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Grèce : « Non! Vous ne nous volerez pas nos vies!

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— Par Robert Saé —

Enfin ! La Grèce sort de l’inconnu! Pendant que les propagandistes du libéralisme sauvage agitent leur épouvantail, le peuple Grec a signifié que l’incertitude et l’irresponsabilité consistaient précisément  à  rester sous la coupe des spéculateurs et des usuriers ! Les économistes de service et les politiques aux ordres ont eu beau rivaliser dans la désinformation, le peuple Grec a compris que  les institutions financières et leurs gouvernements relais n’ont jamais « aidé la Grèce » en réduisant les salaires et les pensions ou en détruisant le secteur public, mais que leur seule préoccupation était d’aider les spéculateurs à rafler la mise. Les efforts  pour attiser les égoïsmes et les chauvinismes afin d’isoler le peuple Grec ont été vains. Sa résistance  a recueilli encouragement et soutien  de la part de tous les autres peuples européens. Ceux-ci ont bien compris que le pillage dont ils sont victimes ne cesserait absolument pas même si les « créanciers » parvenaient à étrangler le peuple Grec.

Enfin !  La Grèce pourra envisager la fin de la faillite! Pendant que  les profiteurs  crient au loup,  le peuple Grec énonce que  sa faillite à lui  est fruit de l’austérité et qu’il s’agit de reconstruire une économie qui soit au service des êtres humains !

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« De l’esclavage à la liberté forcée. Les « immigrants » africains au sein de la société martiniquaise, 1857-1889 »

Conférence de Céline Flory le 07 juillet aux Archives départementales

immigrants_africainsLa Société des Amis des Archives et le Conseil Général ont le plaisir de vous inviter à la conférence que donnera Céline Flory le mardi 7 juillet 2015 à 18h aux Archives départementales :
« De l’esclavage à la liberté forcée. Les « immigrants » africains au sein de la société martiniquaise, 1857-1889 »

Dans la réorganisation du travail colonial consécutive à l’abolition de l’esclavage promulguée le 27 avril 1848 dans l’ensemble des territoires français, les administrations coloniales, de concert avec les planteurs, prônèrent le recours à l’immigration de travailleurs extérieurs.
Sensible à leurs sollicitations, le ministère de la Marine et des colonies mit en place un système, subventionné par l’État, d’introduction de travailleurs extérieurs sous contrat d’engagement de travail de plusieurs années.
Dans ce cadre, de 1854 à 1862, plus de 21 000 hommes, femmes et enfants furent recrutés le long du littoral ouest-africain pour aller travailler à la Guyane et aux Antilles françaises. Plus précisément, 10 552 d’entre eux arrivèrent en Martinique où ils demeurent pour la très grande majorité d’entre eux jusqu’à la fin de leur vie.

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A propos d’un dégradation des relations sociales en Martinique

Que cherche la branche extrémiste du patronat ?

syndicatTribune  de Philippe Pierre-Charles, secrétaire général CDMT

Il faut bien parler d’une branche extrémiste du patronat par comparaison avec ceux qui, bon an mal an, échangent, discutent, négocient, signent des accords avec ou sans grève. Il est même des médiateurs qui se félicitent de réussir… à cent pour cent la conciliation des parties après conflit.
La branche extrémiste quant à elle défraye plus souvent la chronique, car ses hauts faits provoquent des remous à répétition et s’étalent dans la presse avec une navrante banalité. Dans ses entreprises, en plus des compréhensibles tensions de classe, règne un climat de guerre sociale larvée. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) se concluent rarement, les grèves durent ou se répètent, les huissiers, gendarmes ou policiers, ne sont jamais loin ; les tribunaux sont mobilisés ; leurs avocats prospèrent ; les entraves au dialogue font partie de leur arsenal ordinaire. C’est aussi le temps où des patrons de plus en plus nombreux refusent carrément les médiations, narguant ainsi sans crainte l’inspection du travail, voire le tribunal, comme à la SME !

