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« La traite des êtres humains reste un fléau majeur »

— Par Geneviève Colas, coordinatrice du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains pour le Secours catholique-Caritas France.—

La Croix l’Hebdo : Que représente la traite des êtres humains dans le monde ?

Geneviève Colas : On estime, chaque année, qu’environ 2,5 millions de personnes – principalement des femmes et des enfants – tombent sous l’emprise des trafiquants. La traite des êtres humains générerait près de 32 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an. C’est la troisième forme de trafic après les trafics de drogue et d’armes.

→ LES FAITS. Caritas Internationalis lance un appel contre la traite des êtres humains

Nous sommes donc face à un fléau majeur. Et ce d’autant plus que ces chiffres ne sont que des estimations. Le phénomène reste largement invisible. En France, seules 21 % des victimes (connues des associations) portent plainte. Les autres, par crainte de représailles pour elles-mêmes ou leurs familles, restent inconnues des autorités.

Concrètement, que recouvre le terme de « traite » ?

G. C. : Il s’agit du fait de recruter, transporter, transférer ou héberger une personne, en ayant recours à la force ou à la contrainte, en vue de l’exploiter.

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Qui sont les esclaves d’aujourd’hui ?

Personne ne connaît la véritable échelle de l’esclavage moderne. L’Organisation internationale du travail estime que 24,9 millions de personnes sont soumises au travail forcé. Près d’un tiers des victimes de la traite détectées sont des enfants (ONUDC 2016).

Travail forcé

Définir la traite

Malgré les différentes définitions juridiques de la traite des êtres humains, du travail forcé et de l’esclavage moderne qui existent dans les instruments internationaux pertinents, les personnes touchées par ces trois violations ne sont pas toujours distinctes.

Selon l’article 2 de la convention sur le travail forcé, le travail forcé est «tout travail ou service exigé de toute personne sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ladite personne ne s’est pas offerte de son plein gré». Près de 25 millions de personnes dans le monde sont prises au piège du travail forcé

Traite des humains

Selon le protocole de Palerme, la définition juridique de la traite des êtres humains est un crime qui comprend trois éléments:

L’acte de recruter, transporter, transférer, héberger ou recevoir une personne;

Au moyen, par exemple, de la coercition, de la tromperie ou de l’abus de vulnérabilité;

Aux fins d’exploitation, comme l’exploitation sexuelle, l’esclavage et le travail forcé, entre autres.

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Victimes de pesticides, vous pouvez demander une indemnisation

Les victimes professionnelles atteintes de maladies liées à une exposition aux pesticides peuvent désormais demander une indemnisation. Le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) nouvellement créé permet une meilleure reconnaissance de ces maladies professionnelles. Il indemnise les agriculteurs mais aussi les enfants ayant été exposés aux pesticides avant la naissance. Les exploitants agricoles retraités avant 2002 sont aussi concernés. Un décret est paru au Journal officiel le 29 novembre 2020 en application de la loi de finances de la sécurité sociale pour 2020. Service-Public.fr vous explique.

Qui est concerné ?

Le fonds indemnise les salariés du régime général et les travailleurs agricoles atteints d’une maladie d’origine professionnelle liée à une exposition aux pesticides. Il verse également, au titre de la solidarité nationale, une indemnisation aux personnes suivantes :

  • les assurés non-salariés agricoles ;
  • les non-salariés agricoles déjà indemnisés pour une maladie professionnelle en lien avec les pesticides avant le 30 novembre 2020 ;
  • les anciens exploitants, leurs conjoints et les membres de la famille bénéficiaires d’une pension de retraite agricole qui ont cessé leur activité non salariée agricole avant le 1er avril 2002 ;
  • les enfants atteints d’une pathologie résultant directement de leur exposition prénatale du fait de l’exposition professionnelle de l’un ou l’autre de leurs parents à des pesticides.

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Covid-19 : la stratégie de vaccination proposée par la Haute Autorité de santé (HAS)

La Haute Autorité de santé (HAS) a présenté lundi 30 novembre 2020 ses recommandations pour la campagne de vaccination contre le Covid-19. Cette campagne doit concerner en première phase les personnes âgées en Ehpad. Dans le cadre de cette stratégie de priorisation, la HAS définit quatre autres phases de vaccination progressive.

« Protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent ». C’est en ces termes que la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté sa stratégie de vaccination pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. La HAS précise également qu’elle ne préconise pas de rendre obligatoire cette vaccination.

« Protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent. » C’est en ces termes que la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté sa stratégie de vaccination(nouvelle fenêtre) pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. La HAS précise également qu’elle ne préconise pas de rendre obligatoire cette vaccination.

Première phase : les publics prioritaires

Les premières doses de vaccins disponibles en France doivent être réservées aux personnes âgées vivant dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)(nouvelle fenêtre) ou tout autre établissement collectif recommande la Haute Autorité.

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Césaire et Giscard d’Estaing : la rencontre manquée.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La rencontre entre le président de la République Valéry Giscard d’Estaing et le maire de Fort-de-France Aimé Césaire prévue lors de la visite présidentielle de décembre 1974 en Martinique, était annoncée comme un moment de solennité où le député-maire reviendrait sur l’autonomie. Ce serait en quelque sorte la réponse du maire au succès qu’avait rencontré le président dans l’après-midi sur la place de la Savane. Il était attendu un duel de haut niveau intellectuel entre le champion martiniquais et le président de la république. De sorte que l’annulation de la rencontre a été perçue par certains comme une dérobade de la part du président de la République. On ne connaîtra pas le contenu des projets de discours respectifs prévus par les illustres intervenants. Mais on attendait plutôt la survenue de rapports apaisés. VGE, qui avait déjà pris quelques mesures libérales au plan national, voulait semble-t-il rompre la glace avec les DOM.

En cette soirée de décembre 1974, le Groupe Révolution Socialiste (GRS) a pu être un facteur involontaire du renoncement du président de la République à se rendre à la mairie de Fort-de-France.

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Le prix Interallié 2020 est attribué à Irène Frain pour « Un crime sans importance »

« Un crime sans importance » est un récit-enquête sur la mort de la sœur aînée de l’autrice, assassinée dans sa maison de banlieue. 

Le prix Interallié a été décerné jeudi 3 décembre à Irène Frain pour Un crime sans importance (Seuil), récit où l’autrice de 70 ans raconte les suites du meurtre de sa soeur aînée. Irène Frain a obtenu six voix, contre trois pour Ce qui plaisait à Blanche de Jean-Paul Enthoven (Grasset) et deux pour La Grâce de Thibault de Montaigu.

Un crime sans importance relate comment la romancière va tenter de secouer l’enquête sur la mort de cette soeur, tuée dans son pavillon en banlieue parisienne en 2018, qui n’avance qu’avec une lenteur extrême.

 Lire la critique de Francetvinfo : « Un crime sans importance », la romancière Irène Frain scrute « l’envers de nos vies » pour éclairer le meurtre non élucidé de sa sœur

« La joie est un sentiment qui m’avait désertée depuis deux ans »

La lauréate est une habituée des succès en librairie, avec un public fidèle, mais moins des prix littéraires parisiens.

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Arrêté légitime devant une légalité défaillante

— Par Léo Ursulet —

Stasnilas Cazelles, vous n’êtes pas préfet du département de la Drôme, mais préfet de la Région Martinique. Et en grand commis obéissant et zélé de l’Etat, vous vous avez tenu à rétablir l’autorité compétente du ministre de l’Agriculture, en sollicitant le rejet judiciaire de l’arrêté antipesticides du maire du Prêcheur.

Alors que le chlordécone a été interdit à la fin des années 1970 aux États-Unis, son usage a été autorisé en Martinique et en Guadeloupe entre 1972 et 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Bien qu’interdit en France dès 1990, il fut utilisé aux Antilles jusqu’en 1993, par dérogation précisément du ministre de l’Agriculture, sous la pression malgré une avalanche de rapports défavorables. Ce ministère se trouve aujourd’hui comme l’autorité devant laquelle un maire de la Martinique doit s’incliner quand il veut protéger sa population contre l’usage des pesticides !

