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R.C.M. 2015 : « Hill of freedom », une petite merveille!

— Par Roland Sabra —

hill_of_freedomUn film épistolaire en rupture avec le mouvement du temps. Won, une femme de Séoul reçoit par la poste un paquet de lettres que Mori, un japonais lui a écrit lors d’une retour sur les lieux de leur rencontre deux ans auparavant. Elle avait repousser ses avance. Émue par ce qu’elle découvre elle laisse tomber dans un escalier les lettres qu’elle ramasse sans pouvoir les reclasser car elles ne comportent ni date ni pagination. Elle se pose dans un café et poursuit dans le désordre sa lecture des lettres de Mori dans lesquelles il lui décrit les personnages qu’il rencontre dans la guest-house ou il loge, y compris sa liaison avec la tenancière du restaurant « Hill of Freedom » où elle et lui se retrouvaient en ce temps où il était amoureux d’elle. Avec le temps va, tout s’en va. L’écriture des lettres a un effet cathartique sur la passion amoureuse de Mori qui va aller s’étiolant. Mais tout comme le fil chronologique des lettres s’est rompu le désinvestissement amoureux va connaître des avancées et des retours en arrière.

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R.C.M. 2015 : le programme

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Vendredi 19 juin 2015

19 h – Les Choix d’EdaAtrium

20h 30 – Réalité – Madiana

Lire ci-dessous une présentation des films.

Les Choix d’Eda
Un film de Jil Servant -2014 – 68’ produit par Palaviré Productions

Christiane Eda-Pierre (née le 24 mars 1932 à Fort-de-France) est une soprano française, originaire de la Martinique. Elle est la nièce de la femme de lettres et journaliste Paulette Nardal.

Elle étudie au Conservatoire de Paris avec Charles Panzéra et Susanne Decrais. Elle fait ses débuts à Nice en 1958, dans le rôle de Leïla dans Les Pêcheurs de perles. L’année suivante, elle paraît au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Papagena dans La Flûte enchantée.

Elle fait ses débuts à l’Opéra-Comique en 1960, elle y chante Olympia, Lakmé, Rosine, Violetta, etc, et à l’Opéra de Paris en 1962, où elle s’impose en Lucia, Gilda, etc. À partir de 1966, elle entreprend une carrière internationale, chantant à Londres, Wexford, Lisbonne, Vienne, Salzbourg, Chicago, New York, etc.

Elle défend un vaste répertoire, allant de la musique baroque aux œuvres contemporaines, mais demeure une interprète d’élection de Mozart, notamment le rôle de Constanze dans L’Enlèvement au sérail, qu’elle chante dans le monde entier, mais également Donna Anna, Donna Elvira, Vittelia, Elettra.

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Le théâtre noir brésilien, un processus militant d’affirmation de l’identité afro-brésilienne

theatre_noir_bresilienUn ouvrage de Christine DOUXAMI
Collection Logiques sociales
ISBN : 978- 2-343-06332-4 • 35 € • 322 pages
L’ouvrage de Christine Douxami « Le théâtre noir brésilien : un processus militant d’affirmation de l’identité afro-brésilienne », met en avant les différentes formes artistiques et esthétiques du théâtre noir au Brésil de sa création en 1944 jusqu’à aujourd’hui. Ce théâtre constitue une réponse militante et artistique de la part de membres du groupe ethnique afro-brésilien à un sujet jusqu’aujourd’hui tabou au Brésil : la discrimination raciale qui émane de l’ensemble de la société brésilienne envers les populations afro-brésiliennes. Depuis 2001, le gouvernement fédéral brésilien met toutefois en avant des politiques d’action affirmative en faveur des populations noires et commence à admettre l’existence du racisme. Le théâtre noir a donc parallèlement connu un nouvel essor et traduit, tant en termes de dramaturgie qu’esthétiquement sur le plateau, les nouvelles aspirations des populations afro-brésiliennes. L’ouvrage, en soulignant le travail des précurseurs brésiliens dans ce domaine de l’art engagé et en montrant quels sont les choix artistiques et politiques actuels de ce théâtre de revendication identitaire est donc particulièrement actuel et nécessaire.

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RCM 2015 : « Turning gate » une porte ni ouverte, ni fermée !

