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Fonds Saint-Jacques : cinéma sous les étoiles

« Des sports et des luttes »

cinema_sous_etoileMercredi 22 & jeudi 23 avril, 19 h
Domaine de Fonds Saint-Jacques
En plein air
Entrée gratuite

Fort du succès,l’année dernière, de son concept original et unique « Cinéma sous les Étoiles », le Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre reconduit, en 2015, ce moment convivial dans les jardins.
L’occasion est donnée aux petits et grands de découvrir des documentaires de grande qualité en famille.
Pour ce 1er rendez-vous, place est faite au 6e Festival du fi lm documentaire de la Martinique « Les Révoltés de l’Histoire » organisé par l’association Protea avec un programme intense de deux jours mêlant documentaires et rencontres artistiques.

Mercredi 22 avril 2015

Soirée Danmyé-Bèlè
Welcome to Fort-de-France : Danmyé, l’art martial créole
Narinderpal Singh Chandok,
ISP Production, 2013, 52 mn.
Ce film découvrir la splendide Martinique à travers cet art ancestral impulsé par des associations socio-culturelles locales.
Première partie musicale avec l’AM4
Le groupe AM4 fera une présentation de danmyé de type « Fèmen Lawonn » afi n de partager les valeurs de ce sport : esprit, force & courage.

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Le gouvernement joue la montre face au scandale de l’université des Antilles

—Par Lucie Delaporte (in Mediapart) —

montre_crabe-2L’enquête judiciaire sur les colossaux détournements de fonds à l’université des Antilles progresse malgré de multiples pressions et intimidations. Indirectement mis en cause, les deux présidents (socialiste et apparenté) de la région Martinique et de la Guadeloupe s’activent. Et le gouvernement aussi.

Qui a intérêt à étouffer le scandale des colossaux détournements de fonds à l’université des Antilles ? En mai 2014, Mediapart révélait les contours de cette affaire aux multiples ramifications politiques et dans laquelle près de 9 millions d’euros de subventions européennes accordées à un laboratoire de l’université se sont « évaporés ». Depuis un an, une information judiciaire est ouverte pour « détournement de fonds publics » et « escroquerie aux subventions en bande organisée » concernant les fonds européens perçus par le Ceregmia, laboratoire de l’université des Antilles.

L’affaire a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée qui gère ce type de dossier, « compte tenu du caractère systématique et de la gravité des infractions, compte tenu aussi des complicités et des complaisances importantes », expliquait à l’époque le procureur de Fort-de-France, Éric Corbaux.

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Manifester en France, c’est risquer de finir en prison

— Par Jacques Rancière Philosophe, Ken Loach Réalisateur, Judith Butler Philosophe et une cinquantaine de personnalités.
liberte_de_manifesterLe droit à manifester est un droit non négociable. Mais ce qui se dessine localement, c’est une société construite sur la criminalisation des luttes sociales et politiques.

Il plane dans ce pays une atmosphère bien étrange. Quoi que l’on puisse penser du douteux cortège de tête de la mobilisation fleuve ayant défilé dans les rues de Paris, le 11 janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce sont bien quatre millions de personnes qui ont choisi de manifester pour dire leur rejet des attentats et leur attachement à un certain nombre de valeurs démocratiques. Comme le notaient alors les correspondants de la presse internationale, c’est au travers de la «manif», sorte de paradigme hexagonal de l’expression collective, que les Français avaient décidé d’exprimer leur émoi. Hollande et son gouvernement, eux, jouaient la carte de l’émotion et de la responsabilité, n’hésitant pas à se présenter comme les hérauts de la liberté d’expression. Mais celle-ci, en France, avant comme après ce défilé historique, n’est pas un étalon universel, loin de là.

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La Cathédrale de Saint Pierre a accueilli la douleur de Lazare

— Par Michel Thimon —

lazare_st_pierreC’est devant un parterre de plus d’une centaine de spectateurs installés samedi dernier, en fin d’après-midi, sur le parvis de la Cathédrale Notre dame de l’Assomption de Saint Pierre, que les six comédiens amateurs du Théâtre de l’Histoire de la ville, ont raconté avec une grande émotion partagée, la tragédie de Lazare réécrite par le poète libanais Khalil Gibran (1883-1931) et mise en scène par José Alpha .