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« La Martinique avance » ou du destin contrarié d’un slogan politique

— Par Serge Harpin —

martinique_avance_ou_pasLa première attestation de la formule dans l’espace public Martiniquais date du « deuxième plan de relance régional » (2013). Ce devait être un coup médiatique pour signifier, sur un temps qu’on voulait long – la durée de la « relance » – un changement radical, voire, pour les plus exaltés, « révolutionnaire » dans la conduite des affaires locales dans ce « confetti de l’Empire » (J.-C.GUILLEBAUD,1976) où on joue à « l’État Nation » (1).

L’idée, on l’aura bien compris, était de combiner la dynamique créée par « la relance » et une campagne de communication politique d’envergure. C’était de bonne guerre. Dès lors, l’enjeu de « la relance » n’était plus simplement économique mais aussi – et on pourrait même dire « mais surtout » – politique avec cette obsession de l’image et de la mise en scène. Ainsi, la multiplication et la répartition méticuleusement pesées, et calculées des chantiers sur tout le territoire ne relevaient pas seulement d’un souci de programmation pertinente et efficace des travaux mais également et très fortement d’un parti pris électoraliste.

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Contre les violences envers les femmes, chacun(e) peut agir!

— Par Rita Bonheur, présidente de l’UFM (Union des Femmes de la Martinique) —

je_taime_jetetueIl y a 10 ans, le 13 juin 2005, la population martiniquaise apprenait avec horreur qu’une jeune femme était immolée, en plein centre-ville, à 7h du matin, pour avoir voulu se séparer de son compagnon violent.
Douleur insoutenable, pour sa famille. Condamnation quasi-unanime de toutes et de tous, manifestations, marche silencieuse … Mais aussi peur pour d’autres femmes victimes de violences qui étaient menacées du même sort, à qui leur bourreau disait « sé mem bagay la kay rivé-w, ou kay wè » .
Depuis, le 13 juin est devenu à l’initiative de l’Union des Femmes de Martinique, Journée martiniquaise de lutte contre les violences dans le couple, en mémoire de toutes ces femmes assassinées en Martinique, et pour toutes ces femmes qui ne peuvent vivre en toute liberté…
Mais la violence continue à tuer, à défigurer, à blesser le corps et le mental, à faire souffrir :
– femmes tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.
– femmes très grièvement blessées, marquées à vie
– femmes, dont beaucoup souffrent en silence ou sont contraintes à se taire de peur de représailles, encore victimes au quotidien de violences dans ce couple, qui au lieu d’être un lieu d’épanouissement, représente un lieu de souffrance.

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3 juillet 1905, le projet de loi relatif à la séparation de l’Église et de l’État

— Par Jean-Paul Scot, historien —

loi-1905Depuis les crimes de janvier 2015, tout le monde ou presque se réclame de la laïcité dans la plus grande confusion. Rien d’étonnant: elle est aujourd’hui trop souvent incomprise, falsifiée et dénaturée. Si la France est définie depuis 1946 comme une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale », c’est à la suite des très longues luttes qui ont abouti à la séparation des Églises et de l’État par la loi du 9 décembre 1905, que la Cour européenne des droits de l’homme a qualifiée de « clé de voûte de la laïcité française».
Sous l’Ancien Régime, le catholicisme était la seule religion d’État légitimant la monarchie de droit divin. Cependant, dès Philippe le Bel (XIII e – XIV e siècle), la France fut le premier État européen à rejeter la théocratie pontificale et la suprématie du pouvoir religieux sur le pouvoir politique.
Néanmoins, les pouvoirs temporel et spirituel étaient seulement distincts, pas séparés, car ils avaient le même objectif: imposer à tous les sujets du roi les « devoirs envers Dieu».

La France a également été le premier État à instaurer la tolérance.

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Les noces de faïence du Cénacle : les conférences

cenacle_10eme1 semaine de conférences du 6 au 12 Juillet 2015 Kiosque Gueydon , Fort-de-France.

