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Myriam et Marlène, deux drôles d’oiseaux, à L’Artchipel et au Moule, en Guadeloupe,

Principe de précaution rime avec ... action

— par Scarlett JESUS, critique d’art.—

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Photo Fred Lagnau

 

Face à une menace grave pesant sur la santé et l’environnement, et  sans même attendre d’avoir toutes les données scientifiques,  le « principe de précaution »,  exprimé à Rio en 1992, est une incitation à réagir dans l’urgence.
Pour nous en convaincre, deux danseuses ont fait le choix de s’engager physiquement dans un corps à corps avec le sujet. Quitte à y laisser quelques plumes… à terre. Et, sachant que le rire est le meilleur remède pour exorciser nos peurs, elles vont donner à leur  performance un ton décalé, parfaitement ajusté avec leur propos discordant, le burlesque.
Myriam Soulanges, lauréate 2010 du Concours des jeunes chorégraphes « Danse arc-en-ciel », est guadeloupéenne et vient de la culture hip-hop. Marlène Myrtil est martiniquaise et a été formée à la danse contemporaine. Inséparables, elles constituent un duo qui n’est pas sans évoquer, sur le mode féminin, un couple bien connu du cinéma burlesque, Laurel et Hardy. L’une est grande et brune, tandis que l’autre est petite et « chabine dorée », leur deux visages impassibles affichant la même physionomie « ababa ».

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Les trois diables du populisme

— Par Edouar de Lépine —

trois_diables-1Le 150e anniversaire de l’Abolition avait donné lieu à de grandioses manifestations, aussi bien du côté des anciennes colonies françaises qu’à l’initiative du Parlement et du gouvernement socialiste de Lionel Jospin. J’ai commis à cette occasion un petit ouvrage de vulgarisation des connaissances disponibles à l’époque, Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique. (Maisonneuve Larose-Servédit, Paris 1999) Télécharger ici : Epilogue de « Dix demaines qui ébranlèrent la Martinique »

« Il reste à espérer, écrivais-je alors, que le cent cinquantième anniversaire aura suffisamment titillé la curiosité intellectuelle de nos chercheurs et de nos étudiants pour donner un nouvel élan à la recherche même limitée à la Martinique. »

Le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée dans notre société

S’il est vrai que quelques ouvrages ont paru depuis qui ont parfois renouvelé notre approche de l’esclavage et de son abolition, il n’est pas sûr que nous ayons réussi à clarifier autant qu’il est souhaitable, la question des rapports avec l’ancienne puissance coloniale qui ont été largement déterminés par les circonstances de l’abolition dans notre pays, ni celle des relations entre descendants des maîtres et descendants des esclaves.

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17 mai 1954, la fin de la ségrégation scolaire aux États-Unis –

— Par Christophe Deroubaix —

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Il y a soixante ans, le mouvement des droits civiques remportait une victoire historique avec un arrêt de la Cour suprême qui ordonnait la déségrégation dans les écoles publiques. Le début d’une décennie de luttes qui débouchèrent sur le vote de la loi sur les droits civiques en 1964.
C’était un temps où la Cour suprême des États-Unis faisait déjà la pluie et le beau temps mais elle y faisait plutôt le beau temps. C’était un matin de printemps des « fifties », le 17 mai 1954 pour être exact. La plus haute juridiction du pays avait à juger une affaire opposant Linda Brown au bureau de l’éducation.

La première est une élève noire, habitante de Topeka, au Kansas. En 1951, sa famille veut l’inscrire à l’école la plus proche du domicile : une école blanche alors que l’établissement réservé aux Noirs est distant de plus d’un kilomètre. Inscription refusée. Le père de Linda porte l’affaire en justice. La loi de l’État du Kansas autorise le principe des écoles séparées dans les villes de plus de 15 000 habitants, mais seulement pour le cycle primaire.

