Introduction
Selon l’hypothèse la plus diffusée, [mais aujourd’hui contestée] le mot carnaval aurait été formé à partir de l’Italien carnavale; une composition du radical carne : « la viande », la « chaire » des animaux que l’on mange et de la salutation latine vale : « Adieu! » ou « Au revoir! ». Les traces de folklores païens dans les traditions carnavalesques seraient expliquées par des origines préchrétiennes. On mentionne le plus souvent les fêtes hivernales romaines; la Nativité, l’Épiphanie, la Chandeleur et l’entrée en carême correspondraient dans le calendrier romain aux saturnales, aux calendes de janvier et aux lupercales. Selon ces hypothèses assez rependues, le carnaval, bien qu’étant probablement une fête d’origine païenne aurait été presque totalement christianisé en devenant la fête du départ de la viande, la fête du pré carême. C’est notamment le point de vue que présente le grand folkloriste Van Gennep en 1937[1] et plus récemment, Michel Feuillet[2] et Daniel Fabre[3].
Cette approche est pour la première fois sérieusement contestée par Claude Gaignebet en 1974[4] qui voit avant tout dans la fête du carnaval une manifestation issue de l’air protohistorique et ayant conservé un grand nombre d’aspects païens.