« Le jeu des acteurs était émouvant diront plusieurs spectateurs, et ce texte si beau, et puis devant la cathédrale; quel bon moment de grâce ! »
C’est vrai que Marthe, la sœur de Lazare interprétée par Béatrice Sieurac, en chaise roulante, a bouleversé plus d’un, et puis Christelle Hamelberg dans le rôle de la douce Marie qui tente en vain de ramener son frère Lazare à la raison, quand celui-ci accuse Jésus de l’avoir ressuscité contre son gré. Surtout de l’avoir « ramené à cet enfer terrestre  par pitié pour la douleur de sa mère et de ses sœurs, parce qu’il fallait un miracle ! »
Le public ne s’attendait visiblement pas à une telle accusation à l’encontre de Jésus, mais le Père David Rondof qui avait pris lecture du texte avant de donner son accord pour la représentation, a rassuré l’auditoire en avant-propos, sur les tourments de « ce  Lazare » imaginé par le poète.

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En Afrique du Sud, une xénophobie largement banalisée

— Par Sébastien Hervieu —
xeno_afrik_sud-2Sa présence aurait valu tous les démentis. Lui qui dénonçait une « distorsion délibérée » de ses propos. Pourtant, au milieu des quelques milliers de manifestants, ce jeudi 16 avril, dans les rues de Durban, dans l’est de l’Afrique du Sud, point de roi des Zoulous. Entre les nombreux drapeaux de pays africains, personne n’a vu Goodwill Zwelithini brandir une pancarte « Phansi nge Xenophobia » (« A bas la xénophobie ») ou crier « Hlanganani maAfrika » (« Africains unis »).

Cette foule continuera donc de retenir que le chef traditionnel des 12 millions de Zoulous, ultramajoritaires dans cette région côtière, est à l’origine de cette nouvelle flambée xénophobe. En zoulou dans le texte, c’est lui qui a demandé fin mars aux « étrangers de faire leurs bagages et de retourner dans leurs pays ».

S’ensuivirent deux semaines de confrontations avec les étrangers dans la cité portuaire et ses banlieues pauvres. Bilan officiel à ce stade : cinq morts. Davantage selon les associations locales d’immigrants. Et plus de 1 500 d’entre eux – Mozambicains, Malawites, Somaliens, Zimbabwéens… – ont dû fuir leurs maisons ou leurs magasins pillés, obligés parfois de trouver refuge dans des camps montés à la va-vite.

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Trois films, trois visions d’une humanité en souffrance !

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— Par Janine Bailly —
L’opération « Séance VO », qui se déroule sous la double égide de l’Atrium et de Madiana, commence en force ce mois d’avril ! Les trois films que j’ai vus ne peuvent laisser indifférents, et l’on sort de la salle ému, perplexe, indigné, satisfait ou contrarié, en tout cas porté à la réflexion et à l’échange avec ceux qui ont assisté aux mêmes séances. Quand le cinéma pousse à la discussion et rapproche les pauvres humains trop solitaires que nous sommes parfois, quand il renoue des liens distendus et génère la communication, c’est forcément un bon, un grand cinéma !
Snow Therapy, drame réalisé en 2014 par Ruben Östlund, ou comment le couple se délite à la faveur d’une avalanche venue troubler la photo de famille idéale qui ouvre le film. Des enfants âpres, qui semblent prendre le pas sur des parents obligés, pour pouvoir se parler, de se tenir dans ces couloirs de beau bois blond, mais cependant kafkaïens, d’un hôtel de luxe étrangement désert. Un père qui n’a pas assumé le rôle de héros, rôle auquel il est tenu par une société qui sait si bien attribuer à chacun sa place.

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La reconstruction du lycée Schoelcher, pierre tombale de la Région ?