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« Participation directe de la France au génocide des Tutsi du Rwanda : vous avez dit absurde ? »

— Par Bruno Boudiguet et Serge Farnel. —

bisesero-1Bernard-Henri Lévy a, dans un récent « bloc-notes » paru dans Le Point, tenu à réagir à la polémique récente sur le rôle de la France au Rwanda il y a vingt ans : « Tout ce faisceau d’erreurs et de fautes ne fait pas une ’’participation’’ au génocide. Et on ne peut évidemment pas dire que l’armée française ait eu une implication ’’militaire’’ dans les tueries. Mais que la France ait eu une responsabilité politique et morale dans cet enchaînement de monstruosités hélas prévisibles, c’est l’évidence. » Ces paroles font directement écho à celles du chef de l’État rwandais Paul Kagame qui, peu avant la vingtième commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis, fustigeait dans les colonnes de Jeune Afrique « le rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même. » Il ajoutait : « Interrogez les rescapés du massacre de Bisesero en juin 1994 et ils vous diront ce que les soldats français de l’opération Turquoise y ont fait.

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Trois pays, trois peuples, trois jeunesses, trois universités

— Par Max Bellozip —

3_universitesFin 2013, des étudiants alliés à des personnels du pôle Martinique de l’UAG ont manifesté contre la scission de l’université sous le slogan « 3 pays, une seule jeunesse » faisant accroire que la jeunesse est une et indivisible.
La jeunesse ne constitue nullement un groupe homogène et uniforme d’individus, loin s’en faut et notre jeunesse estudiantine de l’UAG est à l’image de nos sociétés : en son sein existe des jeunes appartenant à différents groupes sociaux et de diverses origines, en particulier des Guadeloupéens, des Guyanais, des Martiniquais. Les aspirations de ces jeunes correspondent, pour beaucoup, aux aspirations, aux revendications des différents groupes constituant leurs peuples respectifs. Un jeune est d’un peuple et la jeunesse une et indivisible n’est qu’une revue de l’esprit, inventée pour les besoins d’un combat d’arrière-garde. Preuve en est, les jeunesses de Guadeloupe et encore moins de Guyane ne se sont retrouvées dans ce mouvement initié et limité à la Martinique.

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Richard-Viktor Sainsily Cayol : Rhizomes hybrides ou la poïétique d’un syncrétisme

"L'art rhétorique"

— Par Christian Antourel et Ysa de Saint-Auret —

sansily-cayol-1D’une modernité mélangée d’héritage, Richard-Viktor Sainsily Cayol nous parle d’un fruit de racines multiples, de mélanges d’influences qui aboutissent à la création ultime : « La plus belle performance humaine : un syncrétisme »

Son œuvre apporte une ivresse du regard. Diversités, fantaisies mises à mal des langages de la plastique. Il donne à voir une brillance, un style unique et une forme de démesure, dans des postures d’absence et de fixité. Finalement, c’est du gâteau, beau, accessible, bien ficelé et juste assez étrange, pour titiller le spectateur trop rigide. Un art de l’intelligence et de l’exploit formel un art qui surmonte naturellement des contraintes formidables, c’est d’abord ça. Mais cette prouesse, plus subtile encore, laisse flotter dans l’air une part de mystère sucré, impossible à cerner, une ambiance d’énigmes mathématiques, des sous entendus, du sous- texte, vu dans le sens de l’émotion, pensée dans le registre de la nuance qu’il revisite avec une pertinence et un sens de l’actualité qui laisse pantois. Car son monde est parfaitement en adéquation avec la « Schizofrénésie» mise en scène.

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Galerie ODIS’7 du Marin : Traces Gravures contemporaines des Amériques

« Entre hommages et nouveautés »

Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
nerio2_325Cinq graveurs professionnels Nerio Quintero du Vénezuéla, Juan Bautista du Mexique, Mayra de los Santos Mexique, Dio Viana du Brésil, Elbia Polanca Venezuela, réunis autour des formes et du savoir faire, évoluent entre mémoire individuelle et mémoire collective à travers la mise en scène de techniques où sont inscrites les traces du temps qui passe, les mots d’une histoire qui défile tout comme les non-dits et les silences partagés.

Depuis la nuit des temps des empreintes gravées dans le cuivre, le bois, la pierre, sont imprimées sur du papier ou du parchemin. Chacun à leur manière les artistes cherchent à briser le silence et questionnent le poids de l’espoir et de la tradition, à travers une profusion graphique, une série de gravures qui s’exposent dans les espaces de la Galerie Odis’7. De leurs songes, ces artistes posent dans les jeux de lumière de la galerie des souvenirs magnifiques : objets d’où, du matériau le plus pauvre, le graveur fait surgir une œuvre irradiante qui vient accrocher les lumières d’aquatinte ou rouletting en mille facettes à ses reliefs.