— Par Roland Sabra —

turning_gate-400Le quatrième film de Hong Sang-soo que l’on a pu voir en France mais deuxième dans l’ordre de programmation des RCM 2015 est sans doute un des plus réussis du réalisateur coréen. On y retrouve des thématiques déjà déclinées qui sont celles d’un refus de la classification et de ce qu’elle implique comme catégorisation, hiérarchisation pour ne pas dire simplification réductrice. Hong Sang-soo cultive l’art de la disjonction inclusive avec pour conséquence de mettre ses personnages dans l’impossibilité de prendre une décision.
Gyung-soo est comédien dans la trentaine à qui l’on vient de refuser un rôle à Séoul. Désoeuvré il répond favorablement à l’invitation téléphonique quelque peu avinée d’une vieille connaissance lui proposant de venir le voir en province. Il lui présentera une amie proche, une danseuse qui dit-il l’apprécie beaucoup. Apprécier est un mot bien faible. La belle Myung-sook se révèle être raide dingue de Gyung-soo qui en retour n’éprouve pour elle qu’un désir vite déclinant⋅ Quand il découvre que son ami est lui véritablement amoureux de cette femme il décide de fuir par le train chez ses parents et c’est au cours de cet autre voyage qu’il rencontre une autre femme qui connait sur le bout des doigts sa carrière, les films qu’il a tourné, les pièces de théâtre qu’il a jouées.

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Halte à la misogynie raciste

— Par Françoise Vergès, et Gerty Dambury & collectif —
sexisme_racismeChaque jour en France, une misogynie renforcée de racisme s’exprime. Son but est de blesser et de nuire, d’offenser et de porter atteinte au plus intime. Il y a les « Sale noiraude », « T’es une Black moche, même pas baisable », et « T’as quoi sous ton voile ? », mais aussi de manière plus perverse, plus perfide, les « Vous êtes sûres que vous savez faire ça ? », « Vous avez vraiment les compétences ? ».

Soyons claires : nous ne parlons pas ici des racistes que les médias aiment épingler, ceux de l’extrême-droite.

Nous parlons ici de femmes et d’hommes qui signent des pétitions humanitaires et dénoncent le racisme, qui ont défilé le 11 janvier,qui clament haut et fort leur amour de l’Afrique et des Africains, qui organisent débats et colloques sur « L’Autre », qui citent Voltaire, Lévinas, ou Ricoeur, mais qui sont convaincus, profondément convaincus, qu’ils savent mieux ce qui est bon pour « nous ». Nous parlons ici plus précisément du monde de la culture, des directeurs de théâtre, des metteurs en scène, des professionnels des musées… tout ce monde qui véhicule l’idée d’une culture française fixe et atemporelle et regarde avec ignorance assumée, indifférence ou mépris, ce que nous proposons, ce que nous créons, ce que nous imaginons.

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« Archives, pour un monde menacé » par Anne Waldman

— Par Vincent Broqua —

archives_pour_1_mondeArchives, pour un monde menacé est le premier livre de la grande poète, écrivain et artiste Anne Waldman publié en France. Venant compléter les quelques titres édités par le collectif Maelstrom en Belgique, le livre, préparé et traduit par Vincent Broqua, traducteur et spécialiste de poésie américaine, est un choix de textes couvrant les treize dernières années de l’œuvre d’Anne Waldman. Archives, pour un monde menacé donne donc à lire l’évolution d’une pensée et d’une pratique poétique, mais aussi philosophique et politique, au début du 21ème siècle. Ce choix éditorial de textes récents est d’autant plus significatif qu’il s’appuie aussi sur les leçons tirées du passé, qu’il tienne de la mémoire collective ou bien, plus précisément, de la mémoire littéraire. En effet, ces cinquante dernières années, Anne Waldman, en fréquentant et rassemblant un très grand nombre d’écrivains autour de divers projets, comme The Jack Kerouac School of Disembodied Poetics qu’elle a fondée avec Allen Ginsberg ou plusieurs aventures éditoriales, est devenue l’infatigable animatrice de la poésie américaine, une mémoire à elle seule de la seconde moitié du 20ème siècle américain en art et littérature⋅ Archives, pour un monde menacé, apporte un double démenti à la critique parfois adressée à l’encontre de l’école de New York : que ce groupe d’écrivains était apolitique et que les femmes y étaient absentes.

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« Histoire et mémoire de l’esclavage : deux approches conflictuelles?

