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La Martinique est-elle en train de décrocher économiquement ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Croissance, production locale , commerce extérieur, emplois industriels, niveau scolaire : une rupture nette est intervenue en 2013-2014. Jusqu’à cette date, la Martinique faisait jeu égal avec la moyenne de la zone Outre-mer , voire mieux.

À partir de là, un décrochage est intervenu sans qu’il soit possible, depuis, de le stopper. La faute à la vie chère, au coût du travail, au système éducatif, au sous-investissement des collectivités locales , à la trop faible taille des entreprises par ailleurs trop endettées , etc. Les causes sont multiples mais, pour le moment, les solutions demeurent inopérantes.

Ainsi en novembre 2020 , l’activité a encore plongé en Martinique de 34 % en raison du confinement. Les spécificités de son économie l’ont rendu vulnérable face au Covid-19.

Ne pas lire , ne pas voir, ne pas entendre, ne pas parler des choses qui fâchent bref, faire l’autruche est devenu le crédo de nombre de martiniquais . En ce moment, la vie politique en Martinique est très agitée du fait de divisions intestines au sein de la CTM.

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Mois kreyol : un festival résistant malgré les restrictions

— Par Dominique Daeschler —
Cette quatrième édition (29 oct-28 nov) axée sur l’écologie et les luttes sociales s’est vue tronquée, covid oblige, de représentations, gardant avec l’évolution des mesures, tables rondes et ateliers.
C’était aussi les 25 ans de la compagnie Difé Kako, conceptrice et organisatrice de ce festival : l’occasion de rencontrer sa directrice, danseuse et chorégraphe, Chantal Loial.

D Daeschler : Comment avez-vous vécu ce réajustement permanent avec notamment des spectacles en ligne ?
Chantal Loial : Avec l’envie encore plus forte du partage. De fait, sur la région parisienne, nous avons pu, grosso modo, respecter notre programme les trois premières semaines d’octobre : l’exposition photographique des 25 ans de Difé Kako, les contes pour enfants (Ymelda Marie-Louise, Valère Egouy, Eric Lauret), le concert de l’orchestre Dokonon de Guyane mais malheureusement pas celui de notre parrain Tony Chasseur… La compagnie n’a pû jouer qu’une seule fois son dernier spectacle « Cercle égal demi-cercle au carré) Une partie du travail commencé sur le patrimoine immatériel des Antilles(films) a été repoussé même si le spectacle sur le quadrille a vu le jour. De même la programmation pour Strasbourg et Bordeaux a été repoussée.

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HLM : la moitié des communes ne remplissent pas les objectifs légaux, selon la Fondation Abbé Pierre

Depuis 2000, la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) impose aux communes de plus de 3.500 habitants (1.500 en Ile-de-France) de disposer d’ici à 2025 de 20% de logements sociaux, un taux relevé à 25% en 2014, sauf pour des communes qui justifient d’une situation locale particulière. Or, d’après ses calculs, même si elle constate une très légère amélioration sur la période 2017-2109, la Fondation Abbé Pierre pointe de très nombreux manquements à ces obligations.

Plus de la moitié des communes (53%) visées par l’obligation de construction de logements sociaux n’atteignent pas leurs objectifs légaux, indique mardi la Fondation Abbé Pierre dans son étude sur la période 2017-2019.

Depuis 2000, la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) impose aux communes de plus de 3.500 habitants (1.500 en Ile-de-France) de disposer d’ici à 2025 de 20% de logements sociaux, un taux relevé à 25% en 2014, sauf pour des communes qui justifient d’une situation locale particulière.

