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littératures : nouveautés du 29 novembre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Covid-19: une variante génétique décelée en janvier a rendu le virus plus contagieux

– Elle s’avère désormais très majoritaire dans le monde entier à quelques exceptions près.

Des chercheurs apportent un nouvel éclairage sur la propagation de l’épidémie de Covid-19 en décrivant l’émergence d’une variante du coronavirus SARS-CoV-2, détectée pour la première fois en Espagne et aux Pays-Bas cet été, avant de se répandre dans toute l’Europe ces derniers mois. Pour l’instant, rien ne permet de dire que ce virus se propage plus rapidement ou qu’il affecte la gravité de la maladie.

L’étude préliminaire d’une équipe hispano-suisse met en lumière le manque de cohérence des mesures de restriction prises aux frontières (fermetures, ouvertures, avec ou sans quarantaine) par les divers pays en Europe et dans l’espace Schengen, ainsi que le défaut de prévention auprès des populations vulnérables tels les travailleurs saisonniers agricoles.

« Cette variante a augmenté en fréquence dans plusieurs pays, mais nous n’avons aucune preuve directe qu’elle se propage plus rapidement », écrivent les auteurs dans leur recherche en ligne sur le site Medrxiv.

Les premiers cas liés à cette variante génétique « 20A.EU1 » du virus ont été identifiés en juin en Espagne via d’important foyers de contagion chez les travailleurs agricoles en Aragon partagés avec la Catalogne (sans compter un autre cas isolé aux Pays-Bas).

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« En exigeant une validation de nos reportages, les pouvoirs publics veulent s’octroyer un droit à la censure »

Plusieurs directeurs et directrices de l’information, rédacteurs et rédactrices en chefs, présentateurs et présentatrices des magazines d’information télévisés français, dont ceux de franceinfo, demandent aux institutions de renoncer à des conventions qui portent atteinte au droit de la presse.

Les journalistes de l’audiovisuel, réalisateurs de documentaires, rédacteurs en chef, directeurs de l’information, producteurs de magazines d’actualité tiennent par ce texte commun à dénoncer de nouvelles entraves à la liberté d’informer. Les tentatives de contrôle de nos tournages par les pouvoirs publics (police, justice, administration pénitentiaire, gendarmerie notamment) n’ont jamais été aussi pressantes.

TRIBUNE. « Nous n’accréditerons pas nos journalistes pour couvrir les manifestations »

Un exemple illustre cette dérive : avant d’autoriser à filmer des policiers dans l’exercice de leur fonction, le service de communication de la police nationale exige désormais un droit de validation du reportage avant diffusion.

Il demande aux sociétés productrices de reportages la signature d’une convention stipulant qu’il « visionnera l’émission dans sa version définitive avant première diffusion dans un délai permettant une éventuelle modification (…) sera le seul habilité à valider définitivement le contenu produit sur les plans juridiques, éthiques et déontologiques en accord avec la société (…) Les enregistrements ne doivent pas porter atteinte à l’image de marque de la police nationale, ni comporter de scènes pouvant être considérées comme ‘choquantes’ (…) Aucun extrait ne pourra être diffusé sans l’accord express du représentant de la police nationale. 

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Qui est Michel Zecler, le producteur de rap passé à tabac par des policiers ?

— Par Théo Rampazzo —

Depuis une quinzaine d’années, l’homme de 41 ans originaire de Bagneux (92), codirige la société de production Black Gold Studios. Ses amis mettent en avant son caractère calme et pacifique.

[…]Connu et apprécié dans le milieu des musiques urbaines, Michel Zecler a fondé avec Valérie Atlan la société de production de musique et de clips «Black Gold Studios», il y a quinze ans. Ce label indépendant est d’ailleurs l’un des plus anciens dans le hip-hop en France. Il a notamment produit «L’âge d’or du rap français», un show puis une tournée des zéniths en 2016 qui avait réuni les principaux artistes du genre des années 1990-2000 tels qu’Oxmo Puccino, Assassin, Passi, Kery James ou encore Stomy Bugsy. Aujourd’hui, il produit surtout de jeunes rappeurs.

