— Par Dominique Daeschler —
Quatorze ans après la grande exposition consacrée à Lam au Musée Dapper, le centre Georges Pompidou accueille Wifredo Lam dans une rétrospective comportant près de trois cent œuvres dont la Jungle conservée au MOMA de New York. Donnant à voir une œuvre peu connue du grand public, l’exposition, pour plus de clarté, suit sagement un ordre chronologique avec une division en cinq périodes. Chaque période est accompagnée d’une présentation sous vitrine d’importantes archives (écrits, photographies, dessins) qui aident à la compréhension d’une œuvre complexe. Enfin, l’accrochage aéré permet de valoriser les grands formats qui sont prédominants.
La force de l’exposition est d’abord, au-delà du choix des œuvres, de montrer combien Wifredo Lam, voyageur impénitent, vivant tantôt à Cuba, en Europe ou en Amérique est un passeur au cœur des cultures du monde. Partout où il passe, il se lie avec les intellectuels, les artistes. En France métropolitaine et en Martinique, il a des relations majeures avec Picasso, les surréalistes et tout particulièrement Breton et Leiris, Césaire, Glissant. A Cuba il se lie avec Cabrera et Carpentier, à Haïti avec Mabille .Grâce
Musiques
Debout dans les cordages : le rap au service du « Cahier »
— Par Dominique Daeschler —
Dans le cadre des 14èmes pérégrinations poétiques dans le Jura qui allient balades et lectures dans un voyage entre les langues, une version rap du « Cahier d’un retour au pays natal » a été donnée à la Maison du Peuple de St Claude.
Marc Nammour (la Canaille) accompagné de Serge Teyssot Gay (ont on se souvient des riffs ravageurs dans Noir désir) à la guitare et de Cyril Bilbeaud à la batterie, a empoigné crânement une lecture rap du texte césairien. Le décor est réduit au fond de scène en parpaings et à la sobriété de « pendards » noirs boosté par des effets lumière où domine le rouge. La musique, omniprésente ponctue, joue de l’envolée lyrique et de l’attente. Immobile, dans la dignité de la verticalité devant son pupitre ou en fond de scène bras en croix avec des effets démultipliés à la Velickovic, Marc Nammour rappe le Cahier et le texte césairien résiste : les fins de phrase sont happées, les sonorités de la langue gommées pour conserver le rythme. Il y a du courage, du professionnalisme dans cette interprétation fougueuse valorisée par le jeu subtil de Serge Teyssot Gay .
Ecologie
L’eau, ce « don du ciel »
— Par Florent Grabin, pour l’association P.U.M.A. (Pour Une Martinique Autrement)—
La maîtrise l’eau, ce don du ciel compte tenu de son caractère vital, de son importance dans l’économie et de son inégale distribution sur la Terre, est l’objet de forts enjeux géopolitiques.
La Martinique est sortie de loin, de très loin, concernant le traitement et la distribution de l’eau. Nombreux sont ceux qui, de nos jours, s’imaginent que l’eau a toujours coulé aux robinets dans tous les foyers. Pour le savoir, il suffit d’interroger les anciens. À charge pour ceux qui l’ont vécu, de raconter ce qui se passait près des fontaines de distribution publique ou derrière les camions-citernes assurant la distribution de l’eau dans les différents quartiers.
Actuellement, l’état des réseaux est sans doute très inégal d’un endroit à un autre, mais il est certain que d’importants travaux restent à entreprendre pour les rénover. Actuellement, le linéaire renouvelé annuellement en Martinique ne permet pas de rattraper le retard, ce qui mécaniquement complique la tâche des distributeurs pour améliorer les rendements de réseau et limiter les pertes. Avec un taux de renouvellement moyen de 0,5% (0,3% sur le S.I.C.S.M.
Littératures
Il s’appelait Sony Labou Tansi
— Par Alain Mabanckou —
50 écrivains parmi les grands noms de la littérature francophone ont accepté de » lire le pays » pour l’Humanité et vous invitent à découvrir chaque jour une nouvelle inédite. Photo HermanceTRIAY.