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L’antisémitisme nauséabond de « Welcome To New York »

Hésitant entre le documentaire animalier sur la vie sexuelle des bêtes et le film porno cheap, ce brulôt ajoute à la misogynie des relents antisémites douteux.

— Par Sorin Etienne —

welcome_to_n-yCRITIQUE -Le Figaro a vu le film d’Abel Ferrara inspiré de l’affaire DSK divulgué samedi soir sur la plage cannoise du Nikki Beach.

Pour ceux qui l’ignorent encore, Welcome to New York, s’inspire de la chute de l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Khan. Gérard Depardieu joue DSK, renommé Georges Devereaux. Il joue d’abord son propre rôle dans un prologue qui le montre répondant à des faux journalistes lors d’une fausse interview. «Je ne considère pas que je joue, je suis le personnage», explique l’acteur, précisant qu’il n’aime pas les gens qui font de la politique: «Je les hais». Et dès la première scène, on ne sait pas si on voit Depardieu ou DSK.

Toujours est-il que Devereaux n’a pas le temps de tomber le masque puisqu’il n’en porte pas. Dans son bureau cossu, il écoute à peine son chef de la sécurité lui expliquer le protocole qui l’attend en tant que candidat à l’élection présidentielle.

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Autour de Faust de Goethe

Par Jandira Bauer, metteure en scène

faust_jandira-2L’Allemagne a eu son grand poète et la magie son épopée: cette épopée, c’est le drame gigantesque de Faut. Goethe était initié à tous les mystères de la magie philosophique, il avait même pratiqué dans sa jeunesse la magie cérémonielle. De ces tentatives audacieuse, il écrivit Faust. Faust est le magnifique commentaire d’une des plus belles pages de l’Évangile. Le génie humain représenté par Faust, prend pour valet l’esprit du mal, qui aspire à devenir son maître, il épuise vite tout ce que l’imagination met en joie dans les amours illégitimes, il traverse les orgies de la folie et du charme souverain de la beauté. La nouvelle Eve a lavé avec le sang d’Abel la tache du front de Caïn et elle pleure de joie…

L’ENFER, DÉSORMAIS INUTILE, EST FERME POUR CAUSE D’AGRANDISSEMENT DU CIEL.

Tant qu’il il y aura une lumière visible, il y aura une ombre proportionnelle à cette lumière.

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Le respect de l’amour (4)

Une vie du Sénégal à la France par Djenaba DIALLO & Michel PENNETIER

Suite de l’épisode 3 djebaba

LE RESPECT DE L’AMOUR, Ch.1 «  Le tourbillon » ,

 Le narrateur :

 Les paroles de Djenaba entrent en moi depuis trois semaines, c’est un flux rapide émaillé de tournures percutantes dont j’essaie de restituer quelques unes : «  je gère le mal », «  il faut faire un bisou au lion » ( parlant de la seconde épouse) , «  Les mères déglutissent sur les enfants ce qu’elles ont sur le cœur » ( parlant de sa mère), «  les hommes sont des chasseurs », «  Je peux avoir de la colère, mais je n’ai pas de haine car je comprends chaque être humain et la colère devient pitié » (évoquant les hommes). J’aurais pu enregistrer tout simplement les paroles de Djenaba et en conserver toute la fraicheur.

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« Welcome to New York » : Marketing 1 – Cinéma 0

— Par Christophe Carrière —
welcome_to_n-yRefusé par le Festival de Cannes, le long-métrage d’Abel Ferrara avec Gérard Depardieu en ersatz de DSK a été projeté sur une plage de la Croisette. Un événement orchestré de main de maître par le producteur Vincent Maraval, au service d’un très mauvais film.

