M' A

Edouard Glissant, une luciole dans la nuit primordiale

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Réalisateur, Ecrivain —
Face à un monde qui se défait devant nous, la pensée du poète, essayiste, romancier martiniquais, Edouard Glissant n’a jamais été aussi vive et fondée.
« On nous dit et voilà vérité, que c’est partout déréglé, déboussolé, décati, tout en folie, le sang, le vent. Nous le voyons et le vivons. Mais c’est le monde entier qui vous parle par tant de voix bâillonnées »…(Traité du Tout-Monde), observait déjà Edouard Glissant. L’humanité s’enfonce-t-elle dans de sombres temps?…Sont-ils mûrs ces fruits d’un ombrageux destin?…Dans son éloge de Lessing, Hannah Arendt évoquait la situation de celui qui . se trouve confronté à un temps de ce genre. Un temps où le domaine public a perdu le pouvoir d’illuminer…Un temps où nous ne nous sentons plus éclairés selon l’ordre des raisons, ni radieux selon l’ordre des affects.
Des clôtures s’érigent tous azimuts. Le problème des migrations se découvre épineux; il n’est qu’à ses débuts. Le repli sur soi empêche d’anticiper cette tendance inéluctable. La guerre en Syrie nous sert d’avertissement. Nous connaîtrons d’autres afflux massifs de populations dus à des évènements soudains: guerres, catastrophes naturelles, changements climatiques…Rien de vraiment surprenant, lorsqu’on sait, par exemple, que les politiques d’aide au développement ont été laissées de côté.

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« Choc(s) » de la Cie Christiane Emmanuel

christiane_emmanuelVendredi 2 octobre au Tropiques-Atrium

Chorégraphe & danse : Christiane Emmanuel
Musiciens : Daniel Dantin, Micky Télèphe & Marc Séraline
Décor & scénographie : Valérie John
Création musicale : Jeff Baillard
Chant : Renée Capitaine
Montage décor : Gabrielle Talbot
Lumière : Dominique Guesdon
Environnement technique : Dominique Guesdon, Valérie Pétris & Mathurin Moisson
Environnement vidéo : Shirley Ruffin & David Gumbs

Lire aussi : « Choc(s) & Art-Rose » : de la beauté et de la danse

« Alors que notre planète oscille entre bouleversements économiques, crise sociétale et cris de l’humain, ces événements m’interpellent sur le devenir de notre monde et plus particulièrement celui de la Martinique, île amoureuse du vent et qui ne sent plus bon la vanille.

Le beau et le laid se sont échangés leur chemise, alors je traverse ma mémoire et je pense à toutes ces grandes dates de l’histoire et à tous ceux qui se sont battus, et je me raccroche.

Parce que l’homme, qu’il soit martiniquais, caribéen, européen, américain, a toujours été au centre de mes recherches, je voudrais leur dédier une danse d’espoir.

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Lettre ouverte à Nadine Morano

— Par Nicolas Huguenin* —

morano_nadineMadame,

Je n’ai pas regardé votre prestation télévisuelle hier soir. Je sortais d’un concert où de magnifiques artistes avaient interprété des œuvres de Liszt, de Brahms et de Chopin, et, après tant de beauté sonore, l’idée de vous entendre débiter vos âneries avec une voix de poissonnière lepénisée me répugnait légèrement. Non, complètement, en fait. Mais ce matin, j’ai quand même pris sur moi et j’ai regardé huit (longues) minutes de votre intervention. Et permettez-moi de vous dire, madame, que la maladie dont vous souffrez – dite « maladie de la bouillie de la tête » – vous fait dire n’importe quoi.

Vous parlez de « race blanche » et de religion, en associant l’une et l’autre. Passons sur le fait que la « race blanche » n’existe pas, et que plus personne n’en parle depuis que les derniers théoriciens nationaux-socialistes ont été pendus à Nuremberg. Mais associer une religion à une couleur de peau, là, il fallait le faire ! Les Albanais sont blancs et musulmans. Desmond Tutu est noir et chrétien. Le pays musulman le plus peuplé du monde est l’Indonésie, habitée par… des jaunes.

