M' A

« La mastication des morts » au théâtre du lycée Schoelcher

Les 5 & 6 juin 2015 à 19h 30

mastication_des_mortsC’est en visitant un petit cimetière de la campagne française que m’est venue l’idée de construire une « polyphonie de l’au-delà » en redonnant la parole aux centaines de défunts enterrés depuis un siècle à Moret-sur-Raguse, village symbolique inventé de toutes pièces…
Mais avant d’en arriver là, j’ai fait un tour de France des nécropoles rurales et j’ai réuni un ensemble de noms aux consonances bien françaises afin d’exclure tout exotisme. Hormis la géographie, purement imaginaire, du village en question, tout ce que je raconte dans ma pièce est authentique, au détail près, petite histoire et grande Histoire entremêlées.
La mastication des morts est un « oratorio in progress ». C’est un travail sur le nombre et la mémoire, la petite mémoire fragile d’une multitude de voix qui s’inscrivent dans l’histoire d’une communauté.
Il s’agit, dans l’accumulation des habitants du cimetière de Moret-sur-Raguse, d’entendre la singularité de chacun, sa langue propre qui, surgie d’outre-tombe, par-delà les corps, fait résonner en nous, morts en sursis, ces vivants d’un autre monde… De ce point de vue, La mastication des morts est une joyeuse tentative de réconciliation avec la mort que notre époque évacue systématiquement.

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Costa-Gavras en visite à Cuba : Il y a des principes que je ne veux pas changer

costa-gravras_cubaPour la presse qui offre régulièrement une couverture au Festival du Cinéma Français, la rencontre avec la délégation de cinéastes français présente à La Havane avait un attrait particulier cette année : parmi ses membres se trouvait Costa-Gavras, une légende de la cinématographie contemporaine.

Dès qu’il est entré dans la salle il a été entouré par certains de ses collègues de la Cinémathèque de Cuba et par des journalistes afin de soutenir, même de manière collective, un dialogue avec l’admiré metteur en scène de Z, d’État de siège ou de Music Box, parmi de nombreux autres films dans lesquels il montre avec une maestria artistique ses préoccupations sociales et politiques.

Grâce à Nouredine Essadi, fondateur du Festival avec Christophe Barratier, nous avons obtenu un bref échange avant le début de la conférence de presse avec ceux qui sont venus à La Havane pour présenter leurs films.

Dans un espagnol précaire, non dénuée de sens de l’humour, Costa-Gavras a commencé le dialogue, entouré de microphones :

~Pour moi c’est toujours un plaisir et une fierté d’être à Cuba où je suis venu quatre ou cinq fois.

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Quinze jours de prison ferme pour des orgasmes trop bruyants

orgasmeLes voisins n’en pouvaient plus. «On pouvait l’entendre faire l’amour depuis le milieu de la rue. C’était ridicule», a témoigné James Howkins, 33 ans, habitant de l’immeuble d’en face. «On pouvait entendre toute une série de bruits bizarres pendant l’acte sexuel. Elle n’avait pas l’air d’avoir honte. Elle gémissait constamment comme dans cette scène du film Quand Harry rencontre Sally durant laquelle Meg Ryan simule un orgasme», a rapporté une autre résidente, qui préfère conserver l’anonymat, de ce quartier de Birmingham.
La justice britannique ne plaisante pas avec la tranquillité. Un tribunal de la ville du nord de l’Angleterre a condamné lundi Gemma Wale à quinze jours de prison ferme pour ses orgasmes si sonores qu’ils troublaient la tranquillité du quartier, rapporte le Times.
«Ça a duré dix minutes»
Cette mère de deux enfants de 23 ans avait reçu plusieurs injonctions à être moins bruyante, non seulement dans ses relations intimes avec son partenaire, mais aussi dans tous les aspects de sa vie quotidienne. Musique trop forte, portes claquées, cris, jurons lors de disputes avec son petit ami lui avaient été interdits.

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Conférence sur la responsabilité publique dans l’utilisation de la chlordécone.

Le 02/06/2015 de 18h 30 à 21h à la Mutualité à Fort-de-France

chlordeconeLa conférence de l’association touristique sportive et culturelle des administrations financières sur les aspects juridiques et la responsabilité publique dans l’utilisation de la chlorordécone aux Antilles se tient ce mardi à la Mutualité à Fort-de-France, de 18h30 à 21 heures. Tél : 0696.29.14.17.

