M' A

Migration retour o péyi… et nécessité de retenir ceux qui y sont encore!

— Par Philippe Villard, Consultant en développement économique —

migrationL’amendement proposé par le président de Région Serge Letchimy lors de la plénière du 18 décembre, destiné à favoriser le retour des jeunes Martiniquais porteurs de projets vivant à l’étranger a remporté l’adhésion et les votes des élus régionaux à l’unanimité. A juste titre. Et chacun se félicite de cette heureuse initiative.
Tout juste peut-on souhaiter que les choix se fassent en faveur des projets les plus porteurs d’emplois (ou de perspectives d’emplois) et évitent les habituels effets d’aubaine propres à ce type de dispositifs. Mais ne devrait-on pas aussi se pencher sur les emplois existants et potentiellement menacés de disparition ? Evidemment, répondra-t-on…, et tout le monde y travaille! Pas si sûr.
Je voudrais juste témoigner à travers cet article des difficultés d’un secteur sur lequel j’interviens en Martinique depuis près de 20 ans, et dont on parle peu parce qu’il n’est pas structuré comme d’autres, mais qui pourtant pourrait potentiellement attirer nos jeunes Antillais diplômés : celui des études et du conseil (que l’on appelle de façon plus « branchée » , consulting, consultance, ingénierie).

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Il est temps de mettre fin aux suppressions de postes

— Par Jocelyn Jaubert, CSTM-Education & Patrick Jean-Baptiste, UGTM-Education —

suppression_postesMadame la Ministre,

Vos déclarations, « l’origine sociale, l’environnement culturel et le niveau de vie des parents pèsent sur la réalité scolaire des enfants » – « …j’ai voulu que les critères sociaux et territoriaux soient désormais pris en compte l’attribution des moyens… » , soulignant l’impact des inégalités sociales sur les inégalités scolaires, comme nos syndicats l’affirment depuis plusieurs années, nous ont fait espérer un changement réel dans les moyens alloués à notre académie de Martinique.
Malheureusement, l’annonce de la suppression de 27 postes d’enseignant dans le 1er degré et de 44 dans le secondaire, sous le prétexte éculé de diminution des effectifs, portant ainsi à un millier le nombre total de suppressions de postes sur ces dix dernières années, vient contredire vos discours.
S’il est vrai que nous avons perdu de nombreux élèves ces dernières années, pour des raisons historiques sur lesquelles nous reviendrons, il n’est pas moins vrai que notre situation économique, sociale et éducative est catastrophique et aurait dû au moins entraîner l’arrêt de ces suppressions, voire même l’augmentation du nombre de postes pour faire face aux besoins réels et urgents de notre pays la Martinique (…).

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Prestations funéraires : pourquoi si chères ?

—Par Emmanuel Certain, Président du SGPFM de Martinique —
pompes_funebresLes familles endeuillées posent souvent la question du coût d’une prestation funéraire. Chaque année, nous sommes tributaires d’une augmentation de certaines prestations. Prestations incontournables lors de la perte d’un être cher.
1- Les avis de décès sur la radio locale RCI ont augmentés de 40% en moins de 2 ans, alors que les textes sont de plus en plus réduits.
Pour les deux radios : Martinique 1re et RCI, les associations, infirmières, médecins, maisons de retraite, familles d’accueil, noms des épouses des fils ne sont pas cités. Il est exigé 5 noms de famille.
Toute ligne supplémentaire est facturée sur RCI.
2- Les caveaux remplis d’eau doivent être asséchés. 90% de ceux de la ville de Fort-de-France sont à assécher. La décharge de Rivière Roche, lieu où étaient déversées les eaux des caveaux de Fort-de-France, est actuellement fermée. Aucune solution définitive avec les responsables de l’Odyssi, l’ODE et de la ville de Fort-de-France n’a pu être trouvée alors qu’il est interdit de rejeter ces eaux dans les allées des cimetières. Pour les autres communes, nous sommes également en attente d’une réponse des responsables de la Communauté d’agglomération de l’Espace Sud ainsi que celle de Cap Nord Martinique avec qui nous avons échangé.

