement bien  rodée,  il nous livre de la matière à penser artistiquement modifiée dans l’entrelacs du rêve et de la mémoire.

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Rencontre aux confins du monde

En tournée en Guadeloupe et en Martinique. Dates ci-après.

—Vu par José Alpha —

nous_etions_assis(Photo de J. Alpha)

C’est en recevant la violence qui émane de la scène finale de la pièce « nous étions assis sur le rivage du monde «  de José Pliya, mise en scène efficacement par Nelson Rafael-Madel pour la Cie Théâtre des deux saisons,  donné au Théâtre de la Ville à Fort de France ce 13 février dernier, que j’ai réalisé la relation filiale et poétique avec  « Une tempête » d’Aimé Césaire.
Et le reback du déroulement dramaturgique proposée par Pliya dans un style très fin et progressif, permet de comprendre les origines de son inspiration.   « Je vais te battre, te battre avec mon sexe, avec mon corps … » dit l’homme dérangé sur « sa » plage, son ile, son univers protégé des démons sociaux et économiques, par cette « femme » blanche têtue qui tient à retrouver le lieu où elle a connu l’insouciance bienheureuse de son enfance.  Mais le monde a changé et les traces de l’enfance ont disparu dans les ressacs de la mer. 

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Un drame du retour au pays natal

« Nous étions assis sur le rivage du monde » de José Pliya, dans une mise en scène de Nelson-Rafaell Madel

— Par Roland Sabra —

etions_assis_ramu_follyUne femme revient dans son pays. Elle a donné rendez-vous à des amis pour un pique-nique sur la plage de leur enfance , « Le rivage du monde ». Quand elle arrive, ses amis ne sont pas encore là. Elle trouve un homme, qui lui dit que cette plage est privée, que son accès est désormais interdit. Il lui demande de s’en aller. Elle insiste. Elle ne veut pas comprendre. Il finit par lui dire qu’il ne supporte pas sa couleur de peau, que celle-ci est porteuse d’une mémoire qui n’a pas sa place sur le rivage du monde, qu’elle s’en aille !

 Tout comme «  On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve» (Héraclite) le pays de l’enfance que l ‘on a quitté n’est jamais plus celui que l’on croit retrouver. C’est un pays perdu, toujours recomposé dans le travail de la mémoire, livré à l’érosion des sentiments, au ravinement des émotions, au soulèvement de faits que l’on croyait soigneusement enfouis

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Une image de migrants africains primée au World Press Photo 2014

world_press_photo

C’est cette  photo de migrants africains, téléphones tendus vers le ciel dans l’espoir de capter une dernière fois du réseau, qui a gagné le premier prix du World Press Photo, le plus prestigieux concours de photojournalisme.

La photo de l’américain John Stanmeyer, illuminée uniquement par le clair de lune et les écrans de téléphones de ceux qui sont sur le point de partir chercher « une vie meilleure », a été prise en février 2013 sur une plage de Djibouti, lieu de transit des migrants en provenance de la Somalie, de l’Éthiopie ou de l’Érythrée. La photo de John Stanmeyer « est connectée à tant d’autres sujets : elle ouvre la discussion au sujet des technologies, de la mondialisation, des migrations, de la pauvreté, de l’aliénation, d’humanité », a déclaré un membre du jury, Jillian Edelstein. Un autre membre du jury, présidé par Gary Knight, de l’agence photo VII, assure que cette photo donne une image différente des migrants : « tellement de photos des migrants les montrent débraillés et pathétiques, mais cette photo n’est pas tant romantique qu’elle est digne », a déclaré Susan Linfield.

