M' A

Décès de Maya Angelou, poète, proche de Martin Luther King

Hommage par Alain Nicolas
maya_angelouParler de Maya Angelou c’est évoquer toute une époque de l’histoire politique et culturelle des États-Unis. Proche de Martin Luther King, militante des droits civiques, elle était aussi une artiste investissant tous les domaines, chant, danse, théâtre, cinéma, littérature. Maya Angelou « est morte paisiblement chez elle », à 86 ans, a expliqué sa famille.
Née Marguerite Ann Johnson le 4 avril 1928 à St-Louis (Missouri), la jeune africaine-américaine « expérimente très tôt la brutalité de la discrimination raciale ». Adolescente, elle étudie la danse et le théâtre à San Francisco où vit sa mère. Jeune mère célibataire, elle multiplie les petits boulots avant de partir en tournée en Europe avec l’opéra « Porgy and Bess ».Elle étudie la danse contemporaine avec Martha Graham, danse avec Alvin Ailey, enregistre son premier album en 1957 avant de partir pour New York où elle monte sur les planches pour jouer notamment du Jean Genet.

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« Césaire, Neruda, Tagore » : Pour un univers réconcilié

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint –Auret —

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LE DOCUMENTAIRE INTIMISTE

Grandiose, l’exposition consacrée par l’UNESCO à Tagore, Neruda, et Césaire, et que propose la Ville de Fort-de-France sur le parcours de ces trois figures emblématiques et humanistes. Vaste, chronologique thématique et pédagogique, elle permet de saisir la variété de leurs actions diffusées de part le monde et donc de sortir des a priori. Car si leur œuvre est connue, il fallait faire honneur aux hommes qu’ils ont été et à l’exemplarité des faits d’armes qui ont fait leur glorieuse réputation. Après un rappel de leur identité, qui donne d’emblée le ton, on (re) découvre de panneaux en panneaux la fresque humaniste qui les unit aujourd’hui. Il était très ambitieux, ou plus simplement normal d’établir cette relation, et il ne faut donc pas craindre la saturation ni le survol. C’était le risque de l’exercice, mais l’exposition mérite absolument une petite échappée du côte du Théâtre Aime Césaire. Où que le regard se porte, on se sent pris dans les strates du temps, toujours visibles. C’est ce qui fait l’incomparable charme de cette exposition.

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Projet de comédie musicale SEGPA-DRASED

orfeo_negroProjet financé par le Fond Social Européen
Collège Mont des accords – St Martin
Année 2013/14

Ce projet financé par le fond social européen répond à la volonté de l’éducation nationale de proposer aux élèves les plus “décrocheurs” du système scolaire, des activités autres que celles du cursus habituel, pour leur redonner confiance en eux mêmes et ainsi le goût d’apprendre.
Madame Confiac, chef d’établissement et Mme Dormoy qui s’occupe de ce type d’élèves au collège du Mont des accords ont eu l’idée de contacter Denis Thuleau ( artiste plasticien qui a mené en 2012-13 le projet “Art du recyclage” dans les écoles primaires de St Martin) pour élaborer un projet basé sur l’art.
Ce dernier a répondu positivement en proposant de monter un spectacle vivant dans le genre comédie musicale base sur le film “Orfeu negro”. Il s’est alors entouré des artistes locaux suivants pour mener à bien ce projet:
Artistes intervenants
Choisy Cindy – costume
Le masque, la peinture textile, la récupération, le détournement, la création d’un personnage par son costume.
Moreno Sebastien – théâtre
Expression corporelle et orale, l’écriture de textes, la théorie du jeu, l’adaptation de texte originaux.