Lire aussi : Logement social et intermédiaire: Action Logement interpelle Bercy

Selon les calculs de la Fondation Abbé Pierre, 53% des communes, soit 550 villes, n’ont pas respecté leurs objectifs sur la période 2017-2019. Comparé

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Haïti: un comité créé pour rédiger une nouvelle constitution

— Avec la correspondante de Rfi à Port-au-Prince, Amélie Baron —

L’insécurité gangrène tant la capitale que la province. Quotidiens, les enlèvements contre rançon affectent toutes les couches socio-économiques de la société. Dans ce contexte, la classe politique, elle, débat de l’opportunité ou non de changer la constitution du pays. Le comité en charge de la rédaction du projet de loi a déclaré ce lundi 7 décembre que le texte serait finalisé avant le 26 février. 

Ancien président de la République par intérim de 2004 à 2006, Boniface Alexandre a été choisi pour présider ce comité et il s’assure que ce groupe de travail, qui compte cinq personnes, agit en toute indépendance. 

« N’écoutez pas ceux qui disent que c’est un travail politique ou encore qu’on travaille pour le gouvernement, affirme Boniface Alexandre. Non, c’est un travail technique et non politique. Nous ne recevons aucune instruction de personne. Depuis que nous avons commencé à travailler, personne au pouvoir ne nous a appelés pour dire : « Voilà ce que je veux, voilà ce que je ne veux pas. » » 

Boniface Alexandre tente de rassurer : « Ne laissez pas les politiciens vous dire que le travail est déjà tout préparé, qu’on ne fera que signer.

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Le cri d’alarme de la Sacem : « le temps presse pour sauver la scène française, arrêtée depuis neuf mois » par la crise sanitaire

La Sacem a annulé sa cérémonie des Grands Prix pour consacrer ce budget à son fonds de secours pour ses sociétaires. Les récompenses ont quand même été remises virtuellement sur les chaînes YouTube et les réseaux sociaux de la Sacem.

La Sacem s’alarme de la situation des artistes, qui s’expriment sur ses réseaux sociaux et sa chaîne YouTube et a lancé une « journée de solidarité » pour ses sociétaires.  

« L’impact de cette crise se fera encore ressentir sur 2021 et 2022 dans la filière musicale », précise-t-il. Jean-Noël Tronc demande « que sur le budget annoncé de 170 millions d’euros du Centre national de la musique (CNM), il y ait au moins 30 millions qui aillent aux auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, maillons clé de la création ».

« Une plus grande place pour les artistes français »

La Sacem souhaite également « que les médias et les diffuseurs de musique donnent une plus grande place aux artistes français ». Par ailleurs, la Sacem, « société privée à but non lucratif », comme le rappelle Jean-Noël Tronc, souffre elle-même « d’une perte d’exploitation de près de 30% et n’a pas reçu un euro d’aide »

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La Guadeloupe touchée par une longue épidémie de dengue

— Par Simon Auffret —

Plus de mille infections au virus sont détectées chaque semaine sur l’île, qui n’a pas quitté le stade épidémique depuis plus d’un an. La lutte contre les moustiques est devenue une priorité.

La cause de l’épidémie se cache dans des endroits inattendus. Dans les coupelles soutenant des pots de fleurs, au fond d’une gouttière bouchée par la dernière tempête, dans une citerne dont le couvercle mal positionné laisse la lumière du jour éclairer un peu d’eau claire. La saison cyclonique vient de se terminer en Guadeloupe à la fin du mois d’octobre, et dans les rues de la commune de Morne-à-l’Eau, l’Aedes aegypti se régale après chaque averse. Le moustique au corps strié de blanc, responsable de la transmission du virus de la dengue, pond ses œufs sur les parois lisses de ces petits points d’eau. « Nous avons retrouvé des gîtes larvaires jusqu’au fond de gobelets à brosse à dents », remarque Lise Rosinel, chef de la brigade municipale de lutte antivectorielle (contre les maladies transmises par des vecteurs comme les insectes ou les parasites, telles que le paludisme, le chikungunya, etc.).