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Les premières cles pour résoudre tous nos problèmes se trouvent entre nos propres mains

Tribune

— Par Robert Saé—
porte-voix1-    Les peuples sont le moteur de l’histoire
Pour la majorité de l’opinion publique, seuls des élites,  des leaders providentiels ou des sauveurs suprêmes peuvent porter solutions aux problèmes des populations. Comment s’en étonner ?  Pendant des millénaires, ceux qui propagent l’idéologie des classes dominantes se sont appliqués à en persuader les peuples et les individus.     On ne saurait nier le rôle joué par des personnes ou des dirigeants d’exception qui, par leur parcours et par leur capacité d’analyse, ont pu être en mesure de  synthétiser l’expérience et les attentes des peuples pour proposer des orientations capables de faire avancer la cause de ceux-ci. Mais, on commettrait un crime de lèse-humanité en méconnaissant cette réalité : ce sont les peuples, par leur génie collectif et par leurs luttes,  qui sont la source des réponses les plus concrètes et les plus durables aux nécessités vitales. 

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L’Occident a-t-il vraiment inventé la démocratie ?

—Par Eric Aeschimann—
athenesDans «le Choc des civilisations», l’Américain Samuel Huntington listait les valeurs de l’Occident: «Individualisme, libéralisme, constitutionnalisme, droits de l’homme, égalité, liberté, règne de la loi, démocratie, marché libre, séparation de l’Eglise et de l’Etat…» Mais définir une civilisation par des valeurs est toujours un jeu dangereux.

Avec humour, son compatriote et anarchiste David Graeber lui répond qu’on est en droit d’affirmer avec la même évidence que la culture occidentale repose sur «la science, l’industrie, la rationalité bureaucratique, le nationalisme, les théories raciales et une tendance irrépressible à l’expansion géographique». Ce qui change quand même le regard…

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Non, elles ne veulent pas être mères, et alors?

4,3% des femmes déclarent ne pas vouloir d'enfants, selon une étude de l'Ined parue ce mercredi. Le non désir de maternité reste tabou.

—Par Claire Hache—

pas_de_bebe325Dans une France féconde -deux enfants par femme en moyenne- elles font figure d’exception. Elles, ces femmes qui ne sont pas mères et ne veulent pas le devenir représentent 4,3% des Françaises, selon les données de l’enquête Fecond réalisée par l’Ined. Ces femmes qui font le choix de « l’infécondité volontaire » restent minoritaires. Mais elles interrogent une certaine vision de la femme, du couple et de l’accomplissement personnel par la maternité.

« Ma mère est assistante-maternelle. Chez nous, il y a toujours eu plein d’enfants et j’adore ça. Je suis gaga devant un bébé, je suis la première à proposer de garder les enfants de mes amis. Je ne fais pas de rejet. Je ne veux juste pas faire des enfants qui subiront le monde tel qu’il est. » Nora, 27 ans, en couple, assume son choix qui s’éloigne de la norme.

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Le Medef veut supprimer le régime des intermittents

—par Jean-Baptiste Chastand—

clownsLa négociation va pouvoir entrer dans le vif du sujet. Mercredi 12 février, à la veille d’une nouvelle séance de discussion, le Medef a envoyé aux syndicats ses propositions de réforme de l’assurance-chômage. Si les partenaires sociaux ont jusqu’à fin mars pour trouver un accord, les idées patronales, dévoilées par Les Echos, promettent de tendre les discussions, tant certaines sont explosives.

Intermittents Au premier rang des propositions du Medef figure en effet la fin du régime spécifique des intermittents du spectacle. « L’équité entre les cotisants est pour le régime d’assurance-chômage une condition de son acceptation », plaide le Medef qui demande « à l’Etat de prendre en charge, s’il considère qu’il relève de l’intérêt général de mieux indemniser les [intermittents du spectacle], le surcoût de ce traitement plus favorable ».

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Elisabeth Roudinesco : «Notre identité est bien triple : biologique, psychique, sociale»

—Propos recuillis par Cécile DAUMAS—

identite_tripleTout s’est emballé. Un concept mal compris – le genre – une rumeur folle, des peurs irrationnelles. Pourquoi un programme visant à l’égalité, dispensé à l’école, a-t-il laissé croire qu’on allait transformer les filles en garçons et les garçons en filles ? Pourquoi dans le sillage du mariage pour tous, tout projet sociétal concernant la famille est-il désormais vécu par une part de la population comme une mise en danger de l’enfant et un démantèlement de la structure familiale ? Réponses de l’historienne et psychanalyste Elisabeth Roudinesco.

