— Par Sylvie Glissant —
« La mort est superbe
elle met fin à la faiblesse de notre argile » ,
l’oiseau des ruines ( page 69) , extrait des poèmes inédits envoyés par Henri Corbin il y a quelques semaines…
Le grand poète Henri Corbin vient de mourir en Martinique. Édouard Glissant, son frère en poésie, le saluait dés 1962 dans la Revue Esprit comme étant « sans aucun doute l’un des plus doués parmi les jeunes poètes antillais » lors de la publication de son recueil Le lys et l’ébène. Il ajoutait : » le titre de ces poèmes résume bien leur propos qui est de cerner la ligne de partage entre les deux univers du poète. Il témoigne ainsi pour la douloureuse ambiguïté qui fut longtemps le lot des antillais. Il faut augurer que bientôt, une fois « les prisons vides » , il nous dessinera, comme il y convie lui-même, « d’autres lunes » .
Premier prix Frantz Fanon en 1987 pour Le Sud rebelle (relatif aux révoltes qui ont amené le 22 Mai 1848 l’abolition de l’esclavage en Martinique), l’édition de 1996 : Le Sud rebelle (Édition La Ceiba, Caracas 1990) est Mise en scène par Yvan Labejof.