M' A

Intégrer la notion de différence

— Par Patrick Singaïny, Journaliste et écrivain —

differenceQuel est donc ce pays incapable de faire peuple uni au moment où, pour longtemps, tous ceux qui sont détenteurs de la nationalité française sont menacés de mort ?

Qu’aurions-nous dû faire dès au lendemain des marches de janvier ? Réaliser que nous voulions certes dépasser nos dissensions, mais surtout que nous nous sommes toujours refusés à les voir. Réaliser que nous voulions certes vivre ensemble une union nationale, mais dont nous savions fort bien, dès les premiers instants, qu’elle serait incomplète. Réaliser avec courage qu’il fallait avant tout aider à désamorcer nos bombes invisibles, kamikazes en puissance, qui reviennent dormir chez nous pour brusquement sortir de leur léthargie et frapper en nos cœurs au moment où on s’y attend le moins. C’est-à-dire n’importe quand.

Combien de temps tiendront les forces de l’ordre indéfiniment en faction devant les lieux dangereux ? Comment désamorcer nos bombes ? Av(i)ons-nous forcément besoin que le gouvernement propose ou décide de la façon de nous organiser ? Non. Rappelez-vous, avant que nous nous soyons rendu compte que nous n’étions pas parvenus à faire union nationale, le naturel avec lequel nous nous sommes plongés dans cet élan commun relayé sur tous les écrans du monde.

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« Gente de bien »: une recherche du père sur plusieurs tableaux

— Par Dominique Widemann —

gente_de_bienGente de bien, de Franco Lolli. Colombie, France, 1 h 27. Ce premier long métrage d’un cinéaste colombien qui vit en France retrace le chemin difficile des relations 
entre père et fils, entre réalisme et conte moral.

La séquence initiale de Gente de bien renseigne beaucoup en en faisant peu. À un ­carrefour de Bogota, une femme confie son fils d’une dizaine d’années au père de celui-ci. On comprend que le couple est séparé par la méconnaissance palpable que père et fils ont l’un de l’autre. La situation sociale qui, en Colombie, contraint de nombreuses femmes pauvres à s’exiler pour travailler en laissant leurs enfants derrière elles demeurera en filigrane d’un dessin bien plus vaste de relations humaines. Gabriel, le père du petit Éric (Carlos Fernando Perez et Brayan Santamaria), n’est guère mieux loti. Menuisier toujours en quête d’ouvrage, il doit partager avec son fils l’espace exigu qu’il occupe dans une location minable. Faire place à cet enfant, qui lui-même ne s’en voit pas, n’est pas affaire d’étagères. La finesse du traitement réaliste de Franco Lolli réfutera tout au long du film un misérabilisme aux aguets dans toutes sortes de décors et ­situations auxquels seront confrontés ses personnages.

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Juifs, musulmans et chrétiens, ils s’amusent à déconstruire les préjugés

juif_catho_muslimREPORTAGE – Deux mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, certains veulent continuer à perpétuer « l’esprit du 11 janvier ». C’est le cas des membres de l’association Coexister, créée en 2009, qui luttent pour favoriser le vivre ensemble. Jeudi dernier, le groupe était dans un lycée à Saint-Denis pour déconstruire les préjugés des élèves.

Un juif, un musulman, une catholique, une agnostique et une athée. Sur scène ce jeudi 12 mars, le casting se veut volontairement éclectique. Face aux plus de 200 lycéens de première générale et technologique du lycée privé Jean-Baptiste de Salle de Saint-Denis (93), la bande de Coexister, association créée en 2009 après l’opération Plomb Durci à Gaza, essaye d’abord de démontrer le vivre-ensemble par l’exemple. La coexistence plutôt que la tolérance : « Tolérer c’est passif, il n’y a pas la curiosité d’aller vers l’autre. Nous on veut vivre ensemble, pas vivre côte à côte. En France ça fait 50 ans qu’on se tolère, on voit où ça nous a mené », plaide Agathe, blonde dynamique de 23 ans et agnostique.

