Poésies
« Carpe diem »
— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Carpe diem !
I
Dans chaque mur est une faille
et ce, quelle que soit sa taille :
de brique, de bois ou de paille,
si ce n’est le souffle du vent
ou de la terre un tremblement,
un jour l’emportera le temps…
Rien ne dure, tout se fissure,
finit par céder à l’usure.
Seule chose dont on est sûr :
rien n’échappe à la pourriture !
Le vivant comme la matière
ont pour commun lot l’éphémère :
ce jour, demain, devient hier…
Si chaque endroit a son envers,
toute médaille a son revers
et tout paradis, son enfer
comme tout homme a ses travers !
Aucun mur ne peut protéger
l’humain de sa mortalité…
La leçon qu’on doit en tirer ?
De la vie, il faut profiter
sans au lendemain trop songer !
Yékri
L’éphéméride du 17 août
Naissance de V. S. Naipaul, le 17 août 1932 à Chaguanas à Trinité-et-Tobago
Capitulation de Port-la-Joye et début de la déportation de l’île Saint-Jean le 17 aoùt 1758.
Sir Vidiadhar Surajprasad Naipaul, plus connu sous la signature V. S. Naipaul, né le 17 août 1932 à Chaguanas à Trinité-et-Tobago et mort le 11 août 2018 à Londres au Royaume-Uni1, est un écrivain britannique lauréat du prix Nobel de littérature en 2001.
Biographie
Vidiadhar Surajprasad Naipaul nait à Trinidad dans une famille d’ascendance hindoue. Ses grands-parents venus d’Uttar Pradesh au nord de l’Inde avaient débarqué sur cette île antillaise en 1880 afin de remplacer, sur les plantations, les esclaves noirs affranchis à partir de 18342. Son père est un reporter connu au Guardian de Trinidad, le journal local de l’île.
Brillant élève, Vidiadhar Surajprasad Naipaul bénéficie alors d’une bourse d’étude pour étudier en Angleterre. Il part à l’âge de 18 ans pour Oxford pour suivre des études littéraires. C’est son premier grand voyage : 7 000 kilomètres, celui qui lui donne goût durant toute sa vie de sillonner la planète, notamment l’Inde, l’Afrique et les pays islamiques d’Asie.
Echos d'éco, Université
Coût de la vie étudiante : Une augmentation inexorable qui plonge les étudiants dans la précarité
Depuis 2017, le coût de la vie étudiante en France a connu une augmentation spectaculaire de 27%, une tendance qui ne montre aucun signe de ralentissement. Selon une enquête récente publiée par l’Union nationale des étudiants de France (Unef), le coût de la vie étudiante pour l’année universitaire 2024-2025 devrait encore croître de 2,25%, ce qui représente une augmentation annuelle de 482,16 euros pour chaque étudiant, soit environ 40,18 euros supplémentaires par mois. Bien que cette augmentation soit moins marquée que celle de 6,47% observée l’année précédente, elle s’inscrit dans une tendance générale à la hausse qui pèse lourdement sur le budget des étudiants.
Des dépenses en hausse : frais d’inscription, logement et énergie
L’une des principales sources de cette augmentation est l’élévation des frais d’inscription universitaire, qui progressent de 2,93%. Cette augmentation, bien que modérée, vient s’ajouter à la Contribution de Vie Étudiante et de Campus (CVEC), obligatoire depuis 2018, ce qui alourdit encore davantage les dépenses des étudiants. En outre, la hausse des coûts énergétiques (+4,8%) contribue également à cette augmentation globale, impactant non seulement les factures de chauffage et d’électricité, mais aussi le coût de la vie quotidienne dans son ensemble.
Politiques
JO : Nous avons tous été Guadeloupéens !