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14°N 61°W – CiNémAtYpic!

cinematypic-400Espace d’art contemporain 14°N 61°W poursuit  en 2014, ses résidences audiovisuelles et invite Yusi Etiman & basso berlin pour 6 mois de projection de films inédits..
projection de films atypiques, cinéma d’auteur, d’art et d’essai en V.O sélectionnés avec Yusi Etiman (basso berlin)
tous les 15 jours, le mardi!
avec / with basso berlin & l’association art unlimited
projection à 20.30/screening at 8.30pm

Prochain rdv: mardi 17.06.2014

Synopsis

Meteorango Kid, Herói Galático (1969), est un film plein de symboles.. Il peut provoquer l’étonnement, le rire et le dégoût et parler de choses un peu plus graves..
Le mouvement underground du cinéma de Bahia à la fin des années 60 a révélé beaucoup de réalisateurs intéressants. André Luiz Oliveira était l’un d’eux. Diplômé de l’école de cinéma UFBA, André est rejoint par les acteurs marginaux du théâtre, du cinéma d’avant-garde et par Novo Baianos (groupe de rock) avec qui il va réaliser un film au sujet de la révolte de la jeunesse de la classe moyenne.
Au centre de tout cela, Lula (Luiz Antônio Martins), un étudiant d’université, le jour de son anniversaire.

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Le respect de l’amour (6)

Une vie du Sénégal à la France par Djenaba DIALLO & Michel PENNETIER

djebabaSuite de l’épisode 5

Chapitre II

Les amants de Dougouké

6ème épisode

Djenaba est revenue à Dougouké. Elle est en deuil de l’enfant et d’elle-même, de la vie rêvée, mais convalescente. Les blessures guériront, elle le sait. La maladie de la dépression est presque inconnue en Afrique. On peut souffrir immensément, mais il y a sur ce continent une réserve d’énergie vitale qui semble inépuisable. Djen a une foi simple et profonde, tout vient du Tout-Puissant, il donne et il prend. Elle n’a ni amertume, ni haine, elle n’accuse personne, ni elle-même. Elle est certes au plus profond dans la solitude avec sa souffrance, mais il y a toujours les autres autour d’elle, la solidarité tacite du groupe et elle le rejoint tout naturellement. Le travail ne manque pas à la maison et c’est une sorte de thérapie. Elle aide sa mère aux tâches ménagères, elle se lance dans la couture et le crochet et apprend le savoir-faire en lisant « Femme actuelle ». Son père, voyant sa dextérité – « Djenaba a douze métiers dans ses dix doigts », lui achète une machine à coudre.

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L’Union des Femmes de Martinique fête cette année ces 70 ans.

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INVITATION

C’est en effet le 11 juin 1944 que s’est tenue la réunion constitutive de l’association, avec quelques femmes déterminées, à l’initiative de Jane Lero.
L’UFM se créait avec le premier vote des femmes aux élections municipales.

Peu d’associations en Martinique ont autant contribué à notre histoire, pas seulement l’histoire des femmes, mais  l’histoire sociale, à travers toutes les actions menées depuis : La citoyenneté, les conditions de travail, les conditions de vie, la santé, l’image des femmes, l’histoire, la solidarité caribéenne et internationale, contre les violences en tous lieux …

Nous souhaitons à travers les différentes manifestations rendre hommage à toutes celles qui ont partagé, durant ces 70 ans, cette conviction que la société doit réserver un meilleur sort aux femmes.  Elles qui ont donné de leur temps et qui, par leur courage, leur audace, leur détermination, leur pugnacité, voire quelquefois leur toupet, développé l’UFM pour continuer à œuvrer pour faire avancer les droits et le respect des femmes en Martinique.

Nous souhaitons montrer que cette avancée des droits et du respect des femmes est aussi l’affaire de chacune et de chacun, dans la solidarité, dans ses actes au quotidien, et que nous avons à continuer ensemble, avec opiniâtreté, si nous voulons encore avancer…

Nous, militantes et adhérentes, vous proposons, sympathisantes, sympathisants, vous qui nous connaissez, nous cotoyez, approuvez nos idées et nos actions, de près ou de loin, de partager avec nous,  en toute convivialité, cet anniversaire !