Conférence-débat de Marcel Dorigny le 27 juin à 11h 00 Hotel Batelière

dorigny_dolin_tsÀ l’occasion de la 8ième Assemblée générale de leur association, les membres de « Tous Créoles ! » seraient heureux de vous accueillir à la conférence-débat donnée par Marcel DORIGNY, docteur en histoire, spécialiste de la période coloniale,
Sur le thème : « HISTOIRE ET MÉMOIRE DE L’ESCLAVAGE : DEUX APPROCHES CONFLICTUELLES ? »
Samedi 27 juin 2015 à 11h00 à l’auditorium de l’hôtel Batelière (97233 SCHOELCHER)
Entrée libre
Le professeur Marcel DORIGNY nous propose une vision « cartographique et graphique » sur le processus pluriséculaire et complexe de l’esclavage. La cartographie permet en effet aujourd’hui de mieux saisir et comprendre ce que furent ces sociétés de l’esclavage, aussi bien le monde de la plantation que celui des espaces urbains, longtemps mal connus.
Ces progrès de la connaissance historique, y compris par une approche juridique rigoureuse, n’ont pourtant pas totalement fait disparaître les controverses et les polémiques : la conférence proposée permettra de confronter le regard de l’historien d’aujourd’hui aux débats et controverses actuelles.
> En ouverture de l’assemblée, Dé mo kat pawol épi Daniel DALIN, président du CollectifDom, vice-président du CReFOM
Vente et dédicaces du livre « Atlas des esclavages, de l’Antiquité à nos jours » par Marcel DORIGNY et Bernard GAINOT, cartographie de Fabrice Le GOFF (Editions AUTREMENT).

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G.E.M.-centre : journées portes ouvertes du 25 au 27 juin 2015

Création d’un G.E.M. Nord-atlantique

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L’Association Equinoxe et les usagers du GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) auront le plaisir de vous accueillir aux Journées portes ouvertes du GEM – Centre du 25 au 27juin 2015
Structure d’accompagnement social des usagers de la psychiatrie, le GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) est un espace de rencontre où l’on apprend à se reconstruire autour d’activités artistiques, sportives, de sorties découverte, de moments de convivialité
Nous vous invitons à nous rejoindre pour un moment de partage
JEUDI et VENDREDI 10h – 17h SAMEDI 9h – 14h
Vous pouvez dès aujourd’hui passer commande de compositions florales pour aider à financer les vacances des usagers du GEM
Contact 0696 863 854 / 0696 360 860

Réseau d’entraide des familles d’usagers de la psychiatrie

L’association EQUINOXE a le plaisir de vous informer de l’ouverture du GEM Nord-Atlantique le 1er juillet 2015

Le GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) est une structure d’accompagnenemnt social qui accueille de jour des usagers de la psychiatrie majeurs relativement stabilisés. C’est une porte ouverte, un espace de liberté où se faire des amis pour échanger, reprendre confiance en soi et faire ensemble.

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R.C.M. 2015 : « Under the skin » ou la mort à fleur de peau

— Par Roland Sabra —
under_the_skinElle parle peu. Elle vient d’un ailleurs incertain. Lointain. Très loin, d’une autre galaxie. Elle tue sans effusion de mots ou de sang. Dans le froid brouillard d’une banlieue de Glasgow elle cherche. Elle cherche à comprendre cette espèce qu’elle découvre, des êtres masculins, seuls, sans famille, qu’elle attire dans ses filets pour leur faire la peau. A bord d’une camionnette elle en repère un de cette espèce, le fait monter à bord, s’assure qu’il est bien seul, l’emmène dans une maison isolée et délabrée, à l’intérieur de laquelle se trouve un piège d’une beauté sublime. Elle se dépouille lentement de ses vêtements en reculant. Elle l’attire, l’appelle du regard. Elle marche sur une surface noire, liquide qui progressivement engloutit sa victime et finit par dissoudre l’intérieur du corps qu’il vient d’absorber. Ne reste que la peau comme un voile que la mer emporte. Et elle recommence⋅ Elle recommence jusqu’à se laisser contaminer par l’objet de sa quête.

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La danse, comme le diable au corps !