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La télé? Plus elle montre, plus elle cache…

plus_elle_montre_plus_elle_Ce spectacle est le troisième solo de clown politique de Rafaële Arditti après Sarkophonie, dissection dyslexique du discours réactionnaire, Madame Laculture, spectacle qui reprend le jargon culturel pour en démonter la fatuité et l’élitisme. Rafaële Arditti continue de s’intéresser à ce qui sonne faux, ce qui marche de travers dans notre société, et surtout ce qui la met en colère ! Par exemple, à chaque fois qu’elle
allume la télévision… Et pour sortir de cette morosité du petit écran soit-disant brillant, la clowne partage avec nous la revanche qu’elle a mijotée : elle dézingue les vrais textes de la télé et nous venge en montrant que sous couvert de nous divertir, certaines émissions propagent des idées bien nauséabondes… Au point de nous influencer dans l’isoloir ?

Rafaële Arditti, dans une pièce loufoque, s’attaque sans complexe à 
ce médium en en grossissant les traits : « Nous, ça va, mais avec ce qu’on voit à la télé »… Jusqu’au 15 février au Local, 18, rue 
de l’Orillon, Paris 11e.
Nez rouge et allure délurée, Rafaële Arditti sait jouer avec le visuel. Mais derrière l’apparence légère, se cache un « solo » de clown politique devenu la marque de fabrique de cette comédienne.

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Lettre à Madame Joëlle Ursull

—Par Harry Nirelep —
lettres-2Madame,

J’ai lu, avec bonheur, votre lettre ouverte à Monsieur François Hollande, Président de la république.

On y trouve bien plus d’indignation que de colère, davantage d’affirmation d’une certaine identité que de ressentiment.

Qu’il se trouvât de beaux esprits, ici ou là, pour chercher à vous donner la réplique, et tenter de dénaturer le sens et d’amoindrir la portée de votre initiative épistolaire, ne saurait me surprendre.

Je ne sais si le lien éventuel entre vous et moi, est de la seule filiation qui nous ramène à nos grands-parents esclaves hier et émancipés depuis, ou/et à nos parents, aujourd’hui assimilés.

J’ai trouvé saugrenue une réponse qui, s’adressait très directement à vous, et dont l’auteur se piquait de connaitre l’histoire et la mémoire juives, tandis qu’il avouait benoitement, sa méconnaissance de l’histoire si particulière des nègres d’Amérique dont il se revendique.

Comment ne pas comprendre qu’une artiste guadeloupéenne s’offusque d’un propos du Présidents de tous les Français, et, si j’ai bien compris, un peu président de toute l’Humanité, propos lancés sans précaution d’aucune sorte, et proclamant que « la Shoah est le plus grand crime, le plus grand génocide, jamais commis ».

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La concurrence mémorielle : suite… sans fin

plume_tribuneA propos de la Lettre ouverte au Président de tous les Français et les débats qu’elle a suscités.

Les expressions concurrence des mémoires et concurrence mémorielle désignent le danger qu’encourt une société à ce que des groupes de personnes revendiquent, par compétition, des attentions particulières en invoquant les drames humains ayant touché par le passé leurs communautés d’origine. Le débat n’est pas nouveau : dès 1976, le chanteur français d’origine arménienne Charles Aznavour, confronté au problème, déclarait, en commentant sa chanson Ils sont tombés : « Qui ne fait siens tous les génocides, n’en fait sien aucun ».En 1997 l’expression « concurrence des victimes » apparaît sous la plume de Jean-Michel Chaumont, professeur de sociologie à l’Université catholique de Louvain, pour dénoncer les dangers de la « compétition de reconnaissance » des déportations et des génocides historiques, qu’ils soient juridiquement reconnus comme tels ou non.

Illustrant ce propos dans les années 2000, l' »humoriste » français Dieudonné fait scandale en passant de la mouvance multiculturaliste incarnée par le mouvement « Touche pas à mon pote » à l’antisionisme et à la théorie du lobby juif, en arguant de la concurrence des mémoires.