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Le Mémorial de la catastrophe de 1902|Musée Frank A. Perret rouvre ses portes mardi 8 décembre 2020

La collection présentée dans l’exposition permanente du Mémorial de la Catastrophe de 1902 | Musée Frank A. Perret témoigne des éruptions de la montagne Pelée et de la destruction de la ville de Saint-Pierre.
La collection présentée dans l’exposition permanente du Mémorial de la Catastrophe de 1902 – Musée Frank A. Perret témoigne des éruptions de la montagne Pelée et de la destruction de la ville de Saint-Pierre.
Ce lieu a été pensé pour répondre aux attentes de publics diversifiés, pour favoriser la construction d’un patrimoine commun en apportant informations et connaissances en étant en prise directe avec une recherche en construction. Il se veut un lieu d’ancrage mémoriel et un instrument de rayonnement culturel en s’adressant d’abord à l’humanité de chacun des visiteurs et en valorisant une histoire et une mémoire partagée, ouverte sur le monde. Il contribue par sa qualité architecturale et par les ambitions d’une muséographie à la signature contemporaine au rayonnement de la Ville d’art et d’histoire.
L’HISTOIRE
Dès son arrivée Frank A. Perret voit l’intérêt que peut apporter un musée volcanologique à la Martinique. Sur les traces des travaux du professeur Lacroix, il souhaite continuer l’étude de la montagne Pelée et de ses éruptions, capitale pour l’avancée de la science volcanologique.

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Violences et racisme dans la police : il ne faut pas se mentir (II)

— Par Yves-Léopold Monthieux

L’idée fait son chemin qu’il faille faire un sort à la langue de bois et que l’homme politique doive désigner les choses par leurs noms. Si le vieux monde médiatico-politique tolère encore ce langage et s’accommode de demi-vérités, comme pour laisser à l’homme de pouvoir une porte de sortie, les jeunes sont fermés à cette connivence et n’hésitent pas à le pousser dans ses derniers retranchements. Depuis ce vendredi 4 décembre 2020 où il s’est adressé aux jeunes par un canal bien particulier, Emmanuel Macron fait les frais de cette intransigeance juvénile. Cependant n’était-ce pas finalement le vœu du président de la république de livrer son opinion, en une manière de coming out, par le biais des jeunes ? Car malgré les réactions syndicales, les déclarations que lui ont arrachées ces jeunes seraient sans doute plus mal reçues si elles avaient été proférées dans des circonstances plus ordinaires et moins chaudes. Par ailleurs, si les représentants des policiers ne peuvent pas demeurer sans réactions, c’est aussi leur fonction d’assurer l’interface entre le pouvoir et les policiers, et d’éteindre les feux qui pourraient monter des rangs de ces derniers.

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«Valeurs religieuses» ou «valeur de l’Homme» : l’échange politico-philosophique entre Macron et Sissi

Emmanuel Macron a reçu lundi à l’Élysée le président égyptien al-Sissi. Lors d’une conférence de presse, les deux hommes ont débattu devant les journalistes de la hiérarchie entre la religion et les droits de l’homme.

«Les valeurs religieuses doivent avoir la suprématie sur les valeurs humaines», a affirmé le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. «La valeur de l’homme est supérieure à tout», lui a répondu Emmanuel Macron lors d’un échange politico-philosophique lundi 7 décembre.

La conférence de presse des deux chefs d’État lundi à Paris touchait à sa fin quand un journaliste égyptien a posé une ultime question. Les deux hommes ont remis leurs oreillettes et ont écouté la question, qui évoquait notamment les caricatures de Mahomet, leur donnant l’occasion, rarissime dans ces exercices de conférence de presse, d’avoir un échange indirect courtois, mais ferme, sur la hiérarchie entre la religion et les lois.

Montrant les divergences philosophiques entre la France et l’Égypte, alliés de longue date, alors qu’Emmanuel Macron a remercié quelques minutes le président Sissi, accueilli en grande pompe, pour son soutien quand la France a fait l’objet d’une virulente campagne de haine internationale pour avoir défendu le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression.

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Universalisme ou domination raciale ?