— Par Janine Bailly —
revoleo_ana-perezLe flamenco est d’abord un genre musical, puis une danse datant du XVIIIe siècle, et qui à l’origine se dansait seul. En tant que néophyte, je connaissais essentiellement le flamenco interprété par des duos de danseurs homme-femme, plus spectaculaire et plus facile d’accès, danse cérémonielle au cours de laquelle les protagonistes se tiennent par la force du regard et se défient sur le mode de l’agressivité, créant ainsi une sorte de compétition passionnelle, émotionnelle et sexuelle.
Au théâtre Aimé Césaire, ce ne fut pas à ce spectacle-là que le groupe Revoleo, fondé par Luis de la Carrasca, nous avait conviés en cette fin de semaine, les duos ayant en effet été l’exception, et le « maître » ayant lui-même précisé que l’idée était de « revisiter des palos peu connus ou peu interprétés » (palos : chants).
Il m’a donc été donné de découvrir un nouvel aspect de la culture espagnole, et si je fus d’abord déconcertée de ne pas retrouver mes repères, bien vite je me suis laissée convaincre par la fougue des solos, la passion communicative des danseurs, l’agilité démoniaque des pieds de la bailaora Ana Pérez, l’enthousiasme et la force de conviction du bailaor Kuky Santiago.

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Je suis l’auteur de «L’insurrection qui vient»

— Par collectif —
insurrection_qui_vient-3Pour motiver son renvoi en correctionnel du groupe de Tarnac pour terrorisme, la justice s’appuie sur ce pamphlet anticapitaliste dont elle attribue l’écriture à Julien Coupat. Des intellectuels et des écrivains, dont François Bégaudeau ou Frédéric Lordon, s’inquiètent qu’un livre devienne pièce centrale d’un procès, et rappellent la liberté de critiquer la société capitaliste.
Le parquet du tribunal de grande instance de Paris vient de demander le renvoi en correctionnelle de huit personnes, dont trois pour actes de terrorisme, dans l’affaire dite «de Tarnac». Une affaire lancée, voilà sept ans, par une opération à grand spectacle qui avait vu les forces de l’ordre cagoulées se déployer autour d’une «épicerie tapie dans l’ombre». La défense pugnace des mis en cause et quelques enquêtes sérieuses ont permis depuis longtemps à tout un chacun de comprendre qu’il s’agissait d’une opération de communication du pouvoir sarkozyste de l’époque. Une opération que, par esprit de corps, la police et la magistrature, avec l’appui du personnel politique au pouvoir aujourd’hui, n’ont pas voulu démentir⋅ Et quel pouvoir peut-il, de nos jours, se passer de l’antiterrorisme, ne fût-ce que pour remonter brièvement dans les sondages ?

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De la poésie de toutes les couleurs

ce_qui_est_ecritCe qui est écrit change à chaque instant, anthologie poétique. Le Castor Astral, 315 pages, 12 euros.

Cent un poètes pour un ouvrage qui est en même temps un manifeste de diversité et d’éclectisme.
C e qui est écrit change à chaque instant, c’est le titre de l’anthologie qui paraît ces jours-ci au Castor Astral. Il s’agit d’une citation du poète suédois Tomas Tranströmer, auteur vedette de la maison. Cent un poètes y sont présents sous forme d’extraits de leurs œuvres, véritable pot-pourri de ce que la maison d’édition s’honore d’avoir publié depuis sa création en 1975. La majorité des écrivains sont francophones, mais on trouve aussi des voix venues de l’étranger (Chine, Flandres, Pays basque, Angleterre, Colombie, États-Unis, Irlande, Italie, Norvège, Jamaïque, Suède, Russie, Allemagne…). Les choix de Jean-Yves Reuzeau et Marc Torralba sont très divers. Ils embrassent aussi les auteurs de la Beat Generation et ceux du Manifeste électrique (1971) et du Manifeste froid (1973), ainsi que les participants aux revues Chorus (Franck Venaille, Daniel Biga et Pierre Tilman) et Exit (Patrice Delbourg, Daniel Fano, Yves Martin, Marc Villard), sans omettre les changements formalistes sans cesse à l’œuvre dans la sphère poétique.

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R.C.M. 2015 : musique ET cinéma dites-vous?