–– Par Pierre-Alex Marie-Anne —

lycee_de_transitLa reconstruction du lycée Schoelcher sera t-elle la pierre tombale de la Région ? C’est la question qu’on peut légitimement se poser tant les nuages s’accumulent sur cette opération.

D’abord sur le choix initial du lycée de transit; c’est peu de dire qu’il a été décidé avec une grande légèreté : contre l’avis de la Communauté scolaire qui préconisait l’installation d’un lycée de transit modulaire à proximité de l’actuel Lycée, associée à la démolition- reconstruction progressive sur place de ce dernier ; sans les études techniques préalables, notamment de résistance eu égard à la nature du sol , indispensables et surtout sans tenir compte des conditions d’accès rédhibitoires, dans cette zone particulièrement dense et enclavée, pour le millier d’élèves, professeurs et parents appelé à le fréquenter; le résultat de cette grossière erreur de jugement, c’est cette envolée exponentielle des coût dont nul ne peut prédire où elle s’arrêtera : on parle déjà de 40 millions, en estimation basse, pour la mise aux normes de l’ancienne maternité Victor Fouche auxquels il faudra bien sûr ajouter le coût de la reconstruction du Lycée définitif, situé boulevard R.Attuly

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« Les grands écrivains sont souvent de grands théoriciens »

Théories de la littérature, Système du genre 
et verdicts sexuels.

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Entretien avec Didier Eribon, réalisé par Nicolas Dutent

Dans A la recherche du temps perdu, Proust développe une théorie de l’homosexualité, largement inspirée de la psychiatrie de l’époque. Or, non seulement elle ne s’applique pas à certains personnages dont on apprend qu’ils sont «homosexuels», mais Charlus lui-même ne cesse de tenir des propos qui la contredisent. La théorie est ainsi déconstruite au fur et à mesure qu’elle est construite. Il en va de même chez Genet, où l’on voit toutes les théorisations démenties par les pratiques réelles.
Pourtant, cette instabilité générale de la théorie reste prise dans les cadres fixés par les normes et les notions obsessionnellement rappelées du «masculin» et du «féminin». Il s’agit dès lors de comprendre comment les pratiques «subversives» et les discours «hérétiques» peuvent à la fois constituer d’importants «contre-discours» et «contre-conduites», tout en laissant intact le système du genre et de la sexualité, et donc en participant à sa perpétuation.
Comment penser dès lors la transformation sociale et politique, si ce n’est en portant le regard sur la reproduction de la structure qui s’opère à travers l’opposition toujours rejouée entre normes et contre-normes ?

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« Nous sommes la nouvelle jeunesse africaine engagée »

—Par Les jeunes de Filimbi, Lucha, Y’en a marre, Balai Citoyen RDC, Sénégal, Burkina Faso —

filimbiPlusieurs mouvements citoyens africains s’étaient donnés rendez-vous ce dimanche 15 mars 2015 à Kinshasa pour le lancement d’une plateforme congolaise, Filimbi. Des membres du mouvement Y’en a marre, venus de Dakar, de Balai citoyen, du Burkina Faso, ou encore des Congolais de la Lucha ( Lutte pour le Changement), se rencontraient à Eloko Ya Makasi, dans le quartier de Masina. Une conférence qui a tourné court, avec l’arrivée de l’armée (des membres de la Garde républicaine selon certaines sources) et d’hommes en civils, venus interpellés les participants. Accusés de vouloir déstabiliser le pays, trois d’entre eux sont toujours en détention à Kinshasa. Ils prennent la parole ici :

Nous sommes une nouvelle force citoyenne qui a fini d’émerger en Afrique. Les longues détentions, les harcèlements et la répression ne nous feront pas reculer. Nous sommes Filimbi. Nous sommes Lucha. Nous sommes Balai Citoyen. Nous sommes Y en a marre.

Nous sommes ceux qui ont remplacé les armes par leurs voix, leurs balais et leurs sifflets pour la démocratie.

