M' A

Les droits de douane entre l’UE et les États-Unis en sept questions

Le président américain Donald Trump ayant annoncé sa volonté de conduire une politique plus protectionniste et surtout « réciproque », les droits de douane sont à nouveau à l’ordre du jour du commerce mondial. On vous explique en sept questions les enjeux et les effets potentiels pour les Européens de la politique américaine.

L’imposition de droits de douane relève de la compétence exclusive de la Commission européenne en matière de commerce extérieur. La France, par exemple, en tant qu’État membre, ne peut pas seule imposer des droits de douane.Membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) comme le sont les États-Unis, l’Union européenne (UE) n’est autorisée à appliquer des droits de douane qu’en réponse à des pratiques discriminatoires non conformes aux règles de l’OMC. Les règles édictées par l’OMC interdisent l’instauration de droits de douane entre pays membres, les droits de douane étant supposés enfreindre la libre circulation des marchandises. Ils peuvent cependant être mis en œuvre en cas de réponse à des mesures de dumping ou d’autres pratiques discriminatoires non conformes aux règles de l’OMC.

De tels droits de douane sont, en outre, la prolongation d’un ancien principe, la préférence communautaire, populaire surtout au début de la construction européenne.

→   Lire Plus

Paille – A.O.P. en concert à Tropiques-Atrium

Samedi 12 avril à 19h30

— Par Sarha Fauré —

Ce samedi 12 avril 2024, l’artiste martiniquais Paille se produira à l’Atrium à l’occasion d’un concert marquant ses vingt ans de carrière. Un événement qu’il aborde avec recul, préférant voir dans cette date une opportunité de relancer la dynamique du live, plutôt qu’une célébration formelle. « Ce concert est surtout un prétexte pour retrouver mes musiciens et travailler à nouveau ensemble », explique-t-il.

Après un an sans jouer en groupe, les répétitions se déroulent depuis plusieurs jours en résidence, avec un programme dense : remise en route des morceaux phares de son répertoire et intégration de titres plus récents issus de son dernier EP. Le concert, d’une durée estimée à 2h10, privilégiera la cohérence artistique à la multiplication d’interventions extérieures. Les invités seront donc peu nombreux, en raison de contraintes logistiques et de choix scéniques assumés.

Connu pour sa présence scénique plus que pour sa visibilité numérique, Paille revendique une certaine distance avec les codes actuels de la communication sur les réseaux sociaux. Il mise sur l’authenticité et la qualité de l’expérience live, ce qui, selon lui, explique la fidélité de son public.

→   Lire Plus

La dette de la lexicographie créole contemporaine envers ses pionniers

— Par Robert Berrouët-Oriol (*)

À la mémoire de Pradel Pompilus,
pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier Lexique créole-français (Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet,
fondateur de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques
de haute qualité scientifique et auteur
du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti
(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

La lexicographie, discipline différentielle de la linguistique appliquée, est très peu connue en Haïti. Il est attesté que nombre de personnes qui s’intéressent au créole à des titres divers, y compris des professeurs de créole, ne savent même pas qu’il existe une lexicographie créole, qu’elle a eu ses pionniers, qu’elle compte une histoire déjà vieille de 67 ans, qu’elle est dépositaire d’une production langagière, certes inégale, de plus de 75 titres comprenant des lexiques et des dictionnaires, et qu’elle est porteuse depuis ses débuts d’une embryonnaire réflexion théorique.

→   Lire Plus

Un coup de pouce de la Caf pour financer votre Bafa

Le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa) et le brevet d’aptitude aux fonctions de directeur (BAFD) sont indispensables pour travailler dans un centre de loisirs ou une colonie de vacances.

La formation se déroule en 3 temps :

  • une formation générale de 8 jours ;
  • un stage pratique de 14 jours ;
  • un approfondissement de 6 jours ou une qualification de 8 jours.

Ces étapes peuvent être effectuées en internat (avec hébergement) ou en demi-pension (sans hébergement, avec le repas du midi).