Il s’appelle Devereaux, est un économiste français mondialement reconnu, est promis aux plus hautes fonctions de l’Etat, et a un appétit sexuel pathologique, au point de violer une femme de chambre dans un grand hôtel new-yorkais. Toute ressemblance avec un personnage existant n’est pas fortuite et ni Gérard Depardieu, interprète principal, ni le producteur Vincent Maraval, ne s’en cachent. C’est même l’élément marketing massue de ce film qui ne sortira pas en salles, mis en ligne sur les plateformes VOD depuis ce samedi 17 mai à 21h. L’autre argument poids lourd promotionnel est inattendu. Refusé par le comité de sélection du Festival de Cannes, Vincent Maraval fait de Welcome to New York un film maudit. Sous entendu ici et là que le Festival aurait subi des pressions pour que le long-métrage ne soit pas au programme officiel…

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Universelle « Marseillaise »

— Par Edgar Morin (Sociologue et philosophe) —

marseillaiseLa Marseillaise, que l’on chante désormais dans une étonnante unanimité, des communistes aux lepenistes, vient d’être brutalement mais justement secouée. Cela ne vient pas de la ministre Christiane Taubira, qui a préféré commémorer l’esclavage en se recueillant plutôt qu’en chantant l’hymne qui a accompagné toutes les aventures de la France une bonne part du XIXe siècle, mais aussi les cruelles expéditions coloniales, couvrant d’un voile glorieux les méfaits de la colonisation. Cela vient de l’acteur Lambert Wilson, qui, à la suite des remous anti-taubiresques causés par la droite, s’est soudain senti honteux des paroles – racistes, dit-il abusivement –, en fait sanguinaires et vengeresses, du 1er couplet, que l’on chante en ignorant les autres. Comme ce couplet apparaît révoltant et absurde si on le place dans notre conjoncture actuellement pacifique, j’ai voulu expliquer pourquoi il me paraît important de l’assumer quand même.

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« Kouta » au Tarmac

Splendeurs et misères d'un petit lieutenant mandingue, narrées par un diabaté, contées par un kouyaté.

koutaMassa Makan Diabaté… un auteur majeur d’aujurd’hui au Mali
De retour au Mali, dans sa bonne ville de Kouta, après avoir « baroudé partout où la présence française était menacée », le lieutenant Siriman Keita jouit d’un immense prestige auprès de ses concitoyens, tout auréolé d’une gloire acquise dans les rangs de l’armée coloniale. Mais son crédit va être peu à peu terni par son comportement. Retiré dans sa maison, l’ancien combattant va se livrer à de multiples frasques et errements qui lui valent rapidement l’hostilité de ses concitoyens. Il va de déconvenues amoureuses en déconvenues politiques, pense trouver le salut dans la religion, mais d’autres mésaventures viendront encore ternir une auréole contestée et contestable…
Il y a du Clochemerle, du Jules Romains, du Pagnol dans cette chronique de la vie d’une petite ville malienne mais il y a surtout la tradition et la parole, l’enracinement dans le verbe et le quotidien mandingues. La satire est grinçante, le propos affable, le proverbe sage et moqueur…

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« Que retenir de la revue Tropiques ? »

Journée d’étude le mardi 20 mai 2014 – salle 10 Fac de lettres organisée par Dominique BERTHET

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« Surréalisme, corde raide de notre espoir »
Suzanne Césaire
« Il était une fois un homme noir accroché à la terre noire »
Aimé Césaire et René Ménil

Face au régime de Vichy auquel il fallait opposer un refus total, en créant la revue Tropiques, Aimé Césaire et René Ménil voulurent affirmer l’originalité de la culture des Antilles. Afin d’engager les Martiniquais à répondre à la « dynamique spéciale de leur complexe réalité », ils entreprirent l’étude systématique du milieu géographique : de la flore et de la faune, de l’histoire, de la langue, du folklore, des traditions orales et de leurs racines africaines.
Se référant à Mallarmé, à Rimbaud, à Lautréamont ou à Breton, mais aussi aux écrivains noirs américains, les rédacteurs de Tropiques envisageaient l’acte d’écrire comme une opération poétique de suggestion capable de provoquer dans l’homme antillais un saisissement tel que, docile aux forces tumultueuses de la vie, il fasse la révolution en lui-même et dans la société.

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« Potins d’enfer » : bon et après?