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Tropiques- Atrium : programmation entre rupture (beaucoup) et continuité (un peu)

— Par Roland Sabra —

hassane_kouyateLa lecture du programme de Tropiques-Atrium le laissait deviner et la présentation publique de la brochure l’a confirmé : la prise en main de la renouvelée salle nationale de Martinique par Hassane Kassi Kouyaté marque un tournant important dans l’histoire de la structure. C’est en effet la première fois que la maison commune est dirigée par un metteur en scène reconnu internationalement. Les trois axes d’orientation, à savoir, Les expressions féminines de la Caraïbe, Les écritures contemporaines et les Classiques revisités portent la marque de ce changement tout en prenant largement en considération les particularismes insulaires. La saison s’ouvre avec « Choc(s), une reprise de Christiane Emmanuel déjà vue en 2010 et une création monstre d’Aurélie Dalmat «  Antigone ». Le terme de « monstre » renvoie à la démesure, à l’insatiable énergie, à la fougue d’Aurélie Dalmat qui convoque sur scène pour cette Antigone, revisitée par Georges Mauvois au moins six douzaines de comédiens, chanteurs et choristes avec pour la première fois une ouverture de la scène coté salle Aimé Césaire et coté salle Frantz Fanon.

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T.A.C. : la programmation 2015-2016

— Présentation par Michèle Césaire —

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Télécharger le programme 2015-2016

Cela fait douze ans que l‘équipe du théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France a relevé le défi de redonner vie à cette salle à l’Italienne de la Caraïbe. Pour y parvenir il a été proposé une programmation riche, un nouveau spectacle chaque mois d’octobre à juin, soit dix pièces présentées durant la saison et trente-quatre représentations tous publics.

La saison 2015-2016 sera dédiée aux grands écrivains mais aussi aux familles de théâtre et à la liberté d’expression. C’est cette alchimie qui produit de beaux spectacles et qui permet cette programmation foisonnante présentant de grands auteurs parce que nous défendons un théâtre de textes, sans oublier par le fait même, les familles de théâtre et les comédiens qui s’en font les interprètes.

Cette année nous aurons de grands plateaux et le plaisir de montrer des scènes habitées par de nombreux comédiens. C’est aussi une saison de créations dont trois Martiniquaises (La nuit des assassins, Cyclones et Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort ).

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En Saint-John Perse, il y avait : le poète

andre_lucrece-400« Préserver l’enfant… »
« S’il refusa de venir en Guadeloupe, ce ne fut vraisemblablement pas seulement par peur de détruire un rêve ou par mépris de ce qu’elle avait pu devenir, ce fut plutôt pour préserver l’enfant qu’il avait été d’une confrontation incongrue avec une réalité que son regard n’avait pu percevoir, ce fut parce que, littéralement, ce retour n’avait pas de sens, parce que le problème n’était pas la Guadeloupe, mais le « vert paradis des amours enfantines »». Jack Corzani

Quarante ans après sa mort, Saint-John Perse, né Alexis Leger en 1887 à Pointe-à-Pitre, continue à susciter de l’intérêt. Il suffit de penser aux deux nouvelles biographies qui tentent de cerner à la fois le poète, prix Nobel de littérature en 1960, et le diplomate, présent à la Conférence de Munich de 1938. Tous deux ont-ils besoin d’être « démasqués » ? Entretien avec André Lucrèce.
En 1971, Emile Yoyo (1), dans une approche linguistique et en cherchant à «évacuer toute idéologie», se lançait dans un plaidoyer afin que Saint-John Perse soit reconnu comme un auteur antillais.

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Le conflit du Séminaire Collège : atypique ou emblématique?