L’Association touristique sportive et culturelle des administrations financières (l’ATSCAF) organise une conférence sur la responsabilité publique dans l’utilisation de la chlordécone.

Chlordécone aux Antilles, le scandale oublié

Pendant plus de vingt ans, les bananeraies des Antilles françaises ont été cultivées sous chlordécone, un insecticide particulièrement toxique. Alors qu’une action en justice a été engagée, le rapport d’experts versé à l’instruction et que publie Reporterre confirme que les autorités françaises n’ont pu ignorer la dangerosité de ce produit. Mais elles ont laissé faire…

Pour comprendre la gravité du problème, il faut reprendre toute l’histoire, magistralement décrite en 2010 par Pierre-Benoît Joly, de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).

Au début des années 1970, la Commission des toxiques refuse à deux reprises l’homologation de la molécule : elle fait partie de la famille des organochlorés, toxiques, on a vérifié qu’elle s’accumule dans les tissus animaux ainsi que dans l’environnement, où elle est extrêmement persistante.

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Violence et délinquance des jeunes en Martinique

— Par George Huygues des Étages, psychologue et auteure d’ouvrages éducatifs —
a_lecoute_de_la_martiniqueCi-après, quelques extraits de mon livre « A l’écoute de la Martinique » qui, sans vouloir ni cautionner ni exonérer, peuvent apporter des pistes d’explications aux comportements délictueux de certains jeunes adultes à l’encontre des gendarmes, de la police et même des pompiers, corps de métiers à leurs yeux disqualifiés (« bavures policières », »justice considérée comme injuste ») qui représentent confusément pour eux un Etat, des lois, un ordre, un système (responsables de l’esclavage, du colonialisme, de la gestion néo-coloniale, des « magouilles », du « deux poids deux mesures » et du « filon »-copinage selon eux institutionnalisés, de la « crise »et de leur précarité) qu’ils récusent et contre lesquels ils se rebellent de façon certes maladroite car n’ont à leur disposition ni éducation, ni instruction, ni formation politique, ni projet collectif mobilisateur leur laissant entrevoir une amélioration de leur situation.
« La genèse de la violence des jeunes se trouve peut-être dans cette lucidité nouvelle (et douloureuse dans son impuissance à influer sur la réalité) de cette génération, largement informée par les media des « affaires », des abus et exactions commis par certains adultes détenteurs du pouvoir, de l’autorité, de la notoriété.

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La Trilogie romanesque. 
Les Cancrelats. Les Méduses. 
Les Phalènes, de Tchicaya U Tam’si

tchicaya_u_tamsi_trilogieUne somme romanesque à l’échelle d’un continent

La Trilogie romanesque. 
Les Cancrelats. Les Méduses. 
Les Phalènes, de Tchicaya U Tam’si, Œuvres complètes, II. Éditions Gallimard, « Continents noirs », 957 pages, 20 euros. romans Dans la Trilogie romanesque de Tchicaya U Tam’si, le réalisme magique africain, entre autres modes de récit, est mis en œuvre.

Le second tome des œuvres complètes de Tchicaya U Tam’si, la Trilogie romanesque – les Cancrelats, 1980 ; les Méduses, 1982 ; les Phalènes, 1984 – paraît donc ces jours-ci dans la collection « Continents noirs » (Gallimard). Henri Lopes en assure la préface. Après avoir abandonné la poésie et s’être consacré au théâtre, Tchicaya U Tam’si finit par suivre le conseil de René Depestre, son voisin de bureau à l’Unesco, qui lui disait : « Trêve de tchicayeries. Tu as du talent à revendre, mets-toi au roman. Fais de ton pessimisme du soir la santé des matins du romancier U Tam’si. (…) Parle-nous du Congo, nom de Dieu ! » Dans cette trilogie, Tchicaya U Tam’si œuvre sur des récits qui refusent de s’ancrer dans l’actualité comme c’est pourtant si souvent le cas dans le roman africain.