Après les présentations d’usage de l’association, les membres du groupe passent aux choses sérieuses et demandent aux lycéens d’inscrire sur une feuille les trois premiers mots qui leur viennent à l’esprit quand il pense au judaïsme, à l’islam, et au christianisme.

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« Hand stories (histoires de main) » de Yeung Faï

A l’Atrium jeudi 19 mars à 20 heures à l’Atrium

hand_storiesIl y sera question de mains. Les siennes. Celles de son père. Celles de ses frères.
Il y sera question d’infiniment petit et d’infiniment grand. Il y sera question d’images et de couleurs.
Il y sera question de sons atypiques.
Il y sera question d’ange et de démon.
Il y sera question de manipulation politico-poétique.
Il y sera question de transmission.
Il y sera question de mémoire et de génération.
Il y sera question de vie et de destin.

Son savoir-faire, le marionnettiste chinois Yeung Faï le tient d’une longue tradition familiale, enseignée de père en fils. C’est l’histoire de son art, la technique de la marionnette à gaine, et celle des siens qu’il conte ici dans Hand Stories et que l’on retrouve avec le spectacle Blue Jeans .

Né en Chine en 1964, Yeung Faï représente la cinquième génération d’une grande famille de maître de marionnettes, l’un des arts traditionnels chinois les plus anciens. Vivant aujourd’hui à Hong Kong, il est devenu maître incontesté de la manipulation ainsi que de la fabrication de marionnettes.

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Un huis clos riche en émotions

— Par Christian Antourel —

partisans-4A travers la rencontre de trois jeunes français engagés contre l’occupant, nous sommes les témoins directs, transportés d’un seul coup au cœur même des confrontations politiques qui ont tenté de converger à travers le Conseil National de la Résistance. L’ambiance y va de la psychose mêlée d’exaltation, parfaitement rendue par la mise en scène et le jeu des acteurs. Autant que l’éclairage et ses jeux de lumière créent l’ambiance palpitante et instillent à l’ensemble un suspense conforme à l’esprit de la Resistance Française, au plus près de la tension de la guerre et l’horreur de la situation.

Nous voici en pleine seconde guerre mondiale, dans les coulisses de la première Réunion du Conseil de la Résistance à Paris, au premier étage du numéro 48 de la rue du Four. Précisément dans la salle à manger de René Corbin, ancien ministre de l’air, puis du commerce sous le Front Populaire.

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Pourquoi les Blancs sont des « expats » et les autres des « immigrés »?

expatsLes personnes qui travaillent à l’étranger sont des expatriés, des émigrés, ou des immigrés? Tout dépend de la couleur de peau du travailleur, mais aussi du point de vue de l’observateur.

Faut-il arrêter d’utiliser le mot « expatrié » au profit d' »immigré »? Une question sémantique soulevée par The Guardian, loin d’être anodine. Car selon Mawuna Remarque Koutonin, un « activiste pour la Renaissance Africaine », dont la tribune est reprise dans le quotidien anglais, cette différence de terme est révélatrice d’une « hiérarchie des mots créée dans le but de placer les Blancs au-dessus de tous les autres ».
Qu’est-ce qu’un expatrié? Qui est un expatrié? S’interroge le journal. Selon le Larousse, deux définitions sont possible. Un expatrié est une personne qui a été expatriée ou qui s’est expatriée, c’est-à-dire « qui a quitté son pays ». Le terme s’applique plus particulièrement à un salarié qui exerce son activité dans un autre pays que le sien. Pour Wikipédia, un expatrié est un individu résidant dans un autre pays que le sien. La racine du mot vient du grec exo -en dehors de- et patrida -le pays-.

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Salon du livre de Paris : la Martinique rend hommage à Joseph Zobel

joseph_zobelDu 20 au 23 mars 2015, se tiendra à Paris, Porte de Versailles, le Salon du livre organisé par la Sté Reed Expositions France. Pour la cinquième fois consécutive, la Région Martinique participera à cet événement avec un stand (n°F29) placé sous le signe fort du centenaire de Jozeph Zobel.