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Cette logique de dépendance symbolique qui régente nos imaginaires

—Par Karfa Sira Diallo —
dependanceIl est regrettable que les réactions à la déclaration de François Hollande hiérarchisant les crimes contre l’humanité, au 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, n’agitent finalement que le microcosme politique hexagonal.
Après la vigilante lettre ouverte de la chanteuse et citoyenne Joelle Ursull, ce ne sont en fin de compte que des originaires d’outre-mer qui s’étripent sur le sens d’une telle déclaration. De Serge Romana (président du CM98) à Serge Letchimy (député et président de la Région Martinique), en passant par Goerge Pau-Langevin (ministre de l’outre-mer) et Elie Domota (secrétaire général de l’UGTG), ce sont des descendants d’africains de la diaspora qui gardent précieusement la mémoire du continent, la mémoire de la créolisation et du métissage de l’humanité.
On peut s’en réjouir tout en s’interrogeant sur le changement paradigmatique que cela suppose et en regrettant l’absence des africains sur un débat qui est au cœur des enjeux identitaires de l’actuelle mondialisation. Les africains auraient ils oublié ou ignoreraient ils la saignée humaine de la traite négrière occidentale et les expérimentations portugaises de l’esclavage dans l’Atlantique Sud.

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Nos Mémoires, parce qu’elles sont Habitées…, doivent être Respectées !

— Par Marie-Michèle Darsières —

memoiresLe discours de François Hollande au Mémorial de la Shoah, le 27 janvier 2015, disait en substance : « La Shoah, le plus grand crime jamais connu et jamais commis dans l’humanité. Il fut perpétré en terre d’Europe, par le régime d’une des nations les plus civilisées de notre continent…». Ceci a choqué, à juste titre. D’abord parce cette phrase hiérarchise l’Horreur, et en plus, laisse croire qu’ « en terre d’Europe », cela ne se faisait pas ….

Une Europe au dessus de tout soupçon ?

La réponse serait tellement longue et pédagogique…

Comment peut-on croire une seconde que François Hollande, Président de la République de TOUS les Français, ne connaisse pas le génocide de la colonisation et de l’esclavage ?

Comment croire une seconde qu’il a oublié les « mains coupées du Kongo » ?

Dans son livre « Les Fantômes du Roi Léopold », paru en 1998, aux éditions Belfond, Adam Hochschild chiffre à près de 10 millions les victimes de la rapacité royale de Léopold II de Belgique : tel est le bilan accablant de la conquête et de l’exploitation coloniale du Congo belge, cet «holocauste oublié», entre les années 1880 et la première guerre mondiale… ?

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L’austérité : un gâchis contre-productif

— Par Kostas Vergopoulmos —

auteriteFallait-il l’annonce des élections anticipées grecques pour susciter des «sueurs froides» à Bruxelles, Francfort et dans les Bourses du monde ? Si pourtant tel est le cas, avec un pays qui ne représente que 2,5% tant du PIB que de la dette totale de la zone euro, cela devrait s’expliquer pas tellement par l’inquiétude des créanciers européens quant au sort de leurs créances, mais surtout par la première mise en cause de la «règle d’or» européenne, stipulant des déficits zéro, ainsi que des politiques d’austérité qui gouvernent, depuis un moment, tant l’Europe des Dix-Huit que celle des Vingt-Huit. Si au cours des cinq dernières années, la minuscule Grèce fut le «banc d’essai» pour la gestion de la dette par l’austérité, le test grec risque maintenant d’offrir des résultats négatifs pour l’ensemble de la zone euro. Avec l’austérité comme moyen de gestion de la dette, nous avons maintenant des bilans désastreux sur tous les fronts : les «sacrifices» ne paient pas, la croissance se transforme en récession et déflation, le chômage de masse explose, les dettes n’en finissent pas de croître par rapport aux PIB qui doivent les servir.

