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11 août 2015 : le centenaire de Suzanne Roussi

Le centenaire d’une pionnière

— Par Culture & Égalité* —

suzanne_roussi

« …Ma mère, assise, à la nuit tombée, auprès de nos lits,
Villa Week-End, Petit Clamart,
pour nous conter l’histoire éternelle, celle de Koulivikou, qui n’avait pas de fin
et dont elle inventait la suite chaque soir…
Ma mère militante avide de liberté,
sensible à toutes les douleurs des opprimés,
rebelle à toutes les injustices,
éprise de littérature et férue d’histoire,
nous imposant le silence lorsque notre père travaillait,
écrivant inlassablement, de sa mystérieuse écriture,
sur des feuilles blanches à l’en-tête de l’Assemblée nationale.
Ma mère, enseignante appréciée, bien que longtemps surnommée
la « Panthère Noire » par certains de ses élèves,
occupant toutes ses soirées à corriger des copies,
souvent agrémentées de dessins par les plus jeunes d’entre-nous,
Ce dont, loin de nous gronder, elle s’amusait.
Ma mère active féministe avant la lettre,
attentive à chaque progrès de la libération des femmes.
« Ta génération sera celle des femmes qui choisissent » m’a-t-elle dit un jour… »

Ina Césaire. Suzanne Césaire, ma mère

L’ENFANCE
Jeanne Anna Marie Suzanne Roussi naît le 11 août 1915 à La Poterie, aux Trois Ilets, où résident alors ses parents : Benoît Roussi, géreur à la fois de l’habitation sucrière et des ateliers de fabrication de pots, briques et carrelage de La Poterie et Flore, son épouse, née William, institutrice sur le même site, au plus près de la rue cases-nègres.

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Beauté Congo 1926-2015

beaute_congoCongo Kitoko

11 juillet-15 novembre 2015

Fondation Cartier

Commissaire général André Magnin

Théâtre d’une extraordinaire vitalité culturelle, la création en République démocratique du Congo est mise à l’honneur dans l’exposition Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko présentée à la Fondation Cartier pour l’art contemporain avec André Magnin, commissaire général.

La peinture moderne au Congo dans les années 1920
Prenant pour point de départ la naissance de la peinture moderne au Congo dans les années 1920, cette exposition audacieuse retrace près d’un siècle de production artistique congolaise. Si la peinture est au coeur de l’exposition, la musique, la sculpture, la photographie et la bande dessinée y ont aussi leur place et offrent au public l’opportunité unique de découvrir la diversité et la vivacité de la scène artistique de ce pays.

Les artistes précurseurs
Dès la fin des années 1920, alors que le Congo est encore une colonie belge, les artistes « précurseurs » Albert et Antoinette Lubaki et Djilatendo livrent les premières oeuvres sur papier connues, écrivant ainsi les prémices de l’histoire de l’art moderne congolais. Souvent figuratives, parfois abstraites, leurs oeuvres traitent avec poésie de thèmes liés à la nature, à la vie quotidienne, aux fables locales et aux rêves.

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Faada Freddy, la voix de l’âme

Le chanteur sénégalais, Faada Freddy, est l’un des artistes les plus programmés dans les festivals de l’été.

faada_freddy— Par Éric Mandel —

« Dans nos sociétés individualistes, le bonheur et le partage sont de plus en plus rares. La musique permet ce moment de communion avec le public. Et elle ne doit pas avoir de limites. » Le propos pourrait agacer les plus blasés et les esprits chagrins. Trop consensuel, angélique, bourré de clichés… Sauf que Faada Freddy ne se contente pas de belles paroles entendues mille fois. Il applique à la lettre cette philosophie de vie sur scène, son terrain de prédilection. Au point de parfois jouer les prolongations… dans la rue. L’anecdote est ancienne mais révélatrice. En novembre 2014, lors d’un concert au Trianon, à Paris, le chanteur frustré par le « couvre-feu » imposé au terme de près de deux heures d’un show intense, avait alors invité les spectateurs à le retrouver sur le boulevard. Ils seront près de 300 à répondre à l’appel. « Le concert s’est terminé en cacahuètes dans le métro », s’amuse le chanteur sénégalais.