— Par Yves-Léopold Monthieux —
Après le grand bravo qu’a suscité, en Martinique aussi, l’impressionnant succès des champions guadeloupéens aux JO de Paris, tous les Martiniquais ont la question au bout de la langue. Comment un aussi grand succès des Guadeloupéens aux jeux olympiques de Paris a-t-il été possible ? Pourquoi, en comparaison et malgré l’exception de quelques enfants d’origine martiniquaise issus du BUMIDOM, assiste-t-on à une absence aussi évidente de la Martinique à la fête ? On est tenté de répondre que c’est le résultat de deux politiques inverses, datant de la même époque, au début des années 1980, l’une basée sur l’auto-exclusion, l’autre sur la participation. L’une, sur la prépondérance des idéologies, l’autre, la prédominance des hommes et des femmes. La prépondérance des utopies sur les réalités, en Martinique, une appréciation plus mesurée de ces notions, en Guadeloupe. Ainsi de la présence ou non de ministre martiniquais ou guadeloupéen au sein du gouvernement français, notamment dans le domaine du sport : sujet réglé en Guadeloupe, tabou en Martinique. On est invités à n’en tirer aucune conclusion : le “lui c’est lui moi c’est moi” est de rigueur.
Etudes Créoles
L’expansion de la corruption dans le système éducatif haïtien…
… légitimée par la « vedette médiatique » du PHTK néo-duvaliériste Nesmy Manigat
— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
Comparable à une micro–milice de tontons-macoutes en col blanc, le Parti haïtien tèt kale (PHTK) occupe les allées du pouvoir depuis onze ans en Haïti. Mis sur pied par les caïds d’une nébuleuse autoproclamée de « bandits légaux », le PHTK fonctionne sur le mode du gangstérisme politique dont se sont publiquement réclamés ses chefs de file, notamment Michel Martelly et Laurent Lamothe auxquels s’est tôt associé l’économiste Nesmy Manigat. Véritable cartel politico-mafieux, le PHTK se caractérise principalement par la criminalisation du pouvoir d’État adossé au démantèlement des institutions de l’État. Au PHTK, la criminalisation du pouvoir d’État s’exerce dans la continuité de la fabrique du consentement politique dont le rôle central est l’« invisibilisation » de la corruption » afin qu’elle soit, par la captation de la « rente financière d’État » et diverses formes de rapine, efficiente et rentable à tous les étages de l’édifice social. Les mécanismes d’« invisibilisation » de la corruption » font appel à plusieurs « ressources logistiques », entre autres la « notoriété » de certains universitaires idéologiquement apparentés ou placés sous contrat « pour services rendus ».
Musiques
Le Baccha Festival fête ses 10 ans
Un rendez-vous musical incontournable les 17 & 18 août en Martinique
— Par Hélène Lemoine —
Le Baccha Festival, un événement bien ancré dans la culture martiniquaise, se prépare à fêter son 10e anniversaire les 17 et 18 août 2024 sur la plage de la Pointe Faula au Vauclin. Créé en 2014, le festival a connu une croissance significative, passant d’une audience modeste à près de 16 000 festivaliers attendus cette année. Pour marquer cette décennie, les organisateurs ont conçu une programmation variée qui reflète l’évolution et la diversité du festival.
Cette édition réunira une trentaine d’artistes, dont des figures emblématiques de la scène musicale internationale et caribéenne. Parmi eux, le rappeur américain Offset, connu pour ses titres « Taste » et « Clout », se produira pour la première fois en Martinique. Aux côtés d’Offset, des artistes caribéens comme Spice, la chanteuse de dancehall jamaïcaine, et le groupe de kompa haïtien Kaï apporteront une touche régionale forte à l’événement. La scène locale sera également bien représentée avec des performances de Maurane Voyer, Kwaxikolor, et Ti Couby, illustrant l’importance du festival dans la promotion des talents martiniquais.
Danses
« Nomad », « Soul Chain » & « Boxe Boxe Brésil »
— Par Roland Hélié —
Nomad
Sidi Larbi Cherkaoui / Compagnie Eastman
Passée l’ouverture de Vaison-Danses 2024, systématiquement réservée à l’école intercommunale de danse, le festival présentait Nomad de Sidi Larbi Cherkaoui / Compagnie Eastman, l’une des deux compagnies du chorégraphe. Spectacle consacré, sinon au nomadisme à proprement parler, au désert dont il décline parfois brillamment certaines des figures. Pour qu’il n’y ait aucune équivoque, l’image photographique d’une terre désertique et déshydratée, photo animée par la variété des intempéries, couvrait le fond de scène où, de temps à autre – à vue malgré le noir – les onze danseurs se préparaient et entraient sur le plateau. Pour y produire une première partie plutôt enlevée, laquelle prend fin en deux magnifiques tableaux. Le premier voit trois danseurs se couvrir d’une immense robe noire pour hausser l’un deux au rang de Commandeur, de grand orateur des sables alors que s’élevait le chant de Kaspy Ndia. Il en résulte une sorte d’oraison chantée dans une langue non identifiée, l’impression durable de devenir le témoin où le fidèle d’une indéchiffrable liturgie du lointain. Le second quant à lui met en scène deux danseurs convertis en montures d’un bestiaire fantastique ou d’une caravane de l’étrange que chevauchent leurs habiles écuyers.
