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Dora VItal, la plénitude

—Par Janine Bailly —

dora_vital-1À la galerie La Véranda, sise à l’étage de l’Atrium (c’est plus joli que EPCC, non ?), une exposition originale se donne à voir pour quelques jours encore.

Si Dora Vital a baptisé cette présentation « Chemins d’imaginaires », elle n’a pourtant pas affiché de  titres auprès de chacune de ses œuvres, comme cela se fait assez ordinairement. Elle vous en donnera volontiers la raison, puisque, présente, passionnée autant que souriante, elle vous parle volontiers de son choix : de cette façon, elle nous laisse libres de voir et d’entrer dans ses toiles avec notre imaginaire personnel, libres de créer notre histoire en laissant courir notre imagination. Elle aime aussi observer comment un visiteur se laisse surprendre lorsqu’il compare ce qu’il avait cru deviner – ou ce qu’il avait ressenti – à ce que suggère le titre révélé sur la liste consultable en fin de parcours. Car c’est bien d’un parcours qu’il s’agit, d’un voyage en des terres réelles ou fantasmées, en des pays existants ou imaginés. Et les titres finalement chantent à l’oreille, comme ces « Murmure matinal », « Abysse pourpre », « Erg », « Ciel de traîne », « Tendre tourment », ou l’étonnant « Grand froid dans un intérieur chaud ».

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« Laisse tomber la neige » mise en scène José Alpha

Les 26, 27 & 28 février à 19h 30 au T.A.C.

laisse_tomber_la_neige-2Dossier de presse :

Plaidoyer pour une folie raisonnable ? Réquisitoire contre la détention arbitraire ? Ou … vrai crime d’amour ? … A l’origine, un fait divers : « … le 11 décembre 19…, Antonia D., éminente personnalité du monde médical, commet un assassinat. Plusieurs faits antérieurs au crime sont suffisamment troublants pour qu’une enquête psychologique soit ouverte…
Que s’est il passé dans la vie de cette femme pour qu’elle assassine avec une telle cruauté sa meilleure amie ? Qu’est ce qui amène une femme à torturer la jeune maitresse de son mari avant de lui donner la mort ? … quelques années plus tard, pourquoi se retrouve –t elle aux assises pour assassinat de 21 coups de couteaux à son nouvel amant ?
Les Martiniquais ont découvert avec effroi ces nouveaux assassins, généralement des femmes de toute condition, dont la cruauté des actes témoigne d’une grande détermination et d’une redoutable maitrise de soi.
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a eu un entretien avec la psychiatre médico-légale autrichienne Sigrun Roßmanith.

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Golshifteh Farahani doit-elle cacher ce corps que le régime ne veut plus voir ?

— Par Lara Plougastel —

golshifteh_farahaniEn 2007 l’actrice franco-iranienne qui été apparue non voilée dans Mensonges d’Etat avait déjà suscité les réactions du régime. En faisant la une du magazine Égoïste, dans le plus simple appareil, la communauté iranienne a réagi, entre message politique et provocation.

« Je suis pour la liberté totale de chaque être dans cet univers. C’est une véritable artiste, talentueuse de surcroît ». Alireza Soroush, écrivain, photographe et cinéaste basé à Los Angeles aux États-Unis est très clair : il soutient l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, dont la nudité tranquille fait le bonheur des directeurs de magazine. Car la belle a décidé de remettre le couvert : après avoir choisi de dévoiler un sein en 2012 aux Césars, de poser nue dans le Figaro Madame la même année, elle enlève le haut et le bas fin janvier 2015 pour enjoliver la couverture du magazine Égoïste. Mal dans sa peau ? Provocation ? Nudiste invétérée ? Influencée par les journaux ? Tombée dans le « piège des Occidentaux » ? Les réactions fusent.

L’histoire démarre en 2007 lorsque l’actrice tourne non voilée dans le film hollywoodien Mensonges d’État, aux côtés de Leonardo Dicaprio, provoquant immédiatement le grondement orageux du régime iranien.