— Par Philippe Pierre-Charles, secrétaire général de la CDMT —

sem_collegeLe conflit qui a secoué l’établissement privé catholique n’a pas défrayé la chronique à cause de son ampleur ou de sa durée, mais au contraire du fait de sa rareté et de questions liées aux particularités de ce type d’établissements, à leurs rapports avec l’inspection académique d’un côté, et avec la hiérarchie de l’église de l’autre.
L’origine de l’affaire est somme toute assez banale. Une directrice plus jeune et moins expérimentée que des enseignantes qui sont sous son autorité, non son autorité pédagogique mais apparemment son autorité administrative. Le manque d’assurance, la faible expérience en matière de management de la dite directrice sont probablement à l’origine de ce que ses supporters appellent pudiquement des “problèmes de communication” et que les victimes ont vécu comme du harcèlement moral. Tournant le dos à un usage bien établi dans l’enseignement, suivant lequel à chaque fin d’année une concertation s’établit entre collègues et avec la direction pour déterminer la répartition des classes entre maitres et maitresses, la directrice a décidé toute seule, sans réunion de l’équipe pédagogique ni justification, se contentant de proposer qu’on sollicite de la rencontrer en cas de problème.

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La face cachée des soldes

Soldes du 01/10 au 11/11 2015 en Martinique

soldes— Par Chloé Dubois —

Un rendez-vous qui n’a plus rien de magique Un documentaire ne manque pas de rappeler qu’il repose sur l’exploitation des ouvriers et la manipulation des consommateurs.

Soldes exceptionnels, rabais, promotions et autres prix cassés réinventent nos modes de consommation. En se plongeant dans le monde de l’industrie textile, Rémi Delescluse, le réalisateur de « Soldes : tout doit disparaître », passe de l’autre côté de la vitrine et s’interroge sur l’existence même de ces « produits pas chers ».

Les soldes : « un mot de six lettres, un mot magique », c’est ainsi que les soldes ont longtemps été promu à l’opinion, comme souligné dans les premières minutes du film. Très attendu par les classes populaires, ce rendez-vous a longtemps permis aux commerçants d’écouler leurs invendus, à prix bradés et même parfois à perte. Les revendeurs assuraient ainsi la visibilité de leur nouvelle collection tout en offrant la possibilité aux consommateurs de faire de bonnes affaires. Un rendez-vous qui n’a plus rien de magique – ni d’exceptionnel d’ailleurs, et dont le présent documentaire ne manque pas de rappeler qu’il repose sur l’exploitation des ouvriers et la manipulation des consommateurs.

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Formation animateur en pratiques artistiques et solidaires

formation_animateurModule 2 – « Animateur en pratiques artistiques et solidaires  »
Conception et gestion d’un projet d’animation à travers l’outil artistique
les 10, 12, 13, 14, 15, 16 et 17 Octobre 2015
de 09h à 13h et de 14h à 17h00

soit 49 heures
Inscription gratuite

Centre Culturel de Sonis
Rond point Ignace
97139 Abymes

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Conférence sur « Mémoire et oubli » organisée par « Tous créoles! »

memoire_&_oubliL’avenir du passé. Pour une mémoire vivante
— Par Stephan Martens (1)—
Pour Josy-Anne
De l’Afrique du Sud à la Lituanie, de l’Allemagne nazie aux États-Unis, le livre Le Mur de Mémoire d’Anthony Doerr, raconte le temps de la mémoire qui relie les personnages dans six nouvelles, tous hantés par la perte ou la résurgence du passé, et confrontés à ce manque vertigineux de ce qui a été mais n’est plus. À l’image d’Alma, une veuve septuagénaire de Cape Town, qui perdant la mémoire se fait implanter des cartouches de souvenirs dans des orifices crâniens. Elle revit ainsi les meilleurs et les pires instants de sa vie. Elle en a besoin pour continuer à vivre. Les courtes nouvelles montrent le besoin de procréer et l’importance de l’héritage de la mémoire : comme si, le présent n’étant pas rassurant, l’espoir venait par la mémoire2. La mémoire ouvre-t-elle alors la profondeur de l’exis­tence, en recueillant les différents temps de vie, en faisant œuvre de sens pour la vie ? Il est vrai que les êtres, les choses et la nature sont toujours enveloppés de souvenirs et de significations, et les actions cachent des traces du passé.