Rappel

Pour devenir animateur, vous pourrez vous inscrire en formation au Bafa dès l’âge de 15 ans et 6 mois et être âgé d’au moins 16 ans au premier jour de la session de formation générale.

S’inscrire au Bafa

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site dédié au Bafa/BAFD. Si vous avez moins de 18 ans, vous devez fournir une autorisation parentale. Différents organismes de formation vous sont proposés.

Financer son Bafa

La formation au Bafa est payante et peut être coûteuse. Son coût n’est pas fixe, il varie selon les organismes. Le budget va de 700 € à 1 000 € pour la formation complète.

→   Lire Plus

Belya Lanmè – Le Festival de la Mer en Martinique

Du 12 au 27 avril 2025

Préparez vos maillots et votre curiosité : Belya Lanmè revient pour sa 2ᵉ édition ! Pendant deux semaines, la Martinique célèbre la mer à travers un festival unique mêlant sport, culture, nature et découvertes. Organisé par le Parc naturel marin de Martinique et l’Office de l’eau, cet événement est une véritable immersion dans l’univers marin.

Plus de 80 activités nautiques gratuites

Plongez dans un programme riche et accessible à tous, que vous soyez expert ou débutant :

  • Baptêmes de plongée
  • Randonnée palmée
  • Balades en kayak ou en pirogue
  • Exploration des fonds marins
  • Aviron, yole, catamaran
  • Kite-surf, PMT (palmes, masque, tuba)
    … et bien d’autres encore !

Inscription obligatoire sur www.belyalanme.fr
Infos : 0696 37 10 34
Nouveaux créneaux ajoutés
le samedi à midi, pour ceux qui veulent tenter leur chance ce week-end !

→   Lire Plus

Le Village du cacao et du chocolat

Vendredi 11 avril (9h-17h) et samedi 12 avril (9h30-18h30
Malécon de Fort-de-France, au pied du Fort Saint-Louis

Pendant deux jours, le Village du cacao et du chocolat, associé au Pavillon des métiers du tourisme et de la mer, s’installe sur le bord de mer de Fort-de-France. L’événement propose au public de découvrir la culture, l’histoire et les savoir-faire liés au cacao et au chocolat.

Organisé par la ville de Fort-de-France et l’association MA.TE.EX (Martinique Terroir d’Excellence), ce rendez-vous a pour objectif de valoriser une ressource locale : le cacao. Bien que cette filière se structure progressivement, elle reste peu connue du grand public. Cet événement vise à la faire mieux connaître.

Les visiteurs pourront en apprendre davantage sur les différentes étapes de production, les variétés de cacao, les méthodes de transformation ainsi que les produits dérivés. Ils auront aussi la possibilité de goûter et d’acheter sur place.

La participation du lycée professionnel Dumas-Jean-Joseph témoigne de l’intérêt des jeunes pour cette filière. Le programme de cette troisième édition comprend des ateliers, des démonstrations culinaires, des expositions, des animations traditionnelles (bèlè), un défilé de mode, ainsi que des concerts.

→   Lire Plus

Violences systémiques dans les milieux artistiques : un rapport choc pour un changement en profondeur

— Par Sabrina Solar —

Le rapport de la commission d’enquête sur les violences dans les milieux artistiques, publié le 9 avril 2025, met en lumière une réalité accablante : des abus systématiques et persistants au sein des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité. Cette enquête, présidée par Sandrine Rousseau, a permis de recueillir de nombreux témoignages et d’analyser les mécanismes profonds qui permettent à ces violences de perdurer. Le rapport final, rédigé par Erwan Balanant, dresse un état des lieux alarmant et propose 86 recommandations destinées à changer en profondeur ce milieu longtemps marqué par l’omerta et l’impunité.

Une culture de la violence systématique et une omerta persistante

L’enquête a mis en évidence un phénomène généralisé de violences sexistes et sexuelles, ainsi que de harcèlements, qui s’enracinent dans une culture patriarcale et sexiste propre au monde de la création artistique.