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Mario Canonge, jazzman en immersion

— Par Fara C. —

mario_canongeLe compositeur et improvisateur antillais se produira au Festival Gnaoua 
et musiques du monde d’Essaouira

De son incandescent concert à la Fête de l’Humanité 2011, nous gardons un souvenir ému et joyeux. Mario 
Canonge, nouvellement quinquagénaire, avait présenté son CD Mitan, sorte de célébration de la mi-temps de sa vie, entre délicatesse et jubilation, éloge conjugué d’un swing à fleur de touches et d’une plantureuse syncope créole. Pour la première fois, l’émérite pianiste, compositeur et improvisateur antillais se produira au Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira. « Passionné par les rencontres, je me sens totalement concerné par la philosophie du festival : les artistes en provenance de l’étranger se confrontent sur scène avec des musiciens gnaouas, en toute fraternité. Un défi stimulant.  » La règle est claire, les artistes internationaux invités jouent d’abord au sein de leur propre formation, puis, en seconde partie, en compagnie d’un groupe gnaoua, avec lequel ils ont auparavant répété.

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Le destin hors du commun du docteur Hippolyte Morestin

— Par Xavier Chevallier —

hippolyte_morestin-3Un an après le centenaire de la naissance du plus illustre des Martiniquais, on commémore le centenaire du début de la Grande Guerre. Cela est l’occasion de nous rappeler qu’une autre personnalité originaire de Basse-Pointe, le Dr Hippolyte Morestin (1869-1919), s’illustra en soignant les soldats français grièvement blessés au visage, les « Gueules cassées ».

La Martinique dans la tourmente de la Grande Guerre

 La Grande Guerre fut un conflit d’une ampleur sans précédent en raison du nombre de belligérants – pays et empires- impliqués, des moyens matériels et humains mis en œuvre, de l’étendue des régions touchées, des destructions occasionnées et du nombre très élevé de victimes : plus de 8 millions de morts et environ 20 millions de blessés. La Martinique, bien que située à 7 000 km des combats qui se déroulèrent principalement sur le continent européen, ne fut pas épargnée par cette grande tragédie du début du 20ème siècle qui bouleversa à jamais l’ordre du monde. En effet 8 788 de ses ressortissants furent envoyés au front, parmi lesquels, officiellement 1 876 sont « morts pour la France » soit un homme sur 5.

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Molières : une cérémonie réussie

— Annie Chénieux —

les_molieresNicolas Bedos a été le brillant présentateur d’une soirée des Molières joyeuse et enlevée.

La soirée des Molières, retransmise lundi soir [02/06/14] en léger différé sur France 2, a réuni 1,1 million de téléspectateurs, soit 8,2% de part de marché. Pour une seconde partie de soirée, le score est honorable, auquel il faut ajouter les nombreux internautes heureux de visionner la soirée. Dès son texte d’introduction concocté avec une joyeuse dose d’humour second degré, et après avoir chanté sa peur devant la tâche qui lui incombait, Nicolas Bedos, présentateur d’un soir, a désamorcé les clivages d’un claquant « Bonsoir le théâtre privé, bonsoir le théâtre public », saluant d’un côté la photo de Sacha Guitry, de l’autre, celle de Jean Vilar.

Brillant, drôle, l’animateur avait remisé sa casquette de provocateur irrévérencieux et adopté un ton allègre, menaçant non seulement d’introduire une musique tonitruante si les remerciements étaient trop longs, mais d’égorger un, voire deux adorables chatons exhibés au public. Il avait promis la venue « de stars, mais aussi d’acteurs de théâtre », et il y en eut… jusqu’à Jean Dujardin, débarquant sur scène à côté d’Emmanuelle Devos, « parce qu’il aime bien les cérémonies », mais renvoyé aussitôt par le présentateur.

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Un nouveau regard sur les maladies mentales

Où se trouve la frontière entre la tristesse et la dépression, la timidité et une anxiété généralisée ?

maladie_mentaleOù se trouve la frontière entre la tristesse et la dépression, la timidité et une anxiété généralisée ? Les pathologies mentales sont-elles en augmentation ou est-ce notre conception de la « normalité »qui a changé ?
Dossier réalisé par Katia Vilarasau

Assistons-nous à une épidémie de troubles de la bipolarité ? Les enfants sont-ils réellement de plus en plus touchés par l’hyperactivité? Pour le Professeur Bruno Falissard, psychiatre et épidémiologiste à l’lnserm, si les manifestations des plaintes changent, le paysage de la santé mentale a peu évolué dans son ensemble depuis une vingtaine d’années. « L’incidence de la schizophrénie a tendance à diminuer un peu, du fait, sans doute, d’une plus grande surveillance des grossesses et d’une meilleure protection contre les virus due à la vaccination. L’anorexie mentale est en légère hausse selon les données épidémiologiques, mais sans que ce syndrome explose comme on peut l’entendre. » Les vraies modifications tiennent plutôt à la définition des maladies et à la façon de les conceptualiser.