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An liénaj pou Lumina.

— Par George Arnauld* —
marche_luminaRésistance et solidarité
Le dimanche 20 septembre, sur les hauteurs de Rivière Pilote, 9 associations dont 2 d’Haïti (le GARR et le RNDDF) se sont « unies » pour une cause commune : la lutte contre le racisme, contre les injustices et contre les discriminations. Elles ont rassemblé des femmes et des hommes désireux/ses de perpétuer les luttes des insurgé-e-s et avides de connaître leur histoire afin de prendre conscience des vieux démons qui sont si présents dans nos sociétés et de les combattre.

Une marche de commémoration sur les traces de Lumina Sophie donc, que nos invitées haïtiennes ont ouverte en se réjouissant de cette rencontre entre nos pays, et en reliant cette page d’histoire aux cas des expulsé-e-s de la République Dominicaine.

Pour débuter cette manifestation, Ymelda a chanté « Rasanbleman  » ce chant haïtien si émouvant que nous a fait connaître Toto Bissainthe. Ensuite, l’assemblée a interprété le chant de l’Insurrection du sud, « Gran mè gran  », avec l’accompagnement des tambours de l’ADPKM.

La lecture ensuite de textes forts de Suzanne Césaire Roussi, dont nous avons marqué le centenaire, a su renforcer notre engagement et notre volonté d’agir « contre l’ombre », citons par exemple :

« Tant pis pour ceux qui nous croient des rêveurs,
La plus troublante réalité est nôtre.

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Trop noire pour jouer avec moi

— Par Géraldine de Thoré* —

culture_egaliteVendredi 18 septembre, à la Mairie de Fort-de-France, sept associations, à l’initiative de Culture Égalité, ont organisés une conférence, « Droits humains et racisme, le cas de Haïti et de la République dominicaine », inscrite dans le mois des commémorations de l’insurrection du Sud, en septembre 1870.

Pourquoi lier insurrection du Sud et lutte contre le racisme ? En 1870 Lumina Sophie s’est dressée contre le racisme et les injustices qui frappaient la population noire en Martinique. En 2015, à notre porte, le racisme ordinaire est devenu racisme d’état en République dominicaine.

Cette conférence, sur fond historique, a permis à une centaine de personnes, d’entendre deux représentantes d’ONG haïtiennes, le GARR (Groupe d’Appui aux Réfugié-e-s et Rapatrié-e-s) et la RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains) nous raconter la violence d’une implacable mécanique d’exclusion instituée au mépris des droits humains les plus élémentaires et des conventions internationales. Pourquoi ? « Parce ce que ces gens sont noires et pauvres », disent en cœur les représentantes du GARR et de la RNDDH.

La Martinique n’échappe pas à la règle.

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Oui, je vote !

vote_decembreExceptionnellement, les inscriptions sur les listes électorales sont ouvertes jusqu’au 30 septembre 2015 pour les élections régionales des 6 et 13 décembre prochains. Nous voterons pour élire les conseillers régionaux de la France métropolitaine, de la Guadeloupe et de la Réunion, ainsi que les conseillers des assemblées de Corse, Guyane et Martinique.


Comment s’inscrire sur les listes électorales ?

Dans votre mairie pendant les heures d’ouverture jusqu’au mercredi 30 septembre 2015 inclus, en vous munissant :

  • d’une pièce d’identité en cours de validité (carte d’identité, passeport)
  • d’un justificatif de domicile : document de moins de trois mois prouvant que vous êtes bien domicilié dans la commune ou que vous y résidez depuis au moins six mois (par exemple des factures de téléphone ou d’électricité, votre avis d’imposition, des quittances de loyer…)

Par courrier : adressez à la mairie de votre commune le formulaire agréé disponible en téléchargement (à la fin de cet article) ou en ligne ici external link . Le formulaire doit être accompagné impérativement d’une copie de votre pièce d’identité et d’un justificatif de domicile. Il doit parvenir à la mairie au plus tard le 30 septembre 2015.

