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« Un acte violent qui contient en germe les stigmates d’une dictature »

— Communique de presse de A3C—

L’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe et son président condamnent vigoureusement les dégradations physiques visant l’hyper marché de Carrefour Dillon. Outre le fait que les incendies peuvent vite devenir incontrôlables, ils interviennent en une période où les services publics sont sur les dents à la fois par l’afflux de vacanciers et de touristes, en nombre inhabituel à cette période de l’année. En raison de la pandémie, des imprudences et des accidents qui découlent soit des imprudences soit d’une circulation automobile particulièrement dense, on peut aussi comprendre que pompiers et policiers aient suffisamment de quoi faire.

Nous tenons à rappeler qu’il ne s’agit en l’occurrence que d’actes de vandalisme, qui ne font que faire reculer un peu plus le pays. Qu’on le veuille ou non, les entreprises drainent de l’argent et favorisent l’emploi dans une île cruellement touchée par le chômage. Et puis, toucher un hyper marché dans la zone de Dillon, c’est risquer de priver une population souvent en difficulté économique, d’un approvisionnement pour le moins pratique du fait de l’absence de marchés de proximité immédiate.

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Une sélection d’opéras et de spectacles de danse en ligne

Rossi, Verdi, Shechter, Noureev… De nombreuses propositions sont accessibles sur une variété de plates-formes.

— Par Marie-Aude Roux(opéra) et Rosita Boisseau(danse) —

« Il Palazzo incantato », de Luigi Rossi

Une merveille que cet opéra romain, jamais revu sur scène depuis sa création en février 1642. L’aboutissement d’un rêve caressé depuis vingt ans pour le claveciniste et chef d’orchestre argentin Leonardo Garcia Alarcon, après qu’il l’a découvert par hasard dans la bibliothèque du Vatican. Fleuron de l’opéra de cour, Il Palazzo incantato est, musicalement, d’une munificence absolue. L’homogénéité de la distribution vocale, ainsi que l’aura qui enveloppe choristes et musiciens sous la direction flamboyante, sensuelle et raffinée de leur chef rendent à la musique de Rossi son éclat et son insigne originalité. Première immersion dans l’art lyrique pour le metteur en scène belge Fabrice Murgia, qui signe un travail remarquable d’intelligence et puissamment poétique.

« Il Palazzo incantato », de Luigi Rossi. Fabrice Murgia (mise en scène), Leonardo Garcia Alarcon (direction). Opéra de Dijon. Disponible gratuitement en replay jusqu’au 31 décembre sur Opera-dijon.fr.

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Une histoire à double message

— Par René Ladouceur —

Par un des hasards dont l’édition n’est même pas l’organisatrice, deux femmes qu’on soupçonne de préférer la littérature à la paraphrase jouent en cette fin d’année, pour notre plus grand plaisir, à l’écriture exquise.

Ces deux femmes s’appellent Christiane Taubira et Emmelyne Octavie.

La première se distingue dans Gran Balan et la seconde dans Par accident/Le jour où maman n’est pas morte*.

Pour les besoins du présent article, nous allons nous consacrer exclusivement à Emmelyne Octavie.

Pour un artiste, dénoncer les dysfonctionnements de la société, c’est accomplir son destin, remplir sa mission.

En publiant Par accident/Le jour où maman n’est pas morte, Emmelyne Octavie ne met pas seulement l’accent sur l’irresponsabilité des automobilistes, elle met aussi en cause l’état défectueux des routes en Guyane.

Elle engage, à sa manière, qui est suggestive, un travail de prise de conscience sur l’insécurité routière, dans l’exercice de sa passion et le ministère de sa foi.

De quoi s’agit-il ? D’un texte, que l’on n’ose qualifier de roman, qui véhicule une bien singulière histoire. Emmelyne Octavie, un lundi, est abasourdie par un violent accident de la route.