—Par Roland Sabra —
potins_d_enfer_courtes-lignSi le théâtre est l’art de prendre de la distance avec les choses il est aussi celui de les regarder en face, sans détours. La mort, et l’au-delà s’il existe, sont des thèmes rarement abordés de front. Jean-Noël Fenwick dans » Potins d’enfer », la pièce présentée par la Compagnie Courtes-Lignes, bien connue des martiniquais s’y colle avec humour. Deux hommes et une femme qui ne s’étaient jamais rencontrés se retrouvent dans une sorte de sas. Il y a parmi eux une journaliste de radio, un homme politique, un coiffeur homosexuel. Voilà ce qu’ils étaient en partie dans le monde des vivants, car la plus futée des trois va vite comprendre et expliquer à ses compagnons de voyage qu’ils sont morts et qu’ils sont en transit vers une destination qui pour l’heure leur est inconnue. Faire rire à propos d’un homme politique, d’une journaliste et d’un homosexuel est une facilité de l’air du temps. Facilité dans laquelle Fenwick plonge avec délectations en faisant du coiffeur un extraverti féminisé à outrance, une folle en un mot. On a bien compris que dans l’association coiffeur et homosexuel c’est le deuxième terme qui est mis en avant avec tous les clichés les plus éculés qui soient.

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Cannes 2014 : le réalisateur de « Timbuktu » fond en larmes

abderrahmane_sissakoLe long métrage a reçu un accueil aussi chaleureux qu’inattendu sur la Croisette. Son réalisateur, Abderrahmane Sissako, n’a pu contenir son émotion devant les journalistes, qui l’ont vivement applaudi.

«Les raisons de faire un film sont toujours multiples», affirme Abderrahmane Sissako. Les raisons de l’aimer également. Le réalisateur mauritanien a surpris les spectateurs cannois, mardi, avec Timbuktu, un film au regard juste et aux acteurs touchants. Mercredi, l’équipe s’est prêté au jeu de la conférence de presse. Exercice pas si facile pour de nombreux acteurs qui tiennent leur premier rôle dans le film, et un moment délicat pour le réalisateur lui-même, qui s’est laissé submerger par l’émotion.

Parmi les multiples motivations du film, une en particulier a pris le dessus: la lapidation à mort d’un couple non marié, survenue quelques mois auparavant. «Ce n’est pas pour ça que j’ai fait le film, mais parce qu’on n’en n’a pas parlé», lâche le réalisateur. Un silence insupportable à une époque où «un nouveau téléphone portable qui sort, c’est tout la presse qui va en parler», et une preuve, pour lui, que l’on «devient indifférent à l’horreur».

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Par Grace principautière la guerre fût évitée…

et le paradis fiscal préservé!

— Par Roland Sabra —

grace_de_monaco-1Apprentis bacheliers ne comptez pas sur le film d’olivier Dahan pour réviser votre cours d’histoire. Vous risqueriez, peut-être d’épater le correcteur de votre copie en lui dévoilant une face cachée de l’histoire de France, mais plus sûrement de le faire grimper aux rideaux pour peu qu’il ait quelques réminiscences de ce qu’il est chargé d’enseigner. Olivier Dahan nous dévoile en effet une page sombre de la Vème République. De Gaulle aurait voulu aligner la fiscalité des monégasques, qui ne payaient pas d’impôts sur celle de la France en décrétant un blocus du Rocher et en menaçant de l’envahir. Mais tout de Gaulle qu’il était, il allait se heurter à une fille de maçon étasunien devenue actrice, puis princesse bien déterminée à résister au blitz fiscal envisagé.
Résumons l’intrigue : Lorsqu’elle épouse le Prince Rainier de Monaco en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière exceptionnelle . Six ans plus tard, alors que son couple bât de l’aile Alfred Hitchcock lui propose le rôle principal dans son prochain film «Pas de printemps pour Marnie».

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Christiane Taubira face à la droite et l’extrême droite

Honteux procès en "francité"

— Par Jean-Loup Amselle, anthropologue —

taubira_n&bLes reproches faits récemment par la droite et l’extrême droite à Christiane Taubira, garde des sceaux, de ne pas avoir chanté La Marseillaise lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai, renvoient à un vieux débat sur le récit national.