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Le Venezuela à l’heure des pénuries et de l’inflation

— Par Marie Delcas —

chavez_penuriePlus que jamais, les plus radicaux des chavistes rêvent d’un grand soir vénézuélien, fait de nationalisations, contrôles et arrestations. Pour leur plus grande satisfaction, jeudi 5 février, deux directeurs de la chaîne de pharmacies Farmatodo ont été arrêtés, accusés de  » boycott et déstabilisation de l’économie « . Quatre jours plus tôt, les 167 succursales de l’entreprise avaient été occupées par la police. La force publique a également investi, lundi, les 36 magasins de la chaîne de supermarchés Dia a Dia.

Pas sûr que cela règle ce qui est devenu l’un des premiers problèmes du Venezuela : des problèmes d’approvisionnement. Promenez-vous à Caracas. Et vous verrez partout… des queues. Des files d’attente pour acheter de la farine de maïs ou des couches de bébé. Pour un litre de lait. Ou du shampoing. Les Vénézuéliens font la queue, parlent des queues et, toutes tendances politiques confondues, râlent contre les queues. Elles durent depuis des mois. Et cela empire.

Comment un pays immensément riche en pétrole en est-il arrivé là ? Détenteur des plus grandes réserves mondiales de brut, le Venezuela importe plus de 70 % de ce qu’il consomme.

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L’extermination des Amérindiens et la déportation des Africains relèvent du génocide

— Par Garcin Malsa —
extermination_amerindiensUne descendante d’africains déportés et rendus esclaves, du nom de Mme Joëlle URSULL à osé avec dignité, fierté, estime de soi et en toute humanité exiger des excuses de Mr le Président de la République française, Mr François HOLLANDE, pour avoir publiquement déclaré en ce mois de février 2015, que la « Shoah est le plus grand crime et le plus grand génocide jamais connu ».
Elle a raison, et je suis fier d’elle. Le MIR dont je suis le président est également solidaire de sa prise de position.
Elle à raison, car dans les propos de Mr le président de la République il y a 2 choses condamnables ; d’abord une hiérarchisation des crimes contre l’humanité, donc des souffrances, ensuite une logique qui consiste à ignorer tous les autres crimes commis avant la Shoah et qui concernaient les populations non blanches.
Et c’est dans cette logique et cette même démarche de hiérarchisation que vous vous inscrivez, malheureusement, Mme Georges Pau Langevin quand en réponse à Mme Joëlle Ursull, vous déclarez « ceux qui sont allés chercher les esclaves en Afrique pour travailler dans les exploitations ne voulaient pas les exterminer ; ils voulaient les faire travailler gratuitement ».

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Les dangers qui nous GUETTENT

—Par Olivier Blanchard —

dangerJUSQU’À la crise financière mondiale de 2008, la pensée macroéconomique dominante aux États-Unis ne se souciait guère des fluctuations de la production et de l’emploi. La crise a démontré que ce point de vue était erroné et qu’une réévaluation en profondeur s’impose. L’insouciance tenait à la fois à des facteurs internes et à une conjoncture externe qui sem­blait, en fait, de plus en plus favorable depuis des années. qu’une réévaluation en profondeur s’impose. L’insouciance tenait à la fois à des facteurs internes et à une conjoncture externe qui sem­blait, en fait, de plus en plus favorable depuis des années.
Commençons par les facteurs internes. Les techniques que nous employons affectent notre mode de pensée de manière profonde et pas toujours consciente. C’était tout à fait le cas dans le monde de la macroéconomie durant les décennies qui ont précédé la crise. Ces techniques collaient particulièrement bien à une idée du monde où les fluctuations économiques existaient certes, mais étaient régulières et pour l’essentiel autocorrectrices. Le problème est que nous en sommes venus à croire que c’était ainsi que le monde fonctionnait.

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« Faire l’apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française »

— Par Élie Domota —

esclavage-400Monsieur Le Président de la République,

Un débat sur la liberté d’expression et le droit au blasphème agite la société française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques remarques, considérant le contenu répété de vos discours, et des membres de votre gouvernement, sur le vivre ensemble.
Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

En 2009, M. Despointes, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur Canal plus :
«Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr: les Békés), on a voulu préserver la race.» «Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable» ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Ces propos ont déclenché la colère de milliers de Martiniquais et de descendants d’esclaves de part le monde.

