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8 mai 1945 : répression sanglante à Sétif

setif_1945Le 8 mai 1945, le jour même de la victoire alliée sur le nazisme, de violentes émeutes éclatent à Sétif, en Algérie.
Origines du drame

Quand la victoire de la démocratie sur la barbarie nazie est apparue imminente, certains musulmans d’Algérie ont espéré que serait enfin mis en application le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Parmi eux Messali Hadj, chef du PPA (Parti Populaire Algérien), interdit depuis 1939. Mais celui-ci est jeté en prison par les autorités françaises et 20.000 de ses partisans défilent le 1er mai 1945 à Alger en sa faveur.

Le matin du 8 mai, une nouvelle manifestation survient à Sétif aux cris de «Istiqlal [Indépendance], libérez Messali». Les militants du PPA ont la consigne de ne pas porter d’armes ni d’arborer le drapeau algérien mais un scout musulman n’en tient pas compte et brandit le drapeau au cœur des quartiers européens.

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L’Université de Guyane, c’est enfin maintenant

— Par René Ladouceur —

universite_de_guyaneEn 1967, Jean-Jacques Servan Schreiber, dans son célébrissime livre Le Défi Américain, pronostiquait avec 13 ans d’avance l’irruption du micro-ordinateur et démontrait que « l’arme absolue » mise en œuvre par les Américains pour dominer le monde était l’investissement dans les universités. « L’Amérique tire en ce moment un profit massif du plus rentable des investissements : la formation des hommes« , écrivait ce visionnaire, qui dirigeait alors l’hebdomadaire l’Express. A l’époque, voici 48 ans, les Etats-Unis comptaient déjà 45% d’une génération diplômée de l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, la France commence à peine à atteindre ce chiffre.

Pour ce qui est de la Guyane, son université a été créée le 1er janvier dernier. Curieusement, l’atmosphère d’allégresse qui a accueilli l’annonce de cette création s’est peu à peu transformée en climat on ne peut plus serein. L’Université de Guyane n’a toujours pas été inaugurée mais elle se structure. Calmement, tranquillement, sereinement, presque discrètement. Silence, on travaille. Les recrutements du personnel administratif comme ceux du personnel enseignant vont bon train, comme si l’université avait spontanément intégré sa feuille de route, à savoir une université éperdument guyanaise, à la fois française et sud-américaine, arc-boutée sur les problématiques géostratégiques, culturelles, sociales, économiques, historiques ; une université résolument tournée vers le plateau des Guyanes, les réseaux internationaux et vers la construction d’avenir pour les jeunes lycéens, pour les étudiants, pour notre compétitivité, notre réussite socio-économique.

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« Regarde les hommes tomber »

— Par Alain et Stéphane Louis-Gustave —
hommes_tomberDouloureuse Amérique
Ces derniers mois, les bavures mortelles de la police américaine portant sur des noirs désarmés se succèdent à un rythme qui peut sembler inhabituel.
Pour ne s’en tenir qu’à l’année en cours, au moins six cas ont été rapportés et on ne peut certifier que tous les cas sont portés à la connaissance du public.
Cette situation devient si insoutenable que le Time du 9 avril a consacré sa couverture et six pages à ce problème avec ce superbe titre, « La vie d’un noir a de la valeur » .
Car, 150 ans après l’abolition réglementaire de l’esclavage, 50 ans après la loi pour les droits civiques censée asseoir définitivement l’égalité entre blancs et noirs, et 6 ans après l’élection du premier Président noir des États-Unis, il est de moins en moins tolérable de devoir constater que les noirs, qui représentent une part significative de la population, font l’objet d’un traitement manifestement inéquitable de la part des forces de police (et aussi de la justice). Plusieurs points méritent d’être soulignés.
Premièrement, il est évident que malgré le temps, malgré des progrès réels acquis de haute lutte et illustrés par des icônes aussi symboliques que Martin Luther-King, Condelezza Rice, Colin Powel, Richard Wright, Paul Robeson, Alvin Ailey, David Dinkins (1er maire noir de New-York) et d’autres encore, la communauté noire n’est pas encore bien acceptée aux USA (loin s’en faut).