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Docteur en littérature, prof de collège… et expulsable

Portrait. Chercheur en littérature moderne, Hassane Kébé est aujourd’hui enseignant dans un collège de l’Essonne. Il est aussi mauritanien et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire le 16 juin. Une situation aussi inhumaine que paradoxale en pleine pénurie de professeurs.

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Il a la poignée de main et le sourire chaleureux. En entrant dans la cité Bleue, à Cachan (Val-de-Marne), la discussion a déjà commencé. « Je me réveille très tôt le matin. Je travaille à une heure et demie d’ici. » Hassane Kébé est professeur de lettres pour les classes de 6e et de 5e du collège Jean-Moulin à Saint-Michel-sur-Orge, dans l’Essonne. En 2012, il a soutenu sa thèse à l’université de Créteil pour devenir docteur en littérature, avec les félicitations du jury. En 2011, il avait déjà commencé à enseigner les lettres dans plusieurs collèges d’Île-de-France, en tant que professeur contractuel. Aujourd’hui, son contrat avec l’éducation nationale court jusqu’au 31 août 2014. Mais ce parcours sans embûche est aujourd’hui menacé. La préfecture refuse de lui accorder un titre de séjour. Hassane est mauritanien. Le 16 mai dernier, il a reçu un courrier lui intimant de quitter le territoire national avant le 16 juin 2014.

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« Les chiens errants » : la tranquille beauté de la mort

Un film immense aux limites de l'insoutenable.

— Par Roland Sabra —

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Immobile… L’immobilité, ça dérange le siècle.
C’est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse, en ces temps.
Léo Ferré « Il n’y a plus rien »

Il est des films comme des rencontres improbables. Ce soir là, dans la salle n°3 de Madiana, il y avait, au début de la séance, une douzaine de personnes tout au plus. A la fin de la projection les effectifs avaient fondu de moitié. Et pourtant !
Rares sont les moments de cinéma d’une telle intensité. Un long film, sans dialogue, avec une succession de plans fixes, avec pour seuls mouvements les battements de cils d’un homme perdu sous la pluie, le tremblement d’un panneau publicitaire tenu à bout de bras dans la violence du vent, un geste de la main, maintes fois répétées pour remettre en place une chevelure, la contemplation fascinée d’un paysage de ruines illuminées par un soleil nocturne…
Et le spectateur figé dans l’éternité de l’instant, à son cœur défendant, voit convoquer ses monologues intérieurs, ses pensées intimes, ses combats sans cesse oubliés et sans cesse devant lui.

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Intermittents, pourquoi ça coince?

intermittentsDECRYPTAGE – A l’approche des festivals d’été, les intermittents mettent la pression. Ils s’opposent à l’accord Unedic sur l’assurance chômage acté le 22 mars dernier et espèrent la réouverture des négociations.

Quel est le régime actuel des intermittents?

Né en 1936 du besoin de l’industrie du cinéma de trouver des artisans et techniciens pour des périodes courtes, le statut des intermittents a par la suite été étendu aux artistes interprètes et aux techniciens du spectacle vivant.

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Les 7 contre-vérités les plus éhontées du directeur du CEREGMIA

— Par Marie-Rose Fréjus —
detournement_fricCalomnie n° 1 : Guerre des facs, guerre des laboratoires
Ce que prétend le directeur du CEREGMIA :

C’est une guerre des Facultés, une guerre de laboratoires. Ces gens sont jaloux du CEREGMIA et de la Faculté de Droit et d’Economie qui mènent ce qu’il appelle une « cabale », un complot.

Ce que dit la vérité: il n’y a jamais eu de guerre des facultés ni des laboratoires.

Quand Georges Virassamy, juriste, était candidat à sa propre réélection, après son déchoukage, c’est Jean Bernabé et Raphaël Confiant, de la Faculté des Lettres, qui ont pris la tête de son comité de soutien, contre Pascal Saffache, pourtant doyen de la Faculté des Lettres à l’époque !