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« Taxi Téhéran », Ours d’Or à Berlin, ne roule toujours pas en Martinique

taxi_teheranCe taxi-là roule sans permis. Ce taxi-là n’est pas un taxi. C’est un plateau de cinéma clandestin, un camouflage monté sur roues, le véhicule d’un insoumis. Combien d’interdits l’Iranien Jafar Panahi (Le Cercle, Le Ballon blanc) brave-t-il en prenant lui-même le volant ? En installant une petite caméra dans l’habitacle ? Depuis 2010, pour avoir osé contester la réélection frauduleuse du président Mahmoud Ahmadinejad, le cinéaste n’a pratiquement plus aucun droit : ni ­parler en public, ni quitter le pays. Et surtout pas exercer son métier.

Et pourtant, il tourne. Taxi Téhéran (Ours d’or au dernier festival de Berlin) est sa troisième oeuvre « illégale ». Mais c’est aussi la première fois qu’il s’échappe au-dehors depuis sa condamnation. Le documentaire Ceci n’est pas un film (2011) et la fiction Pardé (2013) étaient restés « assignés à résidence », huis clos où bouillonnait sa réflexion d’artiste censuré, claquemuré. L’intérieur d’une voiture est certes exigu, et prolonge délibérément la même sensation carcérale. Mais c’est un enfermement différent. Dans les rues bruyantes et les rocades bétonnées de Téhéran, Jafar Panahi retrouve le monde, son monde.

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Où sont les femmes ? Pas dans les programmes du bac

— Par Eric Nunès —

femme_ecrivain« Surtout pas d’impasse ! » Ce conseil aux lycéens, à quelques semaines du bac français, les professeurs le répètent comme un leitmotiv. Il existe pourtant un type de sujet auquel les élèves de terminale littéraire échappent, depuis plus d’une dizaine d’années : l’étude de l’œuvre d’une femme.

Ce constat indigné, c’est la blogueuse Maureen Wingrove, illustratrice et auteure de bande dessinée, qui le fait dans un post drôle et corrosif, bien illustré, intitulé « Femmes de lettres, je vous aime ». La blogueuse a fait ses recherches sur le site de l’éducation nationale. Sous l’improbable onglet « Programmes limitatifs de littérature pour le baccalauréat », elle trouve archivées douze années de programme littéraire. A quels genre d’auteurs a été « biberonnée » plus d’une génération de futurs spécialistes en lettres, langues et sciences humaines ?

Un coup d’œil sur les programmes lui permet de se rendre compte que les lycéens ont été appelés à se plonger dans tous les styles de toutes les époques. De l’antiquité au XXe siècle, conteurs, poètes, romanciers, dramaturges ont rythmé dix années de programme.

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Célimène et le Cardinal : de Molière à Rampal

Le 17 & 18 avril au T.A.C. à 19 h 30

celimene_&_le_cardinal-400— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Voici une œuvre crée en 1992. C’est une comédie romantique d’où le temps n’a pas effacé certains des traits de caractère et ce qui en fait un petit bijou de littérature c’est son style, l’intelligence des digressions, cocasse, émouvante et érotique ; le style Rampal, c’est ici l’ambigüité si plaisante, et merveilleuse à l’oreille à la lecture, de la ponctuation, des styles directs et indirects, des conditionnels et des futurs… à la manière de Molière. Et toujours l’humour, véritable garantie de son authenticité. Le tout en alexandrins, dans une fraicheur de langage et de ton actuels, par un auteur contemporain. Une gageure, un exploit !

L’atrabilaire amoureux, Misanthrope s’est achevé par la rupture d’Alceste et de Célimène. Après le refus de la jeune femme de se retirer du monde et de le suivre, Alceste s’isole dans la religion et devient un homme de pouvoir, un puisant cardinal. De son côté Célimène rompt avec la Cour et épouse un bourgeois dont elle à quatre enfants et se dit heureuse.

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La Paix d’Henri Corbin

Par Kenjah

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Vieux Frère

Les mots se sont tus

Au pas de la porte

Leurs ombres vont

Et viennent dans l’étourdie

Des franchissements qui saisissent

 

Ne vacille pas la flamme du serbi

Ne cillent point les grands yeux rouges

De la nuit

Mais un secret trébuche

Trébuche

En secret.