A cette occasion, la Région Martinique présentera une vitrine des réalisations et publications des services et musées régionaux (livres de peintures, cahiers du patrimoine, brochures…). Il s’agira également de promouvoir des professionnels de la littérature de la Martinique, de valoriser et diffuser leurs créations et productions. Une délégation de dix professionnels, éditeurs et auto-éditeurs accompagnera la Région sur cet événement.

Une soixantaine de rencontres sont programmées sur les quatre journées du salon, avec des personnalités à l’affiche comme : Vincent VERMIGNON (comédien), Suzanne DRACIUS et Jean-Michel MARTIAL (lectures), Jean-Yves BERTOGAL (slam), Igo DRANE (contes), Béatrice FABIGNON (ateliers culinaires).

Des animations musicales (Dédé SAINT-PRIX, Renaud SAE, l’Association TOLOMAN) et des performances de dessin (GABOURG, Stéphanie DESTIN et Roland MONPIERRE) rythmeront les journées.

Les auteurs invités viendront compléter ce plateau exceptionnel lors des différentes séances de dédicaces sur l’espace l’espace Gwan Kozé du stand Région.

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« The voices » : chat méchant mais chien bon et c’est épatant!

A  voir à Madiana

the_voices-400— Par Roland Sabra —

Selon la légende cette Princesse rouge est fille d’aristocrates proches des milieux communistes, son oncle Annouche, dirigeant du Toudeh, le Parti Communiste, sera exécuté pour ses opinions politiques par le régime des ayatollahs. Mythe ou réalité ? Peu importe le conte, si c’en est un, est à la hauteur de son talent. Elle est avec certitude auteure de bande dessinée dont elle réalise le scénario et le dessin, elle est peintre et réalisatrice de quatre films qui ont fait et qui feront date dans l’histoire du cinéma et ce dans des registres très différents.
Entre 2000 et 2003 elle édite les quatre tomes d’une bande dessinée, réunis en un seul volume en 2007 que celles et ceux qui s’intéressent aux arts graphiques ont forcément dans leur bibliothèque. La même année elle en fera un film, Prix du Jury au Festival de Cannes, deux fois « Césarisés » en 2008 : Persépolis. Entre temps elle obtiendra le Prix du meilleur album du festival d’Angoulême pour Poulet aux prunes dont elle fera un film en 2011.

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« La démocratie contre les experts » de Paulin Ismard

Les esclaves publics en Grèce ancienne

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Que la démocratie se soit construite en son origine contre la figure de l’expert gouvernant, mais aussi selon une conception de l’État qui nous est radicalement étrangère, voilà qui devrait nous intriguer.
Imaginons un instant que le dirigeant de la Banque centrale européenne, le directeur des CRS comme celui des Archives nationales, tout comme les greffiers des tribunaux soient des esclaves, propriétés à titre collectif du peuple français, ou, plus improbable encore, d’un peuple européen. Quelle forme emprunterait la délibération entre députés si les esclaves étaient le seul personnel attaché de façon permanente à l’institution, alors que les parlementaires étaient renouvelés tous les ans ?
Ils étaient greffiers, archivistes, policiers ou vérificateurs de la monnaie : tous esclaves, ils furent, à leur manière, les premiers fonctionnaires des cités grecques. Le relatif silence des sources à leur sujet ne dit rien de l’ampleur de cette étrange institution que fut l’esclavage public en Grèce ancienne. En confiant à des esclaves de telles fonctions, qui supposaient une véritable expertise dont étaient dénués la plupart des citoyens, il s’agissait pour la cité de placer hors du champ du politique la question de la compétence technique en la rendant impropre à justifier la participation politique.

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« Le Best-seller de la rentrée littéraire » d’ Olivier Larizza en librairie ( enfin!)