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Le scandale du CEREGMIA place l’Université en mode REMBOURSEZ !

— Par le site Free Pawol —

detournement_fricLa récente lettre de soutien de Geneviève Fioraso, Secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, est bienvenue pour Corinne Mencé-Caster. La présidente de l’Université Antilles-Guyane a encore besoin d’encouragements au vu des courriers qu’elle reçoit ces jours-ci. De véritables coups de massue après les mails injurieux, les menaces, provoqués par sa plainte au procureur. Les détournements de fonds du CEREGMIA ont placé l’université, en mode remboursez !

Après des années d’aveuglement, et on sait qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, les responsables de l’État, les politiques, réagissent.

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Il y a vingt-cinq ans, le massacre de la place Tiananmen

Le poète Liao Yiwu : « La mémoire de Tiananmen ne s’effacera jamais »

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Le 4 juin 1989, le poète Liao Yiwu, vivant dans le Sichuan, à l’autre bout de la Chine, écrit en état de transe un poème intitulé « Massacre », en écho aux chars qui écrasent au même moment le mouvement démocratique de la place Tiananmen, au cœur de Pékin.

Il le paiera de quatre années de prison (1990-1994), qu’il a racontées dans un livre, « Dans l’empire des ténèbres », salué l’an dernier par Robert Badinter comme l’un des grands récits de la littérature carcérale, à côté de Soljenitsyne.

Vivant aujourd’hui à Berlin après d’être enfui de Chine, Liao Yiwu vibre chaque année à l’approche de la date du 4 juin, dont il dit qu’elle a changé sa vie à jamais.

En Chine aussi, les autorités sont nerveuses à chaque anniversaire, 2014 plus encore en raison d’un chiffre rond, le 25e anniversaire d’un massacre occulté, nié, effacé des mémoires. Cette année, un nombre record d’intellectuels, activistes, dissidents, ont été arrêtés et écartés le temps de cet anniversaire qui n’a pas le droit d’exister.

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Tsai Ming-liang « Après quoi courons-nous ? »

— Entretien réalisé par Dominique Widemann —

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 Photo Lee Yi-Cheng, Lee Yi-Chieh, Shi Chen

Tsai Ming-liang est l’un des grands cinéastes. La Cinémathèque française lui rend hommage par une rétrospective au moment où son film les Chiens errants sort 
en salles.

Comme à chacun de vos 
films, vous remettez en 
scène l’acteur Lee Kang-sheng, que vous avez filmé pour la première fois encore adolescent. Le voilà 
dans les Chiens errants 
père de deux enfants et dépossédé de tout. Que représente ce comédien 
qui prend de l’âge devant 
votre caméra ?

Tsai Ming-liang. Je crois que je suis impatient de continuer à le voir vieillir. Nous ne tournons pas énormément de films. Depuis Visage, le précédent, quatre ans ont passé. Les traits de Lee Kang-sheng, sa démarche se sont modifiés. Je montre cela à l’écran sans rien épargner, parfois en très gros plans. Dans la vie également je le vois évoluer comme être humain. Il poursuit une performance de marche au ralenti entamée en 2011 et que je souhaitais d’abord destiner à la scène. Il m’a tellement bouleversé que cela a donné lieu au tournage d’une série de courts métrages, des « expéditions au ralenti » réalisées dans différentes villes et qui associent cinéma et installations artistiques.

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« Les chiens errants » : la beauté du désespoir

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 Il est le cinéaste des limbes, de la solitude urbaine, du désespoir moderne. Né en 1957, héritier revendiqué de la Nouvelle Vague française, petit frère des grands maîtres taïwanais Hou Hsiao-hsien et Edward Yang, qui ont placé, au milieu des années 1980, la petite île rebelle au cœur de la planète cinéphile, Tsai Ming-liang a pensé que ce nouveau long-métrage serait peut-être son dernier.