«Je viens de Bagneux. Aujourd’hui j’ai des studios dans le XVIIe arrondissement de Paris. J’ai eu une jeunesse assez chaotique, je suis passé par la case prison, mais je suis sorti de ça il y a quinze ans et depuis, j’ai tout fait pour être l’homme que je suis aujourd’hui», confiait ce jeudi Michel Zecler sur le plateau de «Touche pas à mon poste».

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Les représentants de la société civile adoptent une motion de soutien au monde de la culture en Martinique

L’institution consultative de la Collectivité Territoriale de la Martinique, composée de 68 conseillers, s’est penchée sur la situation du secteur culturel.

Réunis en plénière, hier (jeudi 26 novembre 2020), les 68 conseillers de l’organisme, ont rappelé que la situation insulaire de la Martinique pénalise fortement les artistes locaux.

Le Conseil Économique, Social, Environnemental, de la Culture et de l’Éducation de Martinique a proposé 5 grands points dans sa motion :

 – « La généralisation des procédures de soutien financier et leur application immédiate en cette fin 2020 à l’ensemble des professionnels identifiés du secteur.

 – La mise en oeuvre d’une étude prospective permettant de cerner avec précision les problématiques de ce secteur et les solutions permettant, après stabilisation de l’environnement sanitaire et socio-économique de Martinique, entre autre, de mettre en place un système spécifique pour nos intervenants des arts et de la culture.

– le développement de la commande publique aussi bien que privée, d’œuvres en tout genre auprès des artistes durant l’année budgétaire 2021

 – un plan d’aide à l’export des oeuvres et des artistes pour compenser les restrictions locale d’exercer.

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I

— Par Daniel M. Berté —

I za ba-mwen défwa

  • kout-pié anlè bonda
  • kout-tjok anba lonba
  • kout-jounou asou ren
  • kout-tèt adan bouden

I za ba-mwen pawfwa

  • bòn imè ek bonnè
  • lespri-klè ek limiè
  • ladjèwté ek lajwa
  • lakonstans ek lafwa

I za an lo dot fwa

  • loché ek maté-mwen
  • lévé ek fésé-mwen
  • défonsé ek danmé-mwen
  • makaté ek matjilpaté-mwen

I za ba-mwen souvant fwa

  • lanmou ek lanmitjé
  • ti-chou ek bel pépé
  • kalen épi kado
  • karès épi belbo

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« Il y a urgence à sortir de cette spirale délétère pour la démocratie »

— Par Tribune collective —

Plus de 40 sociétés de journalistes s’inquiètent auprès de Jean Castex de plusieurs articles contenus dans la proposition de loi sur la « sécurité globale » et du schéma national du maintien de l’ordre.

Monsieur le Premier ministre,

Depuis plusieurs semaines, nous, sociétés de journalistes et de rédacteurs de la presse nationale, régionale, de l’audiovisuel et du Web, n’avons eu de cesse d’alerter – tout comme les syndicats de la profession, des collectifs, des directeurs de rédaction, des éditeurs de presse – quant aux graves menaces que fait peser l’article 24 de la proposition de loi pour une sécurité globale sur la liberté d’informer.

Ce diagnostic rejoint celui de sociétés de réalisateurs, d’associations de défense des droits humains, d’autorités administratives indépendantes, et de trois rapporteurs spéciaux des Nations unies. La Commission européenne elle-même s’en inquiète.

Même amendée, cette disposition, qui vise à pénaliser la diffusion de l’image de membres des forces de l’ordre si elle a pour “but manifeste qu’il soit porté atteinte à [leur] intégrité physique ou psychique”, est dangereuse. Elle laisse augurer, en amont des magistrats, des interpellations préventives – qui, sur le terrain, décidera qu’une diffusion en direct est susceptible de constituer une infraction, sinon les policiers eux-mêmes ?

