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La fabrication d’un «regard éloigné»

— Par collectif —
le_regard_eloignePhilippe DESCOLA Anthropologue, professeur au collège de France , Jean-Louis FABIANI Directeur d’études à l’EHESS , Irène THÉRY Directrice d’études à l’EHESS et Antoine LILTI Directeur d’études à l’EHESS
L’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) fête cette semaine ses quarante ans. L’occasion de rappeler que les sciences sociales constituent une arme sans égale dans un monde globalisé, tenté par le repli.

Plus que jamais, nous pensons que les sciences sociales sont nécessaires. Elles s’efforcent de comprendre le monde dans lequel nous vivons, parfois d’agir sur lui, en prenant une distance salutaire à l’égard du commentaire immédiat des médias comme des manifestes idéologiques, y compris lorsque ceux-ci se parent des signes extérieurs de la scientificité. Les sciences sociales n’ont pas pour vocation de distribuer des leçons de morale, mais de fournir aux citoyens des outils pour penser et agir dans un monde incertain.

Pour cela, nos disciplines doivent savoir résister à une double tentation. La première est de répondre à l’injonction qui leur est souvent faite de produire un savoir utilitaire, directement «valorisable». Or la façon dont est formulée une «question sociétale» est rarement, pour ne pas dire jamais, pertinente pour une analyse des dynamiques qui travaillent en profondeur les sociétés.

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La concentration des richesses nuit à la croissance, et c’est le FMI qui le dit

—  Par Pierric Marissal —

fmi_logoPlus les riches s’enrichissent, plus faible est la croissance. Moins il y a de syndiqués, plus le revenu des 1% les plus riches augmente. Et la flexibilisation du travail accroît les inégalités. A contre-pied total de sa politique, des économistes du FMI publient une étude appelant à la redistribution des richesses.

Selon leur calcul, si les 20 % les plus riches augmentent leur fortune de 1 %, le PIB global lui baisse de 0,08%. « Cela semble suggérer que les bénéfices ne retombent pas » sur les plus pauvres, écrit le FMI qu’on peut croire gêné aux entournures. Car depuis 1714, et la fable des abeilles de Bernard Mandeville, tous les économistes libéraux assurent que l’enrichissement des plus riches bénéficie in fine à tous, soit par le biais de leur consommation, soit par celui de l’investissement profitant ainsi à l’activité économique générale et à l’emploi dans le reste de la société. C’est la « théorie du ruissellement » brandie depuis 3 siècles par tous les détracteurs de la redistribution et de la régulation économique.
A l’inverse, une hausse similaire des revenus des 20% les plus pauvres doperait la croissance de près de 0,4 point explique ainsi l’étude.

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Dan Maxim, l’ authentique à la distillerie Saint-James

A la distillerie Saint-James jusqu’au 28 juin 2015

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— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Dan Maxim est autodidacte mais à n’en point douter Etyope, déesse de l’art n’est surement pas étrangère à son remarquable talent. La vérité et la sincérité habitent l’artiste. Laborieux, il traduit ainsi la moindre ses émotions appliquées dans une volonté de bien faire, de bien peindre. Et cependant prône une certaine légèreté de peindre et de vivre. Il intègre ses images dans une sorte de décor de théâtre comme pour mieux leur donner un caractère intemporel et les fixer pour l’éternité. Sa vision de l’être humain dans le cosmos, ce mysticisme éloquent, l’écriture naïve nait de l’émotion, du désir d’exprimer le merveilleux, de l’imagination aussi dans une sorte d’instinct créateur. Mais quel bonheur de découvrir l’expression spontanée et appliquée et cette poésie savoureuse, récréation pour l’œil, et un stimulant pour l’imaginaire dans cette réécriture du réel d’un univers intime singulier. Cet art apparait d’autant plus vivant qu’il n’obéit à aucune règle définie, fourmillant d’imprévus, d’inventions. Grace à sa technique Dan Maxim peut s’évader à son aise, sans en être dépendant ou freiné.

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Plongée au cœur du sadisme

— Par Audrey Loussouarn —

« Investigations : Voyage en barbarie », sur France Ô. Voyage en barbarie vient de recevoir le prix Albert-Londres dans la catégorie « Audiovisuel ». Ce documentaire met en images les témoignages 
de victimes des camps de torture dans le désert du Sinaï.

