— Par Dégé —
On va voir Hope à reculons. Malgré une critique favorable voire élogieuse. Le synopsis est décourageant : a-t-on besoin après tous les reportages radios ou télévisuels, les documentaires, les articles de journaux d’aller voir un film sur l’émigration, sur l’amour entre deux émigrés ? On sait leurs difficultés, leurs malheurs…mais que peut-on y faire ? Se donner bonne conscience en regardant en face un peu de toute cette misère du monde qu’on ne peut pas prendre en charge ? On a tous un petit côté Le Pen en nous qui nous fait frissonner de peur quand nous voyons ces hordes humaines, puantes et dépenaillées, à l’assaut de l’Europe, agrippant les grillages barbelés vertigineusement hauts de l’enclave de Melilla et … « ils » les franchisent ! Avant de se faire incarcérer en Espagne, en Italie, partout, dans des camps de tri, de stagnation, d’expulsion qui nous protègent ! On sait tout ça. On le sait.
Mais le sentiment d’impuissance est lui aussi culpabilisant et pour cette raison ou d’autres plus culturelles, on va voir Hope.
Et on n’est pas déçu.