A propos de Yo soy la salsa  & de Conte de cinéma mais aussi de Ram-Leela

conte&salsa— Par Roland Sabra —

L’intitulé de la 10ème édition des Rencontres Cinémas Martinique illustre assez bien les centres d’intérêts des spectateurs martiniquais : Musique et Cinéma et non pas Cinéma et Musique. L’ordre d’énumération est symptomatique. La Musique est première, le cinéma ne venant qu’en illustration de la vénérable dame. La soirée du 13 juin à l’Atrium en a été la caricature. Deux films programmés dans la salle Frantz Fanon. Conte de cinéma dans le cadre de la rétrospective consacrée au cinéaste coréen Hong Sang-soo et Yo soy la salsa un documentaire de Manuel Villalona. Moins de dix personnes pour le film coréen, une salle aux trois-quarts pleine pour le documentaire dominicain. Et pourtant ! L’intérêt cinématographique des deux prestations est inversement proportionnel au nombre de spectateurs mobilisés. Deux mots sur l’hagiographie musicale consacrée au pape de la Salsa, Johnny Pacheco, musicien, compositeur, arrangeur, producteur et directeur musical né en 1935 à Santiago de los Caballeros, en République dominicaine. Le titre du documentaire en lui même est porteur d’une béatification simplificatrice.

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Le musée de l’Homme renaît à Paris

musee_de_lhommeNous avons assisté, en exclusivité, aux premiers retours des pièces précieuses, dans cette institution, vidée à partir de 2003.

En voyant ces dizaines de caisses et leur contenu exotique rassemblés dans une salle au Jardin des Plantes, on a l’impression de participer à l’inventaire d’un bourlingueur de retour du bout du monde. La grande coiffe rituelle du Vanuatu avec sa houppette de plumes est entourée d’une armature en mousse afin de la protéger des cahots. Les tiroirs emplis de bijoux touareg sortis du coffre vont s’entasser dans des cartons numérotés. Les 70 pains (secs et archisecs) venus du monde entier sont déjà rangés dans des boîtes ajustées, aucune miette ne doit tomber. Les tissus et autres parures en fibre ont, eux, subi une anoxie – ce procédé supprime l’oxygène autour de chaque pièce et élimine les insectes –, avant d’être glissés dans des penderies. Cartons numérotés, palettes entourées de couches de film plastique : tout est prêt pour être transbahuté.
« Des convois sécurisés afin d’éviter tout risque de vol »

Les premiers camions de déménagement sont entrés en scène les 3, 4 et 5 juin : ils ont transporté ces trésors ethnologiques soigneusement empaquetés depuis le Muséum d’histoire naturelle (5e), leur lieu de stockage pendant six ans, jusqu’à la colline de Chaillot (16e).

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Albert Moutoudou relance « l’hypothèse panafricaniste »

panafricain— Par Jean Chatain —

L’Hypothèse panafricaniste, d’Albert Moutoudou, Éditions L’Harmattan, 108 pages, 12,50 euros. Dans un ouvrage argumenté, l’auteur camerounais montre en quoi le durcissement des différences ethniques s’accompagne à peu près systématiquement d’une déstabilisation accentuée des sociétés.

L’ethnie, la nation, le continent… trois niveaux de concepts trop souvent utilisés de façon incantatoire par nombre de discours sur l’Afrique, glissant de l’un à l’autre chaque fois que la réflexion se heurte à plusieurs nœuds de contradictions que l’on s’efforcera non pas de résoudre mais de contourner en sautant d’un palier à l’autre, en jouant de l’un contre l’autre (en particulier l’ethnie contre la nation) au mépris de la plus élémentaire cohérence. Mais chaque fois avec un objectif politique identique : « De Moïse Tshombé dans l’ex-Congo belge aux vociférateurs de la Radio des Mille Collines au Rwanda, en passant par Buthelezi en Afrique du Sud, les apprentis sorciers ne peuvent qu’être réduits à deux options : ou bien la tentation hégémonique de leur ethnie (sur les autres ethnies) ou bien la tentation sécessionniste ; l’une et l’autre étant des impasses politiques. 

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R.C.M 2015 : rétrospective Hong Sang-soo

Mercredi 17 juin 2015 19h 15Hill of Freedom – Atrium

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Hong Sang-soo, né le 25 octobre 1960 à Séoul, est un réalisateur et scénariste sud-coréen.