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Gente de bien

A voir en VO le 22 avril à Madiana

gente_de_bien-400— Par Myriam Barthélémy —
On sort du cinéma très ému par la fin de ce film qui nous trame la relation d’un jeune garçon Eric et de son père Gabriel tous deux issus d’un milieu humble de la société colombienne.

Après la séparation avec sa mère le jeune Eric , accompagné de sa chienne « Lupe », se voit contraint de partager le quotidien d’un père qu’il ne connaît guère pour ne pas dire qu’il ne connaît pas. D’ailleurs, assez rapidement Franco Lolli , le réalisateur, amène son spectateur à partager les relations qui s’établissent entre les trois protagonistes le trio fils/père et chienne « Lupe », qui ne semblent reliées que par l’affection portée autour de cette chienne.
Cet homme d’une quarantaine d’années aux traits marqués ressemble davantage à un marginal dépressif et tourmenté qu’à un homme réellement inséré dans la société.
Le film nous montre très vite que l’activité professionnelle du père (Gabriel) se limite à poncer de vieux meubles pour des gens « riches » ou du moins ayant un niveau socioéconomique bien supérieur au sien !

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Michael Connelly «Suivre l’inspecteur Bosch depuis 20 ans me permet de mener une étude politique»

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« La jubilation du lecteur tient dans les errances et les impasses de l’enquête. Bosch est celui qui remet tout en question, tout le temps. Nul axiome ne lui résiste.»
Le Point

1992. Los Angeles est en proie aux émeutes et les pillages font rage quand Harry Bosch découvre, au détour d’une rue sombre, le cadavre d’Anneke Jespersen, une journaliste danoise. À l’époque, impossible pour l’inspecteur de s’attarder sur cette victime qui, finalement, n’en est qu’une parmi tant d’autres pour la police déployée dans la ville en feu. Vingt ans plus tard, au Bureau des Affaires non résolues, Bosch, qui n’a jamais oublié la jeune femme, a enfin l’occasion de lui rendre justice et de rouvrir le dossier du meurtre. Grâce à une douille recueillie sur la scène de crime et une boîte noire remplie d’archives, il remonte la trace d’un Beretta qui le met sur la piste d’individus prêts à tout pour cacher leur crime. Anneke faisait peut-être partie de ces journalistes qui dérangent quand ils fouillent d’un peu trop près ce que d’autres ont tout intérêt à laisser enfoui…

L’ouvrage a fait partie de la sélection Publishers Weekly des meilleurs livres de l’année 2012.

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« Enfant 44 » : Méfions-nous de ceux en qui nous avons confiance

— Par Roland Sabra —

enfant_44_400A Madiana à partir du 17 et en VO les 27 & 29  avril 2015.

1953, Moscou, l’hiver. Le corps mutilé d’un gamin est retrouvé le long d’une voie ferrée. Léo Demidow (Tom Hardy), brillant officier promis à un bel avenir au sein du MGB, la police d’État chargée du contre-espionnage et ancêtre du KGB, est contraint de classer l’affaire, puisque « le meurtre ne peut exister au paradis (communiste) ». La version officielle, celle d’un accident est délivrée aux parents des amis de Léo. Le père est pourtant un proche de Léo avec le quel il a partagé des moments extrêmement difficiles pendant la Seconde Guerre Mondiale. Mais le parti a toujours raison. La foi de Léo dans le système va vaciller le jour où lui-même et sa femme Raïssa (Noomi Rapace) vont être soupçonnés à leur tour de trahison suite à une dénonciation calomnieuse d’un subordonné ayant des vues sur Raïssa⋅ Éloignés à Voualsk, dans une petite ville à 800 km à l’Est de Moscou, Léo est intégré comme simple exécutant de la milice locale et Raïssa, éducatrice est confinée à des taches ménagère dans la petite école de la localité.

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Un somptueux coffret consacré à Sidney Bechet

— Par Fara C. —

sidney_bechetPrimée par l’Académie du jazz, l’anthologie suisse de 4 CD remet les pendules à l’heure du génie de Bechet.