Lire aussi : Ils ont empoisonné notre terre, nos eaux, nos rivages… notre peuple

Le chlordécone est un produit organochloré ultra-toxique avec des effets durables de plusieurs siècles sur l’environnement et particulièrement dangereux pour la santé humaine.

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Inauguration d’une fresque murale « Je suis la femme de ma vie »

Clôture de la campagne pour l’élimination des violences faites aux femmes

Samedi 5 décembre 2020 de 9h à 12h à l’angle de la rue Arago et Lamartine, Fort-de-France

Dans le cadre de la campagne pour l’élimination des violences envers les femmes Culture Égalité vous invite à l’inauguration d’une fresque murale réalisée par deux artistes martiniquaises.

Rendez-vous samedi 5 décembre dès 9h rue Lamartine pour admirer la fresque « Je suis la femme de ma vie » et pour dire NON aux violences faites aux femmes. Autour d’une installation artistique, la place sera animée pour l’ occasion par des artistes portraitistes qui croqueront les passant.es et des performances artistiques.

Venez rencontrer les artistes et venez participer à une expérience unique !

Le mot de l’association Culture Égalité :

Je suis la femme de ma vie…
Dès l’enfance, nous, femmes, sommes conditionnées à attendre « l’Homme de notre vie », celui auquel nous allons nous dévouer, lui assurant confort matériel et affectif, et lui permettant ainsi de s’épanouir dans la carrière ou les loisirs de son choix.
En échange, nous obtenons, soi-disant, honorabilité, et amour…, mais souvent, en réalité, frustration, dépendance économique et affective, isolement, et parfois même maltraitances psychologiques et/ou physiques pouvant aller jusqu’à la violence ultime – le féminicide.

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Une histoire de la traite des Noirs, avec Samuel L. Jackson

« Esclaves », saga en six épisodes, mêle quête personnelle de l’acteur, archéologie sous-marine et enquête historique

— Par Catherine Pacary —

Esclaves, réalisé par Simcha Jacobovici (EU, 2020, 6 × 60 min). Épisodes 1 et 2 le 3 décembre, épisodes 3 et 4, le 10 décembre ; épisodes 5 et 6, le 17 décembre.

Connu pour sa filmographie prolifique, de Jungle Fever (Spike Lee, 1991) à sa longue collaboration avec Quentin Tarantino (Pulp Fiction, 1994 ; Jackie Brown, 1997 ; Django Unchained, 2013…), Samuel L. Jackson l’est aussi pour son militantisme : à 19 ans, il est un des nombreux porteurs du cercueil de Martin Luther King lors de ses funérailles à Atlanta, en avril 1968. On le découvre ici en héros d’une superproduction documentaire, Esclaves, qui retrace l’histoire du trafic transatlantique d’êtres humains en six épisodes thématiques, dont les deux premiers sont diffusés jeudi 3 décembre.

Tout commence par un test ADN, qui va permettre à l’acteur d’identifier certains de ses ancêtres : des membres de la tribu benga, originaire de l’actuel Gabon, arrachés à leur terre et vendus comme esclaves de l’autre côté de l’océan, comme 12 millions d’Africains.

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Qu’en est-il du «retour protecteur de l’État-providence» en Martinique et Guadeloupe avec la crise du Covid-19  ? 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En Martinique et en  Guadeloupe, les choses évoluent avec la crise du coronavirus sans qu’on n’y prête attention , car les Antillais  rétifs à se projeter dans l’avenir à l’aide de l’analyse prospective , ne se rendent pas compte que  le pouvoir économique qui a pour objet d’influencer, d’encadrer, de limiter ou de contrôler le jeu des acteurs économiques appartient plus que jamais au premier chef à l’Etat français.