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Isabelle Huppert, deuxième meilleure actrice du XXIe siècle selon le « New York Times »

Le célèbre quotidien new-yorkais a établi un classement des 25 acteurs et actrices ayant crevé l’écran ces vingt dernières années. Deux Françaises figurent sur cette liste : Isabelle Huppert et Catherine Deneuve.

« Il n’y a pas de formule pour choisir le meilleur (juste se chamailler) et cette liste est à la fois nécessairement subjective et probablement scandaleuse dans ses omissions ». Le New York Times a publié le 25 novembre sa liste des 25 meilleurs acteurs et actrices du XXIe siècle, c’est-à-dire des vingt dernières années. On y retrouve des acteurs hollywoodiens, comme Keanu Reeves, Nicole Kidman ou Viola Davis, quelques noms moins connus du grand public, mais surtout deux actrices françaises : Catherine Deneuve et Isabelle Huppert, respectivement à la 21e et deuxième places. La sélection a été composée par des journalistes mais aussi des artistes comme le peintre Julian Schnabel ou la réalisatrice Marjane Satrapi.

Cette dernière commente la présence de l’actrice Catherine Deneuve à la 21e place du classement. « Si vous vivez en France, Catherine Deneuve en est le symbole. Quand j’étais jeune, elle était le rêve », raconte Marjane Satrapi.

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« Ce n’est pas la France que j’aime »: les sportifs ultramarins réagissent après les violences policières contre le producteur martiniquais

Teddy Riner, Wendie Renard, Rudy Gobert… Depuis la révélation de la vidéo du producteur martiniquais passé à tabac à Paris par des policiers, de nombreux sportifs disent leur indignation devant de telles violences.

Le champion du monde de foot Antoine Griezmann a été hier parmi les premiers sportifs de renom à prendre position, suite à la révélation de la vidéo montrant les violences exercées par des policiers parisiens contre un producteur martiniquais. « J’ai mal à ma France », écrivait sur Twitter le champion du monde en interpellant Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. S’il est plutôt rare, d’ordinaire, que les sportifs français s’engagent dans des débats sociétaux, cette affaire fait cette fois réagir de nombreux champions renommés.
 

Riner, Renard, Gobert…

C’est le cas de Teddy Riner. Le judoka guadeloupéen s’interroge sur Twitter : « Sommes-nous réellement en 2020 ? Doit-on-traiter un homme de la sorte? Où sont les droits ?« 

Sommes-nous réellement en 2020 ?
Doit-on-traiter un homme de la sorte ?
Où sont les droits ?

📸 Loopsider pic.twitter.com/3PE7Uh0sLf

— Teddy Riner (@teddyriner) November 27, 2020

La footballeuse martiniquaise Wendie Renard dénonce elle aussi ces violences policières: 
 
Ce n’est pas la France que j’aime.

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Simplement Guadeloupéen

Co-errance ou cohérence ?

Par Frantz Succab

S’affirmer « Guadeloupéen » devient banal, mais est-ce neutre pour autant ? Cela semble être une option moins aiguisée politiquement que de se dire « patriote », « nationaliste » ou « indépendantiste ». Il faut cependant en tirer les conséquences, ne jamais oublier qu’à l’époque de l’assimilation triomphante, toute la pensée anticolonialiste s’est construite sur cette identité historique et culturelle « anbafèy », reliant souterrainement d’innombrables femmes et hommes d’ici, sur plusieurs générations. La Guadeloupe ne se réduisait plus à une indication géographique, comme ne cesse de l’exprimer le qualificatif « outremer ». 

Certains rétorqueront peut-être : « Cette question est dépassée. Pourquoi est-il besoin de le redire ?  Le tigre n’a pas besoin de clamer sa tigritude » … La réponse est simple : c’est encore nécessaire parce que le tigre en cage se laisse encore prendre pour Gros Minet. Vous ne dépassez rien en réduisant ce Tout à une seule de ses expressions, serait-ce la plus apparemment radicale. Ce n’est pas sur une seule patte, même toutes griffes dehors, passée à travers les grilles que le tigre devra compter pour assumer ce qu’il est.