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Pourquoi le cyclotron en Martinique ?

cyclotronLe choix du site d’implantation du cyclotron dans nos régions fait l’objet d’un énorme battage médiatique en Guadeloupe. En Martinique, nous n’avons pas voulu risquer d’éloigner le débat de l’essentiel : sécurité des populations, des patients, égalité des chances face au cancer, robustesse technique et financière du montage. Compte tenu d’une demande conjointe des autorités médicales des 3 régions pour que la ministre diligente des missions d’experts, nous avons préféré que ces missions se déroulent sereinement, afin que la décision soit prise sans interférences, sur des bases objectives, saines, factuelles.
Les rapports d’experts sont rendus. L’heure est venue de partager librement…
Le Tep-scanner, c’est le meilleur scanner pour le cancer. On injecte un isotope au patient qui repère les cellules cancéreuses en se fixant sur elles. C’est désormais un des pivots du choix de traitement. Après sa fabrication dans un cyclotron, ce fameux isotope, dont la durée d’action est courte, doit être acheminé en 4 heures vers le TEP scanner pour l’examen. Un cyclotron est donc nécessaire aux Antilles car le temps de vol depuis la métropole est trop long. Sans Cyclotron aux Antilles aujourd’hui, de nombreux patients partent en métropole.

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UAG vs Ceregmia : le Canard s’en mêle

canard_ceregmiaExtraits « Le Canard Enchaîné » 6 mai 2015 :

« Députés écumants »

Christophe Prémat, le rapporteur PS du texte se sentant désavoué, préfère démissionner : « On m’a fait comprendre qu’il y avait un accord politique avec les grands élus datant de juillet… »

Le député UMP Patrick Hetzel se montre tout aussi dégoûté : « Lurel considère que l’université, c’est sa chose…»

La députée Isabelle Attard renchérit : « Je déteste que l’Assemblée soit prise en otage par les intérêts d’élus locaux, de notables, qui donnent le sentiment de ne pas vouloir faire le ménage. »

Certains craignent que ce ne soit le préalable d’une ultime partition en deux facs séparées de Guadeloupe et de Martinique. Voila qui promet pour la nouvelle lecture de ce texte de loi sur l’université des Antilles, le 21 mai !
A cette bagarre institutionnelle s’ajoutent de vilaines histoires d’argent. Ainsi les dérives financières d’un labo économique de la fac à Fort-de-France, le Ceregmia, ont été décrites depuis 2003 dans des rapports successifs de la Cour des comptes, de l’Inspection générale de l’Éducation nationale et même du Sénat!

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José Martí, la croissance de l’esprit

jose_marti-400— Par Graziella Pogolotti —

La revue Lettres de Cuba rend hommage à José Martí à la occasion du 120 anniversaire de sa mort en combat à Dos Rios.

C’est l’un des endroits que l’on doit visiter une fois dans la vie, car les expériences référées ne sont pas les mêmes que les expériences vécues, concrètes. « Grand bonheur » a annoté José Martí dans son journal au moment du débarquement et l’homme qui arrive à Cuba à ce moment est celui que je voudrais que chacun d’entre nous puisse rencontrer à cet instant, en dehors de la rhétorique, des discours, dans un moment de méditation. Martí a été sans aucun doute un géant, mais il était aussi un homme comme nous tous, fragile et vulnérable et c’est ce qui se manifeste dans les deux journaux qu’il remplit, d’abord sur son séjour dans La Española et ensuite sur son trajet depuis Playitas jusqu’à la veille de Dos Rios. Dans l’excellente édition publiée par la maison d’édition Abril nous pouvons compter le texte des deux journaux et une série d’annexes que l’on peut lire horizontalement, réalisant avec Martí le passage des jours jusqu’à la veille de son moment final.

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Hommage de Fernand Tiburce Fortuné à Henri Corbin

henri_corbin-400Henri CORBIN nous  a quittés, le mois dernier. Je me souviens de lui dans ce texte, de 1997,  retrouvé et que je vous demande aimablement d’accueillir. Qu’il repose en paix.