Voir l’ensemble du programme du festival ou le télécharger en pdf

.Dimanche 12 Juillet 2015

Le Dancehall né de la Jamaïque – Une musique de revendication identitaire

Table Ronde

Abdoulaye Gaye, auteur de « Le Dance hall : pratiques festives à dimension sociale à la Jamaïque »Maître de conférences en Études Anglophones ( Guyane)

Carolyn J.Cooper ,Editeur de l’ouvrage de référence « Global Reggae » édition Des Universités des West Indies Professeur de littérature et Culture au Mona(Jamaïque )

-Modérateur Fabrice Théodose, Membre du Collectif Sousleground

After C Jamaica Experience Vivez l’expérience d’une vraie dancehall party au son d’un real selecta Dj Genious (Collectif Rise Up Sound)

Abdoulaye Gaye

Le dancehall : pratiques festives à dimension sociale à la Jamaïque

Le discours matérialiste des DJ du dancehall est souvent opposé au discours révolutionnaire des chanteurs de reggae. Ceux qui ont aimé cette musique pour son côté spirituel et son engagement politique ne cachent pas leur déception devant les chansons sexuellement explicites et violentes des DJ.

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Trop noire pour être française ? La République aveugle à la couleur mais les citoyens…

trop_noire« Trop noire pour être française ? » sur Arte, vendredi 3 juillet à 23 h 10. Isabelle Boni-Claverie analyse, à l’aide de témoignages et de nombreux chercheurs, le racisme ordinaire en France. Elle retrace sa propre histoire familiale et son parcours, empreint d’un « marqueur social » lié à sa couleur de peau.

« L’Express » : Qu’est-ce qu’être Français ? « Le Point » : Comment peut-on être Français ? Les deux questions ont l’air de travailler les deux hebdomadaires, qui les propulsaient en Une la semaine dernière. Isabelle Boni-Claverie, elle, s’interroge : est-elle trop noire pour être Française ? Evidemment, la question n’en est pas une.

La réalisatrice, également scénariste pour la télévision et le cinéma, narre, avec ce documentaire diffusé bien trop tardivement, sa propre histoire pour finalement relater celle de la France : métisse, elle est la petite-fille d’un Ivoirien et d’une Française qui, en se mariant, se sont placés à l’avant-garde du mariage mixte. Isabelle Boni-Claverie a eu de la chance : élevée dans une famille de catégorie sociale élevée, elle s’imagine ne jamais connaître les discriminations.

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L’Europe contre la démocratie grecque

—Par Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel d’Economie —

grece_ueNEW YORK – La dispute et l’acrimonie qui vont croissantes au sein de l’Europe pourraient passer aux yeux d’un observateur extérieur pour le résultat inévitable de la fin de partie peu amène entre la Grèce et ses créanciers. Les dirigeants européens finissent par exposer au grand jour la véritable nature du conflit autour de la dette grecque, et cela n’a rien de plaisant : il s’agit bien plus une question de pouvoir et de démocratie que d’argent et d’économie.

Le programme économique que la troïka (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI) a imposé à la Grèce il y a cinq ans était une aberration. Il a conduit à une baisse de 25% du PIB du pays. Je ne connais aucune dépression qui ait été provoquée aussi délibérément et ait eu des conséquences aussi catastrophiques. Ainsi le taux de chômage parmi les jeunes Grecs dépasse maintenant 60%.

Il est incroyable que la troïka nie toute responsabilité et refuse d’admettre à quel point ses prévisions et ses modèles étaient erronés. Mais il est encore plus surprenant que les dirigeants européens n’aient retenu aucun enseignement de tout cela.

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États-Unis. Sept « églises noires » brûlées depuis la tuerie de Charleston

eglises_bruleesEn quelques jours, sept églises de la communauté noire ont été ravagées par les flammes aux États-Unis. L’origine criminelle de certains incendies ne fait plus de doute, si bien que de nombreux internautes parlent de terrorisme.

L’église de Greeleyville, en Caroline du Sud, est maudite. Il y a tout juste 20 ans, en juin 1995, deux hommes se disant affiliés au Ku Klux Klan incendiaient l’édifice. Il avait fallu un an pour tout reconstruire. Bill Clinton s’était alors déplacé en personne pour inaugurer le nouveau Mount Zion Church.

