— Par Rita Bonheur, présidente de l’UFM (Union des Femmes de la Martinique) —
Il y a 10 ans, le 13 juin 2005, la population martiniquaise apprenait avec horreur qu’une jeune femme était immolée, en plein centre-ville, à 7h du matin, pour avoir voulu se séparer de son compagnon violent.
Douleur insoutenable, pour sa famille. Condamnation quasi-unanime de toutes et de tous, manifestations, marche silencieuse … Mais aussi peur pour d’autres femmes victimes de violences qui étaient menacées du même sort, à qui leur bourreau disait « sé mem bagay la kay rivé-w, ou kay wè » .
Depuis, le 13 juin est devenu à l’initiative de l’Union des Femmes de Martinique, Journée martiniquaise de lutte contre les violences dans le couple, en mémoire de toutes ces femmes assassinées en Martinique, et pour toutes ces femmes qui ne peuvent vivre en toute liberté…
Mais la violence continue à tuer, à défigurer, à blesser le corps et le mental, à faire souffrir :
– femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.
– femmes très grièvement blessées, marquées à vie
– femmes, dont beaucoup souffrent en silence ou sont contraintes à se taire de peur de représailles, encore victimes au quotidien de violences dans ce couple, qui au lieu d’être un lieu d’épanouissement, représente un lieu de souffrance.