Monsieur le Président de la République
Depuis le lundi 15 février 2021, les juges des tribunaux et des cours à travers tout le territoire haïtien observent un arrêt de travail illimité pour forcer Monsieur Jovenel Moïse à respecter la Constitution. En effet, depuis son accession au pouvoir, Monsieur Moïse a vassalisé les institutions républicaines, créé un climat de terreur dans le pays, démantelé l’arsenal juridique et réduit l’exercice du pouvoir à sa seule personne.
Aussi, alors que son mandat constitutionnel a pris fin le 7 février 2021, a-t-il choisi de rester au pouvoir, en vertu d’une interprétation de la constitution rejetée aussi bien par les voix les plus autorisées de la République – le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), la Fédération des barreaux d’Haïti-, par des universitaires reconnus et respectés – Chaire Louis-Joseph Janvier sur le constitutionnalisme haïtien de l’Université Quisqueya- que par une grande partie de la société civile : l’Eglise catholique, l’église protestante, des associations professionnelles, des personnalités, etc.
Gouvernant par la force, et usant sans retenue de la provocation, Monsieur Jovenel Moïse voudrait utiliser l’année supplémentaire qu’il s’est octroyée pour adopter une nouvelle Constitution et procéder aux élections qu’il n’a pas daigné organiser pendant tout le temps qu’a duré son mandat.