«Albert Londres avait dénoncé le fléau de l’esclavage en son temps mais le scandale du trafic d’êtres humains existe encore au XXIe siècle. » L’observation du jury du prix Albert-Londres, en le décernant dans la catégorie « Audiovisuel » aux réalisatrices de Voyage en barbarie, ne pouvait être plus juste. Cécile Allegra et Delphine Deloget signent une enquête forte sur les camps de torture sortis de terre dans le désert du Sinaï. Les victimes : ce sont pour la plupart des Érythréens fuyant la dictature, capturés pour faire l’objet d’une demande de rançon.
Le crime est bien organisé, en témoignent les modes opératoires qui se répètent

En octobre 2014, les deux journalistes avaient déjà rendu compte, par écrit sur lemonde.fr, de ce voyage dans l’horreur qui aurait été vécu, depuis 2009, par 50 000 personnes.

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Non, le Pape François n’est pas José Bové!

— Par Mathieu Slama —
pape_ecoloAlors que l’encyclique sur l’écologie paraît ce jeudi, Laurent Joffrin a comparé le Pape à José Bové dans Libération. Une analyse que ne partage pas Mathieu Slama qui rappelle que la position universaliste de l’Église relève d’une conception holiste de l’homme.
Il est absurde d’en vouloir au Pape François de prendre position sur des sujets aussi décisifs que l’immigration et l’écologie. D’abord parce qu’il s’agit de thématiques absolument décisives qui engagent l’humanité tout entière -et, de ce point de vue, l’Église a son mot à dire. Ensuite parce que ces prises de position n’ont rien de surprenant en ce qu’elles s’appuient sur l’un des fondements de la tradition chrétienne: l’universalité de la condition humaine, l’existence d’une humanité partagée.[…]

Quand se pose la question de l’universel, se pose aussitôt après la question de la nation. Les deux concepts entrent inévitablement en contradiction et les débats soulevés par le Pape en sont la parfaite illustration. La question migratoire, comme la question environnementale, relève d’abord de compétences nationales et engage la souveraineté même d’un pays. Appeler, comme le fait le Pape, à un traitement plus humain des migrants ou à une plus grande prise en compte de l’urgence environnementale revient nécessairement à remettre en cause en partie cette souveraineté.

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« Excuse My Street Art » du 4 au 30 juin à l’ Atrium

excuse_my_street_artPolystyrène sculpté contrecollé sur bois peint Polystyrène sculpté, résine, bois et ciment peint

En partenariat avec L’Association pour un Développement Durable Domien
A3D97…

Dans le cadre de l’exposition intitulée « EXCUSE MY STREET ART », David Né présente une réflexion sur le thème : « La Pop culture créole ou l’art Rurbain »
Né est un Artiste recycleur de talent dont la pratique contemporaine est axée sur sa capacité à sublimer tout type de matière inutilisée des secteurs industriels : ferraille, bois, papier, polystyrène… qu’il décline en bijoux, design, figurines de design exclusives, peinture sur béton, et autres portières de voiture que vous êtes invités à découvrir du 04 au 30 Juin 2015 sur deux niveaux de l’EPCC ATRIUM.
Il s’agit d’une exposition évènement à plus d’un titre :
Deuxième rendez-vous septennal de l’artiste, (la première édition : « Rituels », présentait une analyse du comportement religieux aux Antilles), Cette nouvelle exposition est une communication artistique qui établit un lien entre l’ingéniosité de la Culture Populaire Créole et le concept d’innovation frugale : une démarche adaptée aux enjeux du développement durable.

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Un essai assassin contre Luc Ferry, Frédéric Lenoir et Michel Onfray

— Par Patrice Trapier —

roger-pol-droitRoger-Pol Droit a publié un essai assassin contre « les prophètes du bonheur », à commencer par Comte-Sponville, Ferry, Lenoir et Onfray.