→   Lire Plus

Guadeloupe : le crépuscule d’une classe moyenne

— Par Jean-Marie Nol —

La classe moyenne guadeloupéenne désormais coincée entre déclassement économique, désillusions sociales et insécurité croissante .

Autrefois pilier de la société antillaise moderne, héritière des « trente glorieuses » et de la départementalisation, la classe moyenne guadeloupéenne vacille dangereusement sous l’effet conjugué de la crise économique et de la poussée de la violence juvénile .

La société antillaise telle qu’on la connaissait aurait -t-elle disparue ?

Bien qu’aucune statistique ne confirme clairement sa lente décomposition et son inexorable paupérisation , le sentiment de déclassement y est de plus en plus prégnant, tout comme l’angoisse liée au pouvoir d’achat, à la perte de repères sociaux et à l’insécurité grandissante. Ce malaise s’apparente à une érosion lente mais continue, qui bouleverse les équilibres d’une société guadeloupéenne en mutation.

Selon une étude récente de l’INSEE, plus d’un tiers des Guadeloupéens appartient à cette catégorie dite « moyenne », coincée entre les 45 % les plus modestes et les 15 % les plus aisés.

→   Lire Plus

Sciences attaquées : nouvelle mobilisation Stand Up For Science

— Par Marie Vabre —

Digne d’un roman de George Orwell, Donald Trump mène chaque jour une guerre dystopique contre la science – mais pas seulement  : détentions ou expulsions de scientifiques et d’étudiant·es, licenciements en masse, intimidations, censures, gels de financements, entraves à la collaboration scientifique internationale, etc. Aucune discipline n’est épargnée : études de la diversité et sciences sociales, du climat et de l’environnement, recherche médicale en santé publique… Les enquêtes menées actuellement sur plus de 50 universités sont délétères.

L’administration Trump s’en prend à tous les postes et les organes perçus comme des opposants, considérant que leur travail va à l’encontre de son idéologie, son agenda conservateur et ses intérêts financiers. “La nouveauté, c’est la vitesse et l’intensité. En trois mois à peine, on assiste à une mise sous pression qui dépasse largement le précédent mandat“, observe Virginie Adane, maîtresse de conférences en histoire moderne à Nantes Université.

Le SOS des scientifiques états-uniens

De nombreux organismes de recherche et de régulation ont subi les attaques violentes du DOGE, le département de l’efficacité gouvernementale d’Elon Musk.

→   Lire Plus

Jean-Claude Montredon (1949–2025)

Percussionniste et batteur martiniquais

Jean-Claude Montredon est né le 23 septembre 1949 à Fort-de-France, en Martinique. Il grandit rue de la Batterie, dans un environnement familial où la musique occupe une place centrale. Sa mère, Clotilde, l’encourage dans cette voie, lui offrant notamment un poste à galène qu’il assemble lui-même. C’est grâce à cet appareil qu’il capte les ondes de Voice of America et découvre le jazz — une révélation qui influencera durablement son orientation musicale.

Dès l’âge de 12 ans, il se consacre aux percussions, explorant d’abord les congas, les bongos puis les timbales. Parallèlement, il pratique l’aïkido, discipline au sein de laquelle il fait la connaissance du chanteur Francisco. Ce dernier le met en contact avec plusieurs figures majeures de la musique martiniquaise, dont Henri Guédon, Eugène Mona et Léon Sainte-Rose. Ces rencontres fondatrices lui permettent de s’insérer dans un réseau d’artistes affirmés et d’acquérir une solide formation sur le terrain.

En 1967, une étape décisive est franchie lorsqu’il rejoint l’orchestre de Marius Cultier, pianiste et compositeur influent. Cultier le pousse à délaisser les percussions pour la batterie, malgré le fait qu’il soit gaucher.