20 ans plus tard, les flammes ont embrasé à nouveau cette église principalement fréquentée par la communauté noire. Le tout dans un contexte quelque peu particulier, puisque six autres édifices religieux ont brûlé dans le pays en à peine sept jours. Sur Twitter, de très nombreux internautes s’interrogent sur les circonstances de ces brasiers, craignant des actes racistes. Le hashtag #WhoIsBurningBlackChurches a ainsi été tweeté plus de 160 000 fois en à peine trois jours. Quelques jours après la tuerie de Charleston, certains évoquent d’ores et déjà des « actes terroristes ».

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Les outre-mer au Festival d’Avignon 2015

outre-mer_avignonLa présence des compagnies des Outre-mer dans le OFF d’Avignon progresse d’année en année. Pour cette édition 2015, dix-sept compagnies sont présentes dans le OFF. Nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est une belle opportunité pour découvrir la singularité de leurs créations. D’un territoire à l’autre, le brassage des cultures nourrit les imaginaires de ces créateurs, porteurs d’identités fortes.

Greg GERMAIN, Président

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Créée en 2013, l’Agence de promotion et de diffusion des cultures de l’Outre-mer travaille à la visibilité et à la circulation de la création ultramarine : patrimoine, arts de la scène, arts visuels, littérature, cinéma et audiovisuel. Elle accompagne les créateurs et porteurs de projets culturels en matière d’ingénierie et de développement de projets, de production et de diffusion, de formation et d’information. Elle favorise la mise en réseau, la coopération des opérateurs culturels et les projets multilatéraux, d’Outre-mer à Outre-mer, d’Outre-mer à l’Hexagone, et d’Outre-Mer à l’international. L’Agence vient de lancer son site internet cultures-outre-mer.fr autour de trois fonctions :

 – une « vitrine » d’information sur les actualités culturelles dans tous les territoires

 – un centre de ressources, à destination du grand public et des professionnels, qui a vocation à présenter tous les acteurs culturels et le patrimoine des territoires

 – une plate-forme de travail et d’échanges pour l’espace pro.

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« Instantanés d’infini » d’Annick Justin-Joseph, mise en scène de l’auteure

instantanes_infiniAu T.A.C. ( Théâtre Aimé Césaire) à 19h 30 les 11 & 12 juillet 2015.

Elle, Ludivine, sujette à de « brusques absences », se fraie en réalité, chaque fois qu’elle le peut, un passage, dans la complicité en l’autre bord d’un photographe et d’un magicien. Sur le fil de cette drôle d’histoire aux allures de « shap » insolite, une voix tendue au téléphone : celle d’une femme encore belle, la mère, trop tôt séduite, puis… délaissée. Paroles, gestes, musique, réactivent au cœur du jeu, une authentique passion à être, en forme parfois d’arrêts sur un conte de nos réalités, pour une danse de la vie bien différente de ce qu’il est convenu de vivre, en l’exil banalisé de nous-mêmes. « INSTANTANES D’INFINI » ou la précision ludique d’un regard, la profondeur de la captation, en marge de toute tentation d’inertie, de peur ou de renoncement.

Ludivine / Audrey PAMPHILE
La mère / Danielly FRANCISQUE
Le Photographe / Ruddy SYLAIRE
Le magicien / DEVA
Scénographie /Création lumière /Environnement technique / Dominique GUESDON René –Marc OLIVIER
Effets sonores / Benoît Le FOURNIS
Régies techniques / SERMAC Théâtre Aimé CESAIRE- Costumes / DEYVA CREATIONSS et Chantal MARVILLE –
Photos/ Marie – Claire – DELBE – CILLA
Chorégraphie – Arts martiaux / Franck DEDE
Dramaturgie / Chant de la mère / Mise en scène / Annick JUSTIN JOSEPH

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L’or bleu et l’or vert sauveront-ils (le nord de) la Martinique?