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« Stage Intensif de DanseS et d’atelier Bèlè » 3ème édition

stage_danse-2Robert Régina présente la deuxième semaine du « Stage intensif de DanseS et d’atelier Bèlè 3ème édition » qui se déroulera du 10 au 15 août 2015 inclus avec des cours à des prix toujours aussi imbattables !!!!!!
****NOUVEAU : Un service de garderie a été mis en place cette année pour les enfants de 3 à 10 ans pendants que vous profitez de vos cours!!!
***72 cours vous seront proposés, pas moins de 100 heures de cours en deux semaines !!!
Le rendez-vous est toujours donné à :
La Maison Rouge : Maison des Arts
1 rue Amédée Knight – Quartier Terres Sainville
97200 Fort-de-France
Les cours seront dispensés par :
– Heel Move by Mùmù® (marche et danse sur talon) / Stretching : Murielle Bedot
– Street Jazz / Zumba® / Stretching : Sandra MadiSsa Martel Vzs
– Danse afro / stretching : Akosua Ijo aka Rita Ravier
– Hip-Hop – Dancehall : Flexx Vaillant
– Bèlè / Gym Bèlè / Jazz / Stretching : Robert Régina

Pour les inscriptions et renseignements, contacter :

Robert Régina : 0696 94 05 05 (appel, sms ou whatsapp)
ou par mail à lamaisonrouge97200@gmail.com

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Ninet’InfernO : un chant d’amour et de désespoir

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— Par Marina Da Silva —

Roland Auzet adapte les Sonnets de Shakespeare pour Pascal Greggory et Mathurin Bolze. 
Un poème sur mesure d’une beauté à couper le souffle.

Le rideau se lève sur une forêt de chaises où sont assises des silhouettes humaines. Elles vont s’éclipser à cour et à jardin, rejoindre la tapisserie d’instruments composée par l’Orchestre symphonique de Barcelone et national de Catalogne (OBC). Ils restent à deux. Lui est un homme d’âge mûr, à la beauté solaire, Pascal Greggory, acteur révélé d’abord au cinéma par Rohmer puis par Chéreau. Il a commencé à jeter les chaises et jette aussi les mots de sa rage et de son amour blessé, trahi. Face à lui, Mathurin Bolze déploie sa jeunesse étincelante et insolente. Le premier est aimanté par le second, qui ne le regarde plus, suit sa trajectoire d’astre fasciné par son destin. L’un est à bout de souffle, laisse couler son chant d’amour comme une lave de volcan. L’autre est muet, mais tout son corps vibre d’un prodigieux langage qui éblouit. Ninet’InfernO s’inspire des Sonnets de Shakespeare (154 poèmes publiés en 1599), que Roland Auzet, compositeur et dramaturge, a sélectionnés.

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Internet : qui possède notre futur ?

jaron_lanierInternet, nouvel eldorado ? Dans ce cas, pourquoi certains s’enrichissent-ils alors que d’autres (les plus nombreux) s’appauvrissent ? Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, Internet ne crée pas plus d’emplois qu’il n’en détruit dans la réalité concrète… Et pourtant, Internet est en train de transformer notre économie de fond en comble… Nouvelle monnaie universelle : l’information. Celle que nous mettons quotidiennement sur Internet quand nous nous connectons avec notre ordinateur ou notre Smartphone, et que les géants du Net s’approprient via les services « gratuits » proposés aux utilisateurs et qu’ils reconditionnent en ces « Big Data » qu’ils vendent aux annonceurs à prix d’or. Il s’agit d’un rapt général : notre société est en train de se faire déposséder de ses données – de sa richesse…! Allons-nous laisser les gros serveurs maîtrisant les algorithmes les plus puissants confisquer notre avenir ? Comment faire en sorte qu’Internet devienne vraiment l’eldorado… pour tous ?