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« An jès pou yo » : le Noël solidaire de l’UFM

— Communiqué de l’UFM —

A l’occasion des fêtes, l’Union des Femmes de Martinique a organisé Noël solidaire. 31 femmes accompagnées par les intervenantes sociales de la Maison de Solange (l’Espace d’Ecoute, d’Information et d’Accompagnent et Accueil de Jour) et en difficulté financière ont reçu, en plus des traditionnels cadeaux de Noël pour elles et leurs enfants, des paniers solidaires comportant de denrées alimentaires de première nécessité.

Cette année, la crise sanitaire liée au Covid-19 ayant augmenté la précarité, en particulier chez les femmes, l’association a organisé une collecte de denrées alimentaires avec l’aide de ses bénévoles.

Rappelons qu’à cette période, chaque année, l’UFM organise un arbre de noël et offre un présent aux femmes en situations de détresse (victimes de violences conjugales ou rencontrant d’autres difficultés) et à leurs enfants.

L’UFM tient à remercier chaleureusement toutes celles et ceux qui, par leurs dons, ont participé à cette opération « An jès pou yo » et souhaite de bonnes fêtes de fin d’années à tous et toutes, empreintes de l’esprit de solidarité « kant é kant ».

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« Les petits garçons jouent autant que les petites filles à la poupée »

La lente évolution des fabricants vers des jouets mixtes

— Par Sophie Auvigne —

Pour en finir avec le jouet rose pour les filles et bleu pour les garçons, il y a un peu plus d’un an, les professionnels se sont engagés à proposer des jouets mixtes, tout simplement pour enfant. 

Les poupées ont fait des progrès. Elles ne savaient dire que « maman », maintenant le dernier né des modèles de chez Hasbro a un message enregistré : « Coucou papa, merci papa ». « Derrière la nuque on a un petit bouton qui nous permet de choisir si on veut que la poupée nous appelle papa ou maman », détaille Florence Gaillard, chef de groupe chez Hasbro France.

 Lire aussi : Filles et garçons : mêmes jouets ! — Par Marie-Josèphe Sellaye-Hardy Dessources, de l’ UFM —

Une charte pour une représentation mixte des jouets

Elle explique que « c’est quelque chose qu’on ajoute parce qu’on sait aujourd’hui que les petits garçons autant que les petites filles jouent à la poupée, en tous cas ont le droit d’y jouer. Donc c’est normal quand on est un petit garçon qui joue à la poupée, on n’ait pas forcément envie qu’elle nous appelle maman ».

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Décembre 1959 : le nouveau départ de la départementalisation

– Par Yves-Léopold Monthieux —

Quelle leçon peut-on tirer des évènements dits de décembre 1959 en leur 61ème anniversaire ? Bien que cette date fût l’histoire d’un incident fortuit, ses répercussions en ont fait le moment peut-être le plus significatif de l’assimilation, non seulement en Martinique mais dans les 3 autres vieilles colonies. Elle a permis de trancher durablement le hiatus entre le rapporteur de la loi d’assimilation Aimé Césaire et les intellectuels de l’AGEM qui ne le lui ont jamais pardonné. Certains ont vu dans cet évènement l’expression du mouvement émancipateur qui traversait le monde ; d’autres, le sursaut d’un peuple accablé par la misère ; d’autres encore, la révolte de ce peuple contre l’oppression du système colonial. Ce n’était pas encore Moncada ni le coup de main contre la caserne du Fort St Louis, mais on y songeait peut-être. Bref, dans la foulée de la nouvelle découverte du 22 mai par Armand Nicolas et à la veille des déboires des jeunes de l’OJAM, la notion de nationalisme martiniquais pointait le nez. Sauf qu’à la commission qui porte son nom, l’historien Benjamin Stora, célèbre pour ses travaux sur les colonies françaises, infirme les affirmations de la doxa.