L’été approche et son cortège de régimes santé-forme-minceur. Une séance de méditation, cinq fruits et légumes quotidiens, le bonheur est dans le pré! À côté des maillots se glisseront naturellement dans la valise quelques traités de « philo perso » achetés sur Amazon : au choix le paradis en dix leçons, la sérénité pour les nuls ou le zen à la portée de tous…

C’est contre ces prophètes du bonheur (Comte-Sponville, Ferry, Lenoir, Onfray…) et leur kit prêt-à-penser, que Roger-Pol Droit a publié, il y a quelques semaines déjà, un essai assassin qui se lira allègrement durant tout l’été. Le très urbain « RPD » laisse aller sa colère contre les propagandistes d’un « bonheurisme philosophique » qu’il conteste en bloc et en détail. À une époque où le tragique de l’Histoire signe son retour ; où la science en marche autorise tous les fantasmes ; où les grandes idéologies effilochées laissent la place à l’intégrisme, au nihilisme ou au narcissisme culturel, l’homme occidental cultive son nombril en s’imaginant lointain disciple de Sénèque, Socrate, Lucrèce ou Épicure.

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Les Martiniquais et leur jeunesse : Que se passe-t-il ?

Incompréhension, Rupture ou affrontement larvé ? Où en est-on ? Où va-t-on ? Que fait-on ?

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— Par Thierry Ichelmann —

Introduction

La Martinique (et pas seulement elle) fût consternée ce dimanche 24 mai 2015, de découvrir certaines images, datant de la veille au soir :

Une partie de sa jeunesse, à moto, jaugeant, défiant, affrontant des forces de l’ordre, dans l’exercice de leur mission.

Il y eût d’abord un temps de questionnements, se demandant si c’était bien une scène véridique ou un montage pour interpeller, puis s’est posée la question de savoir si c’était bien en Martinique. Ensuite a suivi un temps d’émission d’hypothèses :

  • Savaient-ils que les forces de l’ordre étaient là, et ont-ils voulu les défier ?

  • Ont-ils vu qu’ils étaient filmés, et ont-ils alors voulu faire le spectacle ?

La grande majorité des réactions publiques oscille entre condamnation, indignation, excès de légalisme et demande de manifestation de forte autorité.

Que se passe-t-il avec notre jeunesse ? Notre jeunesse est-elle démesurément violente ? Irrespectueuse ? La Martinique a-t-elle peur de sa jeunesse ? Y-a-t-il rupture entre la société martiniquaise et sa jeunesse ?

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R.C.M. 2015 : « Hill of freedom », une petite merveille!

— Par Roland Sabra —

hill_of_freedomUn film épistolaire en rupture avec le mouvement du temps. Won, une femme de Séoul reçoit par la poste un paquet de lettres que Mori, un japonais lui a écrit lors d’une retour sur les lieux de leur rencontre deux ans auparavant. Elle avait repousser ses avance. Émue par ce qu’elle découvre elle laisse tomber dans un escalier les lettres qu’elle ramasse sans pouvoir les reclasser car elles ne comportent ni date ni pagination. Elle se pose dans un café et poursuit dans le désordre sa lecture des lettres de Mori dans lesquelles il lui décrit les personnages qu’il rencontre dans la guest-house ou il loge, y compris sa liaison avec la tenancière du restaurant « Hill of Freedom » où elle et lui se retrouvaient en ce temps où il était amoureux d’elle. Avec le temps va, tout s’en va. L’écriture des lettres a un effet cathartique sur la passion amoureuse de Mori qui va aller s’étiolant. Mais tout comme le fil chronologique des lettres s’est rompu le désinvestissement amoureux va connaître des avancées et des retours en arrière.

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R.C.M. 2015 : le programme

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Vendredi 19 juin 2015

19 h – Les Choix d’EdaAtrium

20h 30 – Réalité – Madiana

Lire ci-dessous une présentation des films.

Les Choix d’Eda
Un film de Jil Servant -2014 – 68’ produit par Palaviré Productions

Christiane Eda-Pierre (née le 24 mars 1932 à Fort-de-France) est une soprano française, originaire de la Martinique. Elle est la nièce de la femme de lettres et journaliste Paulette Nardal.

Elle étudie au Conservatoire de Paris avec Charles Panzéra et Susanne Decrais. Elle fait ses débuts à Nice en 1958, dans le rôle de Leïla dans Les Pêcheurs de perles. L’année suivante, elle paraît au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Papagena dans La Flûte enchantée.

Elle fait ses débuts à l’Opéra-Comique en 1960, elle y chante Olympia, Lakmé, Rosine, Violetta, etc, et à l’Opéra de Paris en 1962, où elle s’impose en Lucia, Gilda, etc. À partir de 1966, elle entreprend une carrière internationale, chantant à Londres, Wexford, Lisbonne, Vienne, Salzbourg, Chicago, New York, etc.