En 1979, un écrivain congolais publiait son premier roman au Seuil, la Vie et demie. Il s’appelait Sony Labou Tansi…
L’effervescence au Congo était telle que tous les écrivains en herbe voulaient rencontrer cet auteur. Était-ce la timidité qui me fit attendre deux ans avant d’aller à sa rencontre ? Ce premier roman apporta un souffle nouveau aux littératures africaines. Mieux encore, il fut considéré comme une étape fondamentale du roman africain. S’il y a trois romans qui reviennent sans cesse comme importants dans la littérature d’Afrique noire, ce sont ceux de Yambo Ouologuem (le Devoir de violence), d’Ahmadou Kourouma (les Soleils des indépendances) et de Sony Labou Tansi (la Vie et demie). Au sujet de ce dernier, la critique française fut laudative. On parla d’une écriture rabelaisienne. On fit le parallèle avec l’univers latino-américain, en particulier celui de Gabriel Garcia Marquez.
Politiques, Sociologie
Jungle de Calais : l’appel des 800
Cinéastes, écrivains, philosophes, chercheurs, intellectuels… Tous se mobilisent pour alerter l’opinion publique sur le sort réservé aux migrants et réfugiés de la jungle de Calais. Ils lancent l’appel de Calais dont voici les 800 premiers signataires.
L’appel de Calais
Depuis des semaines, de nombreuses associations sur le terrain cherchent à alerter l’opinion publique des épouvantables conditions de vie réservées aux migrants et aux réfugiés de la jungle de Calais.
Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes,une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières. Les ratonnades organisées par des militants d’extrême droite.
Jusqu’à quand allons-nous nous taire ?
Au prétexte que des conditions de vie moins inhumaines pourraient produire «un appel d’air» envers d’autres réfugiés, le gouvernement de notre pays a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés.
Manifestations culturelles
« Hommage à Jean Benoist » à F.S.J. le samedi 24 octobre, 19h30
Soirée événement le Samedi 24 octobre, 19h30
Conférence littéraire & musicale : « Hommage à Jean Benoist »
Domaine de Fonds Saint-Jacques
Mis en lumière par des chercheurs de l’Université de Montréal, le Domaine de Fonds Saint-Jacques devient, entre 1968 et 1987, Le Centre de Recherches Caraïbes.
Mené par Jean Benoist, le Centre Recherches Caraïbes mena des travaux en anthropologie & en sciences sociales sur les transformations survenues dans les sociétés antillaises post-esclavagistes.
Le Centre de Recherches Caraïbes de l’Université de Montréal, Département d’anthropologie favorisa le développement de la recherche sur les populations caribéennes et influença plusieurs générations de chercheurs autant en Martinique, que dans le bassin caribéen, l’Amérique du Nord et plus particulièrement le Québec. La présence des chercheurs de l’Université de Montréal dynamisa l’ancienne habitation sucrerie de Fonds Saint-Jacques et en fi t un foyer de production intellectuelle de grande renommée. Ce lieu a contribué pendant deux décennies à l’accueil de chercheurs bénéficiant de l’exceptionnelle richesse documentaire rassemblée dans la bibliothèque du Centre, faisant du Domaine de Fonds Saint-Jacques, une ressource unique & un pôle de publication d’articles et d’études originales sur l’aire culturelle caribéenne marquant jusqu’à nos jours le champ académique.
Education Formation, Sociologie
« Jugés et condamnés par une petite pensée unique et oxydée »
« Tous Créoles ! » s’étonne qu’une polémique ait pu aboutir au report d’une opération pédagogique initiée par le lycée Joseph-Pernock du Lorrain, initialement prévue ce lundi 19 octobre 2015.
Nous considérons qu’une clarification s’impose.
Chaque année, à l’occasion de la Journée internationale du Créole, le lycée Joseph-Pernock du Lorrain organise une manifestation éducative dont l’objectif est d’améliorer la cohésion de la communauté martiniquaise, notamment par une meilleure compréhension de notre société et de son histoire.
Ce cycle de rencontres annuelles consiste notamment à braquer le projecteur successivement sur les différentes composantes de la communauté créole martiniquaise : ainsi en 2012, le thème pédagogique concernait l’arrivée des Nègres Congos dans notre île ; en 2013 il s’agissait de commémorer l’arrivée des premiers Indiens à la Martinique. Pour 2015, le thème retenu par le lycée Joseph-Pernock est le suivant : « Ni 380 lanné ! Konsians, konésans pou la konfians », autrement dit : « Il y a 380 ans ! Conscience, connaissance pour la confiance ». Ce thème faisant référence implicitement à l’arrivée des premiers colons blancs en 1635 à la Martinique, soit depuis 380 ans.
