Pourquoi vouloir analyser uniquement le phénomène de l’exil des jeunes sur le plan politique et sociologique est une erreur ?
— Par Jean-Marie Nol —
L’exil des jeunes Guadeloupéens est un phénomène complexe qui ne peut être pleinement compris en se limitant à une analyse strictement politique et sociologique. Si ces dimensions offrent des éclairages intéressants sur les dynamiques identitaires, culturelles et sociales qui traversent l’archipel, elles ne suffisent pas à saisir l’ampleur du problème. Réduire l’exode des jeunes à une lecture idéologique ou émotionnelle revient à négliger les véritables moteurs structurels de cette fuite des talents, qui sont avant tout économiques et financiers. Cette approche partielle tend à occulter les réalités concrètes auxquelles font face les jeunes Guadeloupéens, pris entre un modèle économique local obsolète et un monde en perpétuelle mutation technologique et sociétale. Dans ces conditions vouloir analyser le phénomène de l’exil des jeunes Guadeloupéens uniquement sous les angles politique et sociologique peut effectivement conduire à une vision partielle et parfois biaisée de la situation. Bien que les dimensions politiques et sociologiques apportent un éclairage précieux sur les dynamiques identitaires, culturelles et sociales à l’œuvre, elles ne suffisent pas à saisir l’ampleur et la complexité du problème.