Le 06/05/2015

Fernand Tiburce Fortuné

SEMAINE DE LA POESIE

DES GRIOTS DE LA MARTINIQUE

INVITÉ D’HONNEUR :

HENRI CORBIN – poète
LAMENTIN – MARTINIQUE (Mer Caraïbe) – 8/4/19

Contribution de Fernand Tiburce FORTUNÉ
Président du GROUPE FWOMAJÉ

 

Lamentin – 13/3/1997

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Réel Merveilleux, Réalisme Merveilleux, Réalisme Magique et Baroque (III)

reel_&_realismeUniversité des Antilles – Faculté des LSH – Campus de Schoelcher
Séminaires thématiques du CRILLASH 2014-2015
*
Journée d’étude interdisciplinaire Jeudi 7 mai 2015
coordonnée par Charles W. Scheel
Réel Merveilleux, Réalisme Merveilleux, Réalisme Magique et Baroque (III)
Focus :
Jacques Stephen Alexis et Haïti in diaspora
Amphi Sellaye
Programme détaillé des communications
*

9h30 : Jean-Durosier DESRIVIÈRES (Écrivain) : La poétique du Mystère dans la composition dramatique et la prose poétique de Faubert Bolivar. Lecture de La Flambeau, Jesika ou Bousiko et Sainte Dérivée des trottoirs
Abstract : Par quelle mathématique des signes le jeune auteur haïtien, Faubert Bolivar (1979), nous donne-t-il à saisir l’univers dramatique singulier de ses pièces de théâtre, La Flambeau et Jesika ou Bousiko, et l’espace fictionnel énigmatique de son récit poétique, Sainte Dérivée des trottoirs ? Comment évaluer cette expression littéraire qui semble toucher le possible extrême de certaines réalités haïtiennes connues, et pourtant si peu vraisemblables pour une catégorie de lecteurs, et la relation que développent les personnages de Bolivar avec ces topos récurrents dans son écriture livrée aux jeux de langage et d’onirisme avéré : la folie, l’intime et le cosmique (ou le religieux) ?

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Un Marmonneur Providentiel ? Je suis un gueuleur…

gueuleur_providencePièce tirée de Cahier d’un retour au pays natal & de Et les chiens se taisaient d’Aimé Césaire
Adaptation & Mise en scène :Hervé DELUGE
Collaboration artistique de : Ruddy SYLAIRE
Création Lumière : Dom. GUESDON
Réalisation Scénographique : « La servante »
Création Musicale : Jeff BAILLARD
Images : Eric DELOR
Distribution : Hervé DELUGE
& les voix enregistrées de Aliou CISSE, Eric DELOR,Emile PELTI, Suzy SINGA, José EXELIS, Daniély FRANCISQUE, Aurélie DALMAT, Ruddy SYLAIRE, Elie PENNON
Durée du spectacle : 100 minutes
« Cette intelligente scénographie présente l’esprit de ceux qui ont laissé couler leur sueur durant des heures sur le plateau. Elle raconte l’auteur du siècle et la vie d’un parcours. Les formes et les couleurs s’expliquent, se disputent dans une cohérence telle, que tous les éléments dramatiques se complètent. Bien. Ce travail spectaculaire est une photo en direction de la création artistique du futur… S’accorder les moyens de dire et tenir son propos. Résistant. La création lumière attendait déjà, certainement, dans la tête de Dominique Guesdon et Valéry Pétris pour la mise en valeur de ce magnifique travail.

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«Nous, femmes journalistes politiques et victimes de sexisme…»

sos_sexismeNous ne sommes pas la Génération Giroud. Au tournant des années 70, la cofondatrice et rédactrice en chef de l’Express, première femme à diriger un grand hebdomadaire généraliste, avait mis le pied à l’étrier d’une flopée de ses jeunes et belles congénères. Entre cliché machiste et efficacité éditoriale, Françoise Giroud était alors persuadée que les hommes politiques se dévoileraient plus facilement face à des femmes. Quarante ans plus tard, nous, la génération de femmes journalistes chargées de couvrir la politique française sous les présidences Sarkozy et Hollande, vivons au quotidien cette ambiguïté, souvent entretenue par les hommes politiques.

Aux «Quatre-Colonnes», la petite salle où circulent députés et bons mots au cœur de l’Assemblée nationale, c’est un député qui nous accueille par un sonore : «Ah mais vous faites le tapin, vous attendez le client.» Ou un autre qui nous passe la main dans les cheveux en se réjouissant du retour du printemps. Au Sénat, c’est un parlementaire qui déplore que nous portions un col roulé et pas un décolleté. C’est un candidat à la primaire face à une grappe de micros masculins qui décide de nous répondre un jour d’été «parce que elle, elle porte une jolie robe».