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John Lie A Fo | La verticale de l’Équateur

Présentation en avant-première

Mercredi 3 juin 2015 19:00, Habitation Clément

John Lie A Fo et David Redon, conseiller aux arts plastique de la DAC Guyane, présenteront le travail de l’artiste au cours d’une discussion.

Exposition individuelle

5 juin – 12 juillet 2015

Case à Léo, Habitation Clément 9h-18h, sans interruption

Soirée- rencontre

mercredi 3 juin 2015 à 19h

En présence de l’artiste et de David Redon, critique d’art

John Lie A Fo, homme de passion, passeur de convictions, musicien, plasticien et fier de ses racines se veut aussi porte-parole de sa culture, invocateur des esprits; habité de toutes ces vies, il vit pleinement la sienne, en artiste libre.

D’un lyrisme ensorcelant ou dérangeant, d’un trait parfois brutal, parfois subtil, sa peinture nous invite à voyager dans un univers au confluent de la modernité et de l’art chamanique, dont l’inspiration donne à l’œuvre une formidable puissance

A la verticale de l’équateur, l’exposition que John Lie A Fo nous donne à voir se compose d’une vingtaine d’acryliques sur toile de grand format, œuvres empreintes de spiritualité, en quête d’élévation, à la recherche d’une harmonie à recréer entre la terre des hommes et les dieux, avec le vœu, si le ciel n’est pas vide, que les sacrifices dédiés au divin ne soient pas vains.

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La 13e édition de Rendez-vous aux jardins, les 5, 6 et 7 juin 2015

rv_aux_jardinsLe ministère de la Culture et de la Communication invite petits et grands, les 5, 6 et 7 juin 2015, à profiter de nombreuses animations proposées dans près de 2 300 jardins publics et privés, historiques et contemporains, partout en France dont 22 en Martinique La journée du vendredi est tout particulièrement dédiée au jeune public, avec 500 jardins qui réservent un accueil spécifique pour les scolaires.
Les samedi et dimanche, une programmation foisonnante permet à tous, entre amis ou en famille, de (re)découvrir, dans toute leur diversité, les parcs et jardins : jardins à la française, parcs paysagers, jardins contemporains, botaniques, ouvriers, partagés…, où se déroulent visites commentées, balades pédagogiques et ludiques, parcours thématiques ou sensoriels, démonstrations de savoir-faire, dégustations, ateliers mais aussi concerts, spectacles et conférences.
La promenade au jardin, thème de cette 13e édition, convie à flâner, à marcher à son rythme pour découvrir ou redécouvrir un jardin, à déambuler dans ses allées (…).
Emblématique de l’action du ministère de la Culture et de la Communication en faveur de la connaissance, la protection, la conservation, l’entretien, la restauration, la création de jardins et la transmission des savoir-faire, Rendez-vous aux jardins fédère les nombreuses initiatives mises en place par les directions régionales des affaires culturelles en collaboration avec les collectivités territoriales, les associations et l’ensemble des propriétaires privés et publics.

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Dans la solitude des champs de coton : au coeur du désir

— Par Michaël Bloch —

Anne Alvaro et Audrey Bonnet jouent les personnages de Koltès. Les premières représentations ont eu lieu dans un centre commercial.

« Un deal est un acte commercial (…) indépendamment des heures d’ouverture des lieux« . Et c’est bien de cela dont il s’est agi dans le centre commercial de la Part-Dieu, à Lyon, en soirée, du 13 au 23 mai dernier. Après la fermeture des magasins, deux personnages de fiction se sont rencontrés, ceux de la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton. Non seulement le metteur en scène Roland Auzet a eu l’idée de créer ce spectacle hors les murs du Théâtre des Célestins de Lyon, dans un centre commercial, mais il en a confié les rôles à deux femmes, et c’est une première. Deux audaces, et un pari réussi.

Patrice Chéreau a marqué de son empreinte le théâtre de Koltès, qu’il a fait découvrir, notamment Dans la solitude des champs de coton, créée au Théâtre des Amandiers de Nanterre en 1987. Un an plus tard, il avait repris, le rôle du dealer, avec Pascal Greggory.