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Crise du Covid 19 : Quid de la mutation en cours de l’économie Antillaise et de ses futures conséquences ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La crise du Covid-19 fera inévitablement plonger l’économie martiniquaise et guadeloupéenne en récession en 2020. Les premiers indicateurs disponibles – hausse des inscriptions au chômage ou au chômage partiel – témoignent déjà d’un ralentissement inédit de l’activité, et qui devrait s’aggraver en 2021.

Au niveau macroéconomique, les perspectives ne sont pas plus réjouissantes. Le gouvernement français, la CTM et les autorités régionales ont, certes, réagi vite sur la plupart des fronts pour parer au plus pressé de la crise . Mais trois menaces au moins pèsent sur l’économie Antillaise : l’apparition exponentielle d’entreprises zombies et une succession de bulles prêtes à éclater du fait même de la surliquidité provoquée par la réaction des autorités ; une stagflation qui va peut-être à terme conduire au grand « décrochage » de la déflation ; et, pire encore, une baisse des gains de productivité conduisant inexorablement à une chute de la croissance potentielle donc de long terme. Il faudra alors être attentif à la double dynamique de l’investissement productif et de l’emploi privé. Il est inévitable que l’épidémie ait un impact considérable à terme sur l’économie et la société Antillaise.

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Le voile et l’invention d’une sexualité musulmane

— Par Bruno Nassim Aboudrar —

Le voile sur la tête des femmes, sur leur visage à plus forte raison, n’est pas une prescription coranique. Le verset qui recommande aux femmes de rabattre une étoffe sur leur poitrine (non sur leur face) en présence d’hommes étrangers au cercle familial, n’en est pas moins révélé dans une visée plus générale de maîtrise des pulsions libidinales, et tout particulièrement des regards de concupiscence. Rappelons pour mémoire la sourate XXIV – La Lumière – où se trouve cette fameuse recommandation, dans la traduction assez crue qu’en offre Jacques Berque : « 30 – Dis aux croyants de baisser les yeux et de contenir leur sexe : ce sera de leur part plus net. Dieu est de leurs pratiques Informé. 31 – Dis aux croyantes de baisser les yeux et de contenir leur sexe ; de ne pas faire montre de leurs agréments sauf en ce qui en émerge, de rabattre leur fichu sur les échancrures de leur vêtement[1] »

La teneur érotique du contexte qui impose cette recommandation ne fait aucun doute. En effet, avant ces versets, dans cette même sourate, fornicateurs et fornicatrices ont d’abord été condamnés au fouet ; puis ceux qui calomnient une femme et, vraisemblablement, l’accusent à tort de fornication ; enfin, à des peines moindres toutefois, les indiscrets qui entrent à l’improviste, sournoisement, dans l’intimité des maisons.

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Aucune trace de pesticides dans les assiettes, freinons la disparition de la couche arable

— Par Christian Dachir —

Nous sommes dans des dérives, les plus folles, depuis un certain nombre d’années, qui s’amplifient de plus en plus et qui font du tort aux agriculteurs. Les grands experts Martiniquais pensent que la Martinique sera totalement en culture biologique et que celle-ci sera la seule garantie pour la santé. Or, quel que soit le mode cultural, du moment que les règles et que les conditions d’utilisations sont scrupuleusement respectées, aucune trace de pesticides ne doit se trouver dans les fruits et légumes. Les différents modes de façons culturales sont toutes bonnes pour la consommation aussi bien la culture biologique que la culture organique, la culture raisonnée et la culture conventionnelle. Car si les protocoles de ces différents choix culturaux sont respectés, il n’ y a aucun danger pour la santé. Il faut savoir que même en culture conventionnelle, en respectant les doses du produit à utiliser par rapport aux maladies (insectes, champignons, bactéries, virus), et la date du dernier traitement avant récolte , ainsi que le respect de la floraison, on ne devrait trouver aucune trace de pesticides à la consommation.

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«J’ai mal à ma France» : Griezmann interpelle Darmanin, Mbappé cite la rappeuse Diam’s

Cette folle scène de violences policières aurait pu rester cachée

https://www.loopsider.com/fr/video/la-folle-scene-de-violences-policieres

Les attaquants champions du monde ont dénoncé les violences policières sur les réseaux sociaux.