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« Les Drôles de Poissons-Chats » : Martha, une condamnée à la joie contagieuse

A Madiana le 25.02.2015 à 19h30 en V.O.

droles_de_poissons-chatsLe cinéma latino-américain s’écrit désormais au féminin. Claudia Sainte-Luce, Mexicaine de 31 ans, a fréquenté l’école de cinéma de Guadalajara et réalise ici son premier film. Encouragée par la réalisatrice argentine Paula Markovitch, elle a entrepris de rédiger un scénario, nourri de sa propre biographie.

L’histoire de Claudia est donc la sienne. Coincée dans une vie médiocre de démonstratrice de supermarché, la jeune femme est hospitalisée à la suite d’une crise d’appendicite. Dans ce triste décor, elle fait la connaissance de Martha, une mère de famille atteinte du sida, qui élève seule ses quatre enfants. Claudia s’installe chez elle et noue avec eux une relation privilégiée.

Sous son titre énigmatique, ce premier film raconte une amitié féminine placée sous le signe de la transmission. Deux décennies séparent Martha et Claudia. La jeune fille a l’avenir devant elle et pourtant son horizon est bouché. Quant à Martha, ses jours ont beau être comptés, elle déborde de vie. Ce qui porte Martha est bien plus que du courage face à la maladie. C’est un élan, une joie de vivre contagieuse.

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Oscars 2015 : une cérémonie très politique

oscar_2015Discrimination raciale, immigration, sexisme… Les lauréats des 87e Academy awards ont prononcé des discours militants très forts qui ont électrisé l’assistance et les cinéphiles. Voici les déclarations chocs à retenir.

C’est généralement la partie la plus ennuyeuse des cérémonies de remise de prix, mais cette année les discours de remerciement ont presque volé la vedette au palmarès. Les lauréats des 87e oscars se sont succédé sur scène avec des déclarations chocs qu ont électrisé le parterre et les réseaux sociaux.

• Patricia Arquette sur les inégalités entre hommes et femmes

Lauréate de l’oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Boyhood, Patricia Arquette a déclaré: «À toutes les femmes qui ont enfanté, à tous les contribuables et à tous les citoyens de ce pays, nous nous battons pour l’égalité des droits. Il est temps pour nous les femmes, d’obtenir l’égalité salariale et l’égalité des droits aux États-Unis».

Une déclaration saluée par Meryl Streep qui a brandi le poing.

Les disparités salariales sont aussi vraies dans le monde du cinéma, comme l’a révélé l’attaque informatique contre les studios Sony Pictures l’année dernière.

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A la mémoire d’André Schwartz-Bart, le Blanc qui avait osé écrire sur les Antilles

schwartz-bartDix ans après la mort de l’auteur du « Dernier des Justes », sa femme, Simone, reprend le cycle antillais qu’ils avaient imaginé ensemble et dû abandonner devant les critiques. Elle s’en explique.

C’est le plus beau couple métis de la littérature française. Un demi-siècle d’amour fou. Le mariage, pour l’éternité, du yiddish et du créole. Et le poids, sur leurs épaules accolées, de deux tragédies dont ils ont été les mémorialistes : le génocide des juifs et la traite des Noirs. Chacun a écrit son chef-d’œuvre.

Pour André, ce fut «le Dernier des Justes» (prix Goncourt 1959), qui retrace mille ans d’une lignée de Justes, les Lévy, depuis York, au Moyen Age, jusqu’au camp d’Auschwitz. Et pour Simone, de dix ans sa cadette, «Pluie et vent sur Télumée Miracle» (1972), la longue généalogie de femmes guadeloupéennes, les Lougandor, depuis l’époque de l’esclavage jusqu’aux temps modernes.

Deux livres monstres, deux romans encyclopédiques de la persécution, deux épopées lyriques, deux monuments de papier élevés à la mémoire de ces deux peuples réunifiés. Schwarz-Bart, sang mêlé.
« Abîmé, étrillé, ostracisé »

Le couple, installé en Guadeloupe, devenue la terre promise du Mosellan André, était fusionnel.