Cinéma
Kréyol International Film Festival : Un appel à l’union et à la préservation du cinéma créole
— Par Sarha Fauré —
À Paris, le cinéma créole lutte pour son existence et trouve en le Kréyol International Film Festival (KIFF) une vitrine singulière qui célèbre sa richesse tout en embrassant l’universel. Inédit et porteur d’espoir, le KIFF est une mosaïque de visions et de voix, une plateforme inclusive pour les cinéastes de tous horizons.
L’histoire du KIFF
Il y a deux ans, Alexia de Saint-John’s, animée par sa passion pour les langues et les cultures créoles, a lancé ce festival afin de célébrer et de partager la richesse de cet héritage culturel par le biais du cinéma. Le KIFF est né d’un rêve : sauvegarder les langues créoles et mettre en lumière les voix kréyolophones souvent marginalisées dans les grands récits cinématographiques. Chaque film projeté est une fenêtre ouverte sur les cultures de Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Haïti, Dominica, Jamaïque, Saint Lucia, Barbados, et bien d’autres îles et régions créolophones.
Les réalisations du KIFF 2023
En 2023, le KIFF a fait ses premiers pas avec humilité mais prometteur. À Paris, des cinéastes de diverses régions et horizons se sont réunis pour partager leurs œuvres avec un public diversifié.
Ecologie, Santé
Oranges, citrons, mandarines… bientôt un monde sans agrume ? –
— Par Raphael Morillon, Barbara Hufnagel, Patrick Ollitrault, Virginie Ravigné(*) —
Sommes-nous condamnés à ne plus pouvoir consommer d’agrumes dans les années à venir ? La question peut être posée tant la situation est grave dans le monde agrumicole. Une maladie, le Huanglongbing, encore appelée HLB ou « citrus greening », dévaste les vergers en Asie, aux Amériques et dans plusieurs pays africains. Si la production mondiale n’a fait qu’augmenter au cours des dernières années en raison de fortes demandes du marché et à de nouvelles plantations, le développement de la maladie fait craindre le pire pour l’agrumiculture.
Les conséquences économiques sont dramatiques dans certains pays. Dans tous les territoires touchés, au Brésil comme en Guadeloupe, la production s’est effondrée de plus de 60 % en deux à trois ans après la découverte de la maladie. La Floride, producteur bien connu d’oranges, a vu des milliers d’emplois s’envoler dans le secteur agrumicole. Partout des mesures drastiques de quarantaine et de gestion sont mises en place. Le cours du jus d’orange a doublé en un an. Désormais, les industriels du secteur peinent à se fournir en matière première.
Cinéma
« Je suis ton homme », un film de Maria Schrader.
Vendredi 16 août à 20h55 sur Arte
Avec Dan Stevens, Maren Eggert, Sandra Hüller | 1h 45min | Comédie, Drame, Romance, Science Fiction
Synopsis
Alma, brillante scientifique, se révèle être une parfaite candidate pour se prêter à une expérience : pendant trois semaines, elle doit vivre avec Tom, un robot à l’apparence humaine parfaite, spécialement programmé pour correspondre à sa définition de l’homme idéal. Son existence ne doit servir qu’un seul but : rendre Alma heureuse.
La presse en parle :
Le Monde par Clarisse Fabre
Maria Schrader explore la possibilité de l’attachement à une machine. Mis au point par des hommes et des femmes, les robots nous renvoient à notre condition d’êtres « construits », socialement, culturellement. Et la mélancolie du robot existe.
Ouest France par Thierry Chèze
I’m Your Man se déroule dans un climat social peu à peu dominé par une mélancolie aussi attachante que déstabilisante.
Télérama par Frédéric Strauss
Dans le sillage de ce beau personnage, admirablement incarné par Maren Eggert, I’m Your Man ouvre, sans renoncer à l’humour, est une réflexion sur l’être humain et sur le bonheur.