 — Par Eric Picot, pour l’association Baie des Princes —

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La fermeture de l’hôtel Le Marouba du Carbet le 31 mai dernier suite à la liquidation par le Tribunal mixte de commerce de Fort-de-France prononcée le 12 mai renvoie le Nord de la Martinique à ses réalités historiques, économiques et sociales : ce territoire n’a jamais connu le développement qu’on lui promet depuis longtemps et qu’il attend encore. Seule entreprise importante dans ce secteur, cet hôtel de 134 chambres emploie 51 salariés et sa fermeture laissera 51 familles sur le carreau.
Comment en est-on arrivé là ? Que se passera-t-il maintenant ? De quoi sera fait demain ? Comment allons-nous vivre ? Qu’allons-nous devenir ?
Ces questions légitimes sont posées par les salariés qui risquent de perdre leur emploi et par leurs familles. Mais elles interpellent tout le Nord, dont une grande partie de la population pense dorénavant que son territoire n’a pas de chance et qu’il est victime de la fatalité. La réalité est inverse : le Nord est la chance de la Martinique, le Nord est l’avenir de la Martinique !

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« La crise climatique est un défi spirituel et moral »

glace_fondanteLes représentants des instances des six principaux cultes en France (catholique, orthodoxe, protestant, musulman,  juif, bouddhiste) devaient remettre à François Hollande, mercredi 1er juillet, une déclaration commune appelant à « l’adoption d’un accord contraignant applicable à tous » lors de la conférence de Paris sur le climat, en décembre. Cette initiative est née dans le cadre de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF), qui réunit de manière informelle, chaque mois, depuis cinq ans, les signataires de cet appel. Pour joindre le geste à la parole, ils ont convenu d’observer à cette occasion une journée de jeûne, comme le font, le 1er de chaque mois, certains militants de la cause climatique.

« Nous, membres de la Conférence des responsables de Culte en France, prenons la parole ensemble pour partager notre conviction : au-delà des problématiques techniques, économiques et géopolitiques, la crise climatique relève d’un défi spirituel et moral. C’est d’abord notre rapport à la création comprise comme don de Dieu et à la nature qui est en jeu.

Ayant perdu de vue sa relation à la nature et son intime interdépendance avec tout ce qui constitue celle-ci, l’humanité s’est fourvoyée dans un rapport de domination et d’exploitation mortifère de l’environnement.

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Manifeste contre l’indifférence

— Par Monique Manigat et Alain Louis-Gustave —

En septembre 2013, la décision de la cour constitutionnelle de la République dominicaine de déchoir de leur nationalité plusieurs centaines de milliers de citoyens (près de 500 000 selon certaines estimations) nés en République dominicaine de parents étrangers, pour la plupart Haïtiens, en remontant jusqu’à 1930, et de les déporter vers leur pays d’origine, a suscité de fortes protestations internationales. Les diverses séances de négociations entre les deux pays, sous des apparences cordiales, portant sur leurs nombreux sujets de contentieux, notamment économiques, n’ont pas empêché la mise en oeuvre de cette décision à partir du 17 juin 2015.
C’est une nouvelle catastrophe humanitaire massive qui commence dans une relative indifférence. C’est un drame effroyable qui s’annonce, en Haïti, pour ces centaines de milliers de personnes qui ne sont pas Haïtiens mais apatrides et qui souvent ne parlent ni créole, ni français.
Curieusement, les protestations semblent aujourd’hui moins fortes, ou moins audibles, qu’il y a deux ans. Le sujet est abordé anecdotiquement par les médias, comme le énième épisode anodin d’une longue série noire à laquelle on s’est lâchement habitué.

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L’appauvrissement des mères après une séparation n’est pas simulé !

— Par un Collectif —

mere_celibSuite à une séparation, les parents qui n’ont pas la garde de leurs enfants s’appauvriraient-ils davantage que les parents gardiens ? C’est ce que montrerait une étude réalisée par Pierre-Yves Cusset et Mahdi Ben Jelloul, publiée le 18 juin, et dont de nombreux médias ont repris les conclusions sans en interroger la validité. Or, ce constat pour le moins surprenant va à l’encontre de tous les résultats statistiques sur l’évolution des ressources des parents suite à une séparation : sans exception, ils montrent un appauvrissement bien plus fort des parents gardiens (qui sont la plupart du temps les mères). Le contraire serait étonnant pour celles et ceux qui ont en tête les données sur la pauvreté des familles monoparentales, composées à 85 % d’une mère et de ses enfants. En revanche, il réjouit les associations de pères, qui se sentent légitimées dans leur croisade contre une justice qui servirait avant tout l’intérêt des « bonnes femmes ».