Larizza 1A l’occasion de l’arrivée dans les librairies martiniquaises du dernier roman d’Olivier Larizza on trouvera ci-après un article de Rodolf Etienne déjà publié dans France-Antilles et un extrait d’une revue de presse élogieuse et non exhaustive. Bonne lecture. (M’A)

« Le best-seller de la rentrée littéraire » d’Olivier Larizza

— Par Rodolf Etienne —
Olivier Larizza vit entre la Martinique, son pays d’adoption, et Strasbourg, non loin de son pays natal Thionville. Voilà un écrivain qui n’a pas sa plume dans la poche, alignant les ouvrages à la vitesse de la lumière ou presque. Il nous revient avec un nouvel opus, interrogeant comme toujours nos mœurs littéraires. Là, sur le ton de l’humour, Olivier Larizza pose des questions pertinentes, mettant en scène un auteur d’une trentaine d’années qui rêve d’écrire un best-seller. Le prétexte à projection intérieure, une introspection, sur fond de satire du monde littéraire français et de la condition d’écrivain contemporain. Octave Carezza semble tout droit sorti d’un film de Woody Allen. Il lui arrive moult aventures rocambolesques avec ses lectrices, ses éditeurs, ses confrères croisés dans les salons du livre, etc.

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Journée mondiale du conte

Le 20 mars 2015

jour_monial_du_conteIl était une fois…

Histoire originale. Celle d’une idée qui a germé dans l’esprit d’on ne sait qui…
Apparut peut-être par magie dans un monde qui regorge de mystères ou alors amoureusement préparée dans un lieu fantastique…
Et voilà que cette idée arrive jusqu’à nous, on a entendu un appel…
Et si nous fêtions les contes ?
En fin de conte c’est quoi ?
Depuis 2004, le monde a donc choisi de célébrer à sa manière les contes, voilà l’idée de base.
En cette journée, les conteurs du monde entier se retrouvent pour fêter à leur façon les belles histoires.
De plus, la volonté est de se diriger vers un public neuf, faire ou refaire découvrir les plaisirs de l’oralité et de la parole. Par amour des bonnes choses, enchanter nos oreilles par des lectures publiques et organisations d’événements comme des parcours contés.
VIRGUL’ vous propose donc une journée pleine de surprises sur toute l’Ile :
– Flash Contes dans Fort-de-France, au Couvent de Cluny, à la Bibliothèque Universitaire de Schoelcher, à l’ESPE de Martinique, au Collège du Saint-Esprit.

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«Inherent Vice»: Pourquoi c’est super qu’on ne comprenne pas tout

En VO à Madiana

inherent_viceSynopsis : Au début des années 1970, Doc Sportello, un détective privé de Los Angeles, vit tranquillement au bord d’une plage et passe son temps à fumer des joints entre deux enquêtes. Alerté par Shasta Fay, son ancienne petite amie, il s’intéresse au cas de Mickey Wolfman, un milliardaire qui vient de disparaître. Son enquête l’amène à s’intéresser à une bande de motards violents et à de mystérieux projets immobiliers; Elle le met également en contact avec Christian «Bigfoot» Bjornsen, un policier qu’il connaît bien. Et qui déteste les hippies dans son genre…

On est captivé

L’enquête de ce détective privé pour retrouver l’amant de son ex le plonge dans un univers aux frontières du fantastique où on l’on s’égare comme dans les ruelles crasseuses d’une cité tentaculaire. Très vite, on est aussi largué que lui au milieu de flics, de prostituées, de dentistes, de milliardaire et de néonazis. Pas question de regarder sa montre de peur de ne plus se retrouver.

On fait de belles rencontres

Autour de Joaquin Phoenix, hirsute et halluciné, le réalisateur a réuni une impressionnante brochette de stars: Josh Brolin, Reese Witherspoon, Benicio Del Toro, et Owen Wilson apparaissent tour à tour dans cette galerie de portraits dont chaque tableau évoque un Hollywood riche en personnages excentriques amateurs de paradis artificiels.