Elle défend un vaste répertoire, allant de la musique baroque aux œuvres contemporaines, mais demeure une interprète d’élection de Mozart, notamment le rôle de Constanze dans L’Enlèvement au sérail, qu’elle chante dans le monde entier, mais également Donna Anna, Donna Elvira, Vittelia, Elettra.

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Le théâtre noir brésilien, un processus militant d’affirmation de l’identité afro-brésilienne

theatre_noir_bresilienUn ouvrage de Christine DOUXAMI
Collection Logiques sociales
ISBN : 978- 2-343-06332-4 • 35 € • 322 pages
L’ouvrage de Christine Douxami « Le théâtre noir brésilien : un processus militant d’affirmation de l’identité afro-brésilienne », met en avant les différentes formes artistiques et esthétiques du théâtre noir au Brésil de sa création en 1944 jusqu’à aujourd’hui. Ce théâtre constitue une réponse militante et artistique de la part de membres du groupe ethnique afro-brésilien à un sujet jusqu’aujourd’hui tabou au Brésil : la discrimination raciale qui émane de l’ensemble de la société brésilienne envers les populations afro-brésiliennes. Depuis 2001, le gouvernement fédéral brésilien met toutefois en avant des politiques d’action affirmative en faveur des populations noires et commence à admettre l’existence du racisme. Le théâtre noir a donc parallèlement connu un nouvel essor et traduit, tant en termes de dramaturgie qu’esthétiquement sur le plateau, les nouvelles aspirations des populations afro-brésiliennes. L’ouvrage, en soulignant le travail des précurseurs brésiliens dans ce domaine de l’art engagé et en montrant quels sont les choix artistiques et politiques actuels de ce théâtre de revendication identitaire est donc particulièrement actuel et nécessaire.

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RCM 2015 : « Turning gate » une porte ni ouverte, ni fermée !

— Par Roland Sabra —

turning_gate-400Le quatrième film de Hong Sang-soo que l’on a pu voir en France mais deuxième dans l’ordre de programmation des RCM 2015 est sans doute un des plus réussis du réalisateur coréen. On y retrouve des thématiques déjà déclinées qui sont celles d’un refus de la classification et de ce qu’elle implique comme catégorisation, hiérarchisation pour ne pas dire simplification réductrice. Hong Sang-soo cultive l’art de la disjonction inclusive avec pour conséquence de mettre ses personnages dans l’impossibilité de prendre une décision.
Gyung-soo est comédien dans la trentaine à qui l’on vient de refuser un rôle à Séoul. Désoeuvré il répond favorablement à l’invitation téléphonique quelque peu avinée d’une vieille connaissance lui proposant de venir le voir en province. Il lui présentera une amie proche, une danseuse qui dit-il l’apprécie beaucoup. Apprécier est un mot bien faible. La belle Myung-sook se révèle être raide dingue de Gyung-soo qui en retour n’éprouve pour elle qu’un désir vite déclinant⋅ Quand il découvre que son ami est lui véritablement amoureux de cette femme il décide de fuir par le train chez ses parents et c’est au cours de cet autre voyage qu’il rencontre une autre femme qui connait sur le bout des doigts sa carrière, les films qu’il a tourné, les pièces de théâtre qu’il a jouées.

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Halte à la misogynie raciste

— Par Françoise Vergès, et Gerty Dambury & collectif —
sexisme_racismeChaque jour en France, une misogynie renforcée de racisme s’exprime. Son but est de blesser et de nuire, d’offenser et de porter atteinte au plus intime. Il y a les « Sale noiraude », « T’es une Black moche, même pas baisable », et « T’as quoi sous ton voile ? », mais aussi de manière plus perverse, plus perfide, les « Vous êtes sûres que vous savez faire ça ? », « Vous avez vraiment les compétences ? ».

Soyons claires : nous ne parlons pas ici des racistes que les médias aiment épingler, ceux de l’extrême-droite.