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L’été des poissons volants

A Madiana le 24.02.2015 à 19h30 V.O

ete_des_poissons_volantsSynopsis et détails

Manena est une adolescente déterminée et la fille adorée de Pancho. Ce riche Chilien, grand propriétaire foncier, ne consacre ses vacances qu’à une seule obsession : l’invasion de sa lagune artificielle par des carpes. Alors qu’il recourt à des méthodes de plus en plus extrêmes, Manena connaît cet été ses premiers émois et déboires amoureux – et découvre un monde qui existe silencieusement dans l’ombre du sien : celui des travailleurs indiens Mapuche qui revendiquent l’accès aux terres, et s’opposent à son père.

Dans les InRocks : Beau film d’ambiance chilien, où la nature s’immisce dans le conflit larvé entre deux communautés.

Une première œuvre sensible, voire envoûtante, confirmant une nouvelle fois qu’après l’Argentine, la renaissance cinématographique de l’Amérique latine passe par le Chili.

Pour aller vite et résumer, on dira que cette geste lacustre et campagnarde (les vacances d’une famille bourgeoise sur ses terres au bord d’un plan d’eau) tire toute sa force du climat hanté que distille le paysage ; il contamine irrémédiablement les êtres qui vivent en symbiose dans ce coin presque sauvage du sud du Chili.

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Nous irons voir Pelé sans payer

Au 14°N 61°W le 24.02.2015 à 20h30

voir_pele_sans_payerUn film de Gilles Elie-Dit-Cosaque
2014 – France – 65 minutes – HD

En janvier 1971 le Santos FC, le mythique club de foot de São Paulo avec à sa tête le non moins mythique “roi Pelé” débarque en Martinique afin de disputer un match contre les meilleurs joueurs locaux. La belle affiche a un prix, le cout du billet est multiplié par 10 mettant l’événement hors de portée de la plupart des Martiniquais.
Un groupe d’extrême gauche fraichement constitué baptisé “Groupe d’Action Prolétarienne (GAP)”, qui puise ses influences chez Mao et Frantz Fanon, voit là l’occasion d’un premier coup d’éclat politique. Tout est bon pour la révolution. Ils mettent en branle un mouvement dont le mot d’ordre sera “Nous irons voir Pelé sans payer”.
Et pendant que l’équipe martiniquaise s’entraine, la campagne s’organise. Grèves, tracts, graffitis, manifestations à Fort de France , le mouvement prend de l’ampleur… Les autorités s’inquiètent, et à la va-vite est alors organisée la retransmission télé en direct du match. Une première en Outremer.
Mais qu’importe la transmission télé prévue, les plus acharnés persistent.

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« Canada Morrison » ou la douloureuse quête du père

A Madiana le 23.02.2015, séance unique à 19h30

canada_morrisonPremier film prometteur d’un réalisateur argentin, ce road-movie sur la quête filiale d’une adolescente est illuminé par ses deux interprètes féminines.
Lila, 12 ans, qui a grandi dans un internat perdu dans les montagnes, est obsédée par le besoin de retrouver son père. Il n’a pas voulu la connaître, n’est jamais venu la voir. Lila ne sait rien de lui. Sa mère ne lui a livré que des bribes obscures. Intraitable, invivable pour ses éducateurs, Lila multiplie provocations et tentatives de fugue.

La directrice du pensionnat prend la décision de la renvoyer chez elle, accompagnée par sa professeur de biologie. En cours de route, Lila parvient à faire fléchir son accompagnatrice et à l’embarquer avec elle sur les traces effacées de son géniteur. Elle n’a qu’un indice dans les mains : le nom d’une compagnie d’électricité, qui a disparu des registres, où l’auteur évanoui de ses jours aurait travaillé.

Ce premier film d’un réalisateur argentin, d’une belle fluidité et d’une séduisante simplicité, se déploie comme une enquête policière avec des rebondissements, de fausses impasses, des moments de découragement.