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Chronique d’un lieu de pensée, Fonds Saint-Jacques

— Par Jean Benoist —

fds_st_jacques_chroniqueDurant quinze années, le Centre de recherches caraïbes de l’université de Montréal a été présent aux Antilles, par ses chercheurs et ses étudiants. Installé à la Martinique dans le beau lieu historique de l’ancien monastère de Fonds St-Jacques, le centre a d’abord permis le sauvetage et la restauration du lieu. Puis,il a réalisé de multiples travaux en anthropologie, linguistique, archéologie, géographie,démographie, zoologie et écologie et publié un grand nombre de livres et d’articles.
Créé en 1968, lors d’une période charnière de la présence du Québec au monde, il a été un lieu de rencontre de la francophonie et il a donné naissance à de nombreux liens entre les Antilles et le Québec. Dans ce livre, on suit ses activités au quotidien, on suit les efforts de ceux qui ont oeuvré à l’essor du Centre, on voit débuter la carrière des chercheurs et des enseignants qui s’y sont formés, et on découvre certains de leurs travaux.
Mais ce livre dépasse le cas particulier du centre de recherche de Fonds St-Jacques, pour devenir l’étude du milieu de la recherche.

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DE-CONSTRUCTION // Sébastien MEHAL

de-constructionExposition individuelle
23 avril – 31 mai 2015
Case à Léo, Habitation Clément
9h-18h, sans interruption
Soirée – rencontre
mercredi 22 avril 2015 à 19h
En présence de l’artiste et de Joëlle Ferly
Dimanche – découverte
29 mars 2015 à 10h
Animé par Joëlle Ferly
L’ampoule. Ce motif, qui est devenu l’emblème de Sébastien Mehal, l’a précédé, bien avant qu’il ne devienne peintre. Enfant à Fort-de-France, il était fasciné par ces ampoules accrochées aux plafonds des cases du quartier Trénelle qui s’allumaient les unes après les autres lorsque le soir tombait, comme une guirlande aléatoire s’éclairant de maison en maison. En face, dans le quartier Didier, il assistait à ce spectacle qui se rejouait chaque jour, embrassant d’une vue panoramique cette partie de la ville faite de maisons de fortune enchevêtrées et souvent inachevées. « Je me demandais quelles vies étaient éclairées par ces ampoules qui apparaissaient entre portes et fenêtres. La chaleur était telle que les gens laissaient leur maison ouverte pour laisser circuler l’air » se souvient-il. Ces questions d’enfant sont devenues le terreau d’inspiration de l’artiste qui pense aujourd’hui l’homme dans la ville, la complexité d’une urbanisation galopante dévorant l’architecture identitaire des Caraïbes, la puissante mondialisation qui voit se multiplier les mêmes modèles de villes avec des buildings toujours plus hauts et l’exacerbation des tensions sociales.

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Cibler l’humain pour mieux aliéner le travailleur, nouveau credo managérial

— Par Danièle Linhart, sociologue, directrice de recherche au CNRS —

travail_pour_travailAu moment où la souffrance au travail s’impose comme un problème majeur, le management moderne persiste à placer, dans son discours au sujet des salariés, leur épanouissement au cœur de son projet. Un consensus nouveau serait né entre patrons et employés. Or, selon Danièle Linhart dans son dernier ouvrage, « la Comédie humaine du travail », « le drame du travail contemporain » réside précisément dans « le fait qu’il joue sur les aspects les plus profondément humains des individus », au lieu de mobiliser leurs registres professionnels. Aux antipodes du vieux taylorisme déshumanisant ? Seulement en apparence, montre ici la sociologue.

Au cours des années 1970, les directions du personnel se sont transformées en directions des ressources humaines (DRH). En 1999, le syndicat patronal CNPF (Conseil national du patronat français) a changé de dénomination pour s’appeler MEDEF (Mouvement des entreprises de France). Avec le recul, on peut y voir les prémisses du nouveau modèle managérial qui consiste à considérer les salariés, non pas tant comme des professionnels, dotés d’expérience, de règles de métier, de connaissances, mais avant tout comme des humains, des hommes et des femmes, avec leurs émotions, leurs désirs de réalisation, leurs besoins et leur fragilité, ce qui autoriserait leurs employeurs à s’approprier les entreprises: l’entreprise, c’est avant tout ses dirigeants bien plus que les salariés qui y travaillent et œuvrent en son sein.