A la lumière de cette controverse, il apparaît que ce qui est reproché à notre garde des sceaux, c’est à la fois d’avoir fracturé le récit national en ayant œuvré en faveur de l’édiction d’une loi mémorielle sur l’esclavage, et donc d’avoir mis en exergue l’existence d’un sous-groupe de descendants d’esclaves au sein de la République française. Celle-ci, conçue comme une et indivisible, n’admet en effet en son sein que des citoyens vus comme des individus identiques. La ministre a en outre aggravé son cas en omettant d’entonner l’hymne national, en assimilant cette pratique à du  » karaoké d’estrade  » et en avouant qu’elle n’en connaissait pas toutes les paroles. A la différence de Benoît Hamon, notre ministre de l’éducation nationale, qui avoue lui aussi ne pas avoir chanté La Marseillaise à cette occasion, Christiane Taubira est donc dans le viseur de la droite et de l’extrême droite, qui la suspectent à double titre de ne pas être pleinement française.

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Malik Bendjelloul le réalisateur de « Sugar Man » s’est suicidé

malik_bendjelloulLe cinéaste suédois d’origine algérienne, oscarisé pour Sugar Man s’est donné la mort, mardi, à Solna, une banlieue au nord de Stockholm.

Ce mercredi matin, la Suède s’est réveillée en deuil. L’émotion dans le royaume est immense: émissions spéciales à la télévision nationale SVT, flash infos et reportages en direct des quotidiens sur Internet, folie sur les réseaux sociaux. Il ne manque plus qu’un communiqué du roi Carl Gustav. Le chagrin est à la hauteur du talent de Malik Bendjelloul. Ce cinéaste de génie s’est suicidé, mardi à Stockholm, âgé seulement de 36 ans, a annoncé son frère à la presse mercredi: «Je peux confirmer qu’il s’agit d’un suicide et qu’il était déprimé depuis quelque temps», a confié Johar Bendjelloul au quotidien Aftonbladet.

Né en 1977 dans la ville de Ystad en Suède, Malik Bendjelloul comptait à son actif un seul grand succès et pas des moindres.

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« Miscellanées » de Molière,Tchekhov, Ionesco et Dubillard par l’Adapacs

— Vu par José Alpha —
miscellanees-325-bAu sortir de la pièce de Michel Dural placée, selon l’auteur, au service de Molière, Tchekhov, Ionesco et Dubillard, j’ai trouvé sur le web la définition du mot Miscellanées qui titre la pièce : « un genre littéraire composé de textes divers, « mélangés » avec une unité plus ou moins manifeste. C’est une technique de fragments, une sorte de mosaïque littéraire… »
C’est alors que j’acceptai mieux mes interrogations sur le sens qu’a voulu donner le metteur en scène d’une comédie interprétée sous sa direction par les élèves, tout de noir vêtus, de l’atelier théâtre de l’Association pour le Développement des Activités et des Pratiques Artistiques et Culturelles Scolaires (ADAPACS), et dont le prénom de chacun, sur le programme, commence curieusement par la lettre R.
Le spectacle commencerait-il par une devinette ?

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Un nouveau logo pour l’Union des Femmes de la Martinique

Appel à projet de logotype

interrogationsL’association « UFM » union des femmes de la Martinique fête ses 70 ans le 21 juin 2014. A cette occasion elle renouvelle son logo.
Depuis 70 ans les mêmes valeurs de solidarité et de défense des droits des femmes président aux activités de cette association.
Ces actions ont évolué en fonction du contexte sociétal. De la lutte pour la santé et l’éducation de l’enfant, à la participation aux luttes sociales et la solidarité internationale, se sont ajoutées, les revendications sur le transport, la contraception, l’avortement, la lutte contre les violences faites aux femmes, contre le sexisme au quotidien pour une société plus égalitaire et respectueuse des droits humains.
Aujourd’hui, comme hier le féminisme reste d’actualité même s’il n’est plus vécu de la même façon il appelle d’autres formes de luttes que l’association se prépare à poursuivre, telles la parité dans tous les lieux de décision, la prise en compte de l’approche de genre dans les politiques locales, la prévention, la solidarité entre les femmes et les hommes ….