Etes-vous surprise de ces mobilisations au nom de la famille en danger ?
Je ne suis pas surprise. Depuis un an, à l’occasion du vote du mariage pour les personnes du même sexe, on a vu émerger cette forme d’hostilité qui est en fait le symptôme d’autre chose.

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Genre à l’école : les garçons sont en péril !

bonnet_ane-3Un garçon sur trois ne maîtrise pas la lecture en 6e. En cause, une pédagogie qui ne tient pas compte des difficultés propres au sexe dit « fort ». Interview.
Il existe en France une non-mixité a posteriori, due à la présence massive de garçons dans les dispositifs à destination des élèves en difficulté.

Jean-Louis Auduc a fait partie de la mission laïcité du Haut Comité à l’intégration, opportunément dissous par Jean-Marc Ayrault pour ouvrir la voie à… Eh bien justement, on ne sait pas trop à quoi, ou on ne le sait que trop. Historien de formation, universitaire, Jean-Louis Auduc s’intéresse depuis toujours, dans le débat-serpent de mer sur l’égalité des sexes à l’école, à la laïcité (ici même il y a quelques mois) et au sort fait aux garçons, laissés pour compte de l’Éducation, comme en témoigne le dernier rapport Pisa : est-ce un hasard si presque personne n’a soulevé ce point délicat ?

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La souffrance à visage humain et le risque de la purification éthique

—Par Jack Dion—

marie-sohna_condeAu théâtre de l’Aquarium, Pascale Henry propose À demain, plongée dans l’univers de la souffrance à visage humain.
La scène baigne dans l’obscurité. Un homme (Julien Anselmino) emmitouflé dans un anorak est assis sur une chaise. En face, à côté d’un bureau, une femme (Marie-Sohna Condé). Ambiance à la kafka.
Commence entre les deux personnages (lui interrogé, elle interrogatrice) un dialogue parfois aussi obscur que le plateau. Il y est question de blessure à la main, de souffrance, de non-dit, de nécessité de parler (elle), d’impossibilité de franchir le pas (lui). Le ton monte. Il la menace, elle a peur, puis elle sort, lui intimant le conseil de bien réfléchir.
D’où vient la blessure de l’homme? Est-on au lendemain d’une guerre civile ? Ou après une occupation d’usine ayant mal tournée ? S’agit-il d’une manif ayant dégénéré ? On ne le saura jamais. Certains le regretteront arguant que la clarté du propos en subit les conséquences. D’autres y verront la force du spectacle À demain, écrit et mis en scène par Pascale Henry.

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Que vive l’humour vache !

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini

chiens_de_navarre(c) P. Lebruman

Les Chiens de Navarre ne respectent rien, sinon la scène, conçue comme le lieu d’élection du saccage des souverains poncifs qui gèrent le fameux « vivre ensemble ». Leur troupe, née en 2005, pratique la création collective, la mise en scène incombant à Jean-Christophe Meurisse. Ils s’offrent un petit festival au Rond-Point, avec Une raclette, Regarde le lustre et articule et Nous avons les machines (1). Une raclette, ça commence pleins feux. Ils sont cinq autour d’une table. Plus ou moins emperruqués, ils picolent en picorant des cacahuètes et se foutent de la gueule du monde, soit du cher public. C’est déjà drôle, même si un léger frisson vous parcourt. Et s’ils allaient me prendre comme tête de turc ? C’est avec eux le risque. Ils ne s’épargnent pas, vous allez voir. Pourquoi nous ménageraient-ils ? Deux sont arrivés en retard. De vannes en calembours, on attaque une pendaison de crémaillère, lors d’une soirée entre voisins. On débite des platitudes, on parle du syndic, de la nourriture bio, des méfaits du tabac, etc.

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« Théorie » du genre à l’école : rétablissons la vérité !