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Devenir professeur de danse diplômé d’Etat (classique contemporain ou jazz)

de_prof_danseL’ARTCHIPEL
Centre de formation au Diplôme d’Etat de Professeur de Danse en Guadeloupe et pour toute la Caraïbe

le pôle de formation  de l’Artchipel est le seul centre de formation habilité, pour toute la Caraïbe, à préparer au diplôme d’état de professeur de danse Classique, Contemporain, Jazz.

LES AUDITIONS SONT OUVERTES

(Examen d’Aptitude Technique Et Diplôme d’État de Professeur de danse Options Classique, Contemporain, Jazz)

Votre objectif : Devenir professeur de danse diplômé d’Etat (classique contemporain ou jazz)

Notre credo : Savoir enseigner s’acquiert à condition de bien se connaitre en tant que danseur (se), de maitriser l’art d’enseigner à tous types de publics.

Notre ambition : Parfaire votre qualité de danseur (se) en vous apportant la maitrise technique liée à l’exigence de l’enseignement de la Danse (fondamentaux de la pédagogie active, histoire de la danse et la musique, analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé, éveil et initiation …).
Notre approche est aussi basée sur la pédagogie active et sur le développement de la créativité.

Prochaine rentrée en janvier 2016
 (inscription sur dossier)
Formation ouverte à toute la Caraïbe et Guyane 
Age requis : 18 ans minimum

Pré-requis : Nous recrutons des candidats déjà danseurs (ses) ou ayant développé de vraies capacités.


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Hommage aux charbonnières!

charbonnieres-1Au mois de septembre, l’Union des Femmes de Martinique fait un clin d’œil aux femmes qui ont marqué l’histoire de notre pays et celle de la Caraïbe.

Toto BISSAINTHE, femme flamme, la mulâtresse SOLITUDE, ……. LUMINA SOPHIE, héroïne de l’insurrection du Sud, Suzanne ROUSSI, Solange FITTE DUVAL, « Fanm Akoma »…
Nous souhaitons poursuivre notre marche contre les silences de l’histoire en faisant revivre et en valorisant d’autres femmes.

Cette année, le lancement et le tracé du TCSP nous inspirent, et nous souhaitons rendre hommage à ces femmes qui, elles aussi, ont construit la Martinique… moderne… qui progresse encore actuellement avec ce nouveau mode de transport.

En effet, dans les années 40-50, elles étaient plus de 500 sur le port de Fort de France à transporter 25 à 50 kg de charbon, travaillant sans relâche, à la merci des intempéries et des conditions de travail inavouables….
Elles ont, elles aussi développé le transport en alimentant en charbon de bois les bateaux, et en devenant par la suite des dockères. Elles ont contribué à nourrir leurs familles, nombreuses à l’époque… !

Aussi, avons-nous sollicité un partenariat avec la Mairie de Fort de France, pour la dénomination du giratoire situé en face de l’immeuble CGM, à l’entrée du port, « Rondpoint des charbonnières ».

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À Charleville, des marionnettes de rêves et de papiers

— Par Géraldine Kornblum —

La 18e édition du Festival mondial des théâtres de marionnettes, qui vient d’ouvrir ses portes, 
se tient jusqu’au 27 septembre. L’occasion de découvrir quelques merveilles.

Charleville-Mézières (Ardennes), 
correspondance Voilà donc que s’est ouvert le Festival mondial des théâtres de marionnettes, vendredi dernier à Charleville-Mézières. Pendant dix jours, l’événement – biennal depuis 2011 – rassemble en salles comme dans la rue 115 compagnies venues des cinq continents, parmi lesquelles 41 premières en France et deux artistes invités, soit 569 représentations pour spectateurs de tous âges. Voilà surtout une édition qui s’annonce des plus prometteuses tant elle a livré aux premiers jours quelques succulences.