→   Lire Plus

« Manuela et le boxeur », texte & m.e.s. J.José Alpha

Mercredi 9 Avril – 19h30 à Tropiques-Atrium

Par la Cie Téatlari – Théâtre de l’histoire des cultures créoles
Le récit de la tragédie qui marque l’histoire du grand boxeur martiniquais François Pavilla (1937-1968), triple champion de France de boxe des poids welters et super welters de 1964 à 1968, est pour la première fois, porté à la scène théâtrale par son épouse Manuela Pavilla née Graça (1931-2009).
C’est à partir des témoignages des ses proches et partenaires, du Club Spirit of Pavilla des Terres Sainville, des archives de la presse locale et nationale et de la Fédération Française de boxe (palmarès) que J. José Alpha va se nourrir pour créer une biographie romancée de la vie du champion de boxe .lequel tire sa révérence 10 ans après la naissance de la Vème République Française
Distribution : Gladys Arnaud / Eric Bonnegrace / Laurent.Troudard Texte et mise en scène : J. José Alpha (2023)

Lire aussi : « Manuela et le boxeur »: un vrai théâtre populaire!

François Pavilla, né le 10 octobre 1937 à Fort-de-France en Martinique, est une figure marquante de la boxe française.

→   Lire Plus

Pour un modèle agricole enfin, et réellement vivrier !

— Par Max Dorléans (GRS) —

Alors qu’aujourd’hui, toute la classe politique européenne dominante discute des orientations économiques (et politiques) à mettre en œuvre pour faire face aux attaques (augmentation des droits de douane sur les produits européens) de Donald Trump, nous ne devons pas continuer d’être des spectateurs passifs, et ne pas se saisir nous aussi, des turbulences dans la mondialisation capitaliste, pour réfléchir au modèle économique dominant qui nous a été depuis belle lurette imposé. Et notamment au modèle agricole de casi monoproduction de bananes et de canne à sucre.

En effet, avec la crise multidimensionnelle du capitalisme mondialisé, comment peut-on ne pas poser clairement la question de notre dépendance alimentaire, notamment à la question de que faire pour construire un modèle agricole radicalement différent, basé sur ce à quoi doit servir avant tout l’agriculture, à savoir nourrir la population. Un modèle bannissant donc la culture dominante de bananes et de canne, pour mettre en place une production agricole vivrière satisfaisant les besoins alimentaires essentiels de la population.

→   Lire Plus

« Pepe » :l’exil d’un hippopotame, une allégorie de l’histoire et de la violence

Jeudi 10 avril – 14h | Madiana

— Par Sarha Fauré —

Nelson Carlo de Los Santos Arias, né en 1985 en République dominicaine, signe avec « Pepe », son quatrième long-métrage, une œuvre aussi déconcertante qu’hypnotique, qui lui a valu l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à la Berlinale 2024. Ce film, centré sur un hippopotame échappé du zoo privé de Pablo Escobar, est autre chose  qu’une simple histoire animalière ou un fait divers étonnant. À la manière de Miguel Gomes ou de Radu Jude, de Los Santos Arias transforme un incident insolite en une réflexion poignante sur l’histoire, l’exil et les violences humaines.

« Pepe » raconte l’incroyable épopée de cet hippopotame, l’un des trois introduits clandestinement par Escobar en 1981 dans son parc animalier. Après la mort du narcotrafiquant, ses animaux sont abandonnés, et Pepe, suite à une défaite dans un combat territorial, fuit en 2009 avant de trouver une fin tragique, abattu par des militaires. Mais au-delà de cette trajectoire singulière, le film prend une ampleur beaucoup plus large, s’aventurant dans des territoires complexes de l’histoire coloniale et des migrations.

→   Lire Plus

« Hewa Rwanda. Lettre aux absents » de Dorcy Rugamba

Jeudi 10 avril à 19h Médiathèque Alfred-Melon-Degra au Saint-Esprit

Avec Dorcy Rugamba & Majnum

Le texte Hewa Rwanda. Lettre aux absents de Dorcy Rugamba est une œuvre profondément marquée par le génocide des Tutsi en 1994 et par la quête de reconstruction qui en découle. À travers ce livre, Dorcy Rugamba explore sa douleur personnelle et collective, tout en cherchant à redonner une voix aux absents, en particulier à ses proches massacrés lors du génocide. L’œuvre, qui fait écho à une lettre adressée à ses défunts, est une réflexion intime sur la perte, le deuil, mais aussi sur l’importance de la mémoire dans le processus de survie et de réconciliation.