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« Timbuktu » et Sissako, grands triomphateurs des Césars 2015

timbuktu-3Six semaines après la tuerie de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher de la Porte de Vincennes, l’Académie des arts et techniques du cinéma a plébiscité Timbuktu, le film du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako lors de la quarantième cérémonie des Césars.( Lire Timbuktu : Islam le jour et Malboro la nuit, de R. Sabra) Produit par Sylvie Pialat, ce magnifique réquisitoire contre l’intégrisme et l’obscurantisme a obtenu pas moins de sept Césars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Timbuktu a également été couronné dans les catégories « scénario original », « musique originale », « photo », « son » et « montage ».

De sa voix douce et posée, Sissako a rendu un hommage vibrant à la France, « ce pays magnifique, capable de se dresser contre l’horreur ». Sans la France, sans Arte, sans le festival de Cannes, « je n’aurais pas pu être le cinéaste que je suis aujourd’hui » a ajouté le nouveau lauréat avant de marteler : « Il n’y a pas de choc des civilisations. Il y a une rencontre de civilisations !

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Permettre à l’Université des Antilles d’être attractive, crédible et solide.

— Par Jean Philippe NILOR —
dotation_univ_antillesMonsieur le Président, Madame la Ministre, Monsieur le rapporteur, Chers collègues,

Si nous nous réunissons aujourd’hui, c’est bien pour mutualiser nos capacités de réflexion et d’anticipation, afin de reconstruire, à partir des vestiges de l’Université des Antilles-Guyane, la nouvelle Université des Antilles.

Il nous appartient d’ériger des piliers solides, afin de prévenir les rivalités stériles qui ont émaillé l’histoire de l’Université des Antilles-Guyane et qui ont eu pour conséquences la détérioration de notre image collective et l’effondrement brutal en moins de 30 jours, avec la bénédiction du gouvernement, de ce qui avait été patiemment bâti en plus 30 ans.

Notre objectif doit être aujourd’hui de permettre à l’Université des Antilles d’être attractive, crédible et solide, pour rétablir les conditions favorables à l’apprentissage et l’épanouissement de nos étudiants .

En effet, le vieillissement rapide des populations de nos régions, la baisse démographique qui nous frappe et le fait qu’un jeune sur deux qui quitte nos territoires ne revient pas y vivre après son parcours de formation, sont autant de facteurs qui sinistrent davantage nos territoires tant socialement qu’économiquement.

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Le pape, sa mère et les caricatures

— Par Henri Pena-Ruiz —

pape_francois-2Citons le pape François le 19 janvier : «Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision.» En voulant faire de la pédagogie sur les limites de la liberté d’expression, le pape François se livre à des caricatures qui jouent sur l’amalgame et la confusion.

D’une part, il met sur le même plan une insulte personnelle (parler mal de Regina María Sivori, sa mère) et un dessin caricatural ciblé sur une religion. D’autre part, il établit une équivalence entre ce dessin, représentation fictionnelle, et une violence physique réelle : donner un coup de poing. Certes, il y a loin du coup de poing à la rafale de kalachnikov, mais ici le registre de la violence semble validé comme juste réponse à une dérision par signes («C’est normal», ose-t-il dire). On se demande alors quelle portée peuvent bien avoir les condamnations verbales de la violence données en préalable.

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Une île à l’étranger // Abel Barroso Dimanche – découverte le 22/02/15 à 10h

abel_barroso-4A la Fondation Clement Animé par Sophie Ravion-d’Ingianni

Membre de l’aica Caraïbes du Sud

Exposition individuelle
30 janvier – 8 mars 2015
Case à Léo, Habitation Clément
9h-18h, sans interruption, tous les jours y compris jours fériés

Soirée – rencontre

Abel Barroso vit et travaille à la Havane. Artiste cubain de la génération des années 90, il a étudié à l’Institut Supérieur d’Art de la Havane (l’ISA). Son travail est maintenant connu sur la scène artistique internationale (Chine, Japon, USA, Europe). Son œuvre à base de dessin et de xylographie propose une vision critique de l’accumulation des richesses mondiales et des relations entre les pays développés et le Tiers-monde. Abel Barroso redonne une modernité à la gravure qui devient dans ses sculptures et ses installations un point de départ pour un travail à trois dimensions. Ses œuvres font penser à de vieux jouet en bois, à des maquettes qui nous renvoient aux objets de notre enfance.