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L’Heure du conte va sonner au Diamant

heure_du_conteCe mercredi 18 mars, le public est convié à la Cyberbase, par l’Espace muséographique Bernard David et la Bibliothèque municipale, le temps d’une lecture vivante et animée.
Le rendez vous orchestré pour la Ville, par L’espace Muséographique Bernard David et la Bibliothèque municipale. Il est donné à tous, à ceux qui ont trois ans et plus, plus et plus, aux enfants et aux grands qui ont gardé leurs âmes d’enfants. L’animation intitulée joliment et très justement » L’Heure du conte » s’adresse à tous ceux qui aiment les voyages fantastiques, drôlastiques, mystérieux, merveilleux (et autres) que seuls les livres (pages illustrées ou non…) procurent, d’où ce rendez-vous. Pour cette première édition de « L’heure du conte » mise en place par la Bibliothèque municipale et l’Espace Bernard David (et ce jusqu’en juin prochain), c’est « Ti Pocame » sorti des pages de « Contes et légendes des Antilles » de Thérèse Georgel (Eds Fernand Nathan) qui ouvrira cette heure où le réel et l’imaginaire vont allègrement se confondre. On parle d’interactivité. C’est à dire ? Que le public sera sollicité de temps à autre.

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Stéphane Scotto : aller photographier la Guadeloupe et se faire racketter par l’Etat !

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Comment l’Etat et l’administration française peuvent, avec leurs règles d’un autre temps, empêcher un photographe de paysages marins de travailler dans les DOM.

Je me serais bien passé de cette mésaventure qui, je l’imagine, va vous exaspérer autant que moi.

Voici donc quelques mois que je suis en Guadeloupe pour explorer et photographier les Antilles françaises. Les hivers sur le Bassin d’Arcachon me semblent de plus en plus longs et pluvieux et j’avais envie de reprendre les grands voyages, comme ceux que je faisais aux USA. J’aime rester plusieurs mois dans un autre pays. Cela permet de rentrer en immersion et de prendre son temps pour photographier les paysages avec les bonnes lumières. Et dans ma spécialité, prendre son temps, c’est essentiel.

J’ai donc choisi le sublime archipel de la Guadeloupe comme nouveau terrain de prises de vues. Je n’ai aucune commande, c’est une démarche de ma propre initiative. Cela veut dire que je ne sais pas encore ce que deviendront mes photos. Bien sûr elles iront alimenter PixPalace, la banque d’image qui fournit en photos plus de 400 magazines, et bien entendu je proposerai les plus belles, les plus originales en tirages grands formats à un public d’amoureux de la Guadeloupe.

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Autopsies virtuelles des trésors du Quai Branly

— Par Tristan Vey —
branly_autopsies_virtPassés au scanner puis reconstitués en 3D, certains chefs-d’oeuvre du musée des arts premiers ont livré des secrets étonnants.

Que contiennent exactement les «fardos» péruviens, ces paquets funéraires à l’apparence de poupées? Quels secrets dissimulent les objets magiques des cultures les plus anciennes? Pas évident, a priori, de répondre à ces questions sans entamer l’intégrité physique de ces objets d’art traditionnel. À moins de les passer au scanner. Une petite exposition en mezzanine au Musée du quai Branly, «Anatomie des chefs-d’œuvre», présente justement quatorze pièces d’exception (africaines, haïtiennes, péruviennes, etc.) passées aux rayons X ces quatre dernières années.

Pour chaque objet, l’autopsie virtuelle a révélé un secret étonnant: un réseau de canaux semblables à un système digestif dans une statue Nkisi, un crâne de femme caribéenne dans une poupée vaudou haïtienne contemporaine, un sachet en cuir contenant des restes organiques et inorganiques dans le double fond d’un récipient magique Nkisi, des perles de roche dure, peut-être du jade, prisonnières d’une statue de personnage assis guatémaltèque, etc.

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Baisses de subventions : une centaine de festivals supprimés

culture_subventionsUne carte interactive tient à jour les événements culturels supprimés ou annulés. Ils sont souvent la conséquence de changements de majorité dans les communes.