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L’écrivain sud-africain André Brink est mort

andre_brink-1L’auteur sud-africain André Brink est mort à l’âge de 79 ans. Le célèbre intellectuel afrikaner, ami de Nelson Mandela, était un défenseur des droits humains. Selon Books Live, André Brink est mort vendredi 6 février à son retour de Belgique, où il avait reçu un doctorat d’honneur de l’Université catholique de Louvain (UCL). Il était professeur de littérature à l’université du Cap.
En 1973, l’auteur d’expressions anglaise et afrikaans, rédige le roman Au plus noir de la nuit (Stock), à l’époque interdit de publication dans son pays.
Cet éternel rebelle reçoit en 1980 le prix Médicis étranger pour son roman sur l’apartheid Une saison blanche et sèche. Ce livre, dont l’action se déroule en 1976, raconte la mort en détention d’un militant noir. Jonathan, le fils de Gordon est un garçon intelligent aussi DuToit décide-t-il de l’aider dans ses études. Seulement nous sommes en plein apartheid, cette tache infecte sur l’histoire de l’Afrique du Sud et en pleine révolte des jeunes dans le ghetto de Soweto ; cette fameuse manifestation se termine dans la violence et Jonathan est arrêté par la police.

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Réduction du temps de travail pour vaincre le chômage!

temps_de_travailPRINCIPE en deux mots : Les salariés passent à 4 jours par semaine, 32 heures, sans réduction de salaire, grâce à une baisse des charges pour les entreprises : les entreprises qui rendent effective cette RTT et embauchent sont exonérées des cotisations chômage.
1. Constat
Le chômage explose depuis les années 1970. Nous sommes à 6 millions de chômeurs toutes catégories confondues, dont 2 millions de chômeurs de longue durée.
Pourquoi ?
80% du chômage s’explique par la technologie, c’est à dire par les gains de productivité : nous produisons de plus en plus, de plus en plus vite, avec de plus en plus de machines (robots, logiciels). Ainsi, depuis les années 60, on produit 5 fois plus vite qu’avant.
De ce fait, on a besoin de moins de travail humain, or notre temps de travail n’a pas bougé. Dans le passé, cet ajustement s’est fait. Au début du XXe siècle, on a gagné le repos du dimanche, puis celui du samedi… On est passés de 7 à 5 jours car des machines nous remplaçaient. Aujourd’hui, les machines n’ont jamais été aussi omniprésentes – mais on bloque.

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Regards sur l’octroi de mer régional…

— Par Léon Mastail —
octroi_de_merAu moment où le Parlement français sera bientôt saisi, pour transposition dans le droit national français, de la décision du 17 décembre 2014 du Conseil de l’Union Européenne, relative au nouveau cadre juridique applicable entre le 1er juillet 2015 et le 31 décembre 2020 de la taxe dite « octroi de mer », il y a peut-être lieu de rappeler un anniversaire, passé de manière complètement inaperçue, celui de l’institution le 18 janvier 1985 par la Région Martinique, d’un « droit additionnel à l’octroi de mer ».

L’octroi de mer est cet impôt de consommation qui frappe :
– d’une part, l’ « importation de marchandises » et,
– d’autre part – depuis la loi n°92-676 du 17 juillet 1992 relative à l’octroi de mer…- « les livraisons de biens faites à titre onéreux par les personnes qui y exercent des activités de production ».

Mais cela, sous réserve de la possibilité dont dispose la Région, d’y exonérer certains types de produits ou d’équipements précisés, après accord des autorités communautaires, par la loi.

En place donc depuis trente ans, ce « droit additionnel à l’octroi de mer » qui se dénomme, depuis la loi du n° 2004-639 du 2 juillet 2004 relative à l’octroi de mer, « octroi de mer régional » a toujours gardé le même esprit et la même logique qui ont présidé à son institution.

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La mémoire de l’esclavage n’est pas une victime collatérale de la commémoration de la Shoah!