Nous parlons ici de femmes et d’hommes qui signent des pétitions humanitaires et dénoncent le racisme, qui ont défilé le 11 janvier,qui clament haut et fort leur amour de l’Afrique et des Africains, qui organisent débats et colloques sur « L’Autre », qui citent Voltaire, Lévinas, ou Ricoeur, mais qui sont convaincus, profondément convaincus, qu’ils savent mieux ce qui est bon pour « nous ». Nous parlons ici plus précisément du monde de la culture, des directeurs de théâtre, des metteurs en scène, des professionnels des musées… tout ce monde qui véhicule l’idée d’une culture française fixe et atemporelle et regarde avec ignorance assumée, indifférence ou mépris, ce que nous proposons, ce que nous créons, ce que nous imaginons.

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« Archives, pour un monde menacé » par Anne Waldman

— Par Vincent Broqua —

archives_pour_1_mondeArchives, pour un monde menacé est le premier livre de la grande poète, écrivain et artiste Anne Waldman publié en France. Venant compléter les quelques titres édités par le collectif Maelstrom en Belgique, le livre, préparé et traduit par Vincent Broqua, traducteur et spécialiste de poésie américaine, est un choix de textes couvrant les treize dernières années de l’œuvre d’Anne Waldman. Archives, pour un monde menacé donne donc à lire l’évolution d’une pensée et d’une pratique poétique, mais aussi philosophique et politique, au début du 21ème siècle. Ce choix éditorial de textes récents est d’autant plus significatif qu’il s’appuie aussi sur les leçons tirées du passé, qu’il tienne de la mémoire collective ou bien, plus précisément, de la mémoire littéraire. En effet, ces cinquante dernières années, Anne Waldman, en fréquentant et rassemblant un très grand nombre d’écrivains autour de divers projets, comme The Jack Kerouac School of Disembodied Poetics qu’elle a fondée avec Allen Ginsberg ou plusieurs aventures éditoriales, est devenue l’infatigable animatrice de la poésie américaine, une mémoire à elle seule de la seconde moitié du 20ème siècle américain en art et littérature⋅ Archives, pour un monde menacé, apporte un double démenti à la critique parfois adressée à l’encontre de l’école de New York : que ce groupe d’écrivains était apolitique et que les femmes y étaient absentes.

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« Histoire et mémoire de l’esclavage : deux approches conflictuelles?

Conférence-débat de Marcel Dorigny le 27 juin à 11h 00 Hotel Batelière

dorigny_dolin_tsÀ l’occasion de la 8ième Assemblée générale de leur association, les membres de « Tous Créoles ! » seraient heureux de vous accueillir à la conférence-débat donnée par Marcel DORIGNY, docteur en histoire, spécialiste de la période coloniale,
Sur le thème : « HISTOIRE ET MÉMOIRE DE L’ESCLAVAGE : DEUX APPROCHES CONFLICTUELLES ? »
Samedi 27 juin 2015 à 11h00 à l’auditorium de l’hôtel Batelière (97233 SCHOELCHER)
Entrée libre
Le professeur Marcel DORIGNY nous propose une vision « cartographique et graphique » sur le processus pluriséculaire et complexe de l’esclavage. La cartographie permet en effet aujourd’hui de mieux saisir et comprendre ce que furent ces sociétés de l’esclavage, aussi bien le monde de la plantation que celui des espaces urbains, longtemps mal connus.
Ces progrès de la connaissance historique, y compris par une approche juridique rigoureuse, n’ont pourtant pas totalement fait disparaître les controverses et les polémiques : la conférence proposée permettra de confronter le regard de l’historien d’aujourd’hui aux débats et controverses actuelles.
> En ouverture de l’assemblée, Dé mo kat pawol épi Daniel DALIN, président du CollectifDom, vice-président du CReFOM
Vente et dédicaces du livre « Atlas des esclavages, de l’Antiquité à nos jours » par Marcel DORIGNY et Bernard GAINOT, cartographie de Fabrice Le GOFF (Editions AUTREMENT).