Dans l’exposition « Une île à l’étranger », Abel Barroso présente des dessins et de petites sculptures en bois xylographié en forme de jeu de société.

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« Militants et militantisme communistes à la Martinique, 1920-1971″

p_c_mIdentification, formes et implication

Conférence de  Rolande Bosphore Pérou

le mardi 24 février 2015 à 18h

aux Archives départementales

Rolande Bosphore Pérou présentera sa thèse de doctorat en histoire récemment soutenue à l’UAG sur les militants et le militantisme communistes à la Martinique de 1920 à 1971.
A partir de témoignages oraux et d’archives imprimées, celles de la presse communiste, cette thèse cherche à comprendre la ferveur militante d’hommes et de femmes de la Martinique au sein d’une famille politique essentielle dans le courant du XXe siècle. Il s’agira avant tout de découvrir le vécu des militants, de montrer comment ils s’approprièrent une doctrine et l’adaptèrent à leurs besoins, à leur culture.

N’oubliez pas de confirmer votre présence, le nombre de places est limité.
En espérant avoir le plaisir de vous compter parmi nous !

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L’ennui d’Ivanov

— Par Jean-Pierre Han —

ivanov_bondy

L’occasion est belle de suivre les premiers pas de Tchekhov dramaturge puisque, parmi le flot ou plutôt le déluge de pièces de l’auteur russe qui sont représentées cette saison sur les scènes de l’Hexagone, Platonov et Ivanov, ses deux premiers essais théâtraux, occupent les plateaux de deux de nos théâtres nationaux, celui de la Colline et celui de l’Odéon. C’est cependant Ivanov, dont la première version date de 1887, qui est considérée comme sa première pièce, Platonov, écrite alors qu’il était encore lycéen, ayant probablement été enfouie au fond d’un tiroir et son manuscrit retrouvé seulement en 1920, bien après sa mort survenue en 1904. Mais peu importent ces précisions, ce qui est vrai, c’est que l’on trouve dans ces deux textes la genèse des thèmes et des grands personnages de son œuvre à venir. Une matière quasi brute et passionnante.

 Concernant le Platonov proposé par Rodolphe Dana et son collectif des Possédés – restons chez les Russes… –, avec une comédienne de talent, Emmanuelle devos, que le cinéma a rendue célèbre, dans un des rôles-titres (ça aide toujours pour le montage d’une production), j’ai déjà dit par ailleurs toutes mes réticences sur la représentation, je n’y reviens pas sauf à devenir franchement désagréable… Reste donc Ivanov, proclamé de facto comme événement de la saison ; on remarquera qu’il n’y a pas dans ce spectacle une seule « vedette », mais carrément toute une pléiade d’acteurs de premier plan.

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Libres et sans fers, paroles d’esclaves français. Conférence ouverte à tous.

Un cours tout public sur les sociétés et économies antillaises au lendemain de l’abolition suivi d’une séance de dédicace le samedi 21 février 2015

libres_&_sans_fersRaconter sa vie d’esclave,
raconter son maître
« Il y a beaucoup de mots français dont je ne saisis ni le sens ni la
portée »
« Je ne concevais pas tant de rigueur de la part d’un maître si bon »
Des vies vouées au travail
« Il faisait avec sa bande des trous de canne »
« J’ai dit à mon maître : Vous voyez, monsieur, il saigne, mon fouet est
plein de sang. »
« Je me nomme Florentine, je suis âgée de trente ans, je suis
couturière et esclave. »
La vie en dehors du travail forcé
« Il avait le plus beau jardin. Il travaillait autant pour lui que s’il avait
travaillé pour un blanc»
« Des ignames, des bananes, des cabris… de la morue, de la farine de
manioc, du maïs, du sel et du sirop ».
« Comme j’avais quelqu’argent »
« J’étais habillé d’une simple culotte bleu et d’un manteau que
m’avait prété Louis
« J’ai eu des relations tout-à-fait fugitives »
Violence des maîtres, souffrance et violence des esclaves
« Il faut corriger les mauvais sujets »
« Maître qu’à faire froid dans cachot-là »
« Je ne me rappelle plus j’étais ivre et je perdis connaissance »
Vivre libre et mourir
« J’ai voyagé avec quelques noirs mais que je ne connais pas.