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Dany Laferrière à l’Académie française : un pied de nez à la vision misérabiliste d’Haïti

— Par Jean-Robert Leonidas, Médecin et écrivain —

dany_laferriereLe Canadien d’origine haïtienne Dany Laferrière a rejoint l’Académie Française jeudi 28 mai. C’est une consécration pour l’écrivain de 62 ans mais aussi pour tout le peuple haïtien. Jean-robert Léonidas, lui aussi écrivain et haïtien, nous explique pourquoi cela représente la montée en puissance de son pays.

Plus de 30 ans après Marguerite Yourcenar, la première femme à l’Académie Française, plus de trente-trois ans après Léopold Sédar Senghor, le premier Africain à y siéger, Dany Laferrière vient d’être effectivement admis sous la Coupole.

Il y fait une entrée triomphale et avec lui toute une culture, tout un pays. Haïti existe bel et bien dans tous les secteurs.
Elle est même devenue immortelle en littérature, après tant d’éclats réalisés dans le domaine par plusieurs de ses fils et filles. Mais Dany Laferrière a porté tout cela au paroxysme.

La montée en puissance d’Haïti
Cette montée en puissance d’Haïti au niveau des lettres, c’est un pied de nez à une certaine vision misérabiliste, au questionnement sans doute malencontreux de la réalité existentielle même du pays.

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L’ambivalence de la mère

ambivalence-400Qu’est-ce que l’ambivalence ? Qu’est-ce qu’une mère ? Être mère consiste en partie à dissocier les registres du sexuel et du maternel à l’endroit de l’enfant. L’ambivalence maternelle n’est pas un accident de la relation de la mère à l’enfant mais une nécessité structurante dont le manque induit lui-même une pathologie. La démarche clinique ne vise donc pas à « supprimer » l’ambivalence mais à en permettre une certaine reconnaissance, élaboration qui ferait qu’elle s’exerce de façon structurante pour la mère et l’enfant. L’ambivalence s’avérera « négative » ou « positive », ou encore la haine sera destructrice et mortifère, ou vitale et structurante. Cette haine, l’auteur en suppose l’origine du côté de la mère et non du côté de l’enfant. À partir de là, se pose la question de savoir ce qui se noue psychiquement dans la relation d’une mère à son enfant et qui verra cette haine originaire se résoudre soit en haine vitale, c’est-à-dire se symboliser en amour maternel, soit en haine pathologique, c’est-à-dire évoluer dans le registre de l’abandon ou de l’infanticide comme des faits divers tragiques nous le rappellent régulièrement.

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Un appel au secours !

— Lucien Cidalise Montaise —

croix_verteCe titre est loin d’être défaitiste . Il est tout bonnement alarmant et annonce une fiction.
La présidente du F.N. Parti d’extrême droite français, Parti de la droite démesurée, ou de l’ultime droite, rendra « visite » à la Martinique, dans peu de temps. Le paysage politique du pays s’en trouvera –t-il modifié ? Nous croyons à cette occasion, qu’un violent et agressif relent de racisme et de xénophobie tentera d’étouffer la Martinique.
Des identités et des choix s’affirmeront dans une atmosphère toxique. Il nous appartiendra d’en prendre note.
Souvenons nous de la désolante attitude d’un ministre socialiste qui regrettait le comportement de ce courageux peuple, avec à sa tête des intellectuels de toutes tendances progressistes, qui voulant manifester contre ce scandale de la présence du fasciste Le Pen, s’est opposé avec succès à sa descente d’avion. Ce ministre prétendait doctement que « Le Pen étant un citoyen français , devrait être reçu comme tel sur un territoire français »…

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Le masculin bousculé, cancer de la prostate et accompagnement psychologique

cancer_prostate— Par Anne-Sophie van Doren, Laboratoire PCPP, EA 4056, Université Paris Descartes, Paris V et Marc Olivier Bitker, service d’Urologie, groupe hospitalier Pitié Salpetrière – Charles Foix. APHP. UPMC Paris VI. Paris —