Créateur à répétition de start-up et inventeur de la « réalité virtuelle », Jaron Lanier a collaboré avec les plus grandes firmes du Net : l’envolée d’Internet, il l’a vécue de l’intérieur, les dérives du monde numérique, il connaît… Il œuvre maintenant à ce qu’Internet redevienne ce merveilleux outil conçu pour tous, et nous projette dans le futur d’Internet – notre futur.

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Le futur que Google 
nous prépare

— Par Pierrick Marissal —

googledemainHégémonique et tentaculaire, la firme californienne est une entreprise au pouvoir quasi souverain. Mais derrière le prédateur économique 
se cache aussi un projet de société ultra-individualiste, basé sur la méritocratie et la science, pour gouverner l’humanité de demain.

C’est devenu un réflexe. Derrière son écran d’ordinateur, à la moindre question, on clique sur Google. Une traduction ? Google. Le plan d’une ville ? Google. La dernière actualité ? Google. Chaque mois, le célèbre moteur de recherche répond à quelque 100 milliards de requêtes. Plus de 90 % des humains ayant accès à Internet utilisent aujourd’hui ses services : de la messagerie électronique aux vidéos Youtube… En l’espace d’une décennie, la firme californienne, fondée en 1998 dans un garage de la Silicon Valley par Larry Page et Sergueï Brin, a vampirisé l’univers numérique et organisé un empire tentaculaire. Mais l’entreprise à la rentabilité florissante ne veut pas se contenter de compter les milliards de dollars. Les dirigeants de Google nourrissent une autre ambition quasi messianique : changer le monde. Et il faut les prendre au sérieux. « On ne peut pas comprendre Google si on le considère uniquement par ses intérêts financiers, son ambition est politique, explique le sociologue Dominique Cardon, professeur à l’université Paris-Est.

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De retour d’Avignon

— Par Dominique Daeschler —

avignon_2015_finCette cuvée 2015 du festival d’Avignon paraît décevante dans son ensemble. Beaucoup de témoignages (immigration et sans papiers, racisme, chômage, guerres et violences policières) qui ne passent pas la barre du théâtre et restent dans une dimension « reportage » ou « jeu au public » abordant la fable brechtienne dans son aspect le plus élémentaire sans apport spécifique de mise en scène et de dramaturgie. Enfin, l’altérité édictée en credo n’atteint pas toujours son but dans des spectacles redondants (Retour à Berratham), hétéroclites (Cuando vuelva a casa), brouillons(le bal du cercle).

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Dinamo (in)

Trois argentins (C Tolcachir, M Hermida, L Perotti) membres du théâtre école Timbre 4 cosignent texte et mise en scène d’un huis clos entre trois femmes dans une caravane : Ada chanteuse en mal d’inspiration et de contrats, Marisa sa nièce ex championne de tennis et Harima clandestine planquée dans ce petit espace. Toutes trois sont confrontées à la solitude, au manque d’avenir, aux réminiscences obsessionnelles du passé. C’est Harmina qui parle une langue inconnue (petit clin d’œil à l’espéranto) qui i rassemblera le trio dans la possibilité de vivre au présent.

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« Aferim ! » : de l’esclavage en terre d’Europe

— Par Roland Sabra —

aferim_afficheLe cinéma roumain reconnu internationalement n’est pas encore venu en Martinique. Cristian Mungiu et sa Palme d’Or 2007(4 mois, 3 semaines, 2 jours.), Cristi Puiu (la Mort de Dante Lazarescu), Corneliu Porumboiu (Policier adjectif et Match retour) Radu Jude et ses deux précédents longs métrages (La Fille la plus heureuse du monde et Papa vient dimanche) sont restés à l’écart du circuit de distribution antillais. Il y a fort à parier que le terrible, le formidable « Aferim » connaisse un sort identique. Et pourtant !
Dans ce troisième opus Radu Jude poursuit son exploration de la transmission intergénérationnelle. Un brigadier, Costandin, mi-shérif mi-chasseur de prime entraine son adolescent de fils, Ionita à la recherche d’un fugitif. Rien de très original jusque là. Sauf que le fugitif est un esclave tzigane qui a séduit la femme d’un boyard, un aristocrate des pays orthodoxes non-grecs et que le récit se déroule autour de 1830 entre Valachie, Transylvanie et Moldavie trois régions appelées à former en 1859 la Roumanie. Dans la première moitié du XIX ème en Europe centrale le peuple tzigane, pas encore nommé roms était donc en esclavage au service d’une aristocratie misérable et d’une paysannerie qui l’était encore plus.