L’attaquant de l’équipe de France Antoine Griezmann a tweeté jeudi «J’ai mal à ma France», rejoignant l’émoi provoqué par le passage à tabac filmé d’un producteur de musique noir par des policiers à Paris. «Vidéo insoutenable. Violences inadmissibles», a écrit pour sa part Kylian Mbappé sur Instagram avant de citer des paroles de la rappeuse Diam’s : «Ma France à moi elle a des valeurs, des principes et des codes…Ma France à moi ne vit pas dans le mensonge Avec le cœur et la rage, à la lumière, pas dans l’ombre. Ma France à moi elle se mélange, ouais, c’est un arc-en-ciel Elle te dérange, je le sais, car elle ne te veut pas pour modèle».

J’ai mal à ma France ! @GDarmaninhttps://t.co/78HRfoyqhA

— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) November 26, 2020

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Kylian Mbappé (@k.mbappe)

Les messages de Mbappé et de Griezmann, qui mentionne le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, font suite à ceux de leur coéquipier en équipe de France Samuel Umtiti et de l’international Espoirs Jules Koundé, tous deux montés au créneau après la diffusion virale par le média Loopsider de la vidéo de cette agression. Umtiti,

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« Nous construisons avec toutes ces lois sécuritaires les outils de notre asservissement de demain »

Dans un entretien au « Monde », l’avocat Patrice Spinosi dénonce une accumulation sans précédent de mesures sécuritaires et un déséquilibre institutionnel.

— Propos recueillis par Jean-Baptiste Jacquin —

Avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, Me Patrice Spinosi dénonce une accumulation sans précédent de mesures sécuritaires. Il y voit un point de bascule menaçant l’équilibre démocratique. Selon lui, « un Trump à la française » élu en 2022 aurait à sa disposition, sans avoir besoin de changer la loi, « tous les outils juridiques lui permettant de surveiller la population et de contrôler ses opposants politiques ».

Depuis le traumatisme de l’élection présidentielle de 2002, tous les gouvernements ont fait voter des lois sécuritaires. En quoi estimez-vous la situation différente aujourd’hui ?

Nous avons atteint un point de bascule pour deux raisons. D’abord, depuis la rentrée, on observe une inflation sans précédent de législations sécuritaires avec le schéma national de maintien de l’ordre, le renouvellement de l’état d’urgence sanitaire, les projets de loi sur le séparatisme et la sécurité globale. Ensuite, en raison du confinement, les Français touchent du doigt la réalité quotidienne des restrictions de liberté.

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« On a oublié le rôle de l’humiliation dans l’Histoire », par Olivier Abel

TRIBUNE. Pour le philosophe, « en sacralisant les caricatures, nous sommes devenus incapables de percevoir ce que les Grecs anciens désignaient par le tragique ».

— Par Olivier Abel (Philosophe) —

(Arrestations à Mantes-la-Jolie, face au lycée Saint-Exupéry (DR))

Quel rapport entre les crimes abjects des djihadistes, le danger que représentent à certains égards les « réseaux sociaux » pour la démocratie et la civilité, la question de la liberté d’expression et du blasphème, le durcissement quasi-guerrier de la laïcité, les gilets jaunes, les majorités dangereuses qui ont porté Trump ou Erdogan au pouvoir, et qui poussent à nos portes ? Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, ces colères qui montent en miroir sans plus rien chercher à comprendre, nous ne savons et sentons plus ce que nous faisons. Je voudrais proposer ici une hypothèse.

Nous avons globalement fait fausse route. Le drame des caricatures n’est que la partie visible d’un énorme problème. Nous nous sommes enfoncés dans le déni de l’humiliation, de son importance, de sa gravité, de son existence même. Nous sommes sensibles aux violences, comme aux inégalités, mais insensibles à l’humiliation qui les empoisonne.