« Il n’est point d’homme qui ne veuille être un despote quand il bande ! ». Le psychanalyste Jacques André commente cette citation du Marquis de Sade ainsi : « La première contribution de la psychanalyse à la compréhension de la domination masculine suit le mouvement de l’érection. L’homme est un homo erectus, le pouvoir appartient à ceux qui se dressent, pas à ceux qui se baissent ». Derrière ceux qui se baissent, il est assez aisé d’entendre des résonnances fantasmatiques avec la maladie, la vieillesse que Chateaubriand qualifie de naufrage. Même si « se baisser » peut avoir une valence active, de choix assumé ou consenti, on peut également y voir les figures de la passivité, de la soumission voire de l’infamie. C’est en gardant ceci à l’esprit, qu’il convient d’écouter et d’entendre les patients porteurs d’un cancer de la prostate. Ces hommes cherchent tant bien que mal à rester debout ou à se relever après s’être nécessairement baissés pour sauver leur vie, après avoir accepté de sacrifier « une partie » pour sauver le tout, ce qu’ils vivent et ressentent, parfois à mots couverts, comme la honte de ne plus être virils.

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La géopolitique mondiale, cette inconnue.

 — Par Pierre Suédile —

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Le moment est venu de requinquer cette assertion selon laquelle le monde s’oriente tout droit vers un conflit majeur. La problématique n’est plus de nature idéologique, il ne s’agit plus d’opposer deux conceptions de l’organisation des sociétés, l’une communiste et l’autre libérale, le temps de la promotion d’un État « à visage national » est aujourd’hui révolu. Les peuples en effet n’intéressent plus les gouvernances ; quelles qu’elles soient et d’où qu’elles s’exercent. Tant qu’il était question de déterminer le degré d’accompagnement des hommes, citoyens ou immigrés, par la collectivité nationale, l’enjeu demeurait humain, collectif et favorable autant à l’individu qu’à la nation. Aujourd’hui, c’est le pouvoir de ceux qui pèsent lourd, en dollars, en euros ou en yuans, qu’ils s’appellent firmes transnationales (FTN), banques ou fonds d’investissement, qui sert de boussole aux politiques publiques et, de ce fait, se dessine une véritable partition du monde en zones d’influence car le terrain de chasse c’est le village monde. Elles seront économiques, monétaires, politiques et stratégiques et résulteront d’un découpage dicté par l’intérêt financier, la volonté de contrôler les espaces riches en ressources et la tentative de captation des esprits, des joies, des peines et des désirs.

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« Les pleureuses de la République »

— Par Serge Harpin —
les_pleureusesC’est sans doute parce que la parole est aujourd’hui – dans une Démocratie malmenée et en dépit des apparences, insidieusement surveillée, balisée et bâillonnée que les quelques observateurs qui se risquent encore à commenter l’actualité politique ont préféré ignorer le discours de l’Atrium du 09 mai 2015 du Président de la Région Martinique. Discours prononcé en présence de François HOLLANDE et des élus locaux invités par ce dernier. Or, de toute évidence, c’est une de ses prises de parole la plus signifiante par ce qu’elle « dévoile » de son bilan et aussi de la réception de celui à qui il le destinait. Sa composition semble obéir aux règles du genre : situation initiale, solutions mises en oeuvres, résultats et enseignements prospectives. L’intention n’en demeure pas moins d’exhiber ce que notre impénitent rhéteur croit être une trouvaille : « le changement de modèle ». Nous ne nous étendrons pas sur l’indigence intellectuelle d’une telle croyance. La fonction du texte sera ainsi de construire un cheminement qui aboutisse à cette « idée du siècle » qui ouvrirait une ère nouvelle et dont la seule pensée, disent les mauvaises langues, épouvanterait le gotha des Hauts du Cap Est.

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Simone Schwarz-Bart et Philipp Meyer lauréats du prix Littérature Monde

ancetre_en_solitudeCes prix récompensent un ouvrage écrit en français ainsi qu’un roman traduit – prix Littérature Monde étranger – et chacun d’eux est doté de 3.000 euros par l’AFD, en charge de la politique publique française d’aide au développement au plan mondial.
« L’ancêtre en solitude » est cosigné par Simone et André Schwarz-Bart, décédé en 2006, car il est le fruit de la réflexion commune du couple qui avait imaginé d’écrire ensemble un vaste cycle romanesque retraçant l’histoire des Antilles. Leur projet s’était heurté à l’incompréhension de nombre d’intellectuels antillais.
Simone Schwarz-Bart est notamment l’auteure de « Pluie et vent sur Télumée Miracle » (1972), considéré comme un classique de la littérature caribéenne, tandis que son époux avait été récompensé par le Goncourt en 1959 pour « Le dernier des Justes« .