La France consacre 31 % de son PIB aux dépenses sociales publiques, record du monde

En effet, La crise sanitaire consacre le retour de l’État sur la scène non seulement économique et sociale,  mais également politique en Martinique et Guadeloupe . Elle s’est  traduite ces derniers temps depuis l’ère du préfet Gustin en Guadeloupe (le gouverneur dixit certains commentateurs de la vie politique guadeloupéenne) par un dessaisissement du personnel politique local dont la parole est devenue inaudible, et une montée en puissance de l’État ainsi que de la société civile notamment sur la question de l’eau . Sans conteste, cette crise du Covid 19 consacre le retour, d’une certaine manière métamorphosée , de la question de l’évolution du rôle de l’État français  , quelque peu occultée au cours de ces dernières années par un surinvestissement des élus locaux dans le champ des revendications identitaires.

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Lilian Thuram : « Pour ne pas avoir conscience qu’il y a un privilège blanc, il faut être blanc »

Synopsis :

Qu’est-ce qu’être blanc ? Plus qu’une couleur de peau, n’est-ce pas plutôt une pensée ? Qui sont ceux qui l’ont inventée, et pourquoi ?

Ce livre raconte l’histoire de la pensée blanche, son origine et son fonctionnement, la manière dont elle divise, comment elle s’est répandue à travers le monde au point d’être aujourd’hui universelle, jusqu’à infuser l’air que l’on respire. Depuis des siècles, la pensée blanche est une norme, la fossilisation de hiérarchies, de schémas de domination, d’habitudes qui nous sont imposées. Elle signifie aux Blancs et aux non-Blancs ce qu’ils doivent être, quelle est leur place. Comme la longue emprise des hommes sur les femmes, elle est profondément ancrée dans nos mentalités et agit au quotidien. Seule sa remise en question permettra d’avancer pour passer à autre chose.

Il ne s’agit pas de culpabiliser ni d’accuser, mais de comprendre les mécanismes à l’œuvre, d’en prendre conscience pour construire de nouvelles solidarités. Le temps n’est-il pas venu d’élargir nos points de vue pour nous considérer tous enfin comme des êtres humains ? 

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Dans son nouveau livre, l’ex-champion du monde de football décrypte le contexte dans lequel les sociétés européennes ont inventé des catégories raciales.

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Le Prix Goncourt des Lycéens 2020 décerné à Djaïli Amadou Amal

Djaïli Amadou Amal a reçu, ce mercredi 2 décembre, le prix Goncourt des lycéens 2020 pour son livre Les impatientes. Celle-ci succède ainsi à Karine Tuil, lauréate de l’édition précédente, récompensée pour son roman Les choses humaines.

Le 33e prix a été attribué deux jours après la proclamation de son grand frère le Goncourt, à l’issue d’une réunion en visioconférence d’un jury national de lycéens. Depuis deux mois, près de 2000 élèves de toute la France sont engagés dans la lecture des 14 romans sélectionnés par l’Académie Goncourt.

En raison du contexte épidémique, les traditionnelles “rencontres régionales” entre auteurs et lycéens, l’occasion pour les seconds d’assaillir les premiers de questions, ont été organisées virtuellement du 5 au 13 novembre.

Lire aussi : Finaliste du prix Goncourt, Djaïli Amadou Amal signe avec « Les impatientes » un grand roman féministe

La parole aux femmes

À la suite des délibérations en classe, cinq auteurs étaient encore en lice face à Djaïli Amadou Amal: Miguel Bonnefoy (Héritage), Lola Lafon (Chavirer), Hervé Le Tellier (L’Anomalie), Maud Simonnot (L’enfant céleste) et Camille de Toledo (Thésée, sa vie nouvelle).

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« Chez nous, l’eau est un accident » : en Guadeloupe, les habitants n’en peuvent plus des carences du réseau d’eau potable

— Par Simon Auffret —

REPORTAGE Des décennies de négligence dans la réparation de fuites sur le système d’alimentation et de profonds conflits financiers entre communes pénalisent aujourd’hui des milliers de Guadeloupéens. Le Covid-19 est venu rappeler à l’Etat la précarité de la situation.