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Haïti est une blessure et une jouissance que je traine avec moi

— Entretien réalisé par 
Muriel Steinmetz —

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Un fort alcool de contrebande
La Nuit des terrasses, de Makenzy Orcel. Éditions La Contre Allée, 62 pages, 9 euros. recueil De bars en bars à Port-au-Prince l’auteur dans une langue de la rue réinventée au grè de ses errances redevient poète pour aller à la rencontre de ses frères de terrasses avec la force et la tendresse des chants populaires.

Makenzy Orcel est né en 1983 dans le quartier pauvre de Martissant, à Port-au-Prince. Son roman les Immortelles (Zulma, 2012), texte forgé dans une langue de la rue réinventée, à la fois crue et poétique, donnait voix aux prostituées de la capitale haïtienne dont tant sont mortes écrasées sous les décombres du terrible tremblement de terre qui a ravagé l’île en janvier 2010. Makenzy Orcel nous confiait l’avoir écrit dans la rue, après le séisme, derrière une vieille voiture abandonnée, à côté du cadavre d’une femme enceinte. Avec la Nuit des terrasses, le romancier redevient poète. Il trinque à la convivialité, invite à sortir la tête de son verre pour célébrer à plusieurs, présents et absents, « l’heure ivre », « la lumière pintée », car « boire nous sort du temps ».

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Albert Camus sur Hiroshima.

L’éditorial de Combat du 8 août 1945

—Par Albert Camus  —.

Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique.

On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques.

En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles.

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L’hypersexualisation sociale

— Par Culture Égalité —

hypersexualisationFemme : objet de séduction

Durant des décennies, la femme a été considérée comme une mineure ou un objet, une chose que l’on possède et qui peut être « punie », «  dirigée », « utilisée ».

L’éducation des filles, à qui on concédait un minimum de culture, était essentiellement basée sur la valorisation de la bonne épouse et de la bonne mère. D’où l’instauration en France, sous le régime de Vichy, de la « fête des mères » qui institue, encore aujourd’hui, la fécondité comme valeur nationale.

Les luttes féministes, particulièrement durant les années 70, ont permis aux femmes d’obtenir des droits fondamentaux : vote, travail, égalité des salaires, contraception, avortement… Par ces luttes, elles ont entrepris de rejeter la domination masculine et de se réapproprier leur corps.

Aujourd’hui, ces avancées considérables et, particulièrement, la libération sexuelle ainsi que les acquis de la lutte pour l’égalité entre les sexes, sont utilisés contre les femmes par les marchands qui font d’elles uniquement des objets de séduction.

C’est pourquoi le thème de cet article est «  l’hyper sexualisation sociale ».

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Dans la maison du père, danser au risque du péril

— Par Sophie Joubert —

dans_la_maison_du_pereDans la maison du père, de Yanick Lahens. Coll. «SW Poche», Sabine Wespieser éditeur, 9 euros. Le premier roman de la Haïtienne Yanick Lahens [première parution en 2000] suit l’émancipation par la danse d’une jeune fille de bonne famille.

Dans la maison du père est un roman doublement initiatique. Au sens classique, parce qu’il suit la formation d’Alice Bien-aimé, une jeune mulâtresse de la bonne société haïtienne. D’une manière plus souterraine, parce qu’il pénètre au cœur des cérémonies vaudoues, interdites par un décret de Toussaint Louverture, le 4 janvier 1800. C’est dans une villa de Port-au-Prince, à l’insu de ses parents, qu’Alice découvre cette danse du diable qui libère les corps et les esprits.