Sociologie
Marche de la dignité et contre le racisme le 31 octobre 2015
« Chaque fois qu’un homme a fait triompher la diginité de l’esprit, chaque fois qu’un homme a dit non à une tentative d’asservissement de son semblable, je me suis senti solidaire de son acte »
Peau noire, masques blancs
En octobre 2005, les jeunes vies de deux clichois étaient fauchées en Seine-Saint-Denis – une tragédie mettant en cause des fonctionnaires de police. Depuis, la stratégie de l’État français, loin de chercher à châtier les coupables, consiste uniquement à fuir ses responsabilités. Comme il l’a fait dans des dizaines de crimes policiers depuis des décennies.
Ce même mois d’octobre 2005, en réponse à leur mort, un vent de colère secoua toutes les banlieues de France pendant des semaines. Les interprétations les plus courantes de ces émeutes incriminèrent à juste titre la déshérence des quartiers, les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure : une véritable guerre sociale faite aux pauvres. Mais elles ne dirent pas assez combien au cœur de cette révolte figurait, forte, l’exigence de respect : la dénonciation du mépris avec lequel avait été traitée la mort de ces deux adolescents et à travers leur cas, la dénonciation du mépris souverain dans lequel sont tenus les habitants des quartiers, leur attachement à la dignité collective.
Parutions, Sociologie
Cynthia Fleury : « Le travail doit faire lien avec l’émancipation et non pas avec la survie »
Cynthia Fleury
Les irremplaçables
Collection Blanche, Gallimard
Parution : 03-09-2015
Nous ne sommes pas remplaçables. L’État de droit n’est rien sans l’irremplaçabilité des individus. L’individu, si décrié, s’est souvent vu défini comme le responsable de l’atomisation de la chose publique, comme le contempteur des valeurs et des principes de l’État de droit. Pourtant, la démocratie n’est rien sans le maintien des sujets libres, rien sans l’engagement des individus, sans leur détermination à protéger sa durabilité. Ce n’est pas la normalisation – ni les individus piégés par elle – qui protège la démocratie. La protéger, en avoir déjà le désir et l’exigence, suppose que la notion d’individuation – et non d’individualisme – soit réinvestie par les individus. «Avoir le souci de l’État de droit, comme l’on a le souci de soi», est un enjeu tout aussi philosophique que politique. Dans un monde social où la passion pour le pouvoir prévaut comme s’il était l’autre nom du Réel, le défi d’une consolidation démocratique nous invite à dépasser la religion continuée qu’il demeure.
Après Les pathologies de la démocratie et La fin du courage, Cynthia Fleury poursuit sa réflexion sur l’irremplaçabilité de l’individu dans la régulation démocratique.
En librairie
« Une nuit d’orgie à Saint-Pierre Martinique »
« Une nuit d’orgie à Saint-Pierre Martinique » a été publié en 1893 par un certain Effe Géache ou F.G.H., dont l’identité n’a jamais été découverte.
L’histoire se déroule dans le « Paris des Antilles » encore appelé la « Venise tropicale» ou le « Sodome américain », qu’était alors Saint-Pierre, la capitale de l’île de la Martinique.
Ce roman met en scène les us et coutumes amoureux de cette ville peu avant sa destruction par l’éruption de la Montagne Pelée.
Les aventures érotiques de Hubert, Jules et Philippe, les compères d’Une nuit d’orgie, « mêlent toujours – selon Raphaël Confiant – la débauche au comique, le stupre à la rigolade la plus franche ». L’intérêt de cet ouvrage réside moins dans l’intrigue que dans la richesse de son vocabulaire imagé et épicé ; le créole apporte notamment gourmandise et gaieté à cette oeuvre sans égal.
Lire un extrait :
Le port de Saint-Pierre est magnifique tant par l’immobilité de la mer dans la belle saison que par sa forme gracieuse.