Dumé l’affirme avec fierté : à 84 ans, il est le plus vieux charpentier de Guadeloupe. Depuis la terrasse de sa maison, dans le sud de la Basse-Terre, il n’a qu’à tendre le bras pour désigner, à quelques mètres, l’un des grands chantiers de sa jeunesse : un réservoir d’eau potable, aux murs désormais noircis par le temps, construit en 1965 pour alimenter deux quartiers sur les hauteurs de la commune de Capesterre-Belle-Eau.

Dumé venait à peine de se marier quand il a érigé le coffrage en bois du château d’eau, bientôt relié à l’artère centrale du réseau d’adduction de l’île, la canalisation de Belle-Eau-Cadeau. Après huit mois de travaux, les logements sont raccordés à l’eau courante. Un terrain de football et des vestiaires sont établis en bas de l’ouvrage en face duquel Dumé construit sa maison. « Mes onze enfants ont grandi ici », raconte-t-il en dessinant de mémoire les plans du réservoir, cinquante-cinq ans plus tard.

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Ça suffit !

— Pétition de SOS Racisme & Le Cran —

La Démocratie est le pilier de notre vie collective par la garantie des droits pour tous et chacun qu’elle apporte grâce à son principe du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Le peuple, tout le peuple, est donc la réalité humaine qui constitue la légitimité d’existence de nos institutions et du droit, du chef de l’État aux corps intermédiaires et des collectivités aux administrations. La police est une administration régalienne de l’État dont la raison d’être est la protection du peuple et donc de chaque citoyen sans distinction d’origine, de genre, de religion, de profession et ce quelle que soit sa position sociale.  

La police n’est pas hors de la loi, la police n’est pas au-dessus des lois, et la police n’est pas au-dessous des lois. Son autorité ne procède pas de la force dont elle est autorisée à faire preuve, mais de son rôle éminent de gardienne de la paix et protectrice de l’ordre public. C’est ce rôle au sein de la société et au service du peuple qui légitime les interventions qu’elle peut avoir à mener.

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La défiance vaccinale, l’autre épidémie qui se propage en France

Paris – Comment le pays de Pasteur est-il devenu l’un des plus anti-vaccins au monde? La forte défiance, née avant le Covid-19, se propage notamment avec des personnalités, parfois très connues, qui n’hésitent pas à relayer de fausses informations.

Lina (prénom modifié) ne se fera pas vacciner contre le Covid-19. Elle n’a d’ailleurs pas fait les vaccins obligatoires à son bébé de 6 mois: elle s’est débrouillée pour obtenir de faux certificats, ce qui est illégal. 

Cette artiste de 32 ans dit avoir rencontré, il y a quelques années, un jeune homme handicapé « à cause d’un vaccin« . Et depuis qu’elle est devenue mère, elle s’est « renseignée« . Elle a « navigué » sur internet, regardé des chaînes YouTube, parlé avec des amis. Sur le coronavirus, « on a tous le sentiment qu’on ne nous dit pas vraiment la vérité« , lâche-t-elle. 

Lina fait partie des plus radicaux parmi les anti-vaccins, mais ce groupe hétérogène a vu ses rangs grossir ces dernières années. Mi-2019, une enquête mondiale concluait que la France était le pays le plus sceptique envers les vaccins: un Français sur trois ne croyait pas qu’ils soient sûrs.

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La pandémie propulse les besoins humanitaires à des records

L’ONU a lancé mardi un appel humanitaire record de 35 milliards de dollars (29 milliards d’euros) pour 2021, la pandémie ayant plongé des centaines de millions de personnes dans la pauvreté et des famines se profilant.

Avec le choc de la pandémie de Covid-19, le nombre des personnes ayant besoin d’aide humanitaire dans le monde va atteindre un nouveau record : 235 millions, une augmentation de 40% en un an, selon les plans de réponse humanitaire coordonnés par l’ONU. 

Ainsi, si toutes ces personnes vivaient dans un seul pays, ce serait le cinquième plus peuplé du monde. 

Les fonds demandés par l’ONU et ses partenaires visent à aider dans 56 pays quelque 160 millions de personnes (sur les 235 millions) parmi les plus vulnérables qui font face à la faim, aux conflits, aux déplacements et aux conséquences du changement climatique et de la pandémie. 