Malgré ses atours de scientificité (à grand renfort de chiffres) et son apparence de sérieux (elle provient du Commissariat général à la stratégie et à la prospective – France stratégie -, organisme rattaché au Premier ministre qui fait des recommandations au gouvernement), le constat présenté à partir de cette étude est donc faux.

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Alain Borer « Ce qui frappe chez Rimbaud, c’est la continuité des ruptures »

— Entretien réalisé par Muriel Steinmetz —
rimbaudHéritage L’écrivain Alain Borer (1), qui vient de présider le Printemps des poètes, a consacré trente ans de sa vie à la fouroyance du poète (1854-1891).

Comment expliquer que ce géant poétique foudroyant qui a tout écrit à dix-sept ans avant de jeter l’encrier, soit devenu ­ensuite un trafiquant colonial, autrement dit comment ce jeune homme en sympathie avec la cause des communards se retrouve soudain dans le vertige de la conquête ­coloniale du XIXe siècle ?

Alain Borer En aucun cas, Rimbaud n’a été colonialiste. Parmi les personnages qui débarquent des bateaux de messagerie en 1880, on ne voit que des prêtres, des diplomates, des marchands de canons et des commerçants. Rimbaud n’est rien de tout ça. Il vient chercher du travail. C’est un jeune homme ­ouvert à toutes les perspectives et, parmi celles-ci, il y eut celle de vendre des armes, mais du côté du libérateur de l’État éthiopien, à travers la figure de Ménélik et avec l’accord du gouvernement français. Je dirai que Rimbaud en Abyssinie, c’est la figure de l’idiot au sens grec.

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Festival Django Reinhardt, le swing à fleur de doigt

— Par Fara C. —

festi_django_reinaDans le décor enchanteur de l’île du Berceau, à Samois-sur-Seine, de nombreux passionnés du génial guitariste viennent de partout célébrer en musique sa mémoire.

Fondé en 1968 à Samois-sur-Seine (77), où mourut le légendaire guitariste le16 mai 1953, le Festival Django Reinhardtpropose chaque année un programme pointu dans une ambiance des plus festives. Les guitaristes se sentent évidemment chez eux, mais les autres instrumentistes aussi. En effet, l’autorité de Django ne connaît ni les barrières, ni les frontières. Dans une interview, le fameux guitariste George Benson nous avait confié son admiration pour celui qui est probablement le plus célèbre des manouches au monde.

Il y a des signes qui ne trompent pas. L’Américain James Carter, maestro du saxo, a tant kiffé l’atmosphère musicale et la convivialité qu’il est resté durant tout le festival et a multiplié les jam sessions dans les campings et au village des luthiers. On lui doit le disque en hommage à Django, « Chasin’ the Gypsy » (2000), que James avait enregistré avec sa cousine violoniste Regina Carter. Ce 24 juin, il vient d’offrir son souffle fertile à la création consacrée à Django.

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La Grèce au cœur de l’Europe !

dette_illegitimeAPPEL. Le peuple grec n’a pas un problème avec l’Europe.
Lui et nous avons un problème avec ce pouvoir « européen » qui asservit et détruit l’Europe !

Nous ne croyons pas que le peuple grec soit coupable du doublement de sa dette publique en moins de dix ans [1]. Ni qu’il doive payer cette dette artificiellement gonflée du saccage de ses droits sociaux, du naufrage de sa démocratie.

Depuis des années les pouvoirs nationaux et supranationaux qui contrôlent l’Union Européenne lui infligent une austérité assortie de « réformes structurelles » qui ruinent son économie et l’enfoncent dans une misère croissante.