Dans Hewa Rwanda, Dorcy Rugamba retourne pour la première fois à Kigali en 1996, après avoir échappé au génocide en passant par le Burundi. La maison de son enfance, autrefois pleine de vie, est désormais vide, marquée par la disparition de ses parents et de plusieurs de ses frères et sœurs. Ce vide, ce retour dans l’absence, nourrit la réflexion de l’auteur sur la dépossession, la perte d’une langue, d’un foyer, et d’une identité.

→   Lire Plus

« Être noir à l’Opéra », un docu de Virginie Plaut

Mardi 8 avril, à partir de 19 heures Centre culturel, rue Joinville Saint-Prix. Rivière-Salée
Dans le sillage de deux artistes noirs, le danseur étoile Guillaume Diop et la contrebassiste Sulivan Loiseau, une saison dans un Opéra de Paris qui s’ouvre timidement à la diversité. Un film intimiste, qui laisse place à la danse et aux questionnements.

Le 11 mars 2023, Guillaume Diop est nommé danseur étoile à l’issue d’une représentation de Giselle à Séoul. Une première pour l’Opéra de Paris qui n’avait jamais accordé ce titre à un homme noir. Pour ce jeune métis, la pression est double. Il doit tenir à la fois son rang de soliste et celui de symbole. Lui qui a manqué de “rôle modèle” durant sa jeunesse a conscience d’incarner un espoir pour beaucoup d’enfants issus de la diversité. “Je reçois plein de messages. Je suis fier de représenter cela mais cela me fait peur aussi. Je viens d’avoir 23 ans. Il faut déjà que je me connaisse avant de pouvoir représenter les autres”, analyse-t-il. Coauteur en 2020 avec d’autres danseurs d’un manifeste explosif sur la discrimination raciale à l’Opéra de Paris, Guillaume Diop accepte ce rôle qu’il n’a pas choisi sans cacher ses doutes et le sentiment d’illégitimité qui l’assaille parfois.

→   Lire Plus

« Fanon » : un réalisateur face à l’intelligence de son spectateur

Impressions à vif sur le film Fanon de Jean-Claude Barny

— Par Jean-Durosier Desrivières —

Alors que la France et l’Algérie jouent à corde raide leurs relations diplomatiques en ces jours sombres d’un monde en compote, voilà que Fanon, le penseur anticolonialiste pro-algérien, surgit sur grand écran. Et je l’ai vu, Fanon. Je l’ai vu en avant-première. Je patientais en salle 8 pour ma séance, tandis qu’en salle 10, la plus grande du cinéma Madiana en Martinique, la diffusion d’une autre séance avait déjà débuté. Deux salles donc, pleines toutes les deux, pour un avant-goût de ce biografilm qui devrait marquer sans doute autant d’esprits que de cœurs. Déshabitué de voir, depuis quelque temps, une telle affluence dans une salle de cinéma du pays, j’étais donc très attentif à la nature du public : une belle mosaïque d’êtres vivants à travers laquelle la jeunesse se taillait une place de choix. Que ces têtes présentes aient lu Fanon ou non, qu’elles aient lu d’autres esprits parlant de lui ou non, ce n’est pas l’essentiel ici. L’essentiel ? Ce public face à l’affiche du film de Jean-Claude Barny à l’écran, impatient de découvrir l’intrigue.

→   Lire Plus

« Manuela et le boxeur »: un vrai théâtre populaire!