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G.E.M.-centre : journées portes ouvertes du 25 au 27 juin 2015

Création d’un G.E.M. Nord-atlantique

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L’Association Equinoxe et les usagers du GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) auront le plaisir de vous accueillir aux Journées portes ouvertes du GEM – Centre du 25 au 27juin 2015
Structure d’accompagnement social des usagers de la psychiatrie, le GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) est un espace de rencontre où l’on apprend à se reconstruire autour d’activités artistiques, sportives, de sorties découverte, de moments de convivialité
Nous vous invitons à nous rejoindre pour un moment de partage
JEUDI et VENDREDI 10h – 17h SAMEDI 9h – 14h
Vous pouvez dès aujourd’hui passer commande de compositions florales pour aider à financer les vacances des usagers du GEM
Contact 0696 863 854 / 0696 360 860

Réseau d’entraide des familles d’usagers de la psychiatrie

L’association EQUINOXE a le plaisir de vous informer de l’ouverture du GEM Nord-Atlantique le 1er juillet 2015

Le GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) est une structure d’accompagnenemnt social qui accueille de jour des usagers de la psychiatrie majeurs relativement stabilisés. C’est une porte ouverte, un espace de liberté où se faire des amis pour échanger, reprendre confiance en soi et faire ensemble.

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R.C.M. 2015 : « Under the skin » ou la mort à fleur de peau

— Par Roland Sabra —
under_the_skinElle parle peu. Elle vient d’un ailleurs incertain. Lointain. Très loin, d’une autre galaxie. Elle tue sans effusion de mots ou de sang. Dans le froid brouillard d’une banlieue de Glasgow elle cherche. Elle cherche à comprendre cette espèce qu’elle découvre, des êtres masculins, seuls, sans famille, qu’elle attire dans ses filets pour leur faire la peau. A bord d’une camionnette elle en repère un de cette espèce, le fait monter à bord, s’assure qu’il est bien seul, l’emmène dans une maison isolée et délabrée, à l’intérieur de laquelle se trouve un piège d’une beauté sublime. Elle se dépouille lentement de ses vêtements en reculant. Elle l’attire, l’appelle du regard. Elle marche sur une surface noire, liquide qui progressivement engloutit sa victime et finit par dissoudre l’intérieur du corps qu’il vient d’absorber. Ne reste que la peau comme un voile que la mer emporte. Et elle recommence⋅ Elle recommence jusqu’à se laisser contaminer par l’objet de sa quête.

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La danse, comme le diable au corps !

— Par Janine Bailly —
revoleo_ana-perezLe flamenco est d’abord un genre musical, puis une danse datant du XVIIIe siècle, et qui à l’origine se dansait seul. En tant que néophyte, je connaissais essentiellement le flamenco interprété par des duos de danseurs homme-femme, plus spectaculaire et plus facile d’accès, danse cérémonielle au cours de laquelle les protagonistes se tiennent par la force du regard et se défient sur le mode de l’agressivité, créant ainsi une sorte de compétition passionnelle, émotionnelle et sexuelle.
Au théâtre Aimé Césaire, ce ne fut pas à ce spectacle-là que le groupe Revoleo, fondé par Luis de la Carrasca, nous avait conviés en cette fin de semaine, les duos ayant en effet été l’exception, et le « maître » ayant lui-même précisé que l’idée était de « revisiter des palos peu connus ou peu interprétés » (palos : chants).
Il m’a donc été donné de découvrir un nouvel aspect de la culture espagnole, et si je fus d’abord déconcertée de ne pas retrouver mes repères, bien vite je me suis laissée convaincre par la fougue des solos, la passion communicative des danseurs, l’agilité démoniaque des pieds de la bailaora Ana Pérez, l’enthousiasme et la force de conviction du bailaor Kuky Santiago.

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Je suis l’auteur de «L’insurrection qui vient»

— Par collectif —
insurrection_qui_vient-3Pour motiver son renvoi en correctionnel du groupe de Tarnac pour terrorisme, la justice s’appuie sur ce pamphlet anticapitaliste dont elle attribue l’écriture à Julien Coupat. Des intellectuels et des écrivains, dont François Bégaudeau ou Frédéric Lordon, s’inquiètent qu’un livre devienne pièce centrale d’un procès, et rappellent la liberté de critiquer la société capitaliste.
Le parquet du tribunal de grande instance de Paris vient de demander le renvoi en correctionnelle de huit personnes, dont trois pour actes de terrorisme, dans l’affaire dite «de Tarnac». Une affaire lancée, voilà sept ans, par une opération à grand spectacle qui avait vu les forces de l’ordre cagoulées se déployer autour d’une «épicerie tapie dans l’ombre». La défense pugnace des mis en cause et quelques enquêtes sérieuses ont permis depuis longtemps à tout un chacun de comprendre qu’il s’agissait d’une opération de communication du pouvoir sarkozyste de l’époque. Une opération que, par esprit de corps, la police et la magistrature, avec l’appui du personnel politique au pouvoir aujourd’hui, n’ont pas voulu démentir⋅ Et quel pouvoir peut-il, de nos jours, se passer de l’antiterrorisme, ne fût-ce que pour remonter brièvement dans les sondages ?