— Par Georges Trésor —

Lors de la conférence-débat organisée par la section Camille Mortenol de la LDH de la Guadeloupe pour le le 71ème anniversaire de la DUDH, Georges Trésor a fait l’intervention dont la contraction est la suivante.

Depuis quelques années, la racialisation de plus en plus marquée des rapports sociaux dans les sociétés libérales, soulignerait l’existence d’une nouvelle ligne de fracture. Cela a pour conséquence d’alimenter des crispations et des tensions identitaires qui trouveraient leur source dans les ratés de la fonction inclusive des idéaux universalistes dans ces sociétés. En France par exemple, les pratiques discriminatoires fondées sur l’origine ou la couleur de la peau, opérées y compris par des agents de l’État, seraient l’illustration la plus achevée du caractère systémique d’un « racisme d’État » en contradiction avec les principes universalistes républicains. S’inspirant de la pensée décoloniale, s’est développé en réaction un courant antiraciste, plus ou moins composite, de plus en plus présent dans l’espace public. Ce courant cherche à s’identifier politiquement en se démarquant notamment des traditionnelles associations antiracistes comme la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), SOS racisme et par extension La ligue des Droits de l’Homme.

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La réparation de la route de l’AFU d’Acajou : que fait le maire du LAMENTIN ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —-

Depuis un an et demi que cette route est fermée,les riverains ainsi que les nombreux usagers qui la fréquentaient journellement attendent avec impatience sa réouverture; c’est que cette voie qui relie le rond-point du garage Mercedès au carrefour Mahault ,porte d’entrée de la ville du LAMENTIN, est devenue au fil du temps un axe essentiel pour plusieurs raisons: d’abord il facilite l’accès à cette localité à partir des importantes zones qui la bordent aussi bien commerciales (GALERIA, AutoGM,Sodauto, ets VIEULES ,ORANGE etc) que résidentielles: les logements de toute nature (Grands ensembles HLM, lotissements,villas particulières) y poussent comme des champignons ,entraînant dans leur sillage les habituelles professions libérales et artisanales (médicales et para médicales notamment) ; de plus le transfert à ce niveau du Centre de la Sécurité Sociale autrefois situé en plein bourg rend plus indispensable que jamais l’utilisation de cette voie par les ressortissants du Lamentin. J’entends déja l’objection que ne manqueront pas de faire ceux pour qui tous les prétextes sont bons pour justifier leur inaction; il s’agirait d’une voie à statut privé; cet argument est irrecevable pour plusieurs raisons : D’abord parce que cette portion de voie fait partie intégrante du chemin communal n°1 dit du “vieux chemin de californie dont le caractère est évidemment public, ensuite et c’est déterminant , parce qu’à sa construction elle a bénéficié d’une importante subvention de l’ex Conseil Général qui aurait du conduire normalement depuis longtemps à son classement dans la voirie publique .Si

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Cyril Dion à Emmanuel Macron : « Tenir parole, pour un président de la République, c’est le socle de nos démocraties »

— Tribune de Cyril Dion. Cinéaste et écrivain —

En réponse aux propos du chef de l’Etat sur « Brut », le cinéaste demande le respect de l’engagement à soumettre, « sans filtre », au Parlement ou par référendum, les propositions de la convention pour le climat.

Monsieur le Président,

Puisque vous m’avez apostrophé avec une certaine véhémence dans votre live pour le média Brut [vendredi 4 décembre], je me permets de vous adresser ici une réponse.

Vous semblez touché que je vous ai « aidé » et qu’aujourd’hui je vous critique. Vous me traitez « d’activiste » comme si c’était un gros mot. Vous dites que je ne suis pas « honnête », que je fais une « caricature ». Au-delà de la perplexité que m’évoque cette morgue à mon endroit dans la bouche du président de la République, il me semble que c’est vous qui ne respectez pas la parole que vous avez donnée. Et que c’est préoccupant pour plusieurs raisons.

