— Par Jean Samblé —
Le 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal, des tirailleurs africains ont été massacrés par des officiers français alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs arriérés de soldes. Soixante-dix-neuf ans plus tard, six de ces tirailleurs viennent d’être reconnus « morts pour la France » à titre posthume, marquant une avancée mémorielle significative dans l’histoire franco-africaine.
Cette décision, prise le 18 juin par l’Office national français des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG), concerne quatre tirailleurs sénégalais, un ivoirien et un de la Haute-Volta, actuel Burkina Faso. Ce geste, inscrit dans le cadre des commémorations des 80 ans de la libération de la France et des événements de Thiaroye, est un pas vers la reconnaissance officielle de cette tragédie.
Le massacre de Thiaroye demeure un sujet sensible et controversé. Selon les autorités françaises de l’époque, au moins 35 tirailleurs ont été tués, mais des historiens estiment ce chiffre beaucoup plus élevé. Les lieux d’inhumation, que ce soit dans des tombes individuelles ou des fosses communes, restent également incertains, alimentant le traumatisme et le souvenir vivace de cet événement au Sénégal et sur le continent africain.