Quoi de plus beau, en effet, que le quart de cercle que la vague a creusé sur la plage de la ville montueuse et mal pavée, et les petites lames qui, couronnées de blanches écumes, viennent mourir presque sans bruit sur un bord de sable gris ?
Musiques
William Cepeda à FSJ
Martinique Jazz Festival à FSJ le 22/10/2015 à 16h00
Dans le cadre de la programmation du Martinique Jazz Festival, le Domaine de Fonds Saint-Jacques ( FSJ) accueillera l’artiste portoricain William CEPEDA.
Né à Loiza, « le cœur de la petite Afrique », à Puerto Rico, William Cepeda est professionnel depuis l’äge de 18 ans. Tromboniste, joueur de conques, diplômé du Conservatoire de musique de Puerto Rico et de la Berklee School of music aux Etats-Unis, il a accompagné les références du latin jazz, de la salsa et du jazz : Ruben Blades, Dizzy Gillespie, Myriam Makeba, Oscar de León, Eddie Palmieri, Celia Cruz, Tito Puente, Marc Antony…
Avec un phrasé unique, un style novateur, au carrefour d’influences, sa musique inspirée des rythmes populaires portoricains, met en avant les racines africaines avec son groupe Afro-rican Jazz. Une musique de résistance et d’ouverture. Compositeur, arrangeur, professeur, il est un des musiciens majeurs de Puerto Rico et du latin jazz avec des nominations aux Grammy Awards, sa présence dans les festivals et sur plus d’une centaine d’enregistrements.
Pour ce concert, William Cepeda invitera sur quelques titres les souffleurs de conques de Watabwi.
Cinéma
Le succès du cinéma pour ados et enfants
Roulez jeunesse! Après Les Nouvelles Aventures d’Aladin, près de 15 films vont se succéder sur les écrans d’ici à Noël.
— Par Danielle Attali —
Les films pour ados et pour enfants se portent très bien, merci. En tout cas, chaque année, ils réalisent des scores bluffants, rivalisant avec d’increvables blockbusters, d’impertinentes comédies ou d’incontournables sagas d’Heroic Fantasy. Ce fut encore le cas durant cette année. Un coup d’œil suffit pour voir que ces fameux longs métrages occupent les meilleures places du box-office. Une vingtaine figurent d’ailleurs parmi les 30 premiers du classement de l’année. Mais c’est un carton plein si on ouvre la palette au divertissement familial, comme le montrent les chiffres du Film français dans son Top 80.
C’est ainsi que Les Minions (6,3 millions d’entrées) se sont octroyé la deuxième place juste derrière La Famille Bélier (7,4 millions). Vice-Versa (4,2 millions) est à la 7e, Paddington (2,8 millions) 16e, Pourquoi j’ai pas mangé mon père (2,4 millions) 21e, Les Nouveaux Héros (1,7 million) à la 29e place. C’est dire si l’enjeu est important pour les distributeurs.
Un secteur en bonne santé
En juin, au Festival d’Annecy, où l’animation est reine, tous les curseurs étaient à la hausse et 83 pays représentés, preuve de la bonne santé du secteur.
Parutions, Sciences Sociales
« Ils ont tué mon mari, mon amoureux, mais pas l’artiste »
— Par Caroline Constant —
Chloé Verlhac, la femme du dessinateur Tignous, assassiné le 7janvier dernier à « Charlie Hebdo », est à l’origine du premier tome d’une anthologie de ses œuvres [sortit], le 14 octobre.
Tignous. Éditions du Chêne, 38 euros. Il s’interrogeait sur notre responsabilité dans le départ pour le djihad des adolescents, quand les frères Kouachi sont entrés à Charlie Hebdo, le 7 janvier dernier. Tignous, comme onze autres personnes, est tombé sous leurs balles. Demain, 14 octobre, sort en librairie le premier tome d’une anthologie de ses œuvres. C’est son épouse et complice, Chloé Verlhac, qui a voulu montrer au public l’œuvre de son grand escogriffe de mari. Ce petit bout de femme, toute en rousseur, a la détermination des braves et l’énergie du désespoir. Pour elle, pas question que la barbarie triomphe, dans cette histoire. De son si prolixe époux, elle a sélectionné dans ce fabuleux ouvrage 200 illustrations, qui témoignent de la richesse de l’imagination de Tignous, de la variété de ses centres d’intérêt et de ses révoltes, et de son rêve de fraternité. Et aussi et surtout de la bonhomie du personnage, au trait puissant et incisif, mais jamais méchant.