Fils d’un officier de l’armée sud-coréenne et d’une employée de maison de production cinématographique, Hong Sang-soo découvre le cinéma en regardant des films hollywoodiens à la télévision. Au cours d’une conversation bien arrosée, un homme de théâtre suggère à ce garçon désœuvré de se lancer dans la mise en scène. Hong Sang-soo s’inscrit alors à l’université de Chungang, à Séoul, dans le département « Théâtre et cinéma ». Il part vivre ensuite aux États-Unis, étudiant au College of Arts and Crafts de Californie et à l’Art Institute de Chicago, où il réalise plusieurs courts métrages expérimentaux.

Cet amoureux de Rohmer et de Cézanne, qui a vécu un an en France, connaît un choc esthétique en découvrant à 27 ans Le Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson, un film qui le convainc de se tourner vers un cinéma plus narratif. Il réalise en 1996 son premier long métrage, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits suivi deux ans plus tard par Le Pouvoir de la province de Kangwon (tourné en noir et blanc).

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La révolution de Fou Malade, en rap et dans la rue

— Par Fara C —

Catalyseur du mouvement Y en a marre au Sénégal, le visionnaire Fou Malade donne, avec son Bat’Haillons Blin-D, un concert lors de l’engagé Festival Africa Fête, à Marseille. Exceptionnel!

«Quitte le pouvoir: la révolte des Y en a marre», captivant documentaire d’Aïda Grovestins et Machteld Aardse, a inauguré hier le 11e Festival Africa Fête itinérant (FAFI), fondé pour perpétuer la mémoire du légendaire activiste culturel et politique Mamadou Konté (1948-2007), père de l’association Africa Fête. « Ce film montre très bien la force de Y en a Marre, qui a mobilisé autant de citoyens sénégalais en si peu de temps », souligne Cécile Rata, directrice à Marseille du FAFI.

Le charismatique rappeur Fou Malade a joué, avec son groupe Bat’Haillons Blin-D, un rôle décisif dans la réussite de Y en a marre, dont un des hauts faits de lutte a été l’éviction du président Wade. Il a utilisé la caisse de résonnance du hip hop pour appeler à un NTS (Nouveau Type de Sénégalais), et a convaincu la jeunesse à une inscription massive sur les listes électorales.

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Théâtre à l’hôpital : « Pique-nique en campagne » au Centre Emma Ventura le 20/06/2015

pique-nique_hospital—Communiqué de presse —

La création 2015 « Pique-nique en campagne » sera présentée le 20 juin à 15H30 au réfectoire du Centre Emma Ventura (CEV). Elle sera offerte aux rési-dents, à leurs proches, aux bénévoles et aux agents du CEV ainsi qu’au public extérieur à l’hôpital.
Ce rendez-vous du 20 juin correspondra au lancement d’un nouveau projet nom-mé « Théâtre à l’hôpital: lire, répéter, jouer ». L’objectif est de favoriser l’accès à la culture pour les personnes qui en sont éloignées et d’impliquer, dans une dé-marche artistique et culturelle, l’établissement de santé dans sa globalité (patients, personnel soignant et administratif) avec le soutien de professionnels de la culture.
Concrètement:
• Des lectures seront proposées de novembre à juin aux centres hospitaliers par les comédiens professionnels de la compagnie.
• Des répétitions ouvertes et des représentations de fin de projet.
• Un second atelier réservé au personnel hospitalier verra le jour en janvier 2016.
Depuis le début de l’année, la compagnie de théâtre l’Autre Bord Compagnie dé-veloppe un partenariat avec le CHU Martinique (plus étroitement avec le Centre Emma Ventura) et avec la Direction des Affaires Culturelles de la Martinique.

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Journée martiniquaise de lutte contre les violences dans le couple : le 13/06/2015

13 juin 2005—13 juin 2015 : il y a 10 ans, Sandra …

violence_contre_les femmes-1— Par l’UFM —

Contre les violences envers les femmes, chacun-e peut agir !

Il y a 10 ans, ce 13 juin 2005, la population martiniquaise apprenait avec horreur qu’une jeune femme était immolée, en plein centre-ville, à 7h du matin, pour avoir voulu se séparer de son compagnon violent.

Douleur insoutenable, pour sa famille. Condamnation quasi-unanime de toutes et de tous – manifestations, marche silencieuse … Mais aussi peur pour d‘autres femmes victimes de violences qui étaient menacées du même sort, à qui leur bourreau disait : « sé mem bagay la kay rivé-w, ou kay wè ».