Gravement malade quand il en conçut le projet, au point qu’il pensait ses jours en danger, il avait rompu avec le cinéma, découragé par l’énergie démesurée que demande, aujourd’hui, la continuation d’une œuvre comme la sienne, mue par la seule croyance dans les puissances de son art. Cette condition n’a pas contribué à donner aux Chiens errants une tonalité riante, mais elle éclaire l’ambition de ce film sublime, qui organise la circulation entre le monde des vivants et celui des morts, entre espace physique et espace mental, entre rêve et réalité.

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CEREGMIA : clair soutien du Ministère à la présidente de l’UAG

ceregmiaDans un courrier adressé à Corine Mencé-Caster, présidente de l’UAG, Geneviève Fioraso la Secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche, prend clairement position dans ce qui apparait être le scandale financier qui traverse le pôle martiniquais de l’université. Elle lui adresse un courrier à la fois administratif, politique, et personnel. Administratif  parce qu’en félicitant la présidente d’avoir suspendu de leurs fonctions de direction Fred Célimène et son adjoint le Ministère semble considérer le référé en annulation du décret de suspension utilisé par la défense comme une simple argutie juridique, politique parce que Geneviève Fioraso, au-delà des procédures judiciaires en cours prend franchement position en affirmant qu’il y a bien eu des malversations financières et personnel en se déclarant aux cotés de Corine Mencé-Caster face aux intimidations et  menaces qui  l’assaillent.

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“Night Moves” : en vert et contre tous

Des militants écolos à l’assaut d’un barrage. Le film noir de la brillante réalisatrice d’”Old Joy” et “Wendy et Lucy”. A Madiana

— par Jean-Baptiste Morain —

nightmovesNouveauté dans le travail de l’un des meilleurs cinéastes américains indépendants, Kelly Reichardt (Old Joy, Wendy et Lucy, La Dernière Piste), Night Moves est un film noir. Mais un film noir d’aujourd’hui, à la sauce Reichardt, avec ce style si singulier qui tient dans la rigueur du cadre et du rythme, dans l’expression maximale avec les moyens cinématographiques les plus réduits.

Josh (Jesse Eisenberg, génial quand il joue la peur) est un jeune militant écologiste. Il travaille dans une ferme bio de l’Oregon. Le soir, on se réunit avec d’autres pour regarder des documentaires, parler de la destruction prochaine de la planète, des moyens de protestation qui s’offrent au citoyen pour réveiller les consciences.

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La démocratie sans les femmes ?

— Par Huguette Bellemare et George Arnauld, Membres de l’association féministe Culture Égalité —

parite_hom_femLe combat pour la parité a arraché en France, depuis une quinzaine d’années, quelques avancées, même si nous les jugeons encore insuffisantes. Nos machistes ont bien été obligés de reculer sous la lutte des partisanes et partisans de l’égalité des droits politiques entre hommes et femmes. Dans les élections municipales (et ceci a été récemment élargi aux communes de 1000 à 3000 habitants) ainsi que dans les conseils régionaux, on a acté des listes paritaires (un homme/une femme). On a obtenu aussi que les bureaux des municipalités alternent les postes d’adjoints à parité entre les hommes et les femmes. Ce sont des progrès appréciables.

La parité dans nos communes?

Nos combats sont ils terminés ? L’étude des trois différents bureaux des Communautés des communes est édifiante.

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Les Jardins de Martinique

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— D’après « Rendez-vous aux jardins » *—

Les parcs et les jardins martiniquais sont les reflets de la culture métissée qui fait toute la richesse des habitants de cette île des Petites Antilles. Qu’ils soient  d’agréments ou vivriers, ils ont en commun une diversité botanique extraordinaire constituée de plantes et d’arbres originaires de tous les continents, Amérique, Afrique, Inde, Océanie, Europe.