Mercredi 9 avril – 19h30 Tropiques-Atrium

— Par M’A —

Reprise d’un article paru le 20/07:2024 à l’occasion du Festival Culturel de Fort-de-France

C’est dans la rue qui porte son nom, dans le centre culturel qui porte son nom, que l’avant-première de la toute première pièce de théâtre évoquant sa vie a été jouée et saluée par un tonnerre d’applaudissements grandement mérités.

J. José Alpha s’est livré à un long travail d’enquête, multipliant les entretiens avec les proches, relisant les articles de presse locale, française et étrangère, exhumant les archives de la Bibliothèque Schoelcher et les documents de la Fédération Française de Boxe (BoxTime) pour nous proposer « Manuella et le boxeur », « Drame d’inspiration tragique » à propos de la vie de François Pavilla. Un travail d’historien et de sociologue qui restitue avec justesse le climat et les contradictions sociétales dans lesquelles s’est construite la phénoménale carrière du boxeur martiniquais. Arrivé en métropole dans les années 1950, il fait partie de cette génération de migrants venus d’outre-mer à qui l’État, préfigurant le BUMIDOM, promettait opportunité et vie meilleure. Cependant, ils ont souvent dû lutter contre l’exil et la misère, l’ostracisme et le racisme.

→   Lire Plus

Une interview qui fera date : celle du professeur Justin Daniel sur Martinique 1ère

— Par Pierre-Alex Marie-Anne —

Le 20 Mars 2025 est à marquer d’une pierre blanche, pour la première fois, on a pu entendre sur le média TV officiel une analyse objective de la situation de la Martinique. Le constat qui en ressort est que notre petite île se meurt sous l’effet combiné de son effondrement démographique et de l’impuissance à agir de l’actuelle gouvernance de la CTM, sur fond de développement exponentiel du narcotrafic. Pour l’éminent professeur, le modèle de gouvernance hérité de l’après-guerre est épuisé ; la logique qui le sous-tendait, celui de l’État providence a atteint ses limites, l’État n’ayant plus les moyens d’assurer le financement des transferts publics et sociaux qui le caractérisaient. Il considère d’ailleurs que si ce système à,permis des progrès substantiels en matière de conditions de vie, il n’a pas pour autant supprimé les déséquilibres et inégalités structurelles pré-existants dans la société coloniale, d’où les tensions actuelles exacerbées qui prennent une coloration identitaire et socio-raciale. Cette donnée fondamentale devrait en conséquence être au centre des préoccupations et de l’action des responsables de cette collectivité majeure pour selon ses termes: «dégager pour ce territoire une vision, une ambition et des perspectives».

→   Lire Plus

« Deux sœurs », un film de Mike Leigh

Mardi 15 avril à 19h30 Tropiques-Atrium

Par Mike Leigh
Avec Marianne Jean-Baptiste, David Webber, Michele Austin
Titre original Hard Truths | 2 avril 2025 en salle | 1h 37min | Comédie, Drame ||
Synopsis
Tout public
Pansy est rongée par la douleur physique et mentale et son rapport au monde ne passe que la par colère et la confrontation. Son mari Curtley ne sait plus comment la gérer, tandis que son fils Moses vit dans son propre monde. Seule sa sœur, Chantal, la comprend et peut l’aider.
La presse en parle :
Bande à part par Isabelle Danel
Une femme en colère. Une famille autour d’elle. Et le regard de Mike Leigh, aussi acéré que tendre, pour un grand film douloureux, mais sublime.

Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Mike Leigh est, encore et toujours, un immense cinéaste. Un observateur implacable de la condition humaine, qui sait, avec dignité et acuité, transformer la douleur en grand cinéma.

Franceinfo Culture par Laurence Houot
Le résultat est frappant, comme si le réalisateur pétrissait le matériau humain, à la fois son sujet et son outil de travail, pour en sculpter les replis les plus intimes.