— Par George Pau-Langevin —

concurrence_memorielleChaque fois que les mémoires de l’Esclavage et de la Shoah se retrouvent mesurées, comparées ou opposées, les passions, les emportements et les outrances qui s’expriment démontrent combien la connaissance historique et scientifique de l’une et de l’autre doit progresser et progresser encore avant que ne s’effacent, enfin, les tentations de l’inutile concurrence des mémoires et des victimes.

Peut-on encore évoquer la singularité de la Shoah sans que les descendants d’esclaves – dont je suis – ne se sentent minorés ou, pire, niés dans la mémoire des souffrances et des atrocités qui furent infligées à leurs aïeux ? Peut-on, de même, rappeler avec force la singularité de la traite des Noirs, de ses abjects fondements et de la monstruosité de son bilan humain, sans pour autant blesser la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans les camps, jetés dans les rouages d’une industrie de la mort programmée et planifiée au seul motif qu’ils étaient Juifs ?

Chacun de ces deux crimes contre l’humanité a acquis sa singularité dans l’Histoire. Une singularité conquise de haute lutte et qui, pour la Shoah comme pour l’Esclavage, continue de se construire à mesure que la connaissance des faits historiques se renforce et que l’œuvre de mémoire collective progresse.

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Pour une restructuration (raisonnable) de la dette

la_ettted-3Cessons de diaboliser la dette
La dette publique est utilisée comme prétexte pour culpabiliser la population : «la dette pèsera sur nos enfants», «la charge de la dette nous paralyse, elle absorbe la totalité du produit de l’impôt sur le revenu». Il n’y aurait qu’un seul moyen pour la réduire : couper dans les dépenses publiques. […] En France (comme dans la plupart des pays industrialisés), la dette publique est inférieure à la dette privée (115 % du PIB pour les ménages et les entreprises, 93,5 % du PIB fin 2013 pour la dette publique). Pour les libéraux, l’endettement privé est légitime puisqu’il permet aux entreprises de produire de la richesse. Mais les administrations publiques produisent aussi de la richesse. La dette publique permet, elle aussi, de soutenir l’activité, d’investir pour l’avenir.

Il est légitime de financer les investissements publics, qui seront utilisés pendant de nombreuses années, par du déficit public. C’est d’ailleurs la vraie «règle d’or» des finances publiques. En France, cela justifie un déficit de l’ordre de 2,5 % du PIB, en situation conjoncturelle normale. L’Etat ne doit pas seulement se préoccuper de sa propre situation financière, mais aussi de l’équilibre macroéconomique.

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Sitôt la première atteinte

— Par Serge Letchimy —
crimes_vs_human-2L’horreur commence sitôt la première atteinte, le premier sang, le premier mort. Elle est d’emblée totale. Toute atteinte à l’humain déclenche un abîme sans limites.

Dès lors, toute hiérarchisation des crimes contre l’humanité peut être aventureuse. Il ne saurait y avoir de plus grand crime par-ci, de moins grand crime par-là. La proximité temporelle, l’immédiateté géographique, le voisinage sensible, les films, images ou autres qui se trouvent disponibles, les usures ou les frappes de l’oubli, les prééminences ou les dominations, infléchissent notre esprit dans le bourbier de cette ornière. Qu’il soit très proche ou pas, qu’il avale nos semblables ou qu’il terrasse des étrangers… l’abîme reste l’abîme ! La haute conscience devrait pouvoir s’en préserver et, à chaque fois, atteindre tout de suite le même éclat de vigilance, l’exacte intensité d’une absolue condamnation.

En la matière plus que toute autre, la mesure ne saurait être de mise. La Traite des nègres, l’esclavage américain, l’ouvrage colonialiste en son ensemble, les génocides amérindiens, la Shoah, les purifications sordides, les actes de guerre odieux… relèvent toujours d’un même principe : l’inhumain est au cœur de l’humain.

