Ce week-end, le naufrage d’une embarcation de migrants a causé un nombre de morts jamais égalé au large de Lampedusa. Les autorités européennes accusent les passeurs de ce nouveau drame. ONG et responsables politiques de gauche critiquent, eux, l’Europe forteresse.
Dans la nuit de samedi à dimanche, 700 migrants ont perdu la vie en mer au large des côtes italiennes. « La pire hécatombe jamais vue en Méditerranée », a déclaré Carlotta Sami, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), en rendant publique la sinistre nouvelle.
Cette semaine, selon les gardes-côtes italiens, plus de 11 000 personnes auraient fait l’objet d’opérations de sauvetage au large de Lampedusa. Depuis le début de l’année, plus de 1 600 personnes auront, malgré tout, péri noyées aux portes de l’Europe, dont 1 150 ces derniers jours. Ce décompte macabre s’élevait à 50 âmes, l’année dernière à la même époque, alors que l’opération italienne « Mare Nostrum » était encore en place. Pourtant, au mois d’octobre dernier, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, après avoir rencontré ses homologues de l’Union européenne, s’était glorifié d’avoir « obtenu que l’on mette fin à l’opération “Mare Nostrum” pour lui substituer une opération de contrôle des frontières extérieures », faisant référence à l’opération « Triton » diligentée par Frontex.