En février 2019, je suis effectivement venu, avec Marion Cotillard, vous proposer d’organiser une assemblée citoyenne pour le climat, reprenant la proposition que nous vous avions faite avec le collectif des « gilets citoyens » le 23 janvier dans Le Parisien.

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« L’écologie à l’épreuve du temps », de George King Babou

L’auteur :
Georges King BABOU est diplômé en Philosophie, Théologie et Science religieuse. Son audace et sa sagacité de vie, se laissent héler par des questions d’éthique sociale, cela davantage par le truchement de plus d’une décennie d’expérience et de vie pastorale comme prêtre missionnaire Oblat de Marie Immaculée.

Résumé :
Les débats, les conférences et les discours sur l’écologie portent à croire que nous traversons aujourd’hui une crise écologique et qui appelle une prise de conscience.
Du rapport complexe pouvant se dégager de l’écologie «scientifique», «politique ou économique», «pratique», et dans la pertinence de leurs approches, notre travail tout en se démarquant d’elles, leur reste pour autant solidaires dans un cadre théologique : une écologie théologique.
La lecture croisée de Saint Jean-Paul II et François, laisse transparaître deux orientations différentes et une problématique convergente : le salut de la création (au sens large du terme). Jean-Paul II part d’une théologie classique, celle de la révélation divine pour asseoir sa pensée écologique axée sur la dignité de l’homme et le bien commun. François, pour sa part, appréhende cette révélation à partir d’une théologie renversée : celle d’en bas, à partir de la terre concrète qui porte les souffrances de la nature et du pauvre pour nous parler de Dieu, nous prouvant ainsi que la révélation ne vient pas seulement d’en haut ; elle germe aussi de la terre.

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Sciences sociales : nouveautés du 6 décembre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Liberté d’expression à Cuba : dialogue rompu entre gouvernement et artistes

La Havane – Une semaine après une mobilisation historique d’artistes, le dialogue est rompu : le ministère cubain de la Culture a annoncé vendredi qu’il refusait de discuter de liberté d’expression avec des personnes qu’il accuse d’être financées par le gouvernement américain.

« Avec les mercenaires, nous ne pouvons pas nous entendre« , assure le ministère dans un communiqué, reprenant la formule généralement utilisée par les autorités communistes pour décrédibiliser les dissidents en les qualifiant d’agents de Washington. 

« Le ministère de la Culture ne se réunira pas avec des personnes qui sont en contact direct et qui reçoivent un financement, un soutien logistique et un appui en termes de propagande du gouvernement américain et de ses fonctionnaires« , indique-t-il. 

« Les opportunités de dialogue restent ouvertes » avec tous ceux qui « n’ont pas compromis leur oeuvre avec les ennemis de la nation cubaine« , assure le ministère. 

L’engagement à dialoguer cette semaine était l’un des principaux accords noués dans la nuit du 27 au 28 novembre, à l’issue d’une mobilisation rarissime pendant quinze heures de quelque 300 artistes face au ministère. 

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«Sur cette image d’un médecin enlaçant un vieillard, l’humanité triomphe de la raison sanitaire»

— Par Damien Le Guay (*) —

La photo de ce médecin, bravant les protocoles sanitaires pour enlacer un homme qui pleure le fait de ne pas pouvoir rejoindre sa femme pour Thanksgiving, est un sursaut d’humanité dans la solitude de ces temps de pandémie, estime le philosophe Damien Le Guay.

«Pourquoi pleurez-vous?» demande le médecin – le Docteur Joseph Varon, de l’hôpital de Houston. «Je veux être avec ma femme» dit le vieux monsieur déboussolé. Nous sommes le 25 novembre dernier, jour de Thanksgiving, jour de fête aux États-Unis, jour des retrouvailles en famille pour remercier Dieu d’avoir pu prendre pied sur ce nouveau continent, s’y être installé, et de pouvoir manger avec les premiers habitants une dinde festive en guise de repas.