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Nouveaux mouvements sociaux, partis politiques et syndicats: une nouvelle donne?

Syriza, Podemos, Indignés, révolutions arabes, Occupy, etc

—Par Frances
 Fox-Piven, professeure 
de science politique et 
de sociologie, Luiza Toscane militante 
pour les droits de l’homme 
en Tunisie, Alain Touraine sociologue, Jean Lojkine, directeur honoraire de recherche au CNRS et Albert Ogien Directeur 
de l’Institut Marcel-Mauss l’Ehess.—

podemosUne fragmentation des anciennes alliances par Frances
Fox-Piven, professeure 
de science politique et 
de sociologie, University 
of New York

En Grèce, Syriza, un parti politique relativement nouveau étroitement lié aux mouvements anti-austérité des cinq dernières années, a accédé au pouvoir gouvernemental. En Espagne, Podemos, un parti né du mouvement des Indignés, semble engagé sur le même chemin. Nous pouvons observer des signes de développement semblables en Irlande et au Portugal. Ces nouvelles formations articulant parti et mouvement contredisent le mépris dont nombre d’autres protestations récentes et leurs jeunes fers de lance font preuve à l’égard de la politique électorale. Les militants des mouvements considèrent souvent la politique comme une sphère séparée. Il y a du vrai dans cette appréciation. Dans le monde contemporain, les mouvements et la politique électorale trouvent leur élan dans des dynamiques très différentes, habituellement rivales.

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Nous sommes donc je suis

— Par Jean-Paul Jouary —
mandela-360Ce qui est requis, c’est la primauté de la parole publique sur la violence des vengeances et la primauté de l’intérêt commun sur l’intérêt égoïste… Le principe de l’ubuntu est ainsi résumé en un cogito magnifique : « nous sommes donc je suis ».
Dès lors qu’une société souffre de fortes tensions et que celles-ci se traduisent par des violences, on voit surgir selon un réflexe pavlovien qui relève de la mécanique élémentaire trois exigences complémentaires : l’appel à plus de répression, la demande de plus de surveillance, la proposition d’enseigner à l’école le civisme et la morale. Chacun sait pourtant que la répression banalise la violence et multiplie les souffrances génératrices de nouvelles violences, que la surveillance permanente engendre un climat de suspicion qui répand toutes les méfiances et prive la citoyenneté de son socle de liberté personnelle, quant aux leçons de civisme et de morale…

Comment peut-on croire un instant qu’une chose aussi complexe que l’obéissance à des règles intériorisées, la culture du respect réciproque, la conviction que la citoyenneté est de nature à alimenter le bien commun, puissent être façonnées par des mots lancés d’une estrade, malgré tout l’engagement et les convictions des enseignants ?

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La commande publique : 20 ans après…

— Par Florent Grabin pour PUMA—

cde_publicLa  »commande publique » est un terme générique relatif à l’ensemble des contrats passés par les personnes publiques pour satisfaire leurs besoins. Ces contrats peuvent être soumis ou non au Code des Marchés Publics (C.M.P.).
Ainsi, la commande publique recouvre une notion très large englobant plusieurs formes, telles que les marchés publics,  les marchés soumis à l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 relative aux marchés passés par certaines personnes publiques ou privées non soumises au C.M.P., les Délégations de Services Publics, les contrats de partenariat, etc ..
Quant au Code des Marchés Publics (C.M.P.) il est un ensemble de dispositions relatives aux marchés publics destinés à la satisfaction des besoins de l’acheteur. Le C.M.P. 2006 a été modifié et a fait l’objet de textes d’applications en 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012. Le C.M.P. 2006-2014 comporte 295 articles, qui sont incontournables pour tout achat public.
Dans notre économie martiniquaise, la Commande Publique représente une part très importante ; elle est un élément qui peut conduire à la Maison d’Arrêt de Ducos toute personne ayant enfreint le règlement légal.