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« Lambeaux » de Gilles Elie-Dit-Cosaque au 14°N 61°W

 Du 07 février au 21 mars 2015

g_e_d_c_1GILLES ELIE-DIT-COSAQUE :

« Lambeaux » du 07 Février au 21 Mars 2015
caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] présentent l’exposition de l’artiste d’origine martiniquaise Gilles Elie-Dit-Cosaque.
Réalisateur, photographe et graphiste,(Voir La liste des courses) Gilles Elie-Dit-Cosaque fait ses débuts comme directeur artistique en agence de publicité. La plupart de ses productions graphiques ou cinématographiques sont caractérisées par une écriture rythmée mêlant tournage, illustration et typographie.
Parallèlement à sa démarche cinématographique et photographique, il développe un travail pictural basé sur le dessin et le collage photo intitulé Lambeaux, qui mêle mémoire et négritude. Un exercice qui grife et raccommode, raconte la créolisation du monde,thème cher aux Antillais, sans oublier d’évoquer la part douloureuse de celle-ci.
Sensible aux vibrations d’un tambour, aux rythmes des sons comme des images, auphrasé du créole,… Le terreau de Gilles Elie-Dit-Cosaque est fait entre autres de MilesDavis, John Coltrane, Nina Simone, Aimé Césaire, Edouard Glissant, Raphaël Confant,Patrick Chamoiseau, Corto Maltese, Jean-Michel Basquiat, Rauschenberg, Matisse, LeosCarax, Wes Anderson, William Klein, Joel Peter Witkin, Roger Ballen, Sarah Moon…
Intitulée Lambeaux, l’exposition de Gilles Elie-Dit-Cosaque présente de nouvelles narrations de cette série entamée en 2009.

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« An Ké » de Miss Baylavwa

 Une volonté de voir fleurir une belle réalisation !

an_ke« Konésans pou kléré lèspri. Konésans pou konprann é vwè douvan, Konésans pou konnèt é fè chwa a’w ki ta’w, Konésans pou aksèpté vou menm é vansé adan lapé. » Cet extrait traduit ce double engagement que prend l’auteur, à savoir un créole campé sur ses pieds et un texte où la profondeur du message ne peut qu’ébranler les bâtiments sans racines et tout cela en étant dans un rythme poétique. Un flux de prose qui rentre en harmonie avec la ligne éditoriale des Éditions Nèg Mawon, qui aujourd’hui ont voulu accompagner et ceci avec une grande fierté le livre « An kè ! » de l’auteur Miss Baylavwa. Ce livre est une excursion en terre créole. Une utilisation de la langue que l’auteur exerce avec professionnalisme en y incluant les couleurs, les senteurs, le charme de cet idiome. Cet ouvrage est une belle poésie mise au service d’un message de tolérance, de respect, de l’abnégation et de la conscientisation de l’Homme… An kè ! est un regard posé sur l’homme noir, une invitation à son auto-évaluation et pourquoi pas à une révolution quand l’homme n’est pas égal à l’homme.

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La BCE tente un coup d’État contre la Grèce

— Par Les Économistes Atterrés —
les_eco_atterresLes Économistes atterrés dénoncent la décision de la BCE qui viole la démocratie, renie ses propres engagements à tout faire pour éviter la déflation et pour sauver la zone Euro et fait le lit des forces politiques réactionnaires qui prospèrent toujours sur fond de crise totale. Ils appellent tous les démocrates à s’opposer avec la dernière énergie à cette décision inique de la BCE. Les choix du peuple Grec doivent être respectés.
L’illusion d’une Banque centrale européenne pratiquant un assouplissement monétaire pour sortir la zone euro de la déflation n’a duré que deux semaines. Hier, la BCE a unilatéralement décidé de ne plus accepter les titres publics grecs en contrepartie des liquidités accordées aux banques, tout particulièrement aux banques grecques. Ainsi, Mario Draghi met en péril la zone Euro, rompant son engagement à « tout faire pour préserver l’Euro ».
Les banques grecques qui continuent à acheter des obligations de l’État, ne pourront donc plus les utiliser pour se refinancer auprès de la BCE. Elles pourront certes utiliser d’autres instruments, des titres privés. Mais ceux-ci risquent de devenir rares et surtout l’Etat grec aura de plus en plus de mal à trouver des fonds pour sortir de l’étau de la Troïka.