Une centaine de festivals à travers la France ont été supprimés ou annulés en raison principalement des coupes budgétaires pratiquées par les collectivités locales ou régionales, selon un article publié dimanche par le Parisien. reprenant une information signalée fin janvier dans Libé. Le journal se base sur le décompte réalisé par Emeline Jersol, médiatrice culturelle travaillant pour Le Boulon, un centre national des arts de la rue situé à Vieux-Condé, près de Valenciennes (Nord). Cette dernière tient depuis le début de l’année le registre des «festivals, structures et associations supprimés/annulés» à travers une carte interactive qu’elle a baptisée «cartocrise».

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« Partisans »: une pièce sur les femmes, la Résistance, les Idées, l’Émancipation…

Au T.A.C. Jeudi 19, vendredi 20 et samedi 21 mars à 19h 30

partisans-2— Dossier de presse —

Le 27 mai 1943, au 48, rue du Four à Paris… Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale.
Trois personnages : Yvonne, Robert et Marcel sont réunis dans une pièce, une antichambre. Dans le salon d’à côté, les grands chefs, les représentants du Conseil de la Résistance mettent la première main au projet qui deviendra le Programme du CNR.

Lire aussi : Un huis clos riche en émotions

C’est un long silence… Ils attendent la pause des chefs de la pièce d’à côté qu’ils ont accompagnés. On apprend que Robert est communiste, Yvonne quant à elle conduit le représentant des socialistes; Marcel, celui de la droite. Il n’en faut pas plus pour que les deux hommes en viennent aux mains. Des communistes avec des collabos croirait-on !
Tel le fil directeur du programme du Conseil National de la Résistance, la pièce s’oriente directement vers la politique. C’est une pièce qui fait ressortir des multiples débats qui ont agité cette période ce qui nous parle encore à nous : la droite, la gauche, l’extrême droite, l’extrême gauche, la Sécu, la retraite, résister, s’indigner, s’adapter, etc…
Mais avant tout c’est une pièce sur les femmes, c’est une pièce sur la Résistance, c’est une pièce sur les Idées, c’est une pièce sur l’Émancipation : ces quatre-là n’ont en fait pas pris le pouvoir.

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Soirée littéraire autour de l’ouvrage : « Alfred MARIE-JEANNE, une traversée verticale du siècle »

Jeudi 19 mars 2015, 18h30 à la Bibliothèque Schœlcher

amj_verticaleLa Bibliothèque Schœlcher vous invite à la soirée littéraire autour de l’ouvrage : « Alfred MARIE-JEANNE, une traversée verticale du siècle » de Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT.
Grande figure de la vie politique martiniquaise depuis bientôt quatre décennies, Alfred Marie-Jeanne ne s’est jamais vu consacrer aucun livre et le parti qu’il a fondé, le MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais), est, lui aussi, très peu étudié par les politologues, sociologues et autres spécialistes des sciences humaines et sociales.
Ils sont pourtant incontournables pour qui cherche à comprendre les aspirations politiques des Martiniquais, aspirations que l’on peut étudier à travers leurs votes aux différentes élections locales et « nationales ».« Après plus de vingt ans d’isolement en tant que maire dans son fief de Rivière-Pilote, Alfred Marie-Jeanne a su s’imposer avec maestria sur la scène politique martiniquaise, devenant deux fois président du Conseil régional et député (d’abord du Sud, puis du Centre-Atlantique) (…) Décrypter la figure de Marie-Jeanne n’est pas un exercice facile tant son parti et lui ont fonctionné dans l’oralité, privilégiant le contact direct avec le peuple en lieu et place de manifestes politiques fièrement affichés à travers des livres.