Un corps et une île 
en pleine ébullition

Alice Bienaimé est véritablement née d’une image, à l’âge de treize ans. Portée par un air de ragtime à la mode, l’adolescente esquisse quelques pas de danse, aussitôt réprimés par une violente gifle de son père, Anténor le Sévère. Ce traumatisme originel est le cœur du très beau roman de Yanick Lahens, raconté à la première personne par la petite fille devenue une vieille femme.

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Hippocrate*, petit film grands effets !

— Par Dégé —

hippocrateIl y a des films comiques dont les causes de notre rire s’évanouissent dès que l’on a quitté la salle de projection. Des films grandiloquents ou grandioses dont très vite on ne sait plus quel était le message. Des films aussi spectaculaires qu’éphémères…

Il y a des petits films français plein de finesse et d’humour qui sont un vrai régal. On en sourit longtemps encore après les avoir vus et on sait pourquoi.

Tels ceux de la cuvée 2014 comme Les Combattants de Thomas Cailley ou encore Hippocrate de Thomas Lilt. Ce sont des films à petit budget mais dont la bande sonore est audible…Heureusement car les dialogues, sans être révolutionnaires, mêmes si le sujet est dramatique sont souvent savoureux.

Hippocrate qui repasse actuellement sur nos petits écrans est à revoir. Classé comme film dramatique, il est cependant drôle et le sourire qu’il nous laisse s’appuie sur le nombre et la gravité des réflexions dont il fourmille.

L’histoire est pourtant simple : un jeune interne, en même temps qu’il enfile la blouse «aux taches propres » (sic), trop grande pour lui que lui fournit la lingerie de l’hôpital, endosse la terrible réalité du métier qu’il a choisi.

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Les accablantes vidéos des brutalités policières contre les Afro-Américains

Sur le site Mediapart

police_brutalityCe sont dix vidéos qui font froid dans le dos. Elles couvrent la période de juin 2013 à juillet 2015 et montrent comment, aux États-Unis, un simple contrôle routier peut dégénérer en meurtre, comment un policier peut tirer dans le dos d’un homme désarmé ou mettre violemment à terre une adolescente en sortant son pistolet. Autant de « preuves irréfutables » – « Smoking gun evidence » – des violences faites aux Afro-Américains ou aux Hispaniques, estime le New York Times.

On y voit, entre autres, les bouleversantes images de Sandra Bland, une femme de 28 ans originaire de la banlieue de Chicago, interpellée le 10 juillet pour avoir omis de mettre son clignotant et finalement violemment extirpée de sa voiture et menottée. Trois jours après, elle était retrouvée morte dans sa cellule.

La vidéo de la dernière victime en date est celle de Samuel Dubose, 43 ans, tué le 19 juillet lors d’un simple contrôle à cause d’une plaque d’immatriculation manquante. La caméra du policier meurtrier de 25 ans a filmé toute la scène.

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Mémoire laïque : un rectorat Marius Hurard

— Par Joseph Jos, militant de la Mémoire laïque —
rectoratEn Martinique, l’École publique nous a été conquise par le Conseil général présidé à l’époque par Marius Hurard, l’illustre avocat qui fut également maire de Saint-Pierre et député. Cette conquête arrive bien avant que les militants de la Ligue de l’Enseignement, au nombre desquels Jean Macé, Jules Ferry, Léon Gambetta, Jean Jaurès, Joseph Combes… n’obtiennent en France l’Ecole de la République : l’Ecole publique gratuite obligatoire et laïque (soulignons bien le rude combat de la Ligue de l’Enseignement dans une France où l’instruction était considérée comme un luxe, donc non accessible à tous).
Les esclaves ont rompu leurs chaînes le 22 mai 1848, le décret d’abolition de l’esclavage voté le 27 avril 1848 (…). La libération puis le décret d’abolition impulsé par Schoelcher et les républicains de l’époque prescrivaient pourtant le droit à l’instruction pour les nouveaux citoyens libres, donc la création d’écoles (…). Les républicains de Martinique au nombre desquels Marius Hurard, Osman Duquesnay, Ernest Deproge… militent hardiment et avec la plus grande détermination pour obtenir des maîtres d’instruire les nouveaux citoyens libres.