Yékri
L’éphéméride du 15 août
Inauguration du canal de Panama le 15 août 1914.
Le canal de Panama (espagnol : canal de Panamá) est un canal maritime de 77 km de long, qui traverse l’isthme de Panama en Amérique centrale, reliant l’océan Pacifique et l’océan Atlantique. Sa construction a été l’un des projets d’ingénierie les plus difficiles jamais entrepris. Son influence sur le commerce maritime a été considérable, puisque les navires n’ont plus eu besoin de faire route par le cap Horn et le passage de Drake, à la pointe australe de l’Amérique du Sud. Un navire allant de New York à San Francisco par le canal parcourt 9 500 kilomètres, moins de la moitié des 22 500 kilomètres du voyage par le cap Horn.
Le concept d’un canal à Panama remonte au début du xvie siècle. Une des premières représentations iconographiques du canal est indiquée sur la carte des Conseils du missionnaire breton Michel Le Nobletz vers 1630. La première tentative de construction ne commença qu’en 1880, sous l’impulsion française de Ferdinand de Lesseps, grâce à une collecte de fonds géante à la Bourse de Paris.
Tropiques-Atrium
Tropiques- Atrium, scène nationale
Plus de détails sur le site de la scène nationale
Contact presse
0596 70 79 34 / 0696 53 32 33 – Frédéric Thaly
0596 70 79 41 / 0696 98 10 37 – Mary-Klod Marie-Nelly
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Ecologie
S’il n’évoque pas la menace que représentent les combustibles fossiles, le Sommet pour l’avenir portera mal son nom |
Lettre publique des chefs d’État et lauréats du prix Nobel
Nous, anciens chefs d’État et lauréats du prix Nobel de la paix venus du monde entier, partageons notre sentiment d’urgence et de responsabilité face à l’avenir de notre planète. Nous saluons le souhait des Nations unies d’organiser un Sommet de l’avenir au mois de septembre. Cette réunion historique des Nations unies vise à garantir un avenir durable et équitable pour toutes et tous.
Cependant, l’absence totale de référence aux combustibles fossiles dans le projet de Pacte pour l’avenir nous préoccupe grandement, dans la mesure où les fossiles constituent actuellement l’une des menaces les plus graves pour notre planète.
L’utilisation de combustibles fossiles est la principale cause de la crise climatique, engendre ainsi des conditions météorologiques extrêmes, des incendies, des canicules mortelles, des sécheresses et des inondations qui menacent des vies et des moyens de subsistance partout dans le monde.
Mais la catastrophe ne s’arrête pas là : l’extraction et la combustion des combustibles fossiles compromettent les 17 objectifs de développement durable, et mettent en péril la santé publique, alimentent les conflits, exacerbent les inégalités sociales et menacent les écosystèmes riches en biodiversité du monde entier.
Manifestations culturelles
La Foyal Color Run 2024 : le 15 août
La Foyal Color Run revient en force cette année, promettant une explosion de couleurs au cœur de Fort-de-France. Cet événement incontournable, qui en est déjà à sa septième édition, est bien plus qu’une simple course de 5 kilomètres. Ici, le plaisir et l’amusement priment sur la compétition, avec une absence totale de chronomètre et de classement officiel.
Le concept est simple : une course à travers le centre-ville, où chaque kilomètre franchi est l’occasion de passer par une « Foyal Color Zone ». Dans ces zones, les participants sont aspergés de poudre colorée 100% naturelle à base de fécule de maïs, transformant l’expérience en une véritable fête visuelle. L’objectif ? Traverser la ligne d’arrivée le plus coloré possible, sans se soucier du temps ou de la performance.
Mais l’aventure ne s’arrête pas là ! Après avoir été coloré de la tête aux pieds, les participants se retrouveront sur la Place de la Savane pour le Finisher Festival. Dès 12h00, un festival haut en couleur les attend, avec des performances de DJs locaux tels que Skoll, Ajay, Will One, Fitch, Tix’s, Natoxie et Lya, qui assureront une ambiance festive et inoubliable.