Cette année, « l’augmentation est presque entièrement due au Covid-19« , qui a fait au moins 1,46 million de morts en près d’un an, a souligné le responsable des Affaires humanitaires à l’ONU Mark Lowcock, en conférence de presse. 

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Anne Sylvestre est morte

La chanteuse aux œuvres féministes est décédée lundi à l’âge de 86 ans, «des suites d’un AVC». La part enfantine de son œuvre a également beaucoup fait pour sa renommée.

«Y a-t-il une vie après la scène ? Je m’aperçois, après cinquante ans de chanson, qu’à part ma famille et mes amis proches, il n’y a qu’une seule chose qui m’intéresse, écrire et chanter. C’est mon bonheur, c’est ma vie», racontait-elle à Bertrand Dicale dans les pages du Figaro pour ses cinquante ans de carrière, en 2007.

La chanteuse Anne Sylvestre, aux œuvres féministes souvent restées dans l’ombre du succès de ses contes musicaux pour enfants, est décédée lundi à l’âge de 86 ans, «des suites d’un AVC», a indiqué mardi à l’AFP Sébastien d’Assigny, son attaché de presse historique.

Connue principalement pour ses Fabulettes pour enfants, qui lui valent d’avoir laissé son nom à des écoles, son répertoire est également riche de chansons plus engagées, comme Non, tu n’as pas de nom (1973), sur l’avortement, deux ans avant la loi Veil.

Non, non tu n’as pas de nom

Que savent-ils de mon ventre
Pensent-ils qu’on en dispose
Quand je suis tant d’autres choses

Non non tu n’as pas de nom…

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« Lire les Morts » : le roman tropical de Jacob Ross

Camaho, une île des Caraïbes. Michael Digson survit tant bien que mal dans une cahute héritée de sa grand-mère. Jusqu’au jour où il croise la route de Chilman, un vieux flic anticonformiste qui lui propose d’intégrer la brigade criminelle. Un peu réticent, Digson accepte finalement de rejoindre son équipe, y voyant l’occasion de reprendre l’enquête sur le meurtre de sa mère, jamais élucidé. Alors qu’il s’avère particulièrement efficace dans la lecture des scènes de crime, Chilman lui confie une affaire qui le hante depuis longtemps, la disparition suspecte d’un jeune homme.”

— Par Karen Lajon —

LA VIE EN NOIR – Jacob Ross s’est fait connaître en Angleterre avec des nouvelles. Avec « Lire les Morts », Sonatine publie le premier roman traduit en français, d’une trilogie à venir. Le romancier jongle avec le créole et l’anglais. Ce qui donne un cocktail de punchline à la poésie urbaine moite et luxuriante, avec une tonalité accoustique exotique décapante et des trouvailles linguistiques inédites. 

« Je m’intéresse à la vérité et ne tiens pas forcément compte des sensibilités de certaines personnes, explique Jacob Ross dans un échange de mails.

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« Nous assistons à l’assassinat tragique de la culture par la culture »

Le philosophe Guillaume Pigeard de Gurber craint que la crise actuelle de la culture limite encore davantage la capacité des éditeurs, producteurs ou diffuseurs à faire exister le romancier inconnu, la cinéaste en herbe ou les comédiens en germe.

— Par Guillaume Pigeard de Gurbert, professeur de philosophie —

Tribune. Mise sous perfusion par le confinement, la culture est en train d’être achevée sous nos yeux par le reconfinement. Dans l’espoir de sauver ce qui peut encore l’être, les acteurs de la culture se recroquevillent par instinct de survie sur l’existant. Le tragique de cette situation est que la culture qui existe encore tue dans l’œuf celle qui n’existe pas encore.

Quel éditeur, quel producteur, quel diffuseur, quel média, dans l’arène du tout-marchand, aura encore, sinon l’idée, ne serait-ce que les moyens de ménager le droit à l’existence du romancier inconnu, du cinéaste en herbe, du comédien en germe, du poète éclaireur, du philosophe pionnier ? C’est bel et bien à cet assassinat tragique de la culture par la culture que nous assistons.