→   Lire Plus

Kokliko : Une aventure littéraire où l’imaginaire créole redéfinit les codes

— Par Anique Sylvestre, écrivaine —

Rudy Rabathaly met un pied dans la fourmilière littéraire antillaise: après nous avoir fait rire de nous-mêmes (dan ri kò) avec ses « pawol anbafey » et autre « tonbé lévé » , après nous avoir fait réaliser l’omniprésence spontanée de notre imaginaire créole avec son « oliwon d’imaginaire créole  » le voilà qui nous offre: « Kokliko  » ce premier roman qui confirme la posture d’écrivain de Rudy Rabathaly. « Kokliko » nous laisse pantois tant il dérange par son caractère novateur tant dans le propos que dans l’écriture. Comme si « pawol anba fey  » et « oliwon » incrementaient  » Kokliko » , l’auteur affiche une nouvelle écriture sortant des rails d’une créolité passée, pour nous mener sur des chemins inattendus.

L’image de couverture nous laisserait croire à une histoire d’amour. Cependant, outre la relation d’amour que l’auteur entretient avec la Littérature, force est de constater son questionnement permanent quant à notre façon d’exprimer, de vivre notre imaginaire lequel imprègne tous nos actes du quotidien.

L’auteur ne s’arrête pas là : par delà ce constat, Rudy Rabathaly met en scène dans ce roman un univers dont les héros, multiples, divers de notre monde caribéen traversent une histoire où la date, le temps, le lieu évoluent de façon quasi virtuelle.

→   Lire Plus

La responsabilité locale avec l’autonomie sans une réforme du modèle économique est une impasse !

— Par Jean-Marie Nol —

L’idée d’une autonomie accrue pour les territoires antillais revient régulièrement sur le devant de la scène politique, portée tantôt par des convictions identitaires, tantôt comme une réponse aux blocages du modèle actuel. Pourtant, dans un contexte de déclin économique accéléré, de désagrégation sociale et d’effritement des repères institutionnels, poser la question de l’autonomie sans réforme préalable du modèle économique relève non seulement d’une illusion dangereuse, mais aussi d’un déni de réalité.

Aujourd’hui, la Guadeloupe et la Martinique ne sont pas au bord d’une simple crise conjoncturelle ; elles sont engagées dans un basculement structurel profond, dont les racines plongent dans plusieurs décennies de dépendance aux transferts financiers de l’État, à une économie extravertie et à un modèle institutionnel figé. Le spectre de la récession n’est plus théorique. La récession économique qui s’annonce en Guadeloupe et en Martinique n’est plus un scénario de science-fiction. Elle est en marche, inexorable, fruit d’un enchaînement de facteurs internationaux, nationaux et locaux, dont les effets cumulatifs révèlent l’ampleur d’un déclin bien plus profond qu’une simple baisse conjoncturelle d’activité. Ce que vivent aujourd’hui les Antilles françaises, c’est un basculement systémique, un effritement progressif de leur modèle économique, social et institutionnel.

→   Lire Plus

« Toute la beauté et le sang versé », un film de Laura Poitras

Samedi 5 avril à 17h 30 Tropiques-Atrium
Lion d’or du meilleur film 2022
Etats-Unis – 2023 – 1h 57
Documentaire
De : Laura Poitras
Titre original : All The Beauty And The Bloodshed

Synopsis:
Nan Goldin a révolutionné l’art de la photographie et réinventé la notion du genre et les définitions de la normalité. Immense artiste, Nan Goldin est aussi une activiste infatigable, qui, depuis des années, se bat contre la famille Sackler, responsable de la crise des opiacés aux États Unis et dans le monde. Toute la beauté et le sang versé nous mène au cœur de ses combats artistiques et politiques, mus par l’amitié, l’humanisme et l’émotion.

La presse en parle:
Le Parisien par La Rédaction
Cet affrontement à la David contre Goliath va progressivement porter ses fruits : une belle histoire, doublée de celle, fascinante, de l’une des plus grandes artistes vivantes…

Le Point par Florence Colombani
Neuf ans après l’événement « Citizenfour », la documentariste revient avec un film splendide autour de Nan Goldin.

Les Fiches du Cinéma par Michael Ghennam
Un Lion d’or notable et mérité pour Laura Poitras, qui livre un grand documentaire, à la fois politique et intime.