Théâtre
Festival Ouvè joua : Pierre à Pierre
—Dossier de presse —
Mercredi 21 et jeudi 22 octobre 2015 à 18h 30 Espace A’zwel (Terreville à Shoelcher)
Tout public (dès 2 ans ).
Spectacle de la célèbre compagnie espagnole El Teatre de l’Home Dibuixat, Pierre à Pierre est plus qu’une pièce de théâtre, plus qu’un instant de mystère. Cette pièce nous narre l’une des histoires les plus envoûtantes entendues depuis bien longtemps. Un appel direct à l‘intelligence et à l’émotion des spectateurs de 2 à 102 ans.
«L’imagination est plus importante que la connaissance. La connaissance est limitée. L’imagination enveloppe le monde.» Albert Einstein.
Ils font partie de la mémoire collective de tout un chacun, ces agréables souvenirs de promenades sur la plage, ces moments où les galets s’empilent. Et ce sont bien eux qui ressurgissent dans notre mémoire lorsque nous voyons Pierre à pierre, un petit bijou à
déguster en famille interprété au singulier par Tian Gombau et pour lequel il a fait appel à la direction toute en sensibilité de Rosa Díaz. Tian Gombau, acteur et manipulateur habile, installe délicatement sous nos yeux une petite plage constituée de galets, de coquillages, de boîtes de conserves rouillées, de troncs d’arbres pour nous raconter une tendre histoire : celle de l’Homme en Fer-blanc rejeté par les siens parce qu’il est différent.
Musiques
LALIN PLENN Lavwa Bèlè pou ti manmay
– Vendredi 20 et samedi 21 novembre à Saint Pierre : Vava Grivalliers (1926-2011) Bèlè liNo
Trois- ïlets le Samedi 24 octobre : place Gabriel Hayot, devant l’église Matinée – 10h, place Gabriel Hayot, devant le marché du bourg : démonstrations danses et chants, devant le marché avec les ateliers municipaux des 3 ilets et Anses d’Arlet, les visteurs et maraichers en costumes traditionnels Fin de journée – à la Poterie des 3 Ilets :
17h – sur la plage du Village de la Poterie : spectacle vivant avec les Hommes d’Argile
19h – place du Village de la Poterie : rassemblement pour la soirée Moment Bèlè avec les grands maitres du Bèlè , les associations et personnalités.
Saint Pierre : vendredi 20 et samedi 21 nov 2015
Vendredi 20 novembre : rencontre avec la jeunesse scolarisée et associative.
Matinée – 8h30 à 12h dans les établissements scolaires (primaires, collège et lycée ) : interventions , démonstrations, atelier et échanges avec les élèves et leurs enseignants
o Exposition : « Les grandes figures du Bèlè du Nord » Mairie- du 19 au 28 novembre
Fin de journée – 18 h, à Hôtel de VilleSaint Pierre: Hommage à Vava Grivalliers
Conférence / de Vava Grivalliers, ; Les origines du Bèlè, spécificités du Bèlè Li Sid, et Bèlè Li Nò, rôles du tambour, du chant, de la voix égale et de la danse dans l’exécution de la ronde Bèlè … Impacts du Bèlè sur la formation et l’éducation des jeunes, lien social et socle identitaire, etc.
Santé
Attention avec le poisson Panga!
Le panga est un nouveau poisson asiatique que nous trouvons chez les grandes surfaces, surtout sous forme de filets, à un prix relativement bas.
Au Vietnam, le panga est un poisson de culture industrielle intensive, plus exactement, il vient du delta du Mékong, et il est en train d’envahir le marché à cause de son prix.
Voici ce qu’il y a à savoir sur le panga :
Le Mékong est l’un des fleuves les plus contaminés de la planète.
Les pangas sont infectés, à hauts niveaux, de venins et bactéries (arsenic, résidus industriels toxiques et dangereux, sous-produits du secteur industriel en pleine croissance), métaux contaminés, phénols poly chlorés (PCB) ou DDT et leurs (DDTs), chlorate; des composants relationnés (CHLs), hexachlorociloxane, isomères (HCHs) et hexa chlorobenzène (HCB).