Une extrême beauté faite 
de douceur et de légèreté

Esquisses, de Barbara Mélois, une des nombreuses créations que présente le festival, est de celles-ci, de ces spectacles qui font de l’instant vécu un moment de grâce inouïe qui enserre le cœur d’un magma d’émotions dont il est difficile de se sortir, qui enveloppe le cerveau longtemps, très longtemps, d’une réminiscence persistante et incontrôlable, comme douée d’une force se refusant à refermer la parenthèse enchanteresse.

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Ciné Bokay Sen Piè

battledream_chronicleLa Région Martinique dans le cadre du Grand Saint Pierre et la Municipalité de Saint Pierre invitent les pierrotins à assister à la projection d’un film
Samedi 26 septembre 2015 Sur la place Bertin, à 18h30

Battledream Chronicle,

Alain BIDARD
Synopsis
En l’an 2100, l’empire de Mortemonde colonise la quasi-totalité des nations de la terre et réduit leur population en esclavage. Les esclaves sont contraints de collecter 1 000 XP chaque mois au Battledream, un jeu vidéo dans lequel on peut réellement mourir. Seuls ceux qui réussissent reçoivent le droit de vivre jusqu’au mois suivant.
Syanna, une jeune esclave martiniquaise, refuse de continuer à vivre ainsi et décide de se battre pour conquérir sa liberté.
Le réalisateur :
Spécialisé dans la production de films d’animation en images de synthèse, Alain BIDARD est un réalisateur indépendant qui travaille en Martinique depuis quatorze ans. En 1996, titulaire d’un BAC scientifique il intègre SUPINFOCOM (Valenciennes), l’une des meilleures écoles d’infographie d’Europe. Il y réalise son film de fin d’études Pixies, qui sera présenté dans de nombreux festivals dont le prestigieux Imagina à Monaco.

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Mumia Abu-Jamal privé de soins

mumia_abu-jamal_sans_soinstLa Pennsylvanie refuse de prodiguer des soins à l’ex-condamné à mort. Vendredi, une juge a estimé que l’hépatite C n’était pas dangereuse.

Voilà qui aurait plu au sinistre magistrat Albert Sabo, s’il n’était mort depuis qu’il a été chargé de juger Mumia Abu-Jamal. Il avait décrété, avant même le procès du plus célèbre prisonnier politique des États-Unis : « Je vais les aider à griller ce Nègre. » Car en 1982, quand il est jugé, Mumia n’est pas n’importe qui. Journaliste radio, militant des droits des Noirs américains, il est membre des Panthères noires (Black Panthers). Il est connu à Philadelphie, pour sa couverture du bombardement de Mouv, une communauté noire autogérée. Celui qui était surnommé la Voix des sans-voix était l’homme à faire taire. Alors, quand le policier William Faulkner est trouvé mort le 9 décembre 1981, tué par balle avec à proximité un Mumia blessé par balle lui aussi et inconscient, l’occasion est trop bonne. La machine policière s’emballe. Le procès est conduit en dépit des règles : les jurés noirs sont récusés, à l’exception de deux d’entre eux.

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« Unissons les théâtres public et privé pour faire face à la crise »

— Par Bernard Murat (Metteur en scène, acteur, réalisateur, scénariste, directeur du Théâtre Edouard-VII et Président du Syndicat national du théâtre privé -SNDTP) —

theat_pub_priveLe constat est sans appel et très inquiétant : pas une semaine sans qu’on apprenne de nouvelles coupes dans les budgets alloués par des collectivités à des théâtres publics, et ce mouvement touche à présent tous les établissements de la décentralisation théâtrale, cette histoire née dans l’après-guerre, qui a vu notre pays se doter d’un réseau unique au monde.

Quels que soient les efforts engagés par l’Etat pour contrecarrer cette tendance, et les annonces positives de ce début d’année par le premier ministre, le pire est sans doute à venir ; confrontées à des équations budgétaires impossibles, les collectivités territoriales, devenues le principal financeur de la culture, sont dans l’obligation de procéder à des arbitrages sévères.