L’Ancêtre en Solitude s’inscrit dans la lignée des grands romans guadeloupéens écrits à quatre mains par Simone et André Schwarz-Bart : Un plat de porc aux bananes vertes (1967) et La Mulâtresse Solitude (1972). André Schwarz-Bart a obtenu en 1959 le prix Goncourt pour Le Dernier des Justes.

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Egalité professionnelle : ne pas reculer !

egalite_professionnelle9 femmes politiques, dont 8 anciennes ministres, publient une tribune pour dénoncer le recul du gouvernement sur l’égalité professionnelle femmes – hommes.

Voir aussi le communiqué de « Culture Egalité » ci-après.

Sur de très nombreux points, souvent sur l’essentiel, nous sommes en désaccord. Pourtant, en signant ce texte ensemble, nous voulons porter un message commun : la puissance publique ne peut reculer sur l’égalité professionnelle.
Dès 1972, l’égalité salariale entre femmes et hommes est affirmée dans notre droit. En 1983, le principe général de l’égalité professionnelle allant du recrutement à la rupture du contrat de travail est posé. Au fur et à mesure des années et souvent sous l’impulsion européenne, de nombreux projets et propositions de lois ont enrichi et précisé ce cadre légal devenant plus incitatif et contraignant, afin qu’employeurs et organisations syndicales se saisissent du sujet.
Force est de constater que ces outils sont encore insuffisamment utilisés dans les entreprises. Malgré l’élévation du niveau de formation des femmes, les écarts de salaires restent importants, même à poste égal. De nombreuses femmes restent cantonnées dans des métiers moins valorisés, où les bas salaires et la précarité de l’emploi sont souvent la règle.

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Que se passe t-il chez ROGER ALBERT / NOCIBÉ depuis la grève de décembre 2014 ?

ra_nocibeCommuniqué de presse du syndicat CDMT du personnel Roger Albert :

Le syndicat CDMT du personnel Roger Albert et les salariés mobilisés, informent que suite à leur assemblée générale du mardi 26 mai 2015 à la Maison des syndicats, ils ont décidé la reprise de leur action de contestation face aux mépris de leur employeur et le refus obstiné de ce dernier de reprendre la NAO lâchement abandonnée, malgré les différentes propositions de conciliation et médiation, et nouvelles sollicitations de la Délégation salariale.

En effet dès le vendredi 29 mai 2015, les manifestations à effet reconductible reprendront en réponse à la « Politique de l’autruche », pratique irresponsable des dirigeants de Roger Albert», qui font ainsi durer le conflit et la mobilisation des personnels grévistes.

P/O Le syndicat CDMT du personnel Roger Albert
La déléguée syndicale Yetta MOMPELAT

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Nous sommes au point mort …. !
Nous faisons face à une direction arrogante, dédaigneuse et autiste ; pour qui nous n’existons pas, comme sié nous étions invisibles, malgré nos badges : « Je suis mobilisé ».
Nous témoignons que l’entreprise ROGER ALBERT réalise des bénéfices depuis plusieurs années et distribue des dividendes conséquents à ces actionnaires (en 2013, 55% des bénéfices ont ainsi été reversés à 5 actionnaires, soit : 287.313 €).

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Crise de l’emploi, l’Arabie saoudite manque de bourreaux !

decapitationLe pays ami de la France de Hollande, où pas moins de 85 personnes ont été décapitées depuis le début de l’année, manque de bourreaux. Le 29 mai à Paris, Ensaf Haider, l’épouse de Raif Badaoui condamné à 1000 coups de fouet, animera une conférence de presse.

Il y a urgence : Ryad manque de bourreaux pour exécuter les peines de mort par décapitation. Huit postes de bourreaux sont donc à pourvoir. Ce qui tend à montrer que le pôle emploi de la décapitation n’est guère encombré, et sans doute parce qu’il n’existe pas d’armée de réserve en la matière. Mieux, précise le communiqué de l’employeur, le ministère du Service public, pour manier le sabre, pratiquer l’amputation pour vol, flageller, les candidats sont « exemptés de qualification » et « d’expérience ». Leur formation se fera donc sur le tas comme chez l’ « Etat islamique » (EI) qui a désormais une longueur d’avance sur son maître saoudien. Ajoutons que la préférence nationale est automatique puisque le futur bourreau dispose d’un statut de fonctionnaire, donc d’un emploi sûr, un vrai CDI quoi !