Tous disent, aussi, aux États-Unis «merci» pour tout ce qu’Il a donné durant l’année passé. Le vieil homme, isolé dans une unité COVID, perdu au milieu de nulle part, certain qu’il lui fallait revenir chez lui pour célébrer cette fête en famille, voulu partir. L’hôpital est nécessaire, mais la famille en ce jour particulier l’est davantage encore.

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Lettre d’information de la Direction des affaires culturelles de la Martinique du 01/12/2020

Face à l’épreuve de la crise sanitaire, accompagner le secteur culturel

— Par Christophe Pomez, Directeur des affaires culturelles de la Martinique —

Toute l’équipe de la Direction des affaires culturelles de la Martinique continue de se mobiliser pour accompagner le secteur culturel : si les librairies, les galeries, les bibliothèques, les médiathèques et les services des archives ont pu recommencer leur activité dès la fin novembre 2020, les établissements recevant du public (ERP) dans le domaine culturel pourront accueillir du public à compter du 8 décembre 2020 à savoir les musées, les salles de spectacle et les cinémas.

Parallèlement aux aides et dispositifs mis en œuvre pour les différentes filières culturelles, la DAC Martinique agit au plus près des acteurs culturels pour que la création et la diffusion culturelle se poursuivent avec notamment des captations et des retransmissions de « Chanté Nwel » durant les fêtes de fin d’année.

Cette InfoLettre fait le point sur quelques-unes des mesures mises à disposition des acteurs culturels en Martinique et donne quelques perspectives pour un nouvel horizon en 2021.

Ce mois de décembre sera aussi celui de la 15ème session du Comité intergouvernemental de la Convention de l’UNESCO de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine immatériel.

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Dernière minute : et si les Antilles françaises étaient l’eldorado des vacanciers à Noël ?

— Par Mélanie Rostagnat —

Amélioration de la situation sanitaire, ouverture des hôtels, restaurants et plages pour les fêtes de fin d’année, davantage d’avions… Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin ou Saint-Barthélemy attendent avec impatience le retour des vacanciers de métropole.

« Les Antilles françaises sont une destination sûre, idéale pour se relaxer pour les fêtes de fin d’année », répète à l’envi François Baltus-Languedoc, directeur général du Comité Martiniquais du Tourisme. Alors que de nombreuses îles paradisiaques restent encore inaccessibles aux touristes français, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy pourront accueillir dès le 15 décembre (1) les visiteurs en provenance de la métropole, avec un contexte sanitaire nettement moins anxiogène que dans l’Hexagone.

À LIRE AUSSI :Covid-19 : où les Français peuvent-ils voyager à Noël et ces prochaines semaines ? Notre carte, pays par pays

Partout sur ces îles, les hôtels et restaurants devraient être ouverts dès la semaine prochaine (le 15 décembre pour les restaurants de Martinique), tout comme les plages et les centres nautiques. La propagation de l’épidémie de Covid-19 ayant fortement diminué ces dernières semaines, les vacanciers pourront profiter des paysages sublimes de l’archipel et de sa douceur de vivre.

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Non à l’expulsion inhumaine des frères haïtiens !

Rassemblement le samedi 5 décembre à 10hsur la place de la Victoire de Pointe à Pitre

Malgré le contexte sanitaire, nous avons appris que la préfecture de la Guadeloupe organise un vol spécial groupé le 7 décembre pour expulser une trentaine de femmes, d’hommes haïtiens dont certains sont retenus au Centre de rétention administratif (CRA). Parmi eux se trouvent des parents d’enfants français, des personnes malades, de futurs parents, des personnes vivant en Guadeloupe depuis plusieurs années et des personnes arrivées en Guadeloupe avant leur majorité.
Or, depuis le mois de mars, il n’y a aucun vol commercial direct entre Guadeloupe et Haïti.
Dans ces conditions, l’ensemble des associations franco-haïtiennes dont Tet Kolé, la fédération d’associations franco-haitiennes de la Guadeloupe, Lakay Concept, Family Band, CODIGH, tous les amis de la communauté haïtienne de Guadeloupe et tous ceux qui sont épris de justice et de dignité vous appellent à un grand rassemblement le samedi 5 décembre à 10h sur la place de la victoire de Pointe à Pitre, en face de la sous-préfecture pour dire :
NON !!
Un seul message sur les pancartes : NON !!