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Formations artistiques gratuites

metis_gwaL’art, sous toutes ses formes, est pour Métis Gwa, le reflet d’une société et un excellent vecteur de communication des idées fortes permettant les échanges entre les hommes au-delà des frontières.
Depuis 2007, les actions menées tentent de soutenir la culture sur nos territoires d’Outre-mer et au -delà. Elles favorisent un travail sur les liens Art-Culture-Société en vue d’allier création, formation, diffusion et emploi.
Nos actions se veulent à la fois encrées dans la Caraïbe mais également en Europe et à l’International. Métis Gwa organise des Formations artistiques gratuites avec LES CHANTIERS NOMADES ouvertes aux artistes intervenants théâtre (et pour certains modules, aux artistes intervenants danse)…

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La «néolaïcité» ou le risque d’amalgame

— Par Stéphanie HENNETTE-VAUCHEZ (Enseignant et chercheur à l’UFR droit et science politique de l’université Paris-­Ouest-Nanterre-La Défense), Marielle DEBOS (Enseignant et chercheur à l’UFR droit et science politique de l’université Paris-­Ouest-Nanterre-La Défense) et Abdellali HAJJAT (Enseignant et chercheur à l’UFR droit et science politique de l’université Paris-­Ouest-Nanterre-La Défense) —

hijab-3TRIBUNE

Deux mois après les tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché Hyper Cacher, la laïcité – plus précisément une néolaïcité – est au centre des débats publics. Le cadrage «néolaïque» s’est encore imposé. Des acteurs politiques de droite comme de gauche établissent un lien entre les attentats de janvier et de supposées menaces sur la laïcité.

Le 18 février, monsieur Eric Ciotti dépose à l’Assemblée nationale la proposition de loi visant à étendre le principe de laïcité aux établissements publics d’enseignement supérieur; et lundi 2 mars, madame Pascale Boistard, secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, renchérit, estimant qu’il n’est pas certain que le voile ait sa place à l’université.

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« Kant et le temps » de Guillaume Pigeard de Gurbert

kant_&_le_tempsEn élargissant l’extension du concept de temps, Kant en révolutionne la compréhension : le temps a en effet été restreint à la succession, alors que « les trois modes du temps sont la permanence, la succession, la simultanéité ». Kant révèle que le temps n’est pas seulement ce qui fait que les choses passent, mais aussi ce qui fait qu’elles arrivent en même temps et, plus fondamentalement encore, ce qui fait qu’elles durent. Cette extension du domaine du temps déclenche bel et bien une révolution qui va révéler la présence du temps là où il semblait absent : deux points ne pouvant se trouver à côté dans l’espace sans y être en même temps, la géométrie baigne dans le temps. De même, la substance des choses que les philosophes ont prise pour leur être éternel ou métaphysique n’était que leur permanence dans le temps, c’est-à-dire leur durée ! Kant met ainsi au jour un inconscient de la raison pure (c’est Kant qui parle d’inconscience) qui la montre influencée à son insu par le temps qu’elle croyait avoir dépassé.

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« La toilette, Naissance de l’intime »

Dans le grand bain de l’art et de l’histoire

—  Par Marie-Anne Kleiber —
l_intime« La toilette, Naissance de l’intime » raconte en une centaine d’œuvres les rites de la propreté au fil des siècles. Une exposition à retrouver au musée Marmottan-Monet.

De la jeune fille déesse nue et irréelle, à la femme d’aujourd’hui qui s’assume dans son bain : l’exposition « La naissance de l’intime » actuellement au Musée Marmottan-Monet à Paris retrace l’histoire de la toilette au cours des siècles, mais plonge bien au-delà. Les artistes, de Dürer à Fernand Léger, n’ont pas seulement retranscrit dans leurs œuvres des changements triviaux, les bains collectifs, l’invention du bidet, du tub, puis de la baignoire par exemple ; ils ont saisi l’évolution d’un rapport à soi, à son corps, et aux autres qui a radicalement changé.

« L’eau était si sale qu’elle était vecteur de maladies« 

« On a le sentiment que l’on s’est toujours lavé de la même manière, et isolé pour le faire, ce qui est faux, bien sûr ; la salle de bain est une pièce récente.