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De la poésie de toutes les couleurs

ce_qui_est_ecritCe qui est écrit change à chaque instant, anthologie poétique. Le Castor Astral, 315 pages, 12 euros.

Cent un poètes pour un ouvrage qui est en même temps un manifeste de diversité et d’éclectisme.
C e qui est écrit change à chaque instant, c’est le titre de l’anthologie qui paraît ces jours-ci au Castor Astral. Il s’agit d’une citation du poète suédois Tomas Tranströmer, auteur vedette de la maison. Cent un poètes y sont présents sous forme d’extraits de leurs œuvres, véritable pot-pourri de ce que la maison d’édition s’honore d’avoir publié depuis sa création en 1975. La majorité des écrivains sont francophones, mais on trouve aussi des voix venues de l’étranger (Chine, Flandres, Pays basque, Angleterre, Colombie, États-Unis, Irlande, Italie, Norvège, Jamaïque, Suède, Russie, Allemagne…). Les choix de Jean-Yves Reuzeau et Marc Torralba sont très divers. Ils embrassent aussi les auteurs de la Beat Generation et ceux du Manifeste électrique (1971) et du Manifeste froid (1973), ainsi que les participants aux revues Chorus (Franck Venaille, Daniel Biga et Pierre Tilman) et Exit (Patrice Delbourg, Daniel Fano, Yves Martin, Marc Villard), sans omettre les changements formalistes sans cesse à l’œuvre dans la sphère poétique.

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R.C.M. 2015 : musique ET cinéma dites-vous?

A propos de Yo soy la salsa  & de Conte de cinéma mais aussi de Ram-Leela

conte&salsa— Par Roland Sabra —

L’intitulé de la 10ème édition des Rencontres Cinémas Martinique illustre assez bien les centres d’intérêts des spectateurs martiniquais : Musique et Cinéma et non pas Cinéma et Musique. L’ordre d’énumération est symptomatique. La Musique est première, le cinéma ne venant qu’en illustration de la vénérable dame. La soirée du 13 juin à l’Atrium en a été la caricature. Deux films programmés dans la salle Frantz Fanon. Conte de cinéma dans le cadre de la rétrospective consacrée au cinéaste coréen Hong Sang-soo et Yo soy la salsa un documentaire de Manuel Villalona. Moins de dix personnes pour le film coréen, une salle aux trois-quarts pleine pour le documentaire dominicain. Et pourtant ! L’intérêt cinématographique des deux prestations est inversement proportionnel au nombre de spectateurs mobilisés. Deux mots sur l’hagiographie musicale consacrée au pape de la Salsa, Johnny Pacheco, musicien, compositeur, arrangeur, producteur et directeur musical né en 1935 à Santiago de los Caballeros, en République dominicaine. Le titre du documentaire en lui même est porteur d’une béatification simplificatrice.

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Le musée de l’Homme renaît à Paris

musee_de_lhommeNous avons assisté, en exclusivité, aux premiers retours des pièces précieuses, dans cette institution, vidée à partir de 2003.

En voyant ces dizaines de caisses et leur contenu exotique rassemblés dans une salle au Jardin des Plantes, on a l’impression de participer à l’inventaire d’un bourlingueur de retour du bout du monde. La grande coiffe rituelle du Vanuatu avec sa houppette de plumes est entourée d’une armature en mousse afin de la protéger des cahots. Les tiroirs emplis de bijoux touareg sortis du coffre vont s’entasser dans des cartons numérotés. Les 70 pains (secs et archisecs) venus du monde entier sont déjà rangés dans des boîtes ajustées, aucune miette ne doit tomber. Les tissus et autres parures en fibre ont, eux, subi une anoxie – ce procédé supprime l’oxygène autour de chaque pièce et élimine les insectes –, avant d’être glissés dans des penderies. Cartons numérotés, palettes entourées de couches de film plastique : tout est prêt pour être transbahuté.
« Des convois sécurisés afin d’éviter tout risque de vol »

Les premiers camions de déménagement sont entrés en scène les 3, 4 et 5 juin : ils ont transporté ces trésors ethnologiques soigneusement empaquetés depuis le Muséum d’histoire naturelle (5e), leur lieu de stockage pendant six ans, jusqu’à la colline de Chaillot (16e).