→   Lire Plus

Cacao, les nouveaux défis d’une culture millénaire

— Par Christian Cilas (*) —

Riche et complexe, l’histoire du cacaoyer remonte à environ 3500 av. J.-C. Les Olmèques, l’une des premières civilisations mésoaméricaines, sont souvent considérés comme les premiers à l’avoir cultivé. Ils utilisaient les fèves pour préparer une boisson amère, qui était fréquemment agrémentée d’épices et de piments. Des recherches encore plus récentes indiquent que le recours aux fèves de cacao existait déjà dans la haute Amazonie (actuellement l’Équateur et le Pérou) aux alentours de 5000 av. J.-C.. Les premières plantations organisées, néanmoins, semblent avoir été réalisées dans la région de Soconusco par les Aztèques et les Mayas, parfois avec des systèmes de drainage et d’irrigation.

Le cacao tenait chez les Mayas une place centrale : ils y voyaient un don des dieux et s’en servaient dans des cérémonies religieuses, souvent mélangé avec de l’eau, du miel et des épices pour créer une boisson festive, appelée “xocolatl”. Les fèves de cacao étaient également utilisées comme monnaie, ce qui témoigne de leur valeur économique. Les Aztèques, qui ont succédé aux Mayas, bien que les deux civilisations aient coexisté pendant plusieurs siècles, ont continué cette tradition.Lorsque

→   Lire Plus

Quand la République ferme les yeux sur le racisme : Indignation à géométrie variable !

— Par Éric Cabéria & Christian Jean-Étienne (*)

L’agression antisémite d’un rabbin à Orléans a suscité des condamnations immédiates des plus hautes autorités de l’État. Mais lorsqu’il s’agit de racisme anti-Noirs ou anti-Arabes, la République regarde ailleurs. Jusqu’à quand ?

Samedi dernier 29 mars 2025, la 8 ème édition des marches de la solidarité, baptisée journée mondiale contre le racisme et le fascisme, rassemblait plus de 90 000 personnes dans les rues, une manifestation appelée par 220 associations et syndicats contre le racisme et l’extrême droite. Une manifestation puissante, portée par des citoyens conscients de l’urgence d’une société plus juste. Mais un incident en marge — l’agression d’un rabbin par un adolescent de 16 ans — a suffi à mobiliser l’appareil d’État : le Président, le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur, tous ont pris la parole, dénonçant avec vigueur « le poison de l’antisémitisme ».

Soit. L’antisémitisme est une abomination. Il doit être combattu avec détermination.

Mais où est cette même vigueur quand le racisme vise les Noirs ou les Arabes ? Où sont les déclarations solennelles, les condamnations officielles, les tweets républicains, quand la négrophobie frappe ?

→   Lire Plus

La récession économique aux Antilles n’est plus une option à écarter avec la crise mondiale.

— Par Jean-Marie Nol —

La récente décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane substantiels, notamment une taxe de 20 % sur les produits européens et 10% sur les produits de la Guadeloupe et Martinique , suscite de vives inquiétudes quant à une possible récession mondiale accompagnée d’une poussée inflationniste. Les experts et économistes s’accordent à dire que ces mesures protectionnistes pourraient avoir des conséquences néfastes sur l’économie mondiale et, en particulier, sur la France.

Les marchés financiers ont réagi négativement à l’annonce de ces tarifs douaniers. Les indices boursiers américains et internationaux ont connu des baisses significatives, reflétant les craintes d’une escalade des tensions commerciales et d’un ralentissement économique global. Les investisseurs se tournent vers des valeurs refuges, telles que l’or, témoignant de l’incertitude ambiante.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis en garde contre les effets délétères de ces guerres commerciales sur la croissance mondiale et l’inflation. Selon l’OMC, les politiques commerciales de Donald Trump pourraient réduire le commerce mondial de marchandises d’environ 1 % en volume cette année, augmentant le risque de récession mondiale.

→   Lire Plus