—Par le Webpedagogique—
egalite_hom_femLa « théorie » du genre ça existe vraiment?
Tout d’abord le concept même de théorie du genre n’existe pas. Ce principe a été écrit mille et mille fois mais des radicaux voudraient nous faire croire le contraire. En réalité il existe tout un panel d’études sociologiques et scientifiques que l’on dénomme « gender studies ».

Ça consiste en quoi cette « théorie »?
L’idée est née dans le années 70 auprès de chercheurs américains mais aussi français, que notre identité sexuelle n’était pas uniquement biologique mais aussi sociale via l’acculturation (c’est à dire le berceau social dans lequel on est élevé). Le genre serait une construction sociale. Mais les études ne portent pas que sur le sexe mais bien plus sur la hiérarchie et les inégalités qui demeurent entre hommes et femmes de par leur construction sociale.

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Le virus de l’amour

— Par Philippe Pilotin—

poeme_recitant

Tourmenté de n’avoir jamais eu de chagrin,
Un de mes nombreux amis et proche voisin,
Me conseilla vivement de consulter un médecin,
Ce que je fis le lendemain, jour de la Saint-Valentin.

Aux dires de ce grand prévôt de l’amour
Et sans trop jouer avec l’humour,
J’étais porteur sain du fameux virus de l’amour
Mais pour lui, ce n’était pas tellement glamour.

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Jack El-Hai : le psychiatre des nazis de Nuremberg

L'historien américain, Jack El-Hai, raconte le face-à-face entre le psychiatre Douglas Kelley et le nazi Hermann Göring.

—Par Marie-Laure Delorme —

jack_el-haiLe nazi, le psychiatre et l’auteur. Car l’historien et journaliste américain Jack El-Hai possède un fort point de vue sur la rencontre fatale entre le criminel nazi de 52 ans et le psychiatre américain de 32 ans. L’un s’est plongé dans les abîmes et les abysses de l’autre et ne s’en est pas remis. Parce qu’il s’y est reflété, parce qu’il était trop fragile, parce qu’il n’a pas supporté le poids de la vérité entraperçue, parce qu’il n’a pas su garder ses distances.

Douglas Kelley McGlashan mettra fin à ses jours en 1958, dans sa maison de Kensington, de la même manière qu’Hermann Göring, la veille de son exécution, en 1946 : en avalant une capsule de cyanure. Seules douze années séparent les deux suicides. Les deux fins ont en commun plus qu’une capsule de cyanure ingérée : un goût certain de la mise en scène, un mystère quant à la provenance du poison, un doigt accusateur pointé vers les autres.

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Le dépassement des analyses unilatérales

—Par Paul Boccara, économiste, secteur économique du pcf.—

karl_marxÀ propos de trois siècles de théories sur les crises dans toutes les écoles de pensée économique, nous avons vu (1) la prédominance des analyses unilatérales. Il s’agissait des théories d’insuffisance de consommation, comme les salaires, ou sous-consommationnistes, et des théories opposées d’excès de consommation, comme les salaires contre les profits, ou surconsommationnistes. Nous considérons maintenant, en relation avec mon ouvrage, Théories sur les crises, la suraccumulation et la dévalorisation du capital (Delga, 2013), la question cruciale des diverses tentatives de conciliation ou de dépassement des deux sortes d’analyses unilatérales, pour la reconstitution d’un puzzle du processus d’ensemble.

Le défi consiste, au-delà de la juxtaposition dualiste des deux sortes de théories opposées, de les articuler pour montrer comment, dans la réalité, on passe d’un élément unilatéral à l’autre.