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De la Réparation Post-Esclavagiste

— Par Emmanuel Ravaud —
http://www.madinin-art.net/images/esclavage-guada-325.jpgC’est en 1992 que Marcel Manville impulsa, d’une part l’idée de « Reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité », et d’autre part le « Débat -sur la Réparation ».
Ce n’est que neuf ans plus tard, le 21 mai 2001 que cette « Reconnaissance » a été admise et adoptée par le Parlement, sous la forte influence de Christiane Taubira.
Quant à la « Réparation », depuis 23 ans qu’elle est demandée, les autorités françaises s’obstinent à faire la sourde oreille, laissant croire que c’est chose impossible, insensée, inimaginable.
Pourtant cette « Réparation » a belle et bien été appliquée par le versement de généreuses indemnités aux békés esclavagistes qui se disaient lésés de la perte considérable de leurs substances économiques, leurs sources gratuites de richesses : leurs esclaves.
Depuis 15 ans (10 mai 2OO1), le « Convoi pour la Réparation » sillonne les mornes, les vallées et les plaines de la conscience martiniquaise pour tenter de parvenir à toucher la conscience étatique et ainsi obtenir justice à ce génocide inconcevable et impardonnable, à cette exploitation inhumaine des hommes noirs, à ce crime contre l’humanité : l’Esclavage !

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WHAT’S IN STOCK au 14°N 61°W du 06-06 au 25-07-2015

Jean-Baptiste Barret – Robert Charlotte – Ronald Cyrille – Gille Elie-Dit-Cosaque – NorvilleGuirouard-Aizée – Ricardo Ozier-Lafontaine – Sentier

whats_in_stock-2caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] ont le plaisir de vous présenter What’s in stock?, une exposition collective des artistes de la galerie. Les oeuvres exposées sont réaliséespar Jean-Baptiste Barret -Robert Charlotte -Ronald Cyrille -Gille Elie-Dit-Cosaque -Norville Guirouard-Aizée -Ricardo Ozier-Lafontaine & Sentier.
What’s in stock? se réfère à une activité commune du monde de l’art contemporain – des pageset des pages de catalogue tournées sans fn pendant que nous parcourons les profls d’artistes etleurs œuvres, etc. Et bien que derrière chaque image se cache un artiste, “une oeuvre”, unehistoire, c’est la distance avec ces images qui dissuade le spectateur de s’aventurer plus loin …
Cette nouvelle exposition à l’espace d’art contemporain 14°N 61°W se défnit comme une tabledes matières. Un catalogue grandeur nature avec des œuvres des 8 artistes de la galerie. Cetteexposition collective de peintures, dessins, sculptures, photographies et installation ne révèleaucun sous-texte élaboré mais une variété de formulations artistiques individuelles, des tensionscritiques et de paradoxes visant à marquer le visiteur contrairement aux tendances actuelleslocalement.

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Chômage : les jeunes restent les martyrs de la crise

— Par Marine Rabreau —

chomeur_jeuneLE SCAN ÉCO – La crise a éclaté il y a déjà sept ans. Pourtant, dans les pays développés de l’OCDE, les jeunes sont toujours plus au chômage ou en dehors du système éducatif. Malgré le papy boom qui s’installe, les problèmes ne vont pas disparaître. État des lieux en graphiques.

Les jeunes portent toujours les cicatrices de la crise, qui a éclaté il y a déjà sept ans. Et elles ne se referment décidément pas. Dans son rapport publié ce mercredi, l’OCDE dresse un bilan désastreux de la situation des jeunes en matière de compétences et d’employabilité.

• L’état catastrophique du chômage des jeunes dans les pays développés

Les chiffres de l’OCDE datent de 2013 (les derniers exploitables et comparables), mais l’organisation prévient d’entrée de jeu dans son rapport: les prévisions 2014 ne présagent rien de meilleur, étant donné les prévisions de croissance molle dans les années à venir, surtout en Europe.