Ecologie
Chaleur mortelle : L’Europe face à un fléau climatique inexorable
En 2023, la chaleur à l’origine de 47 000 décès en Europe
— Par Sabrina Solar —
En 2023, l’Europe a connu l’une des années les plus meurtrières en raison des vagues de chaleur, avec plus de 47 000 décès recensés. Ces chiffres sont alarmants, bien qu’ils révèlent aussi une certaine amélioration dans l’adaptabilité des sociétés européennes face à la chaleur extrême. Les deux épisodes caniculaires majeurs de l’été 2023, en juillet et en août, ont été responsables de 57 % de cette mortalité, avec les pays du sud de l’Europe, tels que la Grèce, la Bulgarie et l’Italie, étant les plus durement touchés. En France, environ 2 734 décès liés à la chaleur ont été enregistrés.
L’étude publiée dans *Nature Medicine* met en lumière la vulnérabilité accrue des personnes âgées et des femmes face à la chaleur. Les femmes présentent un taux de mortalité supérieur de 55 % à celui des hommes, et les personnes de plus de 80 ans ont un risque de décès 768 % plus élevé que celles âgées de 65 à 79 ans. Malgré ces statistiques accablantes, la recherche montre que sans les mesures d’adaptation mises en place au cours des deux dernières décennies, le nombre de décès aurait été encore plus élevé.
Disparitions, Echos d'éco
Pierre Salama : un intellectuel marxiste engagé au service des économies émergentes
— Par Jean Samblé —
Pierre Salama, économiste marxiste émérite et fervent défenseur de l’altermondialisme, est décédé à Paris le 9 août, à l’âge de 82 ans, des suites d’un cancer. Né à Alexandrie, en Égypte, le 11 août 1942, il fut marqué dès sa jeunesse par un militantisme engagé contre les guerres d’Algérie et du Vietnam, adhérant successivement au communisme puis au trotskisme au sein de la Ligue communiste révolutionnaire. Son parcours académique et militant l’a conduit à devenir un acteur majeur dans l’étude des économies émergentes, particulièrement en Amérique latine, où il a consacré l’essentiel de sa carrière.
Salama est connu pour avoir insufflé une nouvelle dynamique dans la pensée économique en France, où les études étaient alors dominées par l’orthodoxie autrichienne. Il a défriché des territoires intellectuels inexplorés, combinant une rigueur scientifique exemplaire avec un engagement politique inébranlable. Sa thèse de doctorat, intitulée *Essai sur les limites de l’accumulation nationale du capital dans les économies semi-industrialisées*, marque le début d’un dialogue intellectuel fructueux avec les universitaires et responsables politiques d’Amérique latine. Traduit en plusieurs langues, cet ouvrage lui vaut une reconnaissance internationale, ouvrant la voie à une carrière prolifique.
Politiques
Solidarité avec les revendications démocratiques du peuple vénézuélien
— Collectif —
L’annonce des résultats des élections présidentielles vénézuéliennes du 28 juillet 2024 a suscité des protestations populaires massives. Nicolás Maduro affirme avoir gagné avec sept points d’avance, sans que le Conseil national électoral n’ait publié, comme il en a l’obligation, les résultats détaillés du scrutin. L’équipe de son principal concurrent, Edmundo González, a quant à elle publié sur Internet ce qu’elle affirme être les procès-verbaux de 81,7 % des bureaux de vote lui donnant un avantage de 37 points. Dans cette situation, la seule sortie par le haut consiste en un audit citoyen, public et pluraliste des actes du scrutin, qui permette la publication par le Conseil national électoral de l’ensemble des résultats par bureaux de vote pour que la volonté exprimée dans les urnes puisse prévaloir.
Depuis le soir des élections, les manifestants subissent une répression implacable : au moins 1 200 arrestations (selon les données du Procureur général de la République), dont des journalistes, des étudiants, des assesseurs de bureaux de vote. À ce jour, le décompte de morts s’élève à au moins 22 victimes. Les déclarations de Nicolás Maduro selon lesquelles deux prisons seraient dédiées à l’incarcération de 1000 personnes supplémentaires, au travail forcé et à la « rééducation » des manifestants nous indignent particulièrement.