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Face à la crise, Keynes ne suffira pas, le retour à Marx est nécessaire

—Par Rémy HERRERA, chercheur au CNRS, Centre d’économie de l’université de La Sorbonne-Paris-I.—

keynes_&_marxDepuis plus de trente ans, un courant de pensée domine en économie : c’est l’idéologie scientifique « néoclassique », qui croit à un « équilibre général des marchés » et entretient des liaisons très étroites avec le néolibéralisme. Pourtant, le fait est – incroyable, mais vrai ! – qu’il n’existe pas, à l’intérieur du courant dominant, de théorie de la crise. En clair, l’idéologie du capitalisme non seulement ne prend pas la crise pour objet d’étude, mais encore n’est pas en mesure d’expliquer la crise du capitalisme réellement existant. Les rares économistes orthodoxes qui s’y intéressent l’analysent d’ailleurs à partir de facteurs toujours extérieurs aux marchés, venant perturber les mécanismes de correction automatique par les prix : syndicats « archaïques », interventions de l’État, « bugs » informatiques, fraudes de traders isolés… Mais pour eux, la concentration de la propriété privée et la logique de maximisation du profit individuel ne sont pas des problèmes.

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« Nous étions assis sur le rivage du monde »

Rendez-vous sous haute tension 19 février au centre culturel de Sonis en Guadeloupe 21 février au Musée de la Pagerie au Trois-Ilets 22 février au Centre culturel de rencontre de Fond Saint-Jacques à Sainte-Marie

—Par Chrisian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

vagueUn dimanche, le soleil au zénith. Une femme qui se réjouit à l’idée de retrouver sa  plage de prédilection. Le rivage du monde, connu dans son enfance et lieu de rendez-vous avec des amis qu’elle doit rejoindre. Ses amis sont en retard. Là, un homme prétextant que la plage est à présent privée, lui en interdit l’accès. La femme ne capitule pas. S’ensuit un dialogue de sourds, cadre d’une joute physique et mentale, où l’intensité dramatique ira crescendo jusqu’au dénouement.

Comme  pour comprendre la vie en jouant avec les limites de l’extrême,  pour mieux dire l’étrangeté et l’absurde du refus. Le théâtre selon Pliya est une sorte de mécanique où il pousse ses personnages dans leurs retranchements.

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Les mots justes pour dire le conte social

—Vu par José Alpha—
j-c_duvergerLa Carte blanche donnée à Jean-Claude Duverger, vendredi soir dernier, par la direction de l’Atrium, a permis de révéler aux nombreux spectateurs de la salle Frantz Fanon, un beau récital « Des mots pour le dire ». Des mots justes, sans emphase, sans détour, ciselés à la pointure des histoires et des contes considérés comme sociaux, et initiatiques, que le comédien, poète conteur et acteur Jean Claude Duverger, transporte avec lui comme des porte-bonheurs depuis les premiers sourires de sa mère, dit-il.
Un pinceau lumineux blafard qui rappelle ces ambiances insolites des histoires en demi-teintes, révèle un personnage attablé, dos au public. Il a en fait la tête posée sur les avant bras, et on comprend qu’il s’est assoupi sur un paquet de feuilles certainement dactylographiées d’où émergera le récit d’une adolescence espiègle façonnée pour partie, par une dame Paulette appréciée pour « ses gros tétés et ses formes généreuses à énerver les messieurs. »

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L’Afrique filmée tout court à Clermont-Ferrand

— Par Muriel Steinmetz —
regards_d_afriqueDeux cinéastes malgaches, un Ivoirien et une Sénégalaise explorent, brièvement l’âpre vie quotidienne de leurs pays respectifs.

Clermont-Ferrand, envoyée spéciale.  La section Regards d’Afrique présente onze films déclinés en deux volets. De Madagascar, deux courts métrages de qualité s’emparent de sujets sensibles. Le Petit Bonhomme de riz, de Rianando Ludovic Randriamanantsoa, capte sur le vif une communauté de gens très pauvres, dont un petit garçon (Gege Rasamoely) qui crève l’écran. Face à la prostration de ses aînés, le gamin se démène et ruse en se nichant sous les étals du marché pour percer les sacs de riz dont il récolte le contenu dans sa casquette. C’est filmé à bout portant au plus près des visages. L’effet de vérité est confondant.

D’un autre Malgache, Gilde Razafitsihadinoina, le court métrage les Enfants de la périphérie donne à voir en parallèle la vie des écoliers d’un village misérable et la condition des casseurs de cailloux. Cette condition faite de gestes durs et répétitifs ne laisse aucune place à l’école.

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