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« Solitude la flamboyante » de Paula Anacaona

Découvrez l’histoire de Solitude, héroïne de la lutte contre l’esclavage 

Années 1780, Guadeloupe. La jeune métisse Solitude est demoiselle de compagnie. Relativement favorisée, elle ne remet pas en question l’ordre colonial et esclavagiste jusqu’à ce que des rencontres décisives lui fassent rejoindre la lutte pour l’abolition de l’esclavage.
Car un vent de révolte souffle dans les Caraïbes… Entre les Neg’ Marrons qui s’enfuient et s’organisent collectivement, les insurgés de Saint-Domingue, et la Révolution en France, l’Histoire est en marche. En 1789, tous les hommes sont proclamés libres et égaux en droits. Mais la France des Lumières oublie une partie de l’humanité : dans les colonies, l’esclavage est maintenu… Solitude se bat pour la liberté générale avec ses sœurs et frères révolutionnaires, avec succès : l’esclavage est enfin aboli en 1794. Mais l’euphorie est de courte durée. Lassée de la violence de cette société prédatrice et exploitatrice, Solitude crée alors une communauté utopiste clandestine, basée sur la sororité et l’entraide – qui ne survivra cependant pas au rétablissement de l’esclavage par Bonaparte en 1802.
Librement inspiré de la vie de cette grande héroïne guadeloupéenne, ce roman révèle une Solitude bienveillante et généreuse.

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« Les mille et une nuits » par la Compagnie Tabasco

Les 1001 nuitsS’inspirant d’un des contes des Mille et une Nuits, la Compagnie Tabasco nous raconte avec humour l’histoire d’une famille sur trois générations.
Dans ce spectacle éminemment visuel, les personnages sont incarnés tour à tour par les trois comédiens, des marionnettes ou des ombres.
La magie du conte réenchante notre vision de l’Orient et y rapporte imaginaire et merveilleux.
Au rythme de sonorités orientales interprétées à l’accordéon, le réel se mêle au fantastique pour créer un univers à la fois burlesque et poétique.
 » Drôle, absurde et poétique, cette adaptation est une véritable réussite !  »
– Eklektike –
+ Bande annonce : https://vimeo.com/273194899
+ Site de la compagnie : https://www.compagnietabasco.com

La presse en parle :

EKLEKTIKE :  » Drôle, absurde et poétique, cette adaptation est une véritable réussite !  »
LA CRITIQUERIE :  » Une création raffinée qui fait vivre le Moyen-Orient d’antan. »
ARTISTIKREZO :  » Le réel se mêle au fantastique pour créer un univers à la fois burlesque et poétique. »
LA GALERIE DU SPECTACLE :  » Les comédiens filent la légende, sans oublier jamais de nous dire qu’elle nous touche, nous qui sommes de l’ici et du maintenant. 

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Confinement : ce qu’il faut retenir des nouvelles mesures pour lutter contre le Covid-19 à la Martinique

Sans grandes annonces, Stanislas Cazelles a précisé, ce mercredi 25 novembre, les grandes orientations déjà énoncées la veille, dont la principale, la réouverture des petits commerces. Le prochain rendez-vous est fixé à dans 15 jours.

Après le statu quo annoncé vendredi, Stanislas Cazelles a confirmé, ce mercredi, le discours du président de la République et les annonces tardives des ministres (Santé et Outre-Mer), sur la réouverture des commerces.

Dès aujourd’hui, les commerces dits non essentiels ont ainsi pu rouvrir leurs portes, sous réserve d’appliquer le protocole sanitaire demandé. Le préfet a ainsi précisé que la nouvelle jauge pour accueillir le public est fixée à 8m2 par client. « Si vraiment ils sont trop petits, nous étudierons les choses pour que ces établissements puissent quand même accueillir du public.

En gros, a résumé Stanislas Cazelles, « toutes les activités avec masques sont ouvertes et celles sans masque, seront fermées : débits de boissons, restaurants, salles de sport… La seule grosse différence avec l’Hexagone, c’est qu’une clause de revoyure a été fixée à dans 15 jours. Si la baisse de l’épidémie continue, ces mesures restrictives pourraient être levées, voir allégées.