Ils sont alimentés avec des poissons morts, des restes d’os et avec une farine d’Amérique du Sud, le manioc et des résidus de soja et graines. Il est évident que ce type d’alimentation peu salubre n’a rien à voir avec l’alimentation d’un environnement naturel.
Cela ressemble beaucoup à l’alimentation des vaches folles (vaches qui furent alimentées avec des vaches).
Sociologie
Contrôles au faciès : l’État se pourvoit en cassation au lieu de s’engager fermement contre les discriminations
Communiqué commun. Eclore, Gisti, Ligue des droits de l’Homme, Maison pour un développement solidaire, Open Society Justice Initiative, Pazapas, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature
L’Etat entend contester cinq arrêts de la cour d’Appel de Paris le condamnant pour « faute lourde ».
Le Premier ministre a décidé de contester les décisions de la Cour d’appel de Paris, condamnant l’Etat pour discrimination à l’encontre de cinq jeunes hommes contrôlés par la police sur la base de leur origine. Le pourvoi en cassation introduit par l’Etat reflète le choix inacceptable du gouvernement de laisser perdurer les contrôles dits « au faciès », au rebours des engagements du candidat Hollande.
Dans cette procédure en justice, où treize jeunes hommes se plaignaient de contrôles au faciès, l’Etat n’a reculé devant rien, allant jusqu’à prétendre que les règles d’égalité et de la non-discrimination ne s’appliquaient pas aux forces de l’ordre.
La cour n’a heureusement pas suivi cette défense absurde et a rappelé l’évidence : les actions policières doivent être menées dans le respect des principes de non discrimination. Dans cinq cas, la Cour a constaté l’existence d’un contrôle discriminatoire : ces décisions sont historiques.
Sociologie
Condamné pour contrôles au faciès, l’État se pourvoit en cassation
La nouvelle a tout à la fois surpris et atterré. Le gouvernement a pris la décision, mardi 13 octobre, de contester la décision de la cour d’appel de Paris, le 24 juin, de condamner l’Etat pour « faute lourde » sur des contrôles d’identité au faciès par la police. Et s’est pourvu en cassation. Les instructions ont été données après un arbitrage que la ministre de la justice Christiane Taubira a perdu. Tout s’est joué entre la mi-août et la mi-septembre entre la place Vendôme et Matignon.
Deux mois plus tôt, treize jeunes hommes Français d’origine maghrébine ou subsaharienne qui avaient dénoncé des contrôles policiers qu’ils estimaient abusifs car non suivis d’une quelconque poursuite judiciaire. Cinq d’entre eux avaient obtenu gain de cause par un jugement inédit de la cour d’appel. Cette dernière avait estimé que « des présomptions graves, précises et concordantes » permettaient de juger que les contrôles policiers avaient été réalisés « en tenant compte de l’apparence physique et de l’appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race ».
Lire aussi : L’Etat condamné pour « faute lourde » après des contrôles au faciès
« Une avancée du droit »
Ces cinq jeunes hommes avaient été contrôlés lors d’opérations de contrôle de routine, dans un centre commercial, à la sortie d’un McDonald’s ou en centre-ville.
Ecologie
Le préfet de Guyane enterre définitivement la mine d’or de Saül
C’est Guyane 1ère qui révélait l’information dès hier, information que Médiapart, le site d’investigation (article payant par ici) met en exergue aujourd’hui : mercredi 14 octobre, le préfet de Guyane Eric Spitz a signé le rejet de de la demande d’ouverture d’une mine d’or sur la commune guyanaise de Saül par la société Rexma.
Une affaire à rebondissements
C’est Eric Besson, alors ministre de l’industrie de Nicolas Sarkozy qui (juste avant le second tour de l’élection présidentielle de 2012) avait signé le permis d’exploitation à la société Rexma sur un site pourtant situé sur le territoire du parc amazonien. Mais c’est Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif de François Hollande qui avait en octobre 2012 fait publier le permis d’exploitation en question, avant de le suspendre en raison de la falsification présumée de l’étude environnementale sur les conséquences de l’implantation de cette mine d’or.