Au-delà de cette parenté, chaque jardin, expression de la personnalité particulière de celui qui l’a trace, planté, entretenu, est unique. Avec patience et vigilance, le terrain et le matériau vivant qu’est le végétal, sont travaillés pour faire une œuvre qui affirme une identité forte. Près de la maison d’habitation de ville ou de bourg, les jardins de plaisance naissent de l’alliance des couleurs, des formes et des ports variés des fleurs tropicales et des arbres d’ornement , autour de la maison de maître de l’ancienne habitation sucrière, s’inscrit souvent un parc dessiné en conjuguant la référence au style classique adopté par l’aristocratie métropolitaine au 17 et 18ème siècle avec les essences du territoire d’implantation (longues allées structurantes, parterres réguliers, jardins en terrasses, avec ou sans éléments d’architecture tels que balustrades et nymphée) ; en milieu rural, le jardin créole héritier du jardin de case, est à la fois potager avec « légumes pays » et « légumes France », médicinal, condimentaire ; quant aux jardins de collection botanique ils sont époustouflants de richesse.

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Où sont les jazzwomen?

La chercheuse Marie Buscatto a enquêté.

— Par Fara C. —

jazz_womenMalgré leur succès croissant, mis en lumière par Jazz à Saint-Germain-des-Prés et Jazz’Hum’ah notamment, les femmes du jazz peinent à obtenir la reconnaissance qu’elles méritent. Interview avec Marie Buscatto, auteure de l’édifiant livre « Femmes du jazz »
Le bilan de l’édition 2014 de Jazz à Saint-Germain-des-Prés confirme, année après année, le succès des femmes artistes que ce festival s’attache à mettre à l’affiche : concerts à guichets fermés (ou quasiment) pour Tricia Evy, Kellylee Evans, Sofie Sörman, Youn Sun Nah, Eliane Elias, Natalia M. King… De même, les rencontres publiques programmées et animées par Helmie Bellini (voir vidéo ci-dessous), par ailleurs talentueuse chanteuse, ont pour la plupart rempli la salle mise à disposition dans le cadre d’un partenariat par le café Les éditeurs.

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« Le métro fantôme » de Amiri Baraka

Adaptation et mise en scène de José Alpha avec Elisabeth Lameynardie, Eric Bonnegrace et Frédéric Philippy

— Par William ROLLE Sociologue, Professeur de Lettres au Lycée Lumina Sophie —
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Adaptation et mise en scène de José Alpha avec Elisabeth Lameynardie, Eric Bonnegrace et Frédéric Philippy

On ne dira jamais assez que le théâtre doit être consommé vif, comme les huîtres .Ce vif s’entend cependant de plusieurs sortes : la lecture à voix haute, l’exercice d’une mise en scène pour mettre en situation et surtout la représentation théâtrale, dans un lieu, qui a toute son importance.

Être dans le métro dans un petit théâtre à l’italienne foyalais, et en perspective de la mise en scène de José Alpha les stations, les quais du métro parisien qui défilent sur un écran ; arrêt, marche, monter descendre, apparaissent les anonymes voyageurs aussitôt qu’ils disparaissent des regards, d’une fenêtre à l’autre, la rame reprenant son immuable déplacement. Juste parfois le fugace sentiment qu’une brève rencontre aurait pu avoir lieu.

C’est ce qui se joue sur la scène entre deux personnages, Lula, une femme métis, et Clay, un homme noir ; mais là, dans cette violence des gestes et des paroles lors d’une étrange parade funèbre on croit saisir que chaque station, où il serait possible de descendre , n’est qu’illusoire.

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Le grand bond… en arrière !

— Par Félix Relautte —

syndicatSans coup férir, la CDMT est passée de la deuxième à la première place des centrales et confédérations syndicales martiniquaises. Et pourtant, militant CDMT et ancien secrétaire général de cette centrale, cela ne me réjouit pas. Pour la bonne raison que cette première place résulte en réalité d’un curieux choix de la CGTM : comme si elle voulait fêter d’une façon très paradoxale le cinquantième anniversaire de la transformation en 1963 de l’Union Départementale de la CGT (U.D. CGT) en CGTM. Ainsi, la centrale de Ghislaine Joachim-Arnaud vient de décider, sans congrès, de faire le chemin inverse, c’est-à-dire de se …ré affilier à la CGT de France. Toute plaisanterie mise à part, cette façon de revendiquer l’héritage de Walter Guitteaud et Victor Lamon en faisant le contraire de leur geste de véritable fondation du syndicalisme martiniquais autonome, est une défaite idéologique grave du mouvement ouvrier, du fait même de la place historique et numérique de la CGT dans le paysage syndical de notre pays.

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