Premiers signataires

Antoine Artous, Etienne Balibar, Sophie Bessis, Jacques Bidet, Luc Boltanski, Gilles Bounoure, Marie-Pierre Bourcier, Claude Calame, Patrick Chamoiseau, Patrice Cohen Seat, Jean-Numa Ducange, Jean-Louis Fabiani, Michel Husson, Michael Löwy, Marie-José Malis, Jean-Louis Martinelli, Gus Massiah, Jean-Claude Petit, Philippe Pignarre, Michèle Riot-Sarcey, Pierre Salama, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Francis Sitel, Bernard Stiegler, Hervé Télémaque, Jacques Testart, Eleni Varikas, Pierre Zarka…
Aujourd’hui le peuple grec dans un sursaut de dignité et de lucidité a donné une majorité électorale à une gauche radicale étrangère aux corruptions et aux compromissions d’hier, qui a formé un gouvernement dont le mandat est de repousser les diktats de la « Troïka » (FMI, BCE, Commission européenne) et d’appliquer une politique de rupture avec cette austérité criminelle.

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Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques

— Par Collectif pour un audit citoyen de la dette publique —
grece_ueMalgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession. Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations.

Mais déjà les grands médias relaient l’idée absurde selon laquelle l’annulation de la dette grecque « coûterait 600 euros à chaque contribuable français ». À mesure que les négociations vont se durcir entre la Grèce et la Troïka, la propagande va s’intensifier et notre travail d’éducation populaire sur la question de la dette publique va devenir de plus en plus décisif. Ces réponses aux idées reçues sur la dette grecque ont vocation à y contribuer.

(voir aussi la vidéo : Trois idées reçues sur la crise grecque)

Idée reçue n°1 : Annuler la dette grecque : 636 € par Français ?

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« Une seconde mère » : une nounou d’enfer made in Brasil

 — Par Barbara Théate —

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Une seconde mère confirme la qualité d’un cinéma latino-américain de plus en plus présent partout dans le monde.

Il y a quinze ans, ils marquaient le renouveau du cinéma sud-américain. Alfonso Cuarón (Y tu mamá también, 2001) et Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, 2000) lançaient la nouvelle vague mexicaine, emboîtant le pas à leurs confrères brésiliens, Walter Salles (Central do Brasil, 1998) et Fernando Meirelles (La Cité de Dieu, 2002), invités directement en compétition au Festival de Cannes. Les réalisateurs argentins n’étaient pas en reste et on découvrait alors Les Neuf Reines, de Fabián Bielinsky (2000), Bombón el Perro de Carlos Sorín (2004), et Leonera, de Pablo Trapero (2008).

Des films forts, à la mise en scène maîtrisée, qui témoignaient de la capacité de tous ces jeunes cinéastes à traiter des problèmes humains et sociaux de leurs pays aussi bien sur le mode de la comédie à l’ironie grinçante ou à l’humour délirant que du drame au réalisme perturbant et à l’émotion brute. La reconnaissance obtenue, la réussite à Hollywood pour certains, ou la candidature à l’oscar du meilleur film étranger (Dans ses yeux, de l’Argentin Juan José Campanella, lauréat de la statuette en 2010) ont fini de donner une impulsion à l’industrie cinématographique du continent latino-américain.

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Les agents territoriaux sont de plus en plus absents au travail dans l’hexagone

fontion_pub_terrPas de données pour les DOM-TOM

INFOGRAPHIE – L’an dernier, 54 arrêts maladie pour 100 agents ont été dénombrés dans les collectivité locales. Un chiffre qui repart à la hausse en raison de l’abrogation du jour de carence dans la fonction publique et du vieillissement des agents.

Les conséquences de l’abrogation l’an dernier du jour de carence dans la fonction publique ont été immédiates. Selon la dernière étude de Sofaxis, courtier en assurances pour la fonction publique, l’absentéisme des agents des collectivités locales est reparti à la hausse en 2014. Le nombre d’arrêt maladie de courte durée pour 100 employés a en moyenne atteint 54 contre 48 en 2013 et la part des agents absents au moins une fois dans l’année pour raison de santé a augmenté à 30,6% contre 29,2% un an plus tôt.

Le taux d’absentéisme a atteint une moyenne de 8,7%. Concrètement, cela signifie qu’une collectivité employant 100 agents titulaires a constaté, en moyenne sur l’ensemble de l’année, l’absence de neuf d’entre eux, tous risques confondus (accident du travail, maladie, maternité)

En 2014, les agents ont été plus nombreux à s’arrêter, plus souvent, mais pour des durées d’arrêts moins longues qu’en 2012 et 2013, l’indemnisation dès la première journée d’absence leur étant désormais assurée.