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La Liste des courses

 Le 10-02-2015 20H30 au 14°N 61°W

la_liste_des_coursesUn film de Gilles Elie-Dit-Cosaque

2011 – France – 52 minutes – DV Cam

Le 5 février 2009, après la Guyane et la Guadeloupe, prenait corps en Martinique un mouvement de grève inédit tant par sa durée que par son ampleur.
L’établissement d’une liste de produits, dit de première nécessité, sur lesquels était demandée une baisse de prix de 20% est rapidement apparu comme l’une des revendications phare de ce conflit.

Envie d’égalité des droits… de consommer ? Remise en cause de la société ? Au-delà de prosaïques considérations sur le coût de la vie, l’histoire de cette liste soulève de vraies questions identitaires. Car aujourd’hui, plus que jamais, la somme des « je consomme » dit bien ce que nous sommes.

Ainsi, entre les lignes de « La Liste des courses », peut-on lire la société antillaise ; entrevoir son évolution et ses aspirations avec légèreté et humour à travers le regard des « consomm’acteurs » qui ont vécu l’événement.

Générique
Auteur-Réalisateur : Gilles Elie-Dit-Cosaque
Image : Gilles Elie-Dit-Cosaque
Son : J.M. Bapté, Tanier Tanier
Montage : Vanessa Bozza
Production / Diffusion : La Maison Garage, France Ô
Participation :
Procirep, Angoa-Agicoa, Conseil général de la Martinique, CNC.

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Mediapart – Céregmia : 2-0

mediapart-ceregmia-2Après la publication d’un dossier sur les « errements » dans la gestion du Ceregmia le site d’information Mediapart gagne sa seconde manche contre les dirigeants de ce laboratoire de recherche installé sur le campus de Schoelcher.

Le directeur du CEREGMIA et son adjoint avaient attaqué le site Mediapart en diffamation devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France pour un article paru en mai dernier intitulé « Université Antilles-Guyane: les fonds européens ont été siphonnés à grande échelle L’avocat du site pour protéger la liberté d’expression avait soulevé des nullités de procédures qui ont été suivies par les juges du tribunal correctionnel.
Les avocats des responsables du Ceregmia, dont Philippe Edmond-Mariette, ont annoncé leur intention de faire appel.

Lire les articles sur Madinin’Art

Et on lira aussi avec intérêt les articles de Lisa David sur le site Free Pawol et notamment le dernier en date :

 

Céregmia fort dans le marigot

— Par Lisa David —

Le dossier du CEREGMIA ne finit plus d’occuper l’actualité. Le procès en diffamation du 5 janvier, intenté à Médiapart par les dirigeants du Ceregmia, Fred Célimène le directeur et Kinvi Logossah le directeur adjoint, le remettait aux devants de la scène.

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Libres et sans fers, paroles d’esclaves français

Présentation-débat du livre de Frédéric Régent, Gilda Gonfier, Bruno Maillard  le 10 février à 19h

libres_&_sans_fersIls s’appellent Cécilia, Maximin Daga, Jean-Baptiste ou Lindor…
Tous sont esclaves en Guadeloupe, à la Réunion et en Martinique. Ils s’expriment, « libres et sans fers », selon l’expression consacrée des tribunaux, lors de procès tenus en raison de larcins, de rixes, de mauvais traitements, parfois de meurtres. Leurs témoignages inédits racontent le quotidien de ces hommes, femmes et enfants, soumis aux châtiments les plus rudes qui entretenaient la terreur et provoquaient parfois la mort.

Ces témoignages, souvent très émouvants, permettent de revoir l’image trop caricaturale d’un être aliéné, sans capacité face à l’horreur de l’esclavage, ou celle au contraire, d’un esclave toujours rebelle obsédé par l’idée de détruire la société coloniale.

 Cet ouvrage a été co-écrit par Gilda Gonfier, directrice de la médiathèque du Gosier (Guadeloupe), Bruno Maillard, docteur en histoire et chercheur rattaché au Centre de Recherche sur l’Océan Indien, Université de la Réunion (Université de la Réunion) et Frédéric Régent, maître de conférences en histoire à l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne à L’institut d’Histoire de la Révolution française.

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