Lire aussi  Théâtre : pendant le confinement, David Geselson invite le public à lui confier des secrets

Quand on parle du « monde de la culture », on parle de la culture au mieux comme s’il s’agissait d’un monde parmi d’autres, mais au pire et le plus souvent comme d’un département secondaire du monde réel : le monde économique, aux lois duquel celui de la culture doit se plier.

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Tabassage de Michel Zecler : des réactions en Martinique

Les réactions

Serge Letchimy, député « (…)

Derrière ces images insoutenables il y a très nettement un malaise sociétal. Ce malaise oblige à repenser urgemment une autre société avec d’autres paradigmes. Notamment de reconnaître le racisme structurel dont souffre la France et combattre ce racisme sur tous les fronts, de réformer l’IGPN — qui est à la fois juge et partie — pour plus d’indépendance. Le cas de Michel Zecler ne doit pas être enterré sous un quelconque prétexte qui, une fois encore, atténuerait la cruauté de l’intervention des policiers. Ceci serait inacceptable et pas apte du tout à calmer ceux qui croient en une France des droits de l’homme (…) »

Yan Monplaisir, vice-président de l’Assemblée de Martinique

« Des vidéos circulent faisant état de violences policières choquantes et inadmissibles à l’encontre d’un de nos concitoyens. Aussi, les sanctions d’ores et déjà annoncées par le président de la République et le gouvernement dans le cas de Michel Zecler doivent tomber le plus rapidement possible afin de servir d’exemple et ne pas ternir un peu plus l’image d’une police déjà impactée par la tentation de la généralisation.

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L’éphéméride du 1er décembre

1er décembre 1955 : dans ce bus, Rosa Parks va devenir la force tranquille de la lutte pour les droits civiques

— Par Chloé Maurel —

En décembre 1955, une femme, noire, américaine, simplement par le fait de rester assise calmement dans un bus, refusant de céder la place à un passager blanc, change la face du monde en termes de lutte contre le racisme : Rosa Parks, une couturière de 42 ans. Récit.

Née en 1913 en Alabama, dans un État du sud des États-Unis où le racisme est alors très fort, dans un pays où la discrimination raciale est en vigueur, d’un père charpentier et d’une mère institutrice, la jeune Rosa étudie à l’Industrial School for Girls de Montgomery, un institut destiné aux jeunes Noires. La jeune fille est marquée par le racisme ambiant. Elle se souvient : « Enfant, je pensais que l’eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celle des Noirs. » À deux reprises, elle voit son école brûlée par le Ku Klux Klan. La ségrégation raciale est alors codifiée aux États-Unis par les lois « Jim Crow », datant de la fin du XIX e siècle et interdisant aux Noirs l’accès à certains lieux publics notamment.

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Cinq choses à savoir sur l’OuLiPo, le groupe littéraire mis en lumière par le Goncourt 2020

Hervé Le Tellier, lauréat du Goncourt 2020, est président de l’OuLiPo, un atelier de littérature expérimentale dont l’objectif est de jouer avec les contraintes linguistiques et d’en inventer de nouvelles.

Lauréat du Goncourt 2020 pour L’Anomalie, Hervé Le Tellier a permis de mettre en lumière l’OuLiPo, un atelier de littérature expérimentale à l’illustre passé, dont il est le président. L’objectif de ce rendez-vous : s’amuser avec les contraintes linguistiques et littéraires pour proposer des textes amusants et innovants. Les papous dans la tête, l’émission culte de France Culture où l’on s’amusait à manier le langage sous la contrainte d’une règle, s’inspirait par ailleurs largement de ses principes fondateurs. Cinq choses à savoir sur ce groupe littéraire peu commun.

Il existe depuis 1960

A l’automne 1960, un petit groupe de « poètes scientifiques » se rassemble autour du poète Raymond Queneau et de son ami le mathématicien François Le Lionnais, sous le nom d' »OUvroir de LIttérature POtentielle » (OuLiPo), littéralement atelier pour fabriquer de la littérature.

Dès l’origine, le groupe rassemble des amis et critiques de Raymond Queneau.