On ne s’en rend plus vraiment compte, mais Sidney Bechet a été une des premières vedettes internationales du jazz, à l’instar de Louis Armstrong. Le coffret de quatre CD, « In Switzerland / En Suisse », vient remettre magistralement les pendules à l’heure, précisément à l’heure helvétique. Il réunit plus de quatre heures et quart de concerts, d’émissions radiophoniques et d’entretiens, rares ou inédits, exhumés des archives de Radio-Lausanne, Radio-Genève et de collections privées. Les enregistrements ont été réalisés entre 1949 et 1958 : des titres moins connus du grand public (par exemple, « Muskrat Ramble ») jusqu’aux tubes qui, comme « Les oignons », ont fait le tour de la terre, de purs standards et des chansons populaires dont le jazz s’est emparé (« Saint Louis Blues », « Summertime », « Love For Sale » « September Song »…), ainsi que des partitions pour ballet signées de Bechet. Une merveille.

Le clarinettiste et saxophoniste a vu le jour à la Nouvelle-Orléans et grandi dans le chaudron musical de l’ancienne cité française.

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Avis sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun

harcelement_sexisteL’Avis du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) relatif au harcèlement sexiste et aux violences sexuelles dans les transports en commun, dit «harcèlement de rue» :
 définit le phénomène de harcèlement sexiste et des violences sexuelles dans l’espace public,comme étant des manifestations du sexisme qui affectent le droit à la sécurité et limitent l’occupation de l’espace public par les femmes et leurs déplacements en son sein. Le harcèlement sexiste dans l’espace public se caractérise par le fait d’imposer tout propos ou comportement, à raison du sexe, de l’orientation ou de l’identité sexuelle supposée ou réelle d’une personne, qui a pour objet ou pour effet de créer une situation intimidante, humiliante, dégradante ou offensante portant ainsi atteinte à la dignité de la personne. Le harcèlement sexiste peut prendre des formes diverses comme des sifflements ou des commentaires sur le physique, non punis par la loi, ou des injures, punies par la loi. Les violences sexuelles sont définies par la loi dans toutes leurs manifestations. Elles recouvrent l’exhibition et le harcèlement sexuel ainsi que les agressions sexuelles (mains aux fesses, «frottements», etc.)

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Les ventes mondiales de musique numérique égalent les ventes physiques

deezerC’est une première: profitant de l’essor du streaming, les ventes mondiales de musique numérique ont égalé les ventes de CD et de vinyle en 2014. Et ce dans un contexte de stagnation du marché mondial de la musique enregistrée
Les CD et les vinyles ont du souci à se faire. En 2014, les ventes mondiales de musique numérique ont, pour la première fois, fait jeu égal les ventes physiques, selon les chiffres de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (Ifpi). Numérique et physique représentent respectivement 46% du marché. Le reste provient des droits de radiodiffusion, de publicité ou de films notamment.

La raison? L’écoute de musique en direct ou streaming ne cesse de progresser. « Nous constatons que le streaming domine vraiment le marché numérique et nous pouvons imaginer qu’un jour le numérique constituera la majorité des ventes de musique », explique Frances Moore, directrice générale de l’Ifpi à l’AFP.
Un marché de la musique qui stagne

Les abonnements au streaming ne constituent encore qu’une portion relativement modeste de l’industrie. Leurs revenus ont tout de même progressé de 39% en 2014, à 1,57 milliard de dollars, selon l’Ifpi.

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Lire et dire pour le plaisir, partout sur l’île, et pour notre plaisir !