Nous sommes, directeurs et entrepreneurs du théâtre privé, interpellés par ce mouvement, et solidaires de nos confrères du théâtre subventionné, sans que cela empêche une forme de lucidité qui nous oblige à nous interroger sur ce qu’il convient de faire pour répondre à ce repli sans précédent.

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Faire parler les silences !

— Par Lucien Cidalise Montaise —
migrants« Nous vivons aujourd’hui la plus hallucinante catastrophe de ce siècle ! ». Allusion de spécialistes à propos des évènements liés à l’émigration en Europe.( La presse Française). En réponse à cette calamiteuse tragédie, les dirigeants socialistes, rappellent, cyniques, les propos attribués à Rocard : « La France ne peut pas accueillir toutes les misères du monde…mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part… ». Bis répétita. L’Europe non plus ne peut pas ! Une observation qui se veut un constat, un aveu qui réclame une solution. Cela s’appelle la Contribution de l’Union Européenne. Cela s’appelle la Conscientisation rédemptrice sollicitée par la même. Mais cela cache autre chose. Souvenez-vous des premières images parues à la TV sur le drame qui s’annonçait. Barbares. Insupportables ! La Méditerranée, point d’ancrages et de rencontres de toutes les civilisations et de leur culture, transformée en fosse à requins ! Des centaines d’embarcations allant du zodiac au cargo à moitié coulé (sic !). Des milliers de femmes, d’enfants, d’hommes de tous âges entassés comme des esclaves ! La référence est osée : plus de 12 000 morts noyés !

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Favorisons la libre diffusion de la culture et des savoirs

— Par Collectif —

savoirs_&_cultureLes biens communs vont bientôt faire leur entrée dans le droit français, à l’occasion de la future loi sur le numérique annoncée par Manuel Valls, issue des travaux de concertation du Conseil national du numérique. Il faut s’en féliciter : les biens communs – ou communs – nourrissent depuis toujours les pratiques d’échange et de partage qui structurent la production scientifique et la création culturelle.

La science a toujours été appréhendée comme un commun. Historiquement, la méthode scientifique implique une construction collective de la connaissance, organisée autour de la vérification et de la validation par les pairs. L’irruption massive du numérique dans la plupart des champs de l’activité humaine crée des situations nouvelles. Les réseaux facilitent l’émergence de larges communautés distribuées, capables de se mobiliser pour créer et partager les savoirs. Ces communs de la connaissance sont autant de gisements d’initiatives, de créativité et de mobilisation des individus dans un but collectif. Ils s’inscrivent dans une perspective plus large de défense d’un mode de propriété partagée et de gestion collective des ressources, sur le modèle des “communaux”, ces ressources naturelles gérées par tous les individus d’une communauté.

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Ben Foster, maillot jaune de Frears

— Par Barbara Théate —

the_programmStephen Frears considère Lance Armstrong comme un « psychopathe, une sorte de Scarface », et a conçu The Program à la façon d’un film de gangsters.

Il n’a pas vraiment gagné un Tour de France, mais Ben Foster mériterait le maillot jaune. En cinq mois, celui qui n’était jamais remonté sur un vélo depuis son adolescence a pédalé des centaines de kilomètres pour incarner Lance Armstrong devant la caméra de Stephen Frears.

L’acteur américain s’est dit fasciné par la personnalité de ce champion hors norme, adulé par des millions de fans avant de confesser chez Oprah Winfrey qu’il s’était dopé. « Son parcours pose la question de la moralité dans notre monde moderne, explique-t-il. La victoire à tout prix, l’appât du gain, la surmédiatisation, les mensonges ne sont malheureusement pas l’apanage du cyclisme : on retrouve ces ingrédients dans les sphères politiques, sociales et économiques. Si sa fondation a réussi à réunir des millions de dollars pour aider la recherche contre le cancer, il s’en est servi comme d’un bouclier médiatique. Il est d’une redoutable intelligence.

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L’état de santé des Martiniquais

a-r-sFort de France, le 15 septembre 2015

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Que nous apprend ce Baromètre sur l’état de santé des Martiniquais ?