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Pères solo, pères singuliers ?

— Par Huguette Emmanuel Bellemare, Sylvie Javaloyes, militantes de Culture Égalité —

peres_solo15 à 20% des personnes élevant seul leur(s) enfant(s) sont des hommes, nous dit-on ! Il nous faut saluer leur courage et leur audace, car ce sont, sinon des héros (des millions de femmes en font autant depuis des milliers d’années), du moins des pionniers !

Alors d’où vient ce regard soupçonneux qui, selon leurs affirmations, pèserait sur eux dans les actes de la vie courante, par exemple lorsqu’ils vont chercher leurs enfants à l’école ou à la crèche ?

D’abord, pendant des siècles, s’occuper des enfants a été « le rôle naturel » des femmes, leur raison d’être. Aussi, même quand elles vivent en couple, c’est elles qui en ont presque uniquement la charge dans la vie quotidienne (suivi de la santé, de la scolarité…). Enfin, pour de nombreuses raisons, ce sont surtout elles qui se sont retrouvées à vivre seules avec eux (plus de 5 fois plus souvent que les hommes, encore aujourd’hui). Il est normal, donc, qu’un père seul avec enfant suscite la curiosité… Mais en réalité, passé le premier étonnement, la plupart s’attirent – de la part du public féminin, du moins – sympathie et compassion, voire zèle et dévouement (en langue martiniquaise, soutirance) !!

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Avec « Les Berlick » Ribes, Mrozek, Tartar et Molière étaient aux Trois-Ilets !

Reprise des activités en octobre 2015!

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— Par Carole Caillé —

Depuis 2009, au mois de juin, la Compagnie “Les Berlick” offre deux soirées de théâtre sur le Front de Mer de la Ville des Trois-Îlets. Ces présentations des ateliers enfants, adolescents et adultes sont pour tous l’aboutissement d’une année de travail sur les improvisations, puis sur l’adaptation d’un texte. Selon leur professeur et metteur en scène Arielle Bloesch, il s’agit du « dernier exercice pédagogique : la confrontation avec le public, cet instant magique de don et de partage ». Tous ont relevé le défi haut la main, dépassant ainsi leurs peurs pour trouver ensemble le plaisir de la scène.
Le mercredi soir, les enfants ont présenté une adaptation de la pièce “La chasse au renard” de l’auteur polonais Slawomir Mrozek, pièce à l’humour grinçant où le rire se mêle à la critique d’une société où “les privilèges étant abolis, tout le monde a le droit d’aller à la chasse… donc tout le monde a le devoir de chasser!” Si l’auteur dénonçait dans les années 1970 les dérives du communisme, on peut y voir aujourd’hui une critique d’un conformisme à l’extrême⋅ Et les enfants, malgré leur appréhension, se sont approprié les personnages riches en couleurs avec beaucoup de bonheur !

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Vers une « uberisation » de l’économie ?

uberisationuberisation \ féminin : (Néologisme) adoption d’un modèle de commerce consistant à mettre des ressources à disposition des clients depuis leurs smartphones, à tout moment et sans délai.
Si vous ne croyez pas que votre métier puisse être uberisé, vous allez vous faire surprendre par des acteurs qui ne sont pas des historiques de votre métier. Ces gens voient d’autant mieux le potentiel d’uberisation qu’ils ne sont pas prisonniers de votre modèle.— (digital-collab.com : L’uberisation, une opportunité historique)
Car pour le magazine, l’uberisation du travail n’arrive pas par hasard en ces temps de chômage. Elle bénéficie surtout aux plus riches qui manquent de temps et délèguent certaines tâches à des travailleurs plus pauvres qui, eux, manquent d’argent.— (www.usinenouvelle.com l’uberisation du travail decryptée: )
L’ uberisation du monde pose néanmoins un problème social. Une des conséquences négatives est la menace que cela constitue pour les taxis, ce qui crée des manifestations contre Uber dont on entend souvent parler dans les médias.

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