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L’économie circulaire : des ressources au service du territoire

— Par Florent Grabin, président de l’association écologique PUMA —
eco_circuÉconomie circulaire. Voici un concept qui devrait faire émerger une croissance économique durable.
En effet, dans le contexte des pressions exponentielles qu’exercent la production et la consommation sur les ressources et l’environnement de la planète, le modèle économique linéaire « extraire-fabriquer-jeter » utilisé essentiellement à ce jour, montre ses limites.
Le concept d’économie circulaire est utilisé dans le langage régulièrement par certains, lors de leur très nombreuses interventions publiques.
Cependant, au-delà du discours, nous observons sur le terrain des pratiques inadaptées à la construction de notre Martinique. Les technocrates pondent des marchés selon les normes. On y met de l’insertion sans réfléchir, parce que c’est dans les textes et la morale politique, pas d’analyse de provenances des matériaux par exemple, car c’est au libre choix de l’entreprise qui doit respecter un faisceau de normes et de contraintes du Cahier de clauses administratives particulières (CCAP) et du Cahier des clauses techniques particulières (CCTP). Puis d’une procédure d’agrément du Maître d’ouvrage, qui se borne à un contrôle, plus juridique que technique « proprio sensu » si l’on ne note pas de défaillances par rapport aux exigences.

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Quand l’Afrique s’éveillera

— Par Max Pierre-Fanfan Journaliste/Réalisateur/Écrivain —
qud_afrik_eveilUn vent « d’afro-optimisme » a soufflé lors de la 3ème conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue, du 13 juillet au 16 juillet 2015 à Addis-Abeba en Éthiopie.
Cette conférence s’est achevée par l’adoption d’un vaste plan d’action destiné à financer les 17 objectifs de développement durable (ODD) qui doivent être entérinés lors du sommet de New-York en septembre et qui s’achèvera à la conférence de Paris sur le climat en décembre 2015.Dans un document officiel, les 193 états membres de l’organisation des Nations Unies ont convenu d’établir un forum mondial pour les infrastructures afin d’identifier et de combler les lacunes dans ce domaine et de veiller à ce que les projets soient écologiquement, socialement, économiquement durables. Ils se sont réengagés à consacrer 0,7% de leur revenu national brut (RNB) pour leur aide publique au développement(APD). L’union européenne promet d’accroître son aide au pays les moins avancés à 0,2%du RNB d’ici à 2030.Un accord a également été trouvé concernant la mobilisation des ressources fiscales des pays en développement. Cet accord prévoit une série de mesures qui vise à élargir la base des recettes, à améliorer la collecte des impôts et à lutter contre la fraude fiscale et les flux financiers illicites.

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Affaire Bellamy : indignation de Culture & Egalité

deni_justiceCe jour, l’association féministe Culture Égalité souhaite exprimer son indignation face au verdict prononcé contre l’UFM dans l’affaire qui l’oppose depuis 2011 au colonel de gendarmerie Bellamy.

En 2010, l’épouse de ce dernier vient demander secours à l’Union des Femmes de la Martinique, car elle se dit victime de violences physiques et séquestration de la part de son mari. L’union des femmes, agit, comme d’habitude, avec discrétion et apporte son soutien à la femme victime. La justice ayant rendu un jugement pour le moins curieux – plaignante déboutée, mari reconnu victime de violences (sic) – l’UFM s’indigne publiquement contre un tel verdict. Entre temps, le mari « victime » a été muté en France par sa hiérarchie.

Le colonel Bellamy estimant qu’en portant atteinte publiquement à sa présomption d’innocence, l’UFM est responsable de sa mutation,  attaque l’association. La justice de notre pays vient de lui donner raison et condamne l’Union des Femmes à lui verser 10.000 euros de dommages et intérêts.