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Quand la valeur marchande écrase tout

Il y a un lien direct entre la logique de la globalisation et la souffrance psychique

souffrance_psy—Par Marie-Jean Sauret, psychanalyste —
Comment ne pas se révolter devant les commentaires qui, émission après émission, article après article, affirment que l’austérité sauve l’Europe de la faillite ? Quand bien même cela serait vrai, ne convient-il pas de mentionner le nombre de victimes dont le capitalisme et le capitalisme aggravé par celle-ci sont responsables ? Comment faire confiance en un système qui sait que la principale source de richesse d’une société est sa population, mais qui prélève ses bénéfices ou économise en période difficile sur les besoins fondamentaux que sont la santé, le logement et le travail, et ce, pour enrichir les nantis et les corrompus ? Les affaires d’évasions fiscales légalement organisées à partir du Luxembourg par Jean-Claude Juncker, actuel président de la Commission européenne chargée d’y mettre un terme (!), ou de la quatrième banque mondiale, HSBC, dont le profit warning du 8 février 2007 (relèvement de ses provisions pour créances douteuses (!) sur le marché immobilier américain) devait précipiter la crise, bénéficiaire des politiques européennes et chef d’orchestre de la fraude fiscale, y compris pour des truands, ne nous démentiront pas.

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« La Crête-à-Pierrot » de Charles Moravia

Réédition des Classiques et Livres Rares du Patrimoine haïtien des XIXe et XXe Siècles

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En cette année où nous nous apprêtons à commémorer le centenaire de l’occupation américaine en Haïti (28 juillet 1915 – 28 juillet 2015), les Editions BOHIO invitent tout un chacun à faire une revue de la question du patrimoine et de la souveraineté nationale. C’est l’occasion aussi de lancer notre vaste projet de « Réédition des Classiques et Livres Rares du Patrimoine haïtien des XIXe et XXe Siècles ».

Par la réédition, un éditeur contribue à la sauvegarde du patrimoine littéraire. Bien souvent, les rééditions sont accueillies avec le plus grand bonheur par les professionnels de la lecture. De plus, ces titres rendus à nouveau disponibles pour le lectorat contemporain, constituent des outils pédagogiques précieux pour les écoliers et les étudiants qui souvent connaissent les œuvres anciennes seulement à travers des extraits très courts ou des critiques ou commentaires contenus dans les manuels scolaires⋅

Charles Moravia, qui fut emprisonné pour s’être opposé à l’occupation de son pays, a l’honneur d’ouvrir cette liste dorée avec son épopée dramatique « La Crête-à-Pierrot », qui n’a jamais été rééditée depuis sa première publication du vivant de l’auteur en 1907 !

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Patrick Chamoiseau à la rencontre du Maroc « créole »

—Par Bouthaina Azami —

chamoiseauPatrick Chamoiseau vient à la rencontre du Maroc à l’occasion de l’événement culturel « Le Français dans tous ses états. Rendez-vous avec l’un de ces rares écrivains qui ont bousculé les esprits ainsi que l’Histoire et ses clichés, pour se faire « marqueur de paroles » des infamies non assumées.

«Le Français dans tous ses états», qui fête cette année l’anniversaire de sa 10ème édition, accueille au Maroc, le 19 mars, un écrivain incontournable dont la plume, majestueuse, draine tout un monde, un «Tout Monde», pour faire un clin d’œil à Edouard Glissant, porté par cette «créolité» de rythmes telluriques, d’idiomes mêlés, de légendes filées comme autant de métaphores, de mémoires convoquées et confrontées, de langue(s) renouvelée(s)… Cette «créolité» qui tisse cet idéal de «mondialité» cher à Edouard Glissant. Partrick Chamoiseau viendra en effet présenter à Rabat son dernier livre, «L’empreinte à Crusoë». Un rendez-vous à ne pas manquer avec l’un des plus grands écrivains de notre temps. Un de ces écrivains qui ont su, de leur plume, agir sur les temps.

Si Aimé Césaire a défini les «mots braqués» du poète, du «Rebelle» comme autant d’armes de «sang frais», de «raz-de-marée», de montées de lave hurlant au mensonge et au déni, Patrick Chamoiseau voit l’écrivain comme «un marqueur de paroles».

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