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Le pouvoir hypnotique de la domination

Le 29 avril 1945, les femmes votent pour la première fois !

— Par Maud Vergnol —

domination_masculine-2C’était il y a soixante-dix ans jour pour jour. C’était hier. La fin de l’exclusion civique des femmes, et le début d’un admirable mouvement d’émancipation. Mais l’insidieuse offensive patriarcale qui refait surface aujourd’hui n’a rien à envier à ses inspirateurs du siècle dernier, pour qui « séduire et être mère, c’est pour cela qu’est faite la femme ». Le 24 mars, l’eurodéputé du Front national Dominique Martin ne disait rien d’autre en proposant d’encourager les femmes à « revenir au foyer » avec un salaire parental d’éducation pour lutter contre le chômage et améliorer l’éducation des enfants. C’était il y a quelques semaines… Le langage est plus policé. Les arguments plus sournois. Mais « le pouvoir hypnotique de la domination », comme le nomme Virginia Woolf, est toujours agissant. « De Wall Street aux champs de canne à sucre, les normes entre les deux sexes se font au détriment des femmes », relève un rapport de l’ONU publié lundi, qui s’inquiète de l’effet dévastateur des politiques d’austérité sur l’égalité hommes-femmes.

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Pour un monde meilleur : un cinéma documentaire engagé

— Par Janine Bailly —
regars_sur_caraibes-1Pour clore en beauté la programmation à l’Atrium de « Regards sur la Caraïbe », Steve Zébina nous a fait cadeau, ce mardi 28 avril, d’un film trinidadien : « Art Connect », superbe documentaire de Miquel Galofré, réalisateur de talent né à Barcelone en 1970, déjà plusieurs fois primé, qui a mené en parallèle la réalisation de cette œuvre sur un groupe de jeunes trinidadiens et un reportage sur une prison à sécurité maximale de la Jamaïque. Il justifie le lien qui unit ces deux projets : « Il est apparu que tous les “criminels” ont été victimes quand ils étaient enfants ».
Récompensé au festival de Trinidad et Tobago 2014, « Art Connect » vient d’être à juste titre sacré meilleur documentaire au 21ème FEMI de la Guadeloupe.
Nous sommes à Port of Spain, dans le quartier sensible de Laventille, là où progressent trop vite la pauvreté et ses corollaires, violence et criminalité, présence de la drogue et du viol. Une école secondaire décide de parrainer un programme éducatif original afin de rendre aux adolescents de ce quartier la possibilité de vivre autre chose qu’un quotidien à haut risque, dominé par la peur, le manque de confiance en soi, la perte de tout espoir quand l’horizon vous est fermé.

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Costa-Gavras sera présent dans le 18e Festival du Cinéma Français à Cuba

—Par Susana Méndez Muñoz —

costa_gavrasCeux qui ont grandi avec l’empreinte profonde de Z, État de siège, Missing ou Music Box, pour ne mentionner que certaines de ses oeuvres, ont appris à tant admirer son metteur en scène Costa-Gavras qu’ils ne peuvent pas éviter l’émotion de savoir qu’il fera partie de la délégation française qui sera à Cuba pour participer à la 18e édition du Festival du Cinéma Français qui sera inaugurée le 30 avril à La Havane et qui aura lieu durant tout le mois de mai dans le pays.

Mentionner sa vingtaine de films, tous des succès, deux Oscars, un Globe d’Or, un BAFTA, trois prix à Cannes, un César et un Ours d’Or, ne suffit pas pour affirmer l’importance humaine, sociale et artistique de son immense oeuvre cinématographique..

Ce metteur en scène a aussi toujours eu la sagesse de choisir de grands acteurs et des grandes actrices pour ses rôles principaux, parmi lesquels Simone Signoret, Yves Montand, Jean-Louis Trintignant, Romy Schneider, Jack Lemmon, Sissy Spacek, Dustin Hoffman ou Jessica Lange, pour n’en citer que quelques-uns.

