INTERVIEW – Il fut l’architecte rythmique de l’afro-beat, cette musique éruptive de combat et de la fierté noire inventée par Fela à l’entame des années 70 à Lagos, capitale bouillonnante du Nigéria. Batteur d’exception, célébré par nombre de ses pairs afro-américains mais aussi des artistes pop comme Damon Albarn, Tony Allen poursuit une carrière féconde en solo. Il sera en concert samedi à La Gaité Lyrique dans la foulée de son nouvel album, Film of Life.
Avec Film of Life, vous semblez prendre vos distances avec l’orthodoxie afro-beat…
Je suis mon propre chemin. Je refuse de m’enfermer dans un style, une grammaire, ce serait ennuyeux pour moi. Secret Agent était différent de Lagos No Shaking, qui était différent de Home Cooking etc… Alors parfois le public peut être surpris par certains morceaux. Tant mieux, je ne cherche pas à lui donner ce qu’il veut entendre. Mais le rythme, le « Beat » de l’Afro-Beat est bien présent. Et il peut s’accommoder de toutes les sauces musicales. On ne mange pas la même nourriture tout le temps. Il faut varier les plaisirs.