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Qui a peur des droits culturels ?

Au sujet d’un amendement de la loi Notre. Texte collectif.

unesco_declarationMalgré les nombreux engagements internationaux ratifiés par la France en faveur des droits culturels (déclaration de l’Unesco sur la diversité culturelle, convention Unesco sur le patrimoine immatériel ou même la Déclaration universelle des droits de l’homme) qui les portent comme des « droits indispensables à la dignité et au libre développement de la personnalité », l’Assemblée nationale menace une disposition introduite par le Sénat dans le cadre du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite loi « Notre »). Nombre d’acteurs culturels impliqués sur le terrain, auprès des publics dits « empêchés », dans des secteurs géographiques peu favorisés, ou encore dans de vraies actions de démocratie culturelle, sont dans l’incompréhension. Cet amendement du Sénat, très attentif aux territoires, proposait d’inscrire les droits culturels comme principes fondamentaux pour des politiques partagées entre l’État et les collectivités territoriales. Il est passé sous les fourches caudines des commissions de l’Assemblée. La reconnaissance des droits culturels a pour unique ambition de placer les publics, dans leur ensemble, au cœur des politiques culturelles, et ce, sur l’ensemble de nos territoires, qu’ils soient urbains, ruraux ou périphériques.

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Ces intellectuels qui tissent un islam progressiste

— Par Nicolas Dutent —

islam_progressisteLa confusion entre islam et islamisme n’a jamais totalement cessé de sévir. Plusieurs spécialistes de l’islam agissent, à différents niveaux, pour sortir des lectures orthodoxes ou tronquées du Coran. Faire triompher de nouvelles interprétations ne peut faire selon eux l’économie d’une réforme.

« J’ai une maison fissurée, que j’ai cru être une belle demeure, mais elle commence à prendre l’eau, le vent de partout et menace de s’écrouler. Les pierres de taille de départ me plaisent, donc je la déconstruis au sens où je prends pierre par pierre et je la rebâtis pour en faire un beau palais. » C’est par le recours à une métaphore que Ghaleb Bencheickh, physicien et islamologue érudit, empoigne son sujet. La figure de style n’est pas neutre. Elle vise, en bravant les tensions du présent, à tisser de manière positive l’avenir de l’islam. Dans le déluge médiatique qui a suivi l’assassinat de nos confrères de Charlie Hebdo le 7 janvier, blessure aussitôt ravivée par l’attentat antisémite ignoble survenu dans un Hyper Cacher, on ne compte plus les fois où il a été affirmé que ces meurtres ont été perpétrés « au nom de l’islam ».

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Un souffle de rage et de sons sur « Présences »

— Par Maurice Ulrich —

presences_2015Le festival de Radio France a retrouvé de l’audace et de l’ambition avec « On fire », 
de Benjamin de La Fuente, autour de la figure radicale de Malcolm X.

En réintégrant sa maison mère, avec son grand auditorium tout neuf et très beau, le festival Présences, après une longue éclipse, allait-il retrouver son âme ? Question posée dès son ouverture, le week-end passé, et qui, à vrai dire, n’a trouvé qu’une demi-réponse. Créé en 1990, Présences, avec à l’époque trois semaines de concerts gratuits, un nombre exceptionnel de créations, une programmation autour d’une grande figure de la musique du XXe siècle (essentiellement de sa seconde moitié) et une très large place offerte à de jeunes compositeurs explorant avec audace des champs inouïs, se situait, on peu le dire clairement, dans une position militante quant à la musique de notre temps. Au tournant des années 2000, des changements dans l’équipe de direction l’avaient considérablement affadi, puis les travaux engagés à la Maison de la radio l’avaient morcelé en l’envoyant un peu aux quatre coins⋅ On attendait donc beaucoup de ce retour mais, pour le dire clairement, la première soirée, ouvrant donc un cycle sur la musique des deux Amériques, fut décevante⋅ Pourquoi programmer, par exemple, au regard de la thématique de ce cycle, le compositeur franco-suisse Richard Dubugnon, certes né en 1968, mais qui, outre qu’il n’a rien d’américain, cherchant en l’occurrence ses sources dans le chant grégorien, s’inscrit dans une écriture néoclassique ?