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Potins d’enfer

Comédie de Jean-Noël FENWICK dans une mise en scène de Claude-Georges GRIMONPREZ

— Dossier de presse —
potiens_d_enferTHÉÂTRE AIMÉ CÉSAIRE DE FORT-DE-FRANCE
Le 14, 15 et 16 mai 2014 à 19h30
17 mai 2014 à 15h30 et 20h0

Trois personnes qui ne se connaissent pas, se retrouvent dans un lieu étrange, mi-antichambre, mi-vestibule : une vedette de la politique, une autre de la radio nationale et un coiffeur homosexuel. Une constatation s’impose : ils sont morts et tout les oppose. Peut-on en rire ? OUI !!
Est-ce que, comme tentait à le démontrer Jean-Paul SARTRE, « L’Enfer, c’est les autres »; ou bien les autres peuvent-ils au contraire, nous éviter l’Enfer ? Très vite l’émotion et le rire se mêleront à la réflexion.
Jean-Noël FENWICK – auteur français contemporain – fustige avec bonheur les rapports superficiels, la course à l’argent et au pouvoir. L’humour apporté à chaque réplique de cette comédie, sa modernité, sa franchise et son impertinence devant les problèmes posés par notre société, donnent une telle saveur à cette pièce, qu’elle peut être considérée avec les PALMES DE M.

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Nouvelle-Calédonie : « On a ouvert un processus de décolonisation par étapes »

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Le centre culturel de Tjibaou à Nouméa, Nouvelle-Calédonie.

— Par Angela Bolis —

1998, accord de Nouméa : en Nouvelle-Calédonie, un référendum d’autodétermination sur l’indépendance est prévu entre 2014 et 2018 et les transferts de compétence sont lancés. Depuis, le processus de décolonisation est en route. Aujourd’hui, le « caillou » est déjà responsable de larges pans de sa vie publique, de la santé à l’éducation en passant par la sécurité civile, l’environnement ou la fiscalité. Et il entre, avec espoir ou appréhension, dans cette période 2014-2018, qui s’est ouverte avec des élections provinciales majeures le 11 mai. Les non-indépendantistes y ont conservé une courte majorité au Congrès, l’institution chargée de nommer le gouvernement calédonien, mais aussi d’organiser les référendums d’autodétermination. Décryptage du processus de décolonisation en cours avec Mathias Chauchat, universitaire et juriste, conseiller aux affaires institutionnelles auprès de l’ancien président indépendantiste du Congrès Roch Wamytan.

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Portable à haute dose : le danger se confirme

— Par Frédéric Mouchon —

tel_portableUne nouvelle étude française pointe une augmentation du risque de tumeurs cancéreuses chez ceux qui utilisent leur téléphone plus de quinze heures par mois.

À consommer avec modération. Faudra-t-il bientôt apposer sur les téléphones portables cet avertissement à l’attention des accros du mobile ? Une étude réalisée par une équipe de chercheurs français, publiée dans la revue scientifique « Occupational and Environmental Medicine », associe utilisation intensive du téléphone portable et risque accru de contracter une tumeur au cerveau.

Après avoir mené une enquête épidémiologique auprès de personnes atteintes de méningiomes et gliomes (des tumeurs cancéreuses) en Gironde, dans le Calvados, la Manche et l’Hérault, les chercheurs ont établi un lien entre l’apparition de gliomes et l’utilisation massive, et pendant plusieurs années, du téléphone portable chez certains sujets.

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L’expérience américaine de Rachid Bouchareb

La Voie de l’ennemi, de Rachid Bouchareb. États-Unis, 1 h 58.

— Par Jean Roy —

la_voie_de_l_ennemiAvec « la Voie de l’ennemi », le réalisateur explore des chemins nouveaux qui se déroule à la frontière avec le Mexique, 
un peu comme dans les westerns de Sam Peckinpah.
Un film peut parfois en cacher un autre. À la vision de ce drame 100 % américain qui n’est autre que le second long-métrage produit par la maison Pathé France, nous rappelle un classqiue du cinéma français. Même si La Voie de l’ennemi se déroule dans les déserts du Nouveau-Mexique avec une distribution tout à fait locale qui lui a permis d’être sélectionné sans peine en compétition à la dernière Berlinale, ce film de Rachid Bouchareb, qui nous raconte la tentative de retour à une vie civile et honnête d’un meurtrier sauvé du mal par un retour à sa foi musulmane, fait penser à Deux hommes dans la ville de José Giovanni. Long-métrage franco-italien réalisé en 1973.
[…]

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