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Albert Moutoudou relance « l’hypothèse panafricaniste »

panafricain— Par Jean Chatain —

L’Hypothèse panafricaniste, d’Albert Moutoudou, Éditions L’Harmattan, 108 pages, 12,50 euros. Dans un ouvrage argumenté, l’auteur camerounais montre en quoi le durcissement des différences ethniques s’accompagne à peu près systématiquement d’une déstabilisation accentuée des sociétés.

L’ethnie, la nation, le continent… trois niveaux de concepts trop souvent utilisés de façon incantatoire par nombre de discours sur l’Afrique, glissant de l’un à l’autre chaque fois que la réflexion se heurte à plusieurs nœuds de contradictions que l’on s’efforcera non pas de résoudre mais de contourner en sautant d’un palier à l’autre, en jouant de l’un contre l’autre (en particulier l’ethnie contre la nation) au mépris de la plus élémentaire cohérence. Mais chaque fois avec un objectif politique identique : « De Moïse Tshombé dans l’ex-Congo belge aux vociférateurs de la Radio des Mille Collines au Rwanda, en passant par Buthelezi en Afrique du Sud, les apprentis sorciers ne peuvent qu’être réduits à deux options : ou bien la tentation hégémonique de leur ethnie (sur les autres ethnies) ou bien la tentation sécessionniste ; l’une et l’autre étant des impasses politiques. 

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R.C.M 2015 : rétrospective Hong Sang-soo

Mercredi 17 juin 2015 19h 15Hill of Freedom – Atrium

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Hong Sang-soo, né le 25 octobre 1960 à Séoul, est un réalisateur et scénariste sud-coréen.

Fils d’un officier de l’armée sud-coréenne et d’une employée de maison de production cinématographique, Hong Sang-soo découvre le cinéma en regardant des films hollywoodiens à la télévision. Au cours d’une conversation bien arrosée, un homme de théâtre suggère à ce garçon désœuvré de se lancer dans la mise en scène. Hong Sang-soo s’inscrit alors à l’université de Chungang, à Séoul, dans le département « Théâtre et cinéma ». Il part vivre ensuite aux États-Unis, étudiant au College of Arts and Crafts de Californie et à l’Art Institute de Chicago, où il réalise plusieurs courts métrages expérimentaux.

Cet amoureux de Rohmer et de Cézanne, qui a vécu un an en France, connaît un choc esthétique en découvrant à 27 ans Le Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson, un film qui le convainc de se tourner vers un cinéma plus narratif. Il réalise en 1996 son premier long métrage, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits suivi deux ans plus tard par Le Pouvoir de la province de Kangwon (tourné en noir et blanc).

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La révolution de Fou Malade, en rap et dans la rue

— Par Fara C —

Catalyseur du mouvement Y en a marre au Sénégal, le visionnaire Fou Malade donne, avec son Bat’Haillons Blin-D, un concert lors de l’engagé Festival Africa Fête, à Marseille. Exceptionnel!

«Quitte le pouvoir: la révolte des Y en a marre», captivant documentaire d’Aïda Grovestins et Machteld Aardse, a inauguré hier le 11e Festival Africa Fête itinérant (FAFI), fondé pour perpétuer la mémoire du légendaire activiste culturel et politique Mamadou Konté (1948-2007), père de l’association Africa Fête. « Ce film montre très bien la force de Y en a Marre, qui a mobilisé autant de citoyens sénégalais en si peu de temps », souligne Cécile Rata, directrice à Marseille du FAFI.

Le charismatique rappeur Fou Malade a joué, avec son groupe Bat’Haillons Blin-D, un rôle décisif dans la réussite de Y en a marre, dont un des hauts faits de lutte a été l’éviction du président Wade. Il a utilisé la caisse de résonnance du hip hop pour appeler à un NTS (Nouveau Type de Sénégalais), et a convaincu la jeunesse à une inscription massive sur les listes électorales.

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