— Par Janine Bailly —

lire_&_dire-2015-bLa manifestation « Lire et dire pour le plaisir » tourne actuellement sur l’île. C’est l’association Virgul’ qui a convié six femmes à rendre hommage cette année à Frantz Fanon : Mika Egouy, Halima Hamdane, Kalthoum Ben M’Barek, Samia Diar, Nathalie Debenne, Yawa. Six voix exclusivement féminines pour dire les mots de révolte et d’engagement de l’homme et de l’écrivain. Six voix venues d’horizons divers, Martinique, Maghreb, France, mais six voix unies dans le même plaisir de s’affronter avec bonheur à des écrits pas toujours faciles à mettre en bouche. Écoutons ce qu’en dit le directeur artistique de l’association, Valer’ Egouy : « J’ai voulu laisser libre cours à leurs inspirations. J’ai fait savoir quels étaient les ouvrages existants, et elles se sont plongées dans ces livres. Chaque femme a saisi Frantz Fanon par un bout et nous avons une variété extraordinaire du coup. Elles étaient complètement émerveillées. Je crois que cela va donner quelque chose de magnifique. »

Oui, pari tenu, et pour avoir assisté à deux de ces soirées, je dirai, parodiant le poète , que « les fruits ont passé la promesse des fleurs ».

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La crise : vraie et fausse contradiction du monde contemporain

— Par Alain Badiou, philosophe —

occupy_everythingLe capitalisme est en pleine expansion mondiale, il se porte à merveille. Les crises et les guerres font partie de son mode propre de développement.

La modernité est d’abord une réalité négative. C’est, en effet, la sortie de la tradition. C’est la fin du vieux monde des castes, des noblesses, de l’obligation religieuse, des initiations de la jeunesse, des mythologies locales, de la soumission des femmes, du pouvoir absolu du père sur les fils, de la séparation officielle entre le petit nombre des puissants et la masse méprisée et laborieuse. Rien ne pourra revenir sur ce mouvement, amorcé sans doute en Occident dès la Renaissance, consolidé par les Lumières au XVIIIe siècle, matérialisé depuis par l’essor inouï des techniques de production et le perfectionnement incessant des moyens de calcul, de circulation, de communication.

Le point peut-être le plus frappant est que cette sortie du monde de la tradition, cette véritable tornade sur l’humanité, qui, en à peine trois siècles, a balayé des formes d’organisation qui duraient depuis des millénaires, crée une crise subjective dont nous percevons les causes et l’étendue, et dont un des aspects les plus voyants est l’extrême et grandissante difficulté, pour la jeunesse en particulier, de se situer dans le nouveau monde.

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Judas, le disciple sous de nouvelles lumières

— Par Dominique Widemann —

Judas, de Rabah Ameur-Zaïmeche. France. 1 h 39.

De « Wes wesh qu’est-ce qui se passe ? » au « Dernier Maquis » en passant par « les Chants de Mandrin », Rabah Ameur-Zaïmeche ne cesse de mettre en œuvre la puissance du cinéma pour faire bouger les lignes. Cette fois, il réinvente « Judas » et son rôle dans un film superbe.

D’entrée, l’immensité verticale d’une falaise de pierre confère au paysage une dimension mythologique. Nous éprouvons avec celui qui la gravit à pas d’homme la durée de l’ascension, la ferveur qui le hisse à un trou de roche élevé. Autour, le désert, étiques broussailles agitées par le vent, sentes tracées par les troupeaux. Judas (Rabah Ameur-Zaïmeche en personne) accueille Jésus (Nabil Djedouani) qui vient de regagner la terre de Judée où l’attendent ses disciples. Judas, le plus proche de ses compagnons de vie, le garde et le guide, assure l’intendance et le parcours de ce maître spirituel dont la lumière lui a toujours comblé l’âme. Cette lumière nous parvient par la plénitude joyeuse du regard de Judas, le soin fraternel de ses gestes quand il arrange autour du front de Jésus les plis d’un châle, oriente vers Jérusalem ses épaules qu’il vient de revêtir d’un manteau de laine et le contemple rejoignant son peuple, beau comme un fiancé.

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Faada Freddy, du gospel qui claque

— Par Fara C. —
faada_freddyL’artiste sénégalais présente « Gospel Journey », son CD sans instrument mêlant voix et percussions corporelles, contre le règne du fric, du look et du toc.