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Non ! Pas en notre nom !

— Par Jacky Dahomay—

Ainsi, le Préfet de Guadeloupe a décidé d’affréter un avion spécial pour expulser un certain nombre d’Haïtiens de notre territoire. Quelle est l’urgence ? Quel est le danger ?
En vérité, il ne fait qu’appliquer le durcissement de la politique macroniste concernant l’immigration. Si on peut admettre que tout État doit pouvoir contrôler ses frontières notamment concernant le banditisme et le terrorisme, tous les immigrés ne sont pas des délinquants en puissance. Le durcissement du gouvernement macron concernant l’immigration est l’option politique de se rapprocher des idées d’exxtrême droite, tendant à dominer en France. En effet, le vocabulaire de l’extrême droite et du RN en particulier, a envahi l’ensemble du champ médiatique et politique français. On utilise comme allant de soi les expressions telles que « identité nationale » (qui apparaît pour la première fois avec Jean-Marie Le Pen). Ou encore le « communautarisme », l’ensauvagement », le « séparatisme ».
La problématique de l’identité propre à l’extrême droite n’est pas du tout celle d’une tradition authentiquement républicaine. Pour cette dernière, la nation est volonté, la nation est contrat et ne peut se réduire à l’identité culturelle, fût-elle majoritaire.

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« La traite des êtres humains reste un fléau majeur »

— Par Geneviève Colas, coordinatrice du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains pour le Secours catholique-Caritas France.—

La Croix l’Hebdo : Que représente la traite des êtres humains dans le monde ?

Geneviève Colas : On estime, chaque année, qu’environ 2,5 millions de personnes – principalement des femmes et des enfants – tombent sous l’emprise des trafiquants. La traite des êtres humains générerait près de 32 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an. C’est la troisième forme de trafic après les trafics de drogue et d’armes.

→ LES FAITS. Caritas Internationalis lance un appel contre la traite des êtres humains

Nous sommes donc face à un fléau majeur. Et ce d’autant plus que ces chiffres ne sont que des estimations. Le phénomène reste largement invisible. En France, seules 21 % des victimes (connues des associations) portent plainte. Les autres, par crainte de représailles pour elles-mêmes ou leurs familles, restent inconnues des autorités.

Concrètement, que recouvre le terme de « traite » ?

G. C. : Il s’agit du fait de recruter, transporter, transférer ou héberger une personne, en ayant recours à la force ou à la contrainte, en vue de l’exploiter.

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Qui sont les esclaves d’aujourd’hui ?

Personne ne connaît la véritable échelle de l’esclavage moderne. L’Organisation internationale du travail estime que 24,9 millions de personnes sont soumises au travail forcé. Près d’un tiers des victimes de la traite détectées sont des enfants (ONUDC 2016).

Travail forcé

Définir la traite

Malgré les différentes définitions juridiques de la traite des êtres humains, du travail forcé et de l’esclavage moderne qui existent dans les instruments internationaux pertinents, les personnes touchées par ces trois violations ne sont pas toujours distinctes.

Selon l’article 2 de la convention sur le travail forcé, le travail forcé est «tout travail ou service exigé de toute personne sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ladite personne ne s’est pas offerte de son plein gré». Près de 25 millions de personnes dans le monde sont prises au piège du travail forcé

Traite des humains

Selon le protocole de Palerme, la définition juridique de la traite des êtres humains est un crime qui comprend trois éléments:

L’acte de recruter, transporter, transférer, héberger ou recevoir une personne;

Au moyen, par exemple, de la coercition, de la tromperie ou de l’abus de vulnérabilité;

Aux fins d’exploitation, comme l’exploitation sexuelle, l’esclavage et le travail forcé, entre autres.