Costa-Gavras présentera son dernier film à Cuba, Le Capital, interprété par Gabriel Byrne et Gad Elmaleh, dans le cinéma 23 y 12, le 1er mai à 20 heures et le dimanche 3 à 17 heures.

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Bore-out. Mourir d’ennui, l’enfer quotidien des sous-employés

— Par Marion  Esquerré —
sou_employesÊtre payé à ne rien faire ? Le rêve ? En réalité, c’est bien davantage un cauchemar qu’une sinécure qui, imposé aux salariés sur une longue période, peut conduire au bore-out, à l’épuisement.

Une suractivité sur une longue période peut conduire au « burn-out » ou syndrome d’épuisement professionnel, dont la reconnaissance dans la société a fortement progressé en une quinzaine d’années. En revanche, le « bore-out » ou syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, sorte d’image en miroir du « burn-out », reste un sujet tabou. Pourtant, il peut mener aux mêmes situations: fatigue profonde, dépression, déclenchement de maladies en tous genres, jusqu’à la tentative de suicide.
Céline, psychologue de formation, spécialisée en gériatrie, a frôlé cet état. Pour son premier emploi, elle tenait un bureau d’information pour personnes âgées. Son bureau était au premier étage d’une petite mairie sans ascenseur. « Je ne recevais pratiquement personne de la semaine, sans compter que, le lundi, mon bureau était même inaccessible pour cause de fermeture de la mairie … Toute action que je proposais était refusée. » À l’époque, il n’y a ni Internet haut débit, ni réseau de téléphonie mobile.

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La « blaxploitation » à la sud-africaine, un pan du cinéma redécouvert

— Par Emmanuelle Jardonnet —

joe_bulletDans les années 1970, le courant alternatif de la « blaxploitation » avait permis de donner le beau rôle et de beaux rôles à la communauté afro-américaine : Shaft, Sweet Sweetback’s Baadasssss Song, Blacula… Tous les genres, films policiers, westerns, cinéma d’horreur ou péplums, ont été réinvestis par ces productions reflétant les aspirations, la vie ou les codes d’une communauté jusque-là quasiment invisible dans les productions hollywoodiennes. Or, au même moment en Afrique du Sud, en plein apartheid, des films étaient également réalisés à destination d’une audience noire, mais dans des conditions plus complexes, vient rappeler le Guardian.

En juillet 2014, Tonie van der Merwe, 74 ans, était récompensé parmi quatre « héros et légendes » du cinéma national lors du festival de cinéma de Durban. Une reconnaissance tardive et inattendue pour ce cinéaste afrikaner. Car, contrairement aux films de la « blaxploitation » américains, qui ont marqué une émancipation artistique et sociale de la communauté afro-américaine – même si, le plus souvent, la production était assurée par des Blancs –, les films à destination de la majorité noire d’Afrique du Sud sous l’apartheid étaient sous le contrôle total des Blancs.

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Qu’est-ce qu’un « engagé » ?

— Par Joseph Jos, Edouard Ancet, Erick Dédé (Association Tous Créoles) —

Toutes les vérités ne seraient-elles pas bonnes à dire. Telle est, par la formulation de ces deux adages, la mésaventure survenue à un homme soucieux de vérité historiquement établie, Roger de Jaham.
Chercheurs et historiens modernes rejoignent chroniqueurs et mémorialistes des lendemains de la « Découverte » de l’Amérique, sur un constat commun : les colonies européennes d’Amérique ont vu passer, à côté des esclaves noirs, des « engagés blancs » ou « trente-six mois » , espèces d’hommes qui se vendaient en Europe comme esclaves pendant trois ans dans les colonies » (Définition de l’Abbé Guillaume-Thomas François Raynal, (1713-1796), cité par Mme Liliane Chauleau, Directrice Honoraire des Archives départementales de la Martinique).
La plupart des Français qui émigrent aux colonies, incapables de payer leur voyage aux îles, doivent s’engager à servir ceux qui payent les frais du voyage, pour une durée de 3 ans, dans les colonies françaises. Ces colons français sont appelés les « engagés » ou les « trente-six mois » .
Le Père Du Tertre, dans son Histoire Générale des Antilles, a fortement dénoncé le sort qui leur était fait dans les premières années de la colonisation de la Guadeloupe, habitée par les Français : « Il y a eu, autrefois, des maîtres si cruels qu’on a été obligé de leur interdire d’en acheter jamais ; et j’en ai connu un, à la Guadeloupe qui en a enterré plus de cinquante sur la place, qu’il avait fait mourir à force de travailler… car, bien que ces pauvres engagés fussent extraordinairement affaiblis par la misère et la faim, on les traitait plus mal que des esclaves et l’on ne les poussait au travail qu’à coups de bâton et de hallebardes » .