Poésies
Fal
— Par Daniel M. Berté —
Dan an lawon-danmyé
An met-majò tonbé
Pektoro’y i montré
Epi boug-la kriyé
Kaka-la sa ki pé
Ek kwenyen kò’y an fal
An bektan rilévé
Défi misié vréyé
I fè dé pa kwazé
Tanbou alé salié
Chimiz-li i tiré
Ek frapé kò’y an fal
An moman observé
Dé kok a lanvolé
An kakan balansé
An mal kout-pwen monté
Lom défian ritjilé
Touché an mitan fal
Lè boug-la rilévé
I vini énewvé
Anlè majò plonjé
Men misié eskivé
Di an kout-tet bélié
I frapé’y an plim-fal
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Comment expliquer le retournement brutal du marché de l’immobilier aux Antilles et quelles seraient les conséquences ?
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
L’immobilier, longtemps considéré comme une valeur refuge en Guadeloupe et Martinique, est aujourd’hui confronté à des défis majeurs, qui menacent de bouleverser profondément ce marché autrefois florissant. Le marché immobilier en Guadeloupe et en Martinique, autrefois dynamique et résilient, est désormais gravement affecté par une crise profonde, marquée par une spirale inflationniste des coûts de construction. Ce phénomène, qui touche de plein fouet les Antilles, freine considérablement l’accès à la propriété pour une grande partie de la population et compromet les perspectives de développement du secteur. D’après l’Insee, le coût de construction immobilière a augmenté de 30 % depuis 2020 aux Antilles. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour expliquer cette situation. Le facteur principal est l’inflation due au déclenchement de la guerre en Ukraine et aux ruptures des chaînes de production post-crise sanitaire. Les terrains dans les lotissements, autrefois accessibles, deviennent aujourd’hui hors de portée pour beaucoup d’Antillais de la classe moyenne en raison de la flambée des prix, liée en grande partie à l’explosion des coûts des matériaux de construction. Ce contexte exacerbe les inégalités sociales et les tensions identitaires.
Cinéma
« Lacombe Lucien » un film de Louis Malle
Lundi 12 août à 20h55 sur Arte★★★★
Par Louis Malle, Patrick Modiano Avec Pierre Blaise, Aurore Clément, Holger Löwenadler
2h 18min | Drame, Romance, Guerre |Date de reprise 10 mai 2023
Synopsis :
En juin 1944, sous l’Occupation allemande, Lucien Lacombe retourne chez ses parents. Son père est prisonnier de guerre en Allemagne et sa mère vit avec le maire du village. L’adolescent demande à son instituteur, devenu résistant, de le faire entrer dans le maquis, mais ce dernier refuse, le trouvant trop jeune. Lorsque le jeune garçon est arrêté par hasard par la police, il dénonce son instituteur et rejoint alors la Gestapo française — corps auxiliaire français de la Gestapo — devenant un agent de la police allemande alors que l’Occupation touche à sa fin. Il tombe amoureux d’une jeune femme juive, France Horn. Lucien finit par s’enfuir à la campagne avec la jeune femme et sa grand-mère.
La presse en parle :
L’Humanité par La Rédaction
Lacombe Lucien, ça sonne comme une fiche d’état civil. Et c’est bouleversant, passionnant, ambigu : l’histoire d’un très jeune homme prisonnier d’une terrifiante aventure.
Sociologie
Frères Volcans
(À propos du livre Aimé Césaire, René Ménil, l’entretien infini, d’André Lucrèce – éd.Le Teneur).
— par Georges-Henri Lèotin —
Les jeunes générations arrivent toujours dans un monde bien vieux. Avec parfois l’illusion que l’Histoire commence avec elles. Le livre d’André Lucrèce, Césaire/Ménil, l’entretien infini, qui peut contribuer à dissiper cette illusion, se présente comme :
– l’histoire d’une amitié (amitié littéraire, et politique, malgré des divergences)
– une chronique de la résistance intellectuelle au nazisme et à la Collaboration à la Martinique, collaboration dont le tristement célèbre Amiral Robert était le représentant.
LES ARMES MIRACULEUSES
Les 2 citations placées en exergue du livre de Lucrèce donnent le ton. Elles évoquent l’importance et la force de la Poésie dans les sociétés humaines. Le poète n’est pas un doux rêveur marchand d’illusions. Un recueil important d’Aimé Césaire s’intitule « Les armes miraculeuses », indiquant la puissance de la poésie comme instrument pour changer le monde, autant, voire plus que les armées. A condition bien-sûr qu’il ne s’agisse pas de la poésie que nous avons appelée doudouiste, embellissement mensonger de la réalité qui perpétue les dominations en les masquant.