Depuis, le 13 juin est devenu à l’initiative de l’Union des Femmes de Martinique, Journée martiniquaise de lutte contre les violences dans le couple, en mémoire de toutes ces femmes assassinées en Martinique, et pour toutes ces femmes qui ne peuvent vivre en toute liberté.

Des manifestations ont rassemblé des centaines de femmes et d’hommes, et nous avons dit « plus jamais ça »…

Mais la violence continue à tuer, à défigurer, à blesser le corps et le mental, à faire souffrir :

femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.

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Du théâtre de l’absurde à l’absurdité théâtrale…

« La Ronde de Sécurité », mise en scène (?) de José Exélis

— Par Roland Sabra —

Le public attendait d’autant plus de cette reprise de «La Ronde de Sécurité » qu’une grande partie de celui-ci n’avait pas vu la première version créée en 1993. Il y des reprises qui sont nécessaires. Elles sont, à l’instar de « Wopso » de Marius Gottin, des éléments du patrimoine, non pas national martiniquais, l’État-nation n’est en aucun cas l’horizon indépassable de l’avenir du pays, mais populaire, au sens noble du terme. Une autre raison concourrait à rendre l’attente plus vive. La thématique. Le théâtre de Guy Froissy est un théâtre incisif, décalé, qui à partir de situations insolites développe avec un talent certain une critique sociale lucide sur un ton qui emprunte à l’absurde. En l’occurrence, UN, c’est le nom que porte le personnage dans le texte de Froissy, l’autre se nommant DEUX. Monsieur DEUX donc, qui n’est qu’un parmi tant d’autres, sort un soir pour se changer les idées dans ce qui pourrait être une cité. Pour le théâtre de l’absurde le lieu importe peu.

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On est vraiment fâchés avec l’ortografe !

ortografe( Y compris sur ce site 😳 )
La maîtrise des règles de référence, et plus particulièrement celles de grammaire, a baissé au cours des cinq dernières années, selon le Baromètre Voltaire.

Les Français sont décidément fâchés avec l’orthographe. Et selon un baromètre paru jeudi dans Le Parisien, la tendance n’est pas à une amélioration. Cette étude se base sur les résultats à un test proposé dans le cadre du Projet Voltaire, premier service en ligne personnalisé de remise à niveau. Depuis 2008, 2 millions de personnes ont suivi ce programme. Ainsi, en 2010, 5000 personnes ont été interrogées sur 84 règles d’orthographe jugées de référence. Résultat: ils ont obtenu une moyenne de 10,13 sur 20. Cinq ans plus tard, la note au même examen est à présent de 9,08 sur 20. Cette tendance est certes à relativiser, le nombre de participants à ce test ayant dans le même temps bondi pour s’établir à près de 85.000 en 2015.

En première ligne: les règles grammaticales. C’est dans ce domaine que le niveau a le plus baissé. «Les Français retiennent plus facilement les règles lexicales que les règles grammaticales, et pour cause: il est plus aisé de mémoriser l’orthographe d’un mot, indépendamment du reste, que de prendre en compte les liens qu’entretient ce mot avec les autres en mobilisant des connaissances», expliquent les auteurs du baromètre.

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Adelaïde Corinus expose​ à ​ l’Hôtel Bakoua jusqu’au 26 juin

corinus-1Après une vie professionnelle et personnelle bien remplie, Adelaïde Corinus se consacre aujourd’hui entièrement à sa passion de toujours : l’Art, et de façon protéiforme.
Tout commence véritablement lors de l’exposition « PAPIE EPI CE TOUT » qui l’a alors totalement émerveillé.
En 2006, elle décide donc de rejoindre l’Atelier « SA SE YO » : une nouvelle quête commence.
Ayant déjà évolué dans le monde artistique, avec une formation en colorimétrie (maquillage, conseil en image et développement personnel), c’est une suite logique dans son parcours.
Adelaïde part au Japon se former en Ikebana.
Petit à petit, elle entrevoit une reconversion toute trouvée pour les années qui suivent : se consacrer entièrement à la recherche artistique et esthétique par le biais de son travail d’artiste.
Son travail de plasticienne se décline aujourd’hui en 3 axes :
– Travail de collage autour du papier sous toutes ses formes,
– Photographie,
– Peinture (techniques mixtes).
Pour parfaire sa formation en papier, elle part à Genève (Suisse) rencontrer Elizabeth Beurret, travaillant ainsi à la création de papier japonais et de papier végétal. Adelaïde s’essaye à recycler le papier dans des oeuvres réalisées à partir de pâte de papier : une nouvelle « vie » pour la matière.