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« Il n’y a pas de France sans impertinence »

— Par Alain Mabanckou —

En récompensant Charlie Hebdo pour son « courage dans la liberté d’expression », le Pen America a provoqué la colère de six de ses membres, qui s’en sont publiquement émus. Le romancier Alain Mabanckou dit son incompréhension devant cette forme d' »ignorance ».

Je serai présent au « Pen World Voices Festival » organisé par le Pen American Center du 4 au 10 mai pour célébrer les littératures du monde. Et c’est le 5 mai 2015 que cet organisme, fondé en 1922 pour la promotion de la littérature et la défense de la liberté d’expression décernera un prix à l’hebdomadaire Charlie Hebdo.

J’ai appris avec stupéfaction que six de mes confrères, Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi ont décidé de boycotter la cérémonie de la remise de ce prix à l’hebdomadaire français dont le drame du massacre de la rédaction par des terroristes est encore dans nos mémoires. Ces écrivains sont, comme qui dirait, des « poids lourds » dans la littérature d’expression anglaise. Leur attitude et leurs déclarations ne sont donc pas passées inaperçues et, paradoxalement, ce sont elles qui mettent en danger la liberté d’expression!

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Crise à l’université, Médiapart manipulé ?

— Par Edouard de Lépine —
mediapart_manipQuelques jours après le passage à la Martinique du directeur de Médiapart, Edwy Plénel, a paru dans ce journal un curieux article sur l’Université des Antilles. Cet article met gravement et nommément en cause Fred Célimène pour lequel j’ai le plus grand respect, entre autres à cause de l’énorme travail qu’il a réalisé en un peu plus d’un quart de siècle, à l’intérieur de l’Université et aux alentours, dans la Caraïbe. Un travail que je suis naturellement prêt à comparer avec celui de n’importe lequel de ces conjurés d’un gran sanblé qui n’ose pas dire son nom. À commencer par la seule performance de celle qui n’aura mis que quelques mois à casser l’Université des Antilles-Guyane que nous avions mis un demi-siècle à construire.
Ému et surpris par les premiers articles parus dans Médiapaart et repris dans la presse locale, j’avais adressé au directeur de ce journal que j’ai la chance de connaître, à une adresse probablement inexacte, un document qu’il n’a manifestement pas reçu. C’est pourquoi je me proposais de profiter de son passage à la Martinique, pour lui en toucher un mot, lui remettre un épais dossier sur ce sujet et même essayer de mettre sur pied une rencontre avec Fred Célimène.

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Molières 2015 : le palmarès complet

les_molieresL’actrice Marie Gillain a obtenu le trophée de meilleure comédienne (catégorie théâtre privé) pour son interprétation de «La Vénus à la Fourrure» (également meilleure pièce), à la Nuit des Molières lundi soir. Emmanuelle Devos a aussi été sacrée meilleure comédienne, catégorie théâtre public cette fois-ci, pour son rôle dans «Platonov», mis en scène par Rodolphe Dana et le collectif «Les possédés»

André Dussollier a reçu, à 69 ans, son premier Molière (catégorie théâtre public) pour son rôle dans «Novecento». Dans la catégorie théâtre privé, c’est Maxime d’Aboville qui a été récompensé pour «The Servant», de Robin Maugham, mis en scène par Thierry Harcourt. Les «Franglaises» ont reçu le Molière du théâtre musical. L’adaptation théâtrale des «Particules élémentaires» (de Michel Houellebecq), nommé à cinq reprises, est reparti bredouille.

Comme l’année dernière, la cérémonie était présentée par Nicolas Bedos. Elle a été rythmée par de nombreux sketchs, dont celui de l’auteur et comédien Sébastien Thiéry, qui s’est mis entièrement nu face à la ministre de la Culture Fleur Pellerin, interprétant un syndicaliste CGT militant pour les droits des intermittents du spectacle. Sébastien Thiéry est un des comédiens de la pièce «Deux hommes tout nus».