 Soutenir une femme victime de violences, s’élever publiquement contre un jugement que l’on trouve inique, serait donc un délit ?

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Baâda le malade imaginaire et Candide l’africain

— Par Roland Sabra —

candide_africainToinette mesure un mètre quatre-vingt-quinze, pèse bien ses quatre-vingt dix kilos et porte une belle barbe noire. Monsieur Purgon est un féticheur. Candide ne vit pas en Westphalie mais fréquente la cour de sa majesté Toukguili de Gongonbili Gongoni. Les scènes sont agrémentées de chants en dioula et en moré, de danses traditionnelles rythmées au son de balafon, djembé et kora. Et c’est de Molière et Voltaire dont il est question !
La compagnie Marbayassa, par deux fois lauréate du grand prix national du théâtre burkinabé transpose Candide ou l’Optimisme et Le Malade imaginaire au cœur de l’Afrique contemporaine et c’est un pur bonheur.
Molière qui, dans sa pièce testamentaire, dénonce le despotisme de la médecine et l’obscurantisme religieux et Voltaire, qui s’en prend à la noblesse rétrograde et à l’optimisme béat, sont magnifiés dans une démarche qui célèbre l’universalité de leurs propos. Au delà des modifications mentionnées, le travail présenté fait preuve d’une grande fidélité aux auteurs. Dans Candide, la trame du récit voltairien est respectée, un griot assure la transition entre les scènes, dans Baäda les vers sont ceux de Molière.

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Pour ne pas ruser avec l’histoire !

— Par Robert Saé —
miganA l’écoute des propos de certains dirigeants politiques, on est amené à se demander s’ils sont victimes d’une profonde inconscience ou coupables d’une totale absence d’éthique!
Alors que tous les analystes et observateurs avisés ne cessent d’alerter l’opinion sur les catastrophes naturelles et alimentaires qu’entrainera le changement climatique, alors que les puissances rivales régnant sur le monde se positionnent manifestement pour un conflit militaire majeur, alors que les institutions financières internationales et leurs gouvernements aux ordres piétinent avec arrogance la souveraineté et l’expression démocratique des peuples, alors que les puissances occidentales redoublent d’agressivité dans leurs pratiques subversives et sèment le chaos dans le monde, il se trouve des « autonomistes » et autres « patriotes » pour considérer que la conquête des rênes de la CTM (collectivité Territoriale de Martinique) est la « mère des batailles » ! Selon eux, les colonialistes français leur auraient octroyé la « responsabilité » à travers cette collectivité cadrée par « l’identité législative » inscrite dans une constitution qui nous a rabaissés au rang de « population » ! Que retiennent-ils donc de la leçon grecque ?

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« L’Affamée », le désarroi amoureux comme un pouvoir sur le monde…

—Par Michèle Bigot —

l_affamee-2L’Affamée,

D’après Violette Leduc,

Festival d’Avignon off, Espace Roseau,

4-26 juillet 2015-07-21

MES et jeu : Catherine Decastel

La Compagnie des Myosotis nous propose ici le premier volet d’un triptyque forgé autour des trois premières oeuvres (L’affamée, Ravages et L’asphyxie) de Violette Leduc, figure féminine et littéraire du XXè siècle dont on redécouvre l’importance aujourd’hui. Son écriture, fiévreuse et passionnée sans rien perdre de son acuité et de sa justesse verbale, parvient à nous faire ressentir par le détail les affres de la passion amoureuse : tourments et éblouissement du désir féminin.

Ce premier volet est consacré à l’amour malheureux que L’auteure portait à Simone de Beauvoir. Comment porter sur le plateau un tel sentiment, sinon par le seul verbe ? Il est vrai que l’incandescence de l’écriture est déjà en soi un objet théâtral fascinant, sans qu’il soit besoin de lui ajouter décor, lumière ou musique ! Pourtant la formidable trouvaille de la Compagnie des Myosotis a été de faire porter ce texte par un corps féminin, qui déploie le verbe dans sa matérialité charnelle.