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Dans les familles recomposées, les beaux-pères ont le blues

— Par Ophélie Ostermann —
parents-3Parmi toutes les figures de la famille recomposée, le beau-père serait le plus enclin à la dépression parentale. C’est ce qu’avance une étude américaine publiée dans la revue Social Work.
Le baby blues est souvent conjugué au féminin et, de manière générale, on met souvent de côté le ressenti des pères. Mais une étude américaine publiée le 5 février sur le site de la revue Social Work rectifie le tir et avance que les papas sont aussi touchés par la dépression parentale et les beaux-pères, encore plus.

L’étude a analysé comment plus de 6000 hommes et femmes vivaient leur parentalité en tant que parent ou beau-parent, vivant avec leurs enfants ou non. Pour les chercheurs, le risque de dépression augmente chez les deux sexes lorsqu’ils ont plusieurs rôles parentaux à tenir, qu’ils sont à la fois parents et beaux-parents. Mais les beaux-pères décrochent la palme du blues, et ce pour trois raisons : ils cumulent un sentiment de culpabilité exacerbé par la cohabitation avec des enfants qui ne sont pas les leurs, un statut indéfinissable qui les conduit à ne jamais vraiment savoir quel rôle adopter et une tendance à ne pas demander d’aide lorsqu’ils en ont besoin.

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Programme du Carnaval à Fort de France

carnaval_2015-a

Voici venu les 4 jours de liesse populaire qui caractérisent le Carnaval de Martinique. Les temps forts, les horaires, les navettes, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, où se restaurer ? le dress code du jour, … Nous vous livrons les clefs pour profiter au mieux des festivités du Foyal…

 DIMANCHE GRAS

4:30 : Jou Ouvè : Rendez-vous pour le vidé en pyjama au centre-ville.| DÉPART du Siège de Tanbou Bô Kannal Rive Droite Canal Levassor.
Organisation : Association Tanbou Bô Kannal (TBK)

15:00 : GRAND CARNAVAL DE LA MARTINIQUE,
Revue carnavalesque qui met en scène les orchestres, groupes et publics.
Sortie officielle du Roi de la fête, sa Majesté Vaval [Satire sociale d’un fait d’actualité symbolisé ou incarné par personnage géant réalisé sur structure métallique monté sur un char], vidés haut en couleurs et en musique.
Dress Code : Multicolores et déguisements variés.

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Berlinale : l’Ours d’or à « Taxi », de Jafar Panahi

Auteur de films sensibles chroniquant avec humour et bonté la vie en Iran (Le Ballon blanc dès 1995, Le Cercle en 2000, Hors-jeu en 2006), tous récompensés dans de grands festivals internationaux, Jafar Panahi se trouve, depuis 2010, frappé d’interdiction de réaliser des films et de quitter son pays… pendant vingt ans! En 2011 cependant, il a réussi à envoyer au Festival de Cannes, via une simple clé USB, Ceci n’est pas un film, un journal de bord personnel tourné avec une petite caméra numérique, dans lequel il décrit la situation aberrante dans laquelle il est désormais maintenu.

Un film sans générique

Cette année, c’est avec Taxi, un documentaire où il se met en scène en chauffeur de taxi dans les rues de Téhéran, qu’il surprend à nouveau, brave les interdits au nom du septième art et décroche l’Ours d’or du meilleur film de la 65e Berlinale ainsi que le Prix Fipresci de la presse internationale.

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