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« Impérissable Trajectoires marines »

Conférence dansée – Samedi 9 Mai, 20h Salle La Purgerie

imperissables_trajectoiresRésidence de création
Le Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre accueille en résidence de création Marlène Myrtil Cie Kaméléonite) du 27 avril au 9 mai 2015. : Marlène Myrtil, chorégraphie Interprétation Myléne Wagram & Marlène Myrtil
D’après le texte « Humus » de Fabienne Kanor > Fred Libar, régie Musiques Soul Keita, Marian Hill & David Gore
Par un lien profond entre le texte et la danse, Mylène Wagram et Marlène Myrtil ré-actualisent une nature impérissable de l’humanité. Quel rapport étroit subsiste-t-il entre l’écriture et le mouvement, entre le mot et le geste ? Ils caractérisent si bien notre histoire, notre humanité, notre identité…
«Impérissable – Trajectoires marines», une conférence dansée qui ravive nos mémoires, nos désirs de sauvetage, de résistance et d’émancipation.
Inspirée d’Humus, ouvrage de Fabienne Kanor, cette forme de spectacle vivant rend un hommage vibrant et dansant à l’acte héroïque de onze femmes en tentative d’échappée du bateau « Soleil ».
Fondée par Marlène Myrtil, la compagnie Kaméléonite développe un travail de création chorégraphique & des projets pédagogiques depuis 1998 en France, 2008 en Martinique.

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« Français, cessez de vous sentir coupables ! », crie Bernard Maris dans un essai posthume

—Par Sylvain Attal —

maris_aimer_la_francePeu de temps avant son assassinat au siège de « Charlie Hebdo », le journaliste et économiste Bernard Maris avait envoyé son dernier manuscrit à son éditeur. Une déclaration d’amour lucide et inquiète à la France.

Bernard Maris, assassiné avec ses amis de « Charlie Hebdo » le 7 janvier 2015, manque déjà à ceux qui l’ont connu et, forcément, aimé. Son dernier essai « Et si on aimait la France » (Grasset) – sans point d’interrogation, il y tenait – nous vient d’outre-tombe. Il est terriblement émouvant, poignant même, par son côté prémonitoire.

Maris, économiste et journaliste, s’y montre tel qu’il était : un homme de gauche, écologiste, humaniste et iconoclaste, mais surtout profondément libre de toute attache partisane, et hermétique à tous les prêt-à-penser de l’époque.

Le texte du manuscrit (inachevé) est parvenu à son éditeur quelques jours avant la fatale conférence de rédaction de « Charlie ». Maris, qui en était satisfait, avait choisi le titre.

Car il s’agit bien d’une déclaration d’amour à la France, exempte de tout chauvinisme. La France éternelle qui « n’est rien sans la grandeur » (de Gaulle).

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Un écrivain sans dieu

— Par Alain Freixe —

mickael_gluckPoésie. Michaël Glück revisite en poète le premier livre de la Torah, la Genèse. Aux sept jours attendus, il ajoute la nuit qui les a précédés.

Dans la suite 
des jours, de Michaël Glück. L’Amourier éditions, collection « Poésie », 490 pages, 26 euros. Sur la table des libraires, voir Dans la suite des jours, de Michaël Glück, édité par l’Amourier, impressionne. Pour un pavé, c’en est un ! Et sous celui-ci, les pages ! 490 au total ! Michaël Glück et ses éditeurs ont choisi de regrouper les sept volumes parus entre 1996 et 2008 : Jour un, le Lit, la Table, le Couteau, le Berceau et la Tombe, l’Échelle, le Repos, soit sept méditations écrites dans les marges de la Bible, sur les bords du livre. Michaël Glück, « ce lecteur et écrivain sans dieu », comme il aime à se définir lui-même, et son éditeur ont choisi d’ajouter un huitième livre.

Et c’est le chaos qui resurgit. Non pas le désordre mais la fente première : l’inarticulé, l’irrévélé, l’irrésigné. La séparation fondatrice. « Au commencement est la nuit / toujours la nuit », « la nuit sans nom », Albe la blanche, si c’est là un des noms de ce qui serait espace lisse et blanc d’avant tout signe.

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