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Aimez-moi … pour que j’existe

Comment réagir face à un mauvais spectacle de théâtre ?

aimez-moi— Vu par José Alpha —

Le spectateur au théâtre du spectacle vivant qu’il soit dansé, chanté, ou en voltige, vient à la rencontre de l’histoire racontée par un (ou plusieurs) personnage qui incarne les situations de la tragédie, de la comédie ou du Théâtre du silence. Et c’est bien à partir d’un récit toujours fantasmagorique, dramatique ou de méprise, en tout cas, de rencontres entre inattendu, intrigue et émerveillement que l’organisation poétique du metteur en scène donne du sens à la projection théâtrale.
L’artiste en scène pour la circonstance, Mme Suzy Singa de la Cie Sinji, nous invite à découvrir « Aimez-moi », sa création au 44eme Festival culturel de la ville de Fort de France Tjebé Larèl.
Favorablement observée notamment pour son courage et son engagement professionnel, la comédienne s’entoure de trois créatifs de la scène théâtrale martiniquaise dont les expériences ont, à un moment de leur évolution respective, rencontré disent-ils, la force poétique et politique de l’écrivain dramaturge du « Cahier d’un retour au pays natal », du « Discours sur le colonialisme », d’ « Une tempête » et de « la tragédie du Roi Christophe ».

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Jusqu’où ira le Off d’Avignon?

festival_off_50eme— Par Alexis Campion —
Alors qu’il fête ses 50 ans, ce « hors-festival » est devenu un marché international du spectacle vivant.

« Notre ténacité a payé! Le Off est enfin reconnu pour ce qu’il est, non pas une foire livrée aux appétits de producteurs sans foi ni loi, mais un marché international du spectacle vivant, le seul de notre pays. » Pour le comédien Greg Germain, président du Off d’Avignon depuis six ans, ça y est, « la révolution copernicienne » du plus grand festival dédié au théâtre s’opère. Plus question d’opposer, tels deux frères ennemis, l’honorable In soutenu par l’État et le tonitruant Off qui croît inexorablement sans subvention et bombarde chaque été la Cité des papes de ses milliards d’affiches bariolées. L’utilité publique de la manifestation, qui cette année mobilise 127 lieux en majorité intra-muros (théâtres, chapelles, garages…), programme 1.336 spectacles dont 126 venus de l’étranger, se voit enfin admise par les responsables politiques.
L’ignorance de l’État

Cet été 2015, celui de sa 50e édition, le Off n’aura jamais vu autant d’entre eux défiler dans son « village » : Ségolène Royal, Karine Berger, NKM, Bruno Le Maire, Claude Bartolone, Najat Vallaud-Belkacem… Sans oublier la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, « une personnalité atypique et peut-être mieux à même de comprendre ce que nous sommes », note Greg Germain.

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Appel : le théâtre paie sa dette à la Grèce !

theatre_grecAristophane, Eschyle, Euripide, Sophocle : Nous proposons de payer notre dette poélitique à la Grèce par une “Agora des mots et des idées“ où les artistes et les citoyens pourront dire à leur manière les mots d’hier et d’aujourd’hui le Jeudi 16 Juillet à 20h30 à la place du Petit Palais d’Avignon.
Nous, hommes et femmes dont le théâtre est une part de notre vie, devons tant à la Grèce.
Notre dette est immense.
Le théâtre et la démocratie sont nés en même temps, et au même endroit, sur l’Agora d’Athènes. Ils ont grandi au cœur de notre continent et du monde. Nous ne perdons pas la mémoire.
Nous croyons en l’Europe, celle du savoir et de l’imaginaire partagé. Nous croyons en l’Europe démocratique, celle où chaque citoyen compte pour un. Nous croyons que la crise actuelle sera demain un levier pour bâtir cette Europe-là, celle qui sera au service d’une mondialité de l’échange et du co-développement.
Nous sommes solidaires des Grecs, nous sommes à leurs côtés. Ils sont notre meilleur soutien pour chasser l’austérité de notre continent et remettre l’être humain et la solidarité au cœur de notre projet commun.

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