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« Appel à un sursaut citoyen ».

— Par Thierry Ichelmann —
osons_la_democratie1. La Démocratie Représentative est-elle arrivée à ses limites ?
La Démocratie Représentative, dans son fonctionnement actuel semble être arrivée à une certaine limite de son développement. On ne peut plus élire quelqu’un, le mettre au pouvoir pendant 5 ou 6 années, le laisser fonctionner, et revenir en fin de mandature, en se disant que si on en est satisfait, on continue avec cette personne, sinon, on vote contre elle.
Les choses ne peuvent plus continuer de la sorte. Pour plusieurs raisons.
En particulier, à la fin de la mandature, les personnes sont tellement désabusées, qu’elles n’ont plus de ressort citoyen et elles ne se remobilisent pas.
Ce sont alors les mêmes équipes décriées qui repassent, grâce à la mobilisation (acquise) de leurs partisans. Le principe de la sanction en fin de mandature ne fonctionne plus.
Une autre raison, c’est qu’il devient extrêmement difficile d’imaginer un déroulement de la mandature sans intervention du citoyen.
Cinq années, c’est beaucoup trop long. En effet, s’il était possible auparavant d’attendre plus ou moins sereinement la fin de la mandature, cela ne l’est plus maintenant.

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Discours de réception de Dany Laferrière à l’Académie française

— Par Dany Laferrière —

M. Dany LAFERRIÈRE, ayant été élu à l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Hector BIANCIOTTI, y est venu prendre séance le jeudi 28 mai 2015, et a prononcé le discours suivant :

Mesdames et Messieurs de l’Académie,
Permettez que je vous relate mon unique rencontre avec Hector Bianciotti, celui auquel je succède au fauteuil numéro 2 de l’Académie française. D’abord une longue digression – il y en aura d’autres durant ce discours en forme de récit, mais ne vous inquiétez pas trop de cette vieille ruse de conteur, on se retrouvera à chaque clairière. C’est Legba qui m’a permis de retracer Hector Bianciotti disparu sous nos yeux ahuris durant l’été 2012. Legba, ce dieu du panthéon vaudou dont on voit la silhouette dans la plupart de mes romans. Sur l’épée que je porte aujourd’hui il est présent par son Vèvè, un dessin qui lui est associé⋅ Ce Legba permet à un mortel de passer du monde visible au monde invisible, puis de revenir au monde visible⋅ C’est donc le dieu des écrivains⋅
Ce 12 décembre 2013 j’ai voulu être en Haïti, sur cette terre blessée, pour apprendre la nouvelle de mon élection à la plus prestigieuse institution littéraire du monde⋅ J’ai voulu être dans ce pays où après une effroyable guerre coloniale on a mis la France esclavagiste d’alors à la porte tout en gardant sa langue.

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Cannes. Partition en mode mineur pour un Festival majeur

— Par Dominique Widemann —

palmares_cannes_2015_retourBilan. Une sélection officielle qui laissait à désirer, un palmarès qui voit les productions françaises emporter 
la mise dans un univers cinématographique autrement plus vaste.

Un sentiment d’insatisfaction s’est levé sur la Croisette dès les premiers jours du Festival au vu des films de la compétition officielle. Sentiment rituel quand les goûts de chacun, qui ne sont pas à débattre, peinent quoi qu’il arrive à s’arrimer à un véritable enthousiasme. D’ordinaire, seuls quelques grincheux chroniques conservent cette disposition, parfois accolée à la pensée magique d’un passé idéal dont les exemples s’avèrent souvent introuvables. Ce sont les grands films qui rejaillissent. Ceux qui nous ont émus, enchantés, bouleversés, bousculés, sans mettre tout le monde d’accord. On peut même s’écharper à défendre « les siens », « son réalisateur », « sa palme », compte tenu de la souveraineté des jurys et des points de vue à l’emporte-pièce de la critique à chaud. Qui n’a pas, avec le recul du temps, mangé son chapeau, jette la première ligne⋅ L’effet déceptif persiste⋅ À une exception, celle du film le Fils de Saul, premier long métrage du cinéaste hongrois Laszlo Nemez.

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