« Bal tragique à Colombey, 1 mort » : c’est ce qu’a titré l’hebdomadaire « Hara-Kiri » lorsque le général de Gaulle meurt. C’est à la suite de cette une que le journal sera interdit par Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur de l’époque. Motif ? C’est une publication « dangereuse pour la jeunesse ».
Hara-Kiri est un magazine, créé en 1960 par une équipe dont les principaux animateurs étaient François Cavanna et Georget Bernier dit « professeur Choron »1. Ce journal satirique au ton cynique, parfois grivois, bénéficia d’un soutien télévisé discret de la part du réalisateur Jean-Christophe Averty (dont l’émission Les Raisins verts participait du même esprit) et connut un succès relativement important en France, à l’histoire riche en publicités radiophoniques provocantes (« Si vous ne pouvez pas l’acheter, volez-le ») et entrecoupée de quelques interdictions. Le magazine est d’abord vendu par colportage sur les trottoirs pour arriver dans les kiosques à la fin de la même année.
Une lettre irritée arrive un jour au courrier des lecteurs, qui dit en substance :
« Vous êtes bêtes. Et non seulement vous êtes bêtes, mais vous êtes méchants.