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Le Goncourt et le Renaudot 2020

Le prix Goncourt attribué à Hervé Le Tellier pour « L’Anomalie »

Le Prix Goncourt 2020 a été attribué à Hervé Le Tellier pour son livre intitulé L’Anomalie, paru aux éditions Gallimard. L’ouvrage était annoncé comme favori.
L’écrivain Hervé Le Tellier remporte le prix Goncourt 2020 avec son ouvrage L’Anomalie, un roman sur un événement difficilement explicable que l’on va s’acharner à s’expliquer.
Hervé Le Tellier, 63 ans, mathématicien de formation et ancien journaliste, et président de l’association de l’Oulipo (ouvroir de littérature potentielle), a obtenu huit voix contre deux pour « L’Historiographe du royaume » de Maël Renouard. « On ne s’attend jamais à un prix comme le Goncourt. D’abord on n’écrit pas pour l’avoir, et puis on ne peut pas s’imaginer l’avoir », a déclaré le lauréat lors d’une visioconférence, aux côtés de son éditeur, Antoine Gallimard. « Ce n’était pas du tout dans mes projets », a-t-il ajouté.
L’Anomalie », huitième roman d’Hervé Le Tellier, raconte les suites d’un événement étrange, à savoir qu’un vol Paris-New York se reproduit deux fois, avec les mêmes passagers, à quelques mois d’intervalle.

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Confinement allégé : les sombres enjeux de la crise du Covid 19 pour les entreprises de Martinique !

— Par Jean-Marie Nol économiste et ancien directeur de banque —

Le 1er novembre 2020 , afin de lutter contre la propagation du virus Covid-19, la Martinique, comme l’Hexagone, a été placée dans une situation de confinement , et puis le 25 novembre dernier, sur décision du ministère de l’outre-mer, il a été procédé à la réouverture des commerces dit « non essentiels ». Mais le hic c’est que demeure en l’état, les restrictions de circulation, et subsiste la fermeture des bars et des restaurants. C’est là dans ce contexte que nous considérons que l’onde de choc de la
crise sanitaire est encore devant nous. Alors que se profile une crise économique , une troisième vague sociale risque de commencer à déferler bientôt sur la Martinique. Il n’y aura pas de reprise en V de l’économie martiniquaise , un rebond de la consommation immédiat. Le retour va être long, progressif, comme engourdi, le moral et l’enthousiasme débordant de travailler pour sauver encore ce qui peut l’être, n’y seront pas tout de suite.

Le principal problème des entreprises pendant la crise du COVID-19 reste en effet le manque de trésorerie: Baisse du chiffre d’affaires, craintes de faillites, demandes de financement auprès des banques, retards de paiement…notre enquête personnelle auprès d’ anciens clients chefs d’entreprises témoigne des nombreuses difficultés auxquelles sont confrontés les dirigeants de TPE-PME depuis le début de la crise.

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« Le port du voile intégral n’est pas déterminé par la religion, mais par le rapport aux hommes »

— Propos recueillis par Youness Bousenna —

Loin de l’image de croyantes soumises ou d’islamistes qu’on leur accole, la sociologue Agnès De Féo s’appuie sur dix ans d’enquête auprès de femmes portant le niqab pour montrer que c’est avant tout le rapport avec le sexe opposé qui détermine leur choix.

On parle beaucoup d’elles, mais leur voix est rare. La sociologue Agnès De Féo, elle, a interrogé une centaine de femmes portant le niqab (voile intégral) dans une enquête au long cours, commencée en 2009, quelques mois avant la polémique autour du voile intégral qui a abouti à la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Derrière le niqab. Dix ans d’enquête sur les femmes qui ont porté et enlevé le voile intégral est un livre saisissant, parfois dérangeant, qui permet d’appréhender sous un nouveau jour celles qui ont fait le choix de cacher leur visage.

Vous avez travaillé sur le voile intégral en France dès 2008. Quelles raisons vous ont amenée à vous intéresser à ce sujet, alors absent de l’actualité ?

J’ai commencé à étudier le voilement du visage en 2002 en Asie du Sud-Est.

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