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Harcèlements, insultes, humiliations, coups, agressions, viols, féminicides : Nou Ni Asé !

Nous les dénoncerons tant qu’il le faudra !

Novembre 2020 a marqué hélas le 30e féminicide en Martinique depuis 1998 : le 9 novembre, Camille était tuée d’un coup de fusil chez nous. Nous voulons dédier cette journée du 25 novembre 2020 :

à toutes les femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint (30 depuis 1998… et toutes celles d’avant…) ;

à toutes les survivantes passées et présentes de ces violences, et souvent cumulées (coups, mépris, brimades, menaces, harcèlement physique, téléphonique, sexuel, viol, destructions de biens, isolement, dépendance économique …) ;

qui ont dû dépenser tant d’énergie pour sortir de ces terribles situations de domination, d’emprise, et se sauvegarder elles et leurs enfants ; qui luttent chaque jour pour préserver leur dignité et faire face comme elles le peuvent avec le souhait de s’en sortir…

Notre solidarité et notre empathie collectives et citoyennes doivent se poursuivre résolument !

Les chiffres de l’enquête Virage1 en Martinique sont terribles :

1 femme/5 victime de violences conjugales ;

Plus d’1 femme/4 victime de violences au travail ;

1 femme/10 dans l’espace public ;

8 % des femmes ont vécu des violences simultanément dans leur couple, au travail, dans l’espace public.

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« Nous, féministes universalistes et laïques »

« Nous appelons à lutter sans relâche pour l’éradication des violences à l’encontre des femmes et pour l’égalité des droits« 

— Par Tribune collective —

À l’occasion du 25 novembre, Journée Internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, plusieurs féministes universalistes et laïques françaises, belges et québécoises dénoncent les violences, notamment religieuses, qui pèsent sur les femmes.

Les limitations du droit à l’avortement en Pologne, suivies des imposantes manifestations du mouvement « Grève nationale des femmes » pour rejeter cette énième tentative de restriction qui concerne, cette fois-ci, de graves malformations de l’embryon, illustrent bien l’intensité du combat des femmes en Europe et dans le monde. Ceci est encore plus vrai avec l’héritage laissé par Donald Trump aux États-Unis. D’un côté, des ultrareligieux portés par des courants politiques conservateurs ou d’extrême droite qui prennent les femmes en otage, quitte à fermer les yeux sur les drames des avortements clandestins, et de l’autre côté, une société en mouvement, libre, faisant preuve comme en Pologne d’un courage et d’une ténacité exemplaires qui ne se laisse rien imposer. Lorsque le parlement est bloqué, les femmes investissent la rue.

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«Résidences d’Artistes à la Maison», visite de l’atelier de Natusha Croes (ARUBA)

Une des jeunes artistes lauréates de la bourse CATAPULT – SHAR.

— Par Matilde dos Santos, historienne, critique d’art et curateur indépendant —

Consciente de l’impact de la COVID-19 sur le secteur des arts, l’Open Society Fondation a octroyé un fonds de 320 000 USD à l’American Friends of Jamaica, en collaboration avec Kingston Creative et The Fresh Milk Art Plateform, afin d’apporter un soutien aux artistes, créatifs et praticiens culturels de la région des Caraïbes.  Ces fonds constituent le programme CATAPULT qui, à travers six différentes initiatives, fournit directement, pendant cinq mois, un soutien financier à plus de 1000 artistes caribéens travaillant sur les thèmes de la culture, des droits de l’homme, du genre, des LGBTQIA + et de la justice climatique.

Une de ces initiatives est la Résidence d’artiste à la maison (Stay at Home Art Residency – SHAR). Ce sont vingt-quatre artistes lauréats, sur treize territoires distincts, touchant les quatre aires linguistiques de la région (Anglais, Espagnol, Français et Néerlandais). J’ai eu l’honneur de faire partie des curateurs-visitants pour six des artistes en résidence.

Ma première visite virtuelle était dans l’atelier de l’artiste Natusha Croes.