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Victimes de pesticides, vous pouvez demander une indemnisation

Les victimes professionnelles atteintes de maladies liées à une exposition aux pesticides peuvent désormais demander une indemnisation. Le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) nouvellement créé permet une meilleure reconnaissance de ces maladies professionnelles. Il indemnise les agriculteurs mais aussi les enfants ayant été exposés aux pesticides avant la naissance. Les exploitants agricoles retraités avant 2002 sont aussi concernés. Un décret est paru au Journal officiel le 29 novembre 2020 en application de la loi de finances de la sécurité sociale pour 2020. Service-Public.fr vous explique.

Qui est concerné ?

Le fonds indemnise les salariés du régime général et les travailleurs agricoles atteints d’une maladie d’origine professionnelle liée à une exposition aux pesticides. Il verse également, au titre de la solidarité nationale, une indemnisation aux personnes suivantes :

  • les assurés non-salariés agricoles ;
  • les non-salariés agricoles déjà indemnisés pour une maladie professionnelle en lien avec les pesticides avant le 30 novembre 2020 ;
  • les anciens exploitants, leurs conjoints et les membres de la famille bénéficiaires d’une pension de retraite agricole qui ont cessé leur activité non salariée agricole avant le 1er avril 2002 ;
  • les enfants atteints d’une pathologie résultant directement de leur exposition prénatale du fait de l’exposition professionnelle de l’un ou l’autre de leurs parents à des pesticides.

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Covid-19 : la stratégie de vaccination proposée par la Haute Autorité de santé (HAS)

La Haute Autorité de santé (HAS) a présenté lundi 30 novembre 2020 ses recommandations pour la campagne de vaccination contre le Covid-19. Cette campagne doit concerner en première phase les personnes âgées en Ehpad. Dans le cadre de cette stratégie de priorisation, la HAS définit quatre autres phases de vaccination progressive.

« Protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent ». C’est en ces termes que la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté sa stratégie de vaccination pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. La HAS précise également qu’elle ne préconise pas de rendre obligatoire cette vaccination.

« Protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent. » C’est en ces termes que la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté sa stratégie de vaccination(nouvelle fenêtre) pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. La HAS précise également qu’elle ne préconise pas de rendre obligatoire cette vaccination.

Première phase : les publics prioritaires

Les premières doses de vaccins disponibles en France doivent être réservées aux personnes âgées vivant dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)(nouvelle fenêtre) ou tout autre établissement collectif recommande la Haute Autorité.

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Césaire et Giscard d’Estaing : la rencontre manquée.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La rencontre entre le président de la République Valéry Giscard d’Estaing et le maire de Fort-de-France Aimé Césaire prévue lors de la visite présidentielle de décembre 1974 en Martinique, était annoncée comme un moment de solennité où le député-maire reviendrait sur l’autonomie. Ce serait en quelque sorte la réponse du maire au succès qu’avait rencontré le président dans l’après-midi sur la place de la Savane. Il était attendu un duel de haut niveau intellectuel entre le champion martiniquais et le président de la république. De sorte que l’annulation de la rencontre a été perçue par certains comme une dérobade de la part du président de la République. On ne connaîtra pas le contenu des projets de discours respectifs prévus par les illustres intervenants. Mais on attendait plutôt la survenue de rapports apaisés. VGE, qui avait déjà pris quelques mesures libérales au plan national, voulait semble-t-il rompre la glace avec les DOM.

En cette soirée de décembre 1974, le Groupe Révolution Socialiste (GRS) a pu être un facteur involontaire du renoncement du président de la République à se rendre à la mairie de Fort-de-France.

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