— Par Sandy Olivar Calvo, étudiante et activiste climat à Alternatiba —
Les briseurs de rêves, ce sont eux.
Rien ne me prédestinait à écrire cette tribune. Rien ne me prédestinait à lutter, politiquement, dans des mouvements citoyens, pour exiger la justice climatique. Vraiment, rien.
Issue d’une famille ouvrière, avec une mère femme de ménage et un père ouvrier depuis ses 14 ans, j’ai assimilé, dès mon plus jeune âge, que les études, et toute l’émancipation qu’elles peuvent permettre, n’étaient pas faites pour moi.
Dans mes plus lointains souvenirs, je me souviens avoir vécu ces oppressions de classe, dans mon parcours scolaire, avec cette volonté de me remettre à ma place, ou plutôt de m’empêcher de prendre plus de place. On me rappelait constamment à l’ordre, on me disait que je devais m’orienter vers des filières professionnelles, pour rentrer plus rapidement sur le marché du travail (avec un abject dédain pour ces parcours). Comme beaucoup trop d’adolescent·es, j’ai lutté pour atteindre les études supérieures. Comme bien trop d’étudiant·es, j’ai galéré pour payer mes études supérieures. Comme beaucoup trop de jeunes, j’ai raté certains de mes partiels à cause de la fatigue physique et mentale qu’engendrent les boulots d’étudiants.