Il faut chérir l’audace et, surtout, son public, pour conclure son concert au Trianon en accompagnant les spectateurs jusque dans les couloirs du métro, comme l’a fait, en 2014, l’époustouflant Faada Freddy. À la grande joie des voyageurs, stupéfaits, mais à l’enthousiasme immédiat devant tant de talent et de générosité, l’auteur, interprète et compositeur sénégalais continuait de chanter a cappella, leur offrant à la volée l’or de sa voix.

Étourdissante, ductile à souhait, elle s’élève à tire-d’aile vers des harmonies éthérées. Elle constitue la sève du CD Gospel Journey, conçu sans instrument. « Alors que règnent l’artificiel, l’argent et son lot de contre-valeurs, j’ai souhaité mettre en lumière l’essentiel, explique Freddy. Et cela, à travers ce qu’on a de plus naturel et intime : la voix, le corps. » Il a ainsi baptisé son disque, car le gospel en forme la matrice. « Pour moi, le gospel relie fondamentalement les chants de travail, jadis, des esclaves dans les champs et la vaste Great Black Music contemporaine, en laquelle j’inclus le hip-hop.

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Boko-Haram: plus de 2000 femmes enlevées depuis les lycéennes de Chibok

boko_haramAu moins 2000 femmes et jeunes filles nigérianes ont été enlevées par Boko-Haram depuis 2014 et réduites à l’état d’esclaves sexuels ou forcées à combattre. C’est le triste bilan dressé par Amnesty International, à l’occasion des un an de l’enlèvement des 270 lycéennes par la secte.

Intitulé « Notre métier est d’abattre, de massacrer et de tuer. Boko Haram fait régner la terreur », ce rapport est fondé sur près de 200 témoignages, dont 28 émanent de femmes et de filles ayant échappé à leurs ravisseurs. Il dresse un tableau accablant des exactions commises par la secte. Un an après le rapt à Chibok de 270 lycéennes qui a soulevé une vague d’indignation dans le monde entier, 219 d’entre elles sont toujours manquantes. Avec au moins 2000 enlevées depuis, les femmes et les jeunes filles restent des cibles privilégiées pour Boko Haram. Elles servent d’esclaves sexuelles, de kamikazes autant que de combattantes. Celles qui refusent les mariages forcés ou de combattre pour la secte sont abattues sur le champ.

« Les récentes victoires militaires représentent peut-être le début de la fin pour Boko Haram, mais il reste encore énormément à faire pour protéger les civils, résoudre la crise humanitaire et entamer le processus de reconstruction », souligne Amnesty, imputant à la secte la mort d’au moins 5.500 civils en 2014 et début 2015.

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« L’histoire de Poncia », de Conceição Evaristo

histoire_de_ponciaConceição Evaristo peut, à juste titre, être considérée comme l’une des plus importantes voix de la littérature afro-brésilienne, et plus particulièrement des femmes afro-descendantes au Brésil. Elle récupère une mémoire collective effacée par le discours colonial, et y mêle l’histoire non officielle et la mémoire individuelle. conceicao_evaristo
Née en 1946, deuxième enfant d’une famille de neuf, elle passe les premières années de sa vie dans une favela de Belo Horizonte (Minais Gerais). Avec le temps, bicoques en bois et habitants furent déplacés, l’avenue fut prolongée, de nouveaux immeubles virent le jour et les impasses et ruelles de l’enfance trouvèrent pour unique refuge la mémoire affective de la future écrivaine…
Malgré les difficultés, Conceição termine sa scolarité dans les écoles publiques et passe le concours d’institutrice en 1971.
Elle déménage quelques années plus tard à Rio de Janeiro, où elle fera toute sa carrière dans les écoles élémentaires publiques. Elle reprend ses études à 40 ans passés, et obtient un Doctorat en littérature comparée en 2011⋅
Elle commence à publier ses nouvelles et poèmes dans les années 1990, dans une anthologie annuelle de référence, Cadernos Negros, qui rassemble des textes d’écrivains afro-brésiliens⋅
L’histoire de Poncia, son premier roman, a été publié au Brésil en 2003 et a été traduit en anglais (américain) et espagnol.

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