En librairie
« Les enfants du requin », roman de Régine Louiset et Stéphane Blondel
Présentation du livre
Imaginez un monde où l’eau, les graines et les histoires sont les choses les plus précieuses. Un monde où les nouvelles s’accrochent aux branches des arbres-messagers près des vieux puits, ceux-là mêmes qui ont permis à la vie de renaître. Dans cet univers, la ville et la nature se mêlent pour former un « Dernier Continent » dont les limites restent introuvables pour les voyageurs les plus téméraires.
Premier tome d’une saga inédite, « Les enfants du requin » nous invite à un voyage extraordinaire. Ce roman est une invitation à l’évasion, à la rencontre d’un univers très différent du nôtre, tout en nous incitant à réfléchir sur les enjeux et les transformations de notre époque.
Depuis ses premières ébauches en 2002, l’univers de la « Ville aux mille noms », ou « l’En-ville » comme l’appellent les caravaniers, s’est enrichi et structuré. Il nous fait explorer un dédale de routes, de fleuves et de quartiers, à la rencontre de caravanes lointaines, de voyageurs intrépides et de pirates épris de liberté totale. Dans ce monde, les traces de notre civilisation disparue se mêlent à une société qui a réinventé son fonctionnement, sans institution ni gouvernement, trouvant pourtant un équilibre et une paix relative.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
L’épargne en Guadeloupe n’est malheureusement pas un levier pour un développement endogène et productif !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
En Guadeloupe, l’épargne accumulée par la population représente un potentiel considérable pour stimuler un développement économique et social durable. Pourtant, la mobilisation de cette épargne, particulièrement celle de la classe moyenne, demeure un défi majeur. Les Guadeloupéens continuent de privilégier les investissements dans l’immobilier et de laisser de côté les placements en bourse, révélant une aversion pour le risque caractéristique de pertes financières potentielles. Un autre phénomène préoccupant est l’augmentation des dépôts à vue, c’est-à-dire de l’argent laissé sur des comptes courants non rémunérés. Aujourd’hui, ces dépôts atteignent 2,4 milliards d’euros, soit une augmentation de 64 millions en quelques mois seulement.Ce comportement s’explique en partie par le contexte économique et politique global. La hausse des taux d’intérêt, qui avait rendu certains produits d’épargne comme le Livret A plus attractifs, a été suivie d’un retournement. Face aux incertitudes géopolitiques, notamment au Proche-Orient, et aux fluctuations économiques mondiales, les ménages préfèrent la prudence. Même avec un recul de l’inflation, la peur d’un nouveau choc économique persiste, poussant les Guadeloupéens à conserver leur argent plutôt que de le placer.Cependant,
Education Formation
Grande collecte de fournitures scolaires par la Croix-Rouge en Martinique
La solidarité en action Vendredi 9 août et Samedi 10 août de 9h à 18h
À l’approche de la rentrée scolaire, la Délégation Territoriale (DT) de la Croix-Rouge française en Martinique se mobilise pour soutenir les familles en difficulté. Du vendredi 9 au samedi 10 août 2024, l’association organise une grande collecte de fournitures scolaires neuves. Cet événement, qui se déroulera de 9h à 18h, vise à collecter du matériel scolaire essentiel tel que des cahiers, des cartables, des agendas, des clés USB et des calculatrices, au profit des enfants martiniquais issus de familles nombreuses et précaires.
Les points de collecte seront stratégiquement situés à l’entrée des grandes enseignes telles que Leclerc (Rond-Point et La Galleria), Carrefour (Dillon, Cluny, Génipa, Océanis), Bureau Vallée (Dillon et Ducos), et Cultura Californie. Cette initiative, inscrite dans une démarche de solidarité, permettra d’assurer une rentrée scolaire digne et égale pour tous les enfants, en leur offrant les moyens nécessaires pour réussir leur année scolaire.
La sélection des familles bénéficiaires s’effectue en partenariat avec les CCAS et d’autres associations locales. Les dons seront également distribués aux enfants inscrits au programme de Soutien Scolaire de la Croix-Rouge ainsi qu’à ceux suivis par les établissements de l’association, comme le lieu d’accueil de jour (LAJ).