Même si le procès s’était terminé par un non lieu en raison de la prescription des faits, c’est sur la base de cette falsification de l’étude d’impact que le préfet a décidé de refuser l’ouverture de la mine d’or sur le site de la crique limonade, à 5 kilomètres de Saül.
Ecologie
Sargasses : comment transformer un mal en bien?
État de la question
Depuis 2011, les sargasses envahissent les côtes de la Martinique. Également appelées « algues brunes », elles proviennent de la haute mer. Elles y vivent sous forme libre et suivent des courants marins qui les dirigent actuellement sur les côtes martiniquaises, préférentiellement vers la zone atlantique mais aussi parfois jusque sur la côte caraïbe. Ce phénomène est la conséquence d’une nouvelle organisation des courants marins parcourant l’Atlantique dans l’hémisphère nord.
Cet écosystème à part entière est frappé d’une dualité :
D’une part, il jouit de protections spécifiques (telle que la convention de Carthage) lorsqu’il se maintient en haute mer. En effet, ces radeaux de sargasses constituent un habitat et une source de nourriture pour de multiples espèces pélagiques, parfois endémiques à l’écosystème, qu’il convient de protéger. Dans un rapport datant de 2004, B.Goff soulignait que le service des pêches de la NOAA1 (USA) arrivait à la conclusion que les sargasses étaient nécessaires pour le cycle de vie des daurades coryphènes et des thazars.
Néanmoins, d’autre part, ce souci de préservation est supplanté par les multiples effets négatifs qui émanent des échouages massifs de sargasses sur les littoraux des territoires qui y sont soumis : ces algues sont alors considérées comme une menace à la fois sur le plan environnemental, économique et sanitaire.
Arts Plastiques
L’approche du sacré chez Dumas JEAN-JOSEPH (1934-2000)
— Par Fernand Tiburce Fortuné —
L’Art et le Sacré
La commune du Robert (Martinique –Caraïbe) avait organisé, il y a quelques années, une rencontre d’artistes martiniquais, autour d’un thème difficile, mais auquel tout créateur doit être un jour confronté : l’Art et le sacré. Dumas JEAN-JOSEPH (DJJ) avait exposé « Voyage céleste ». Cette œuvre est une véritable étreinte, sobre, dégagée de toute fantaisie de couleur. La lumière y est forte, suggérée par un soleil zénithal, puissant comme une idée unique, comme la Vérité révélée.
Le personnage, totalement anonyme, dépouillé de signification apparente, est immense espérance et grande dévotion et on le sent habité par une spiritualité forte à laquelle il ne semble pas être soumis, mais qu’il porte haut, en adoration, pour un partage en devenir.
C’est donc, délibérément, loin de la munificence du vitrail, loin de l’éblouissement des enluminures sacrées, loin de l’explosion des couleurs de nos paysages, que DJJ a concentré sa pensée, notre pensée, vers un point invisible en chacun de nous, chacun dans notre inconscient ayant sa part et sa définition du sacré. Ce point central, invisible et en même temps finement dévoilé dans l’œuvre, est ce lieu, où, pour l’offrande, nous joignons nos mains afin de recevoir cette lumière qui va éclairer nos propres cheminements vers un sacré universel.
Féminismes
15 octobre : journée mondiale des femmes rurales
— Par Marie-Josèphe Hardy Dessources-Sellaye Membre du bureau de l’UFM —
La Journée Mondiale des Femmes Rurales est une initiative lancée par plusieurs ONG internationales à Beijing en 1995 lors de la 4e conférence internationale de l’ONU sur les femmes. Elle est organisée depuis 1997 par la Fondation Sommet Mondial des Femmes FSMF.
L’Union des femmes de Martinique depuis 2003 marque cette journée : débats, manifestations, articles, témoignages, rencontre avec des élèves en formation agricole … et encourage tout ce qui permet de mettre l’accent sur les problèmes spécifiques rencontrés par les femmes du monde rural en Martinique, et plus généralement partout dans le monde.
Pourquoi cette journée ?
Parce que la contribution vitale des femmes rurales au sein de la société est méconnue : Elles produisent plus de 60% à 80% des aliments de base en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes, sont à la tête de 60 % des ménages dans certaines régions d’Afrique, assurent 90 % des besoins des ménages en eau et en combustible en Afrique
Parce que les femmes du milieu rural vivent un double handicap, chez nous comme ailleurs : femme et agricultrice
La grande majorité des femmes du milieu rural travaille souvent plus de 40 heures par semaine, sans aucun statut juridique ni protection sociale.