Le Baromètre Santé 2014 met l’accent sur plusieurs thématiques : niveau d’information, recours aux soins, renoncement aux soins, handicap, dépistage des cancers, vaccination, santé mentale, problèmes de sommeil, consommations de substances psychoactives licites et illicites, corpulence, activité physique, aptitude à nager, accidents, pratique des deux-roues et port du casque. Quelques résultats sont mis en avant, plus de détails sont présentés dans le document « Premiers résultats du Baromètre santé DOM 2014 -Martinique« .

Un meilleur niveau d’information de la population sur la vaccination en Martinique

Le niveau d’information sur la vaccination apparaît meilleur en Martinique : 73 % des personnes interrogées se déclarent très ou plutôt bien informées sur ce sujet contre 68 % au niveau national. Par contre, les Martiniquais apparaissent légèrement moins favorables aux vaccinations en général : 76 % se disent très ou plutôt favorables (80 %). L’adhésion à la vaccination apparaît indépendante de l’age et du sexe. D’autre part, quatre Martiniquais sur dix (40 %) se déclarent défavorables à certaines vaccinations en particulier, cette réticence apparaissant plus prononcée chez les femmes, moins fréquente que dans l’Hexagone (44 %) mais plutôt plus présente que dans les autres DOM (33 % en Guadeloupe, 24 % en Guyane, 35 % à La Réunion).

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Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910

Au Musée d’Orsay.

« Pierreuses » officiant clandestinement sur des terrains vagues dans les profondeurs de la nuit, filles « en carte » et « insoumises » racolant dans l’espace public, « verseuses » employées par des brasseries à femmes, pensionnaires de maisons closes, courtisanes recevant leurs admirateurs dans leur luxueux hôtel particulier… au XIXe siècle, la prostitution revêt de multiples visages.

Ce caractère protéiforme et insaisissable n’a cessé d’obséder romanciers et poètes, dramaturges et compositeurs, peintres et sculpteurs. La plupart des artistes du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle ont porté leur regard sur les splendeurs et les misères de la prostitution, celle-ci devenant également un motif d’élection pour les media naissants, tels que la photographie puis le cinématographe.

C’est en particulier à Paris, entre le Second Empire et la Belle Epoque, que la prostitution s’affirme comme sujet dans des oeuvres se rattachant à des courants aussi divers que l’académisme, le naturalisme, l’impressionnisme, le fauvisme ou l’expressionnisme. La ville est alors en pleine métamorphose : nouvelle Babylone pour certains, « Ville Lumière » pour d’autres, elle offre aux artistes quantité de lieux nouveaux (salons de la haute société, loges d’opéras, maisons de tolérance, cafés, boulevards…) où observer le ballet codé des amours tarifées.

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Le 22 septembre 1792, premier jour de la République française

— Par Hervé Leuwers* —

la_republiqueAlors que la date de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, devient Fête nationale, celle de la proclamation de la République reste peu présente dans la mémoire populaire. Une éclosion constituée d’une succession d’événements politiques.

Le 22 septembre 1792, deux jours après Valmy, la France devient une première fois république. Dans un pays qui craint l’invasion, dans Paris qui vient de connaître les massacres de septembre, l’incertitude est forte ; à la Convention, les députés savent que, pour l’emporter, il leur faut gagner la guerre contre la Prusse et l’Autriche, imposer le régime nouveau à l’Europe et, surtout, transformer les citoyens en républicains. L’entrée en république n’est pas l’oeuvre d’un jour !

Pendant longtemps, nombre de patriotes sont restés méfiants envers ce régime. En hommes du XVIIIe siècle, ils ont soutenu que les citoyens peuvent être libres sous un roi, à condition que la souveraineté soit reconnue au peuple. Plus qu’au souvenir des républiques de Rome et d’Athènes, plus qu’à l’exemple américain, c’est par la dénonciation croissante de la duplicité royale que l’idée de république a fait son chemin.

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