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Non au masque de la censure sur les violences policières !

Déclaration

La loi visant en fait à interdire de filmer les violences policières fait l’objet d’une vive et légitime opposition en France. À dire vrai, si l’article le plus contesté de ce projet de loi entrait dans les faits ce serait, même avec les amendements tactiques discutés, l’une des atteintes aux libertés les plus graves depuis la guerre d’Algérie.

Cette loi a une apparence. Elle serait une mesure destinée à protéger les membres des forces de l’ordre des appels à la vindicte populaire.

Elle a une réalité plus sinistre. Empêcher la diffusion de vidéos sur des violences policières qui n’ont cessé d’émailler les derniers mois dans l’hexagone comme aux colonies.

Dans ces dernières, il est de notoriété publique que la lumière jetée sur les méfaits de la répression est l’instrument principal de lutte contre l’impunité qui a trop souvent bénéficié à leurs auteurs.

L’hypocrisie de l’argument officiel n’a échappé à personne. L’arsenal juridique permettant de punir les éventuelles mises en danger de l’intégrité des policiers est trop abondant pour qu’on puisse croire à la nécessité de le compléter.

Sortir de la vue de la population les hauts faits de la répression, réduire à néant les affaires de brutalités contre Keziah, les gilets jaunes éborgnés leurs mains arrachées, les Adama Traore et Chouviat torturés à mort : tel est le but poursuivi.

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Le Tricentenaire du rattachement des Antilles à la France 1935-1936, ou le triomphe de l’assimilation

— Par Christelle Lozère, Maître de conférences en Histoire de l’Art —

D’octobre 1935 à mars 1936, les Antilles françaises commémorent les trois cents ans de leurs rattachements à la France1. Le Tricentenaire s’inscrit dans la logique de la propagande assimilationniste des « vieilles colonies » marquant ainsi de manière spectaculaire et festive leurs appartenances à la Mère Patrie. La célébration est initiée par Henry Bérenger (1867-1952), ambassadeur de France et sénateur de la Guadeloupe au côté de Gratien Candace (1873-1953), député de la Guadeloupe ou encore Henry Lémery (1874-1972), sénateur de la Martinique. Une délégation, dirigée par le bordelais Albert Sarraut (1872-1962), ancien ministre des Colonies, se rend depuis le Havre, à bord du paquebot « Le Colombie », dans la Caraïbe francophone – Martinique, Guadeloupe, Haïti – pour officialiser les festivités. Des manifestations sont célébrées pour l’occasion partout dans l’hexagone, particulièrement dans la Capitale (Bibliothèque Nationale, Musée de la France d’outre-mer, Opéra) ainsi que dans les principaux ports français dont l’histoire coloniale avec les Antilles est alors revendiquée.

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L’aménagement simultané du créole et du français en Haïti

Une perspective constitutionnelle et rassembleuse

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Depuis la parution en 2011 du livre de référence « L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions » (Berrouët-Oriol et al., Cidihca et Éditions de l’Université d’État d’Haïti), la perspective de l’aménagement simultané du créole et du français, les deux langues de notre patrimoine linguistique national, est largement soutenue par nos interlocuteurs, y compris par des enseignants de disciplines diverses oeuvrant dans le système éducatif national ainsi que par nombre de défenseurs non sectaires du créole. Toutefois, nos fréquents échanges avec des interlocuteurs d’horizons divers ont montré, au fil des ans, que la question centrale de l’aménagement linguistique au pays est diversement comprise et qu’elle mérite un constant éclairage, un plaidoyer rassembleur réitéré pour mieux en situer les enjeux et le rôle central que l’État et la société civile sont appelés à jouer dans ce domaine. Il faut donc en amont prendre toute la mesure que l’aménagement linguistique, qui doit être mis en œuvre au périmètre des droits linguistiques de l’ensemble des locuteurs en Haïti, concerne à la fois les individus qui en seront les bénéficiaires (défenseurs des droits humains, juristes, agriculteurs, entrepreneurs, journalistes, enseignants, politologues, magistrats, etc.)

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