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Ornette Coleman, célèbre saxophoniste, est mort à 85 ans.

colemanOrnette Coleman, né le 9 mars 1930 à Fort Worth (Texas) et mort le 11 juin 2015 à New York1, est un saxophoniste ténor et alto, trompettiste, violoniste et compositeur, précurseur majeur du free jazz.

À quatorze ans, il étudie le saxophone alto puis, deux ans plus tard, le saxophone ténor. Il commence par jouer dans des orchestres de rhythm and blues dans le Sud des États-Unis. Il s’installe à Los Angeles où il est contraint de travailler comme liftier tout en étudiant l’harmonie, la théorie musicale (largement en autodidacte) et en élaborant ce qui deviendra l’essentiel de son style, tant sur le plan harmonique que rythmique (frôlant l’atonalité soutenue par un tempo fluctuant).

Coleman épouse, en 1954, la poète Jayne Cortez (en) dont il divorce en 1964. Leur fils Denardo, nait en 19562.

L’accueil parmi ses pairs est mitigé, mais déjà il reçoit l’appui de certains d’entre eux. C’est le bassiste Red Mitchell qui le découvre. Il enregistre en 1958 son premier disque pour la firme Contemporary de Lester Koenig (« Something else! The Music Of Ornette Coleman », avec Don Cherry, Walter Norris (en), Don Payne, Billy Higgins), puis en 1959 « Tomorrow is the question!

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Des ethnologues dénoncent la vente des objets cultuels des Indiens Hopi

katsina_opi— Par Jean-Patrick Razon (Ethnologue, Survival International France), Patrick Perez (Ethnologue, enseignant-chercheur à l’Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse (ENSAT)) et Gilles Colin (Doctorant en ethnologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)) —
Certes, le sort des hommes se partage le plus souvent entre dérisoire et tragique et notre monde disparaîtra un jour sans laisser de traces. Pour autant, la récente destruction de monuments en Mésopotamie, par le dernier nihilisme en date, a paru détestable, parce qu’en ces vestiges et l’intérêt qu’ils continuaient de susciter, c’est l’idée d’une humanité réconciliée par la curiosité et la diversité qui demeurait, comme un défi adressé au destin par nos émotions et notre intelligence. Mais il est une barbarie plus insidieuse à laquelle de simples lois ou des accords entre gouvernements pourraient aisément remédier. La France en ce domaine, par sa définition minimale de l’inaliénabilité des biens culturels, fait preuve d’une indifférence incompréhensible aux destructions possibles ou réelles de patrimoines vivants. Sans égard pour ceux dont ils sont parfois l’unique richesse.

Ainsi la vente d’une centaine de katsinam des Indiens Hopi d’Arizona, à Drouot en avril 2013, juin et décembre 2014 et ce mercredi 10 juin a naturellement été un choc pour tous ceux qui connaissent cette tribu et sa culture vivante.

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Octroi de mer : la déductibilité, nécessaire réforme

— Par Eric Eloré, adjoint au maire du Marin —
octroi_de_mer-3Dans la conjoncture économique actuelle, les mesures visant à favoriser les échanges commerciaux entre la Martinique et son environnement régional (confère le président de la République lors de sa visite), rendent nécessaire de créer un dispositif fiscal lui aussi favorable à la facilitation des échanges commerciaux.
L’octroi de mer est reconnu à travers ses fondements juridiques et historiques, pour la place qu’il tient dans le financement des collectivités et sur son rôle de stimulateur de l’économie. Selon l’étude d’impact qui accompagne l’actuel projet de loi, il répond à un double objectif : un élément essentiel pour une stratégie de développement des filières de production, une manne importante qui donne aux collectivités d’Outre-mer une capacité d’autofinancement exceptionnelle. L’ancrage juridique communautaire reconnaît le dispositif conforme aux normes européennes, car il n’établit pas de discrimination entre les produits fabriqués localement et ceux de fabrication nationale ou communautaire.
Le cadre communautaire reconnaît toutefois, comme stratégique dans le développement de l’économie locale, la possibilité pour les conseils territoriaux de voter une exonération de l’octroi de mer.

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