Pourquoi la gestion de crise de la vie chère n’a pas été à la hauteur des enjeux politiques de la problématique de la vie chère ?
— Par Jean-Marie Nol —
La gestion de la crise de la vie chère en Martinique a été marquée par des maladresses qui, au lieu de désamorcer les tensions, ont souvent renforcé le climat de défiance envers les acteurs économiques et politiques. La principale erreur a résidé dans une mauvaise compréhension des enjeux réels en cause et une erreur de jugement sur le caractère profondément populiste du mouvement citoyen du RPPRAC . En effet, les initiateurs des tables rondes se sont avant tout concentrés sur les aspects économiques et financiers, sous-estimant la dimension politique et sociologique de la crise. Sans conteste, il y a eu dans cette affaire de lutte contre la vie chère une grave sous estimation systemique de la situation de gestion de la crise. Les mouvements populistes comme le RPPRAC en Martinique, tout comme le mouvement poujadiste dans la France hexagonale des années 1950, peuvent effectivement présenter des dangers pour la cohésion sociale et la stabilité politique, malgré leur caractère souvent éphémère.