Echos d'éco, Sociologie
17 octobre : Journée Mondiale du Refus de la Misère
La Journée Mondiale du Refus de la Misère est célébrée chaque 17 Octobre. Née de l’initiative du père Joseph Wresinski et de celle de plusieurs milliers de personnes de tous milieux qui se sont rassemblées sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris en 1987, cette journée est officiellement reconnue par les Nations Unies depuis 1992.
Pourquoi une Journée mondiale du refus de la misère ?
Pour faire entendre la voix des plus démunis Faire entendre ceux qui sont habituellement réduits à leurs difficultés, voire en sont jugés responsables. « C’est notre journée. On peut exprimer ce que l’on a dans le cœur sans honte, sans gêne », dit une participante. La Journée mondiale du refus de la misère leur donne la parole, sur les conditions indignes qu’elles vivent, sur leurs résistances quotidiennes et leurs aspirations. On ne peut vaincre la misère qu’avec les premiers concernés.
Pour mobiliser citoyens et responsables publics La misère est une violation des droits humains fondamentaux, elle n’est pas fatale, et peut être combattue et vaincue comme l’ont été l’esclavage et l’apartheid. En France en particulier, elle invite à comprendre comment chacun, là où il est, peut agir.
Cinéma
Ciné Bokay Sen Piè : « Diversion » le 17/10/2015 à 18h 30
La Région Martinique dans le cadre du Grand Saint Pierre et la Municipalité de Saint Pierre
invitent les pierrotins à assister à la projection d’un film
Samedi 17 octobre 2015 Sur la place Bertin, à 18h30
Synopsis :
Nicky, passé maître dans l’art de l’escroquerie s’éprend de Jess, encore débutante en matière de fraude. Alors qu’il lui apprend les ficelles du métier et que la jeune femme se rapproche dangereusement de lui, il rompt brutalement avec elle.
Trois ans plus tard, la novice est devenue une redoutable femme fatale. Tandis qu’elle débarque en plein Grand Prix automobile de Buenos Aires, elle menace de faire capoter le plan à haut risque de Nicky, pourtant savamment élaboré. Pour la première fois de sa carrière, le maître des escrocs est désarçonné…
La presse en parle :
Chronic’art.com
Par Louis Blanchot
Le film finit par ressembler à une sorte de remake de Pickpocket par Michael Bay : existentialisme beauf, gonflette formelle et tuning en guise de direction artistique, barbouillant l’écran de signalétiques glamour-chic-sexy comme on remplirait de la saucisse.
La critique complète est disponible sur le site Chronic’art.com
En librairie
Le Nègre de Napoléon
Joseph Serrant, seul général noir de l’Empire
Raymond Chabaud
Préface : Lieutenant-colonel Pierre Garnier de Labareyre
Peut-on être martiniquais, noir, abolitionniste, officier de la Légion d’Honneur, général nommé par Napoléon sur le front et membre de l’état-major de Louis XVIII ? L’histoire de Joseph Serrant débute dans l’époque troublée de la Révolution pour s’achever dans le morne conformisme de la Restauration.
Cordonnier à Saint-Pierre, Joseph Serrant s’active dans le Club des jeunes citoyens et se bat pour l’abolition avec Louis Delgrès : tous deux participent, dès 1792, à la première abolition qui ne durera guère. Puis c’est la guerre où il peut enfin exprimer sa bravoure : Napoléon le nomme général après la victoire d’Ostrovno. Joseph Serrant est le seul métis élevé au grade de général par Napoléon, le seul métis général d’Empire.
Chabin, aux Antilles, Joseph est Noir. En Europe, seul officier métis dans une armée qui n’en compte guère, il est vu comme Blanc. Aux Antilles, révolutionnaire, Joseph se prend d’une passion pour la Nation. En France, la Nation jacobine lui fera oublier la singularité antillaise.
L’histoire de Joseph Serrant est une histoire moderne, une histoire d’homme déplacé qui perd ses repères et doit s’en construire de nouveaux.