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Visites contées au Mémorial de la catastrophe de 1902

A l’occasion des vacances de fi n d’année, le Mémorial de la catastrophe de 1902 – Musée Frank A. Perret propose des visites contées aux enfants et à leurs parents. En créole ou en français, ces visites vous feront découvrir l’histoire de Saint-Pierre, d’une manière adaptée aux familles.
Visites contées en français tous les jours du mercredi 23 décembre 2020 au dimanche 3 janvier 2021 à 10h.
Visite contée en créole les samedis 26 décembre 2020 et 2 janvier 2021 à 15h.
Inscription obligatoire au 05 96 78 15 16 ou contact@memorial1902.org
Activité à partir de 3 ans
Durée : 45 minutes environ
Tarif : la visite contée est comprise dans le ticket d’entrée
Enfant (- 7 ans) = gratuit
Enfant (7-17 ans) = 6 €
Adulte = 8 €
Le Mémorial de la catastrophe de 1902 – Musée Frank A. Perret a ouvert ses portes le 8 mai 2019, date anniversaire de l’éruption de la montagne Pelée et de la destruction de Saint-Pierre qu’il commémore. Il témoigne de la vie à Saint-Pierre en 1902.
Ce musée municipal de la Ville de Saint-Pierre bénéfi cie du label « Musée de France » décerné par le ministère de la Culture.

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Dézawa de Jéra

— Par Daniel M. Berté —

Jéra an souba Makouba, s’en alla a gran pa anba de l’anbabwa pou fouyé dé Yanm-bwa.

Jéra péta son pié dwa anlè an souch-bwa d’akasia ki té la dépi twa mwa ; Gadsa !

Jéra fi un fopa, kanta, glisa, kogna un balata ek tonba,non pa fasanba, mé anlè son bonda

Jéra, anplis di sa, kant il glisa, se flandja o bra dwa, kaw il atérisa siw sa lanm de koutla

Jéra kriya, anraja, jira ek joura : saprista ! patatsa ! andjètsa ! an palaya-manman sa !

Jéra neg de konba, agripa an branch-bwa ki élas se kasa ek nostrom retonba ankò suw le bonda

Jéra, plèwnicha pa, sèt fwa ne joura pa, mèmpa ne pawla pa, mé asira son pa épi se releva

Jéra réfléchisa : dé so siw le bonda, an flandji o koutla… il pansa : pou jòdla, tou sela sifiza

Jéra s’en dévira, revena siw sé pa, oubliya lé yanm-bwa, lakoz de sé traka… Aaa lala !

Jéra se souvena di an lot gran traka, ki létè ariva, épi dan kel léta, tou sela le lésa

Jéra, kant il ala épi misié Bèwna tjwé le kochon d’Edwa, régréta mil fwa le jour ou il nésa

Jéra rala le kochon, tena dé de sé pat ek l’imobiliza, pandan ke mèt Edwa dona le kout bwa

Jéra pousa un kri, kaw lanimal brenna ek se déplasa, ek le boutou tonba siw sa men ki lacha

Jéra joura Edwa, Edwa joura Jéra ek pandan se tan-la, le kochon sanfuiya ek parta dan lé bwa

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Olivette Otele. L’histoire méconnue des Afro-Européens

La professeure d’histoire coloniale a récemment publié « African Europeans », qui retrace la présence des Noirs en Europe depuis plus de deux mille ans. Elle y décrypte notamment la fabrique des préjugés raciaux.

— Propos recueillis par Coumba Kane —

Olivette Otele est professeure d’histoire coloniale à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. D’origine camerounaise, elle est la première femme noire à occuper la présidence d’une chaire d’histoire au Royaume-Uni. Elle vient de publier African Europeans, An Untold History (Hurst Publishers, non traduit), une synthèse inédite sur la présence des Noirs en Europe, du IIIe siècle avant Jésus-Christ à nos jours. Une histoire qui « ne peut pas être réduite à l’esclavage et à la colonisation, comme c’est souvent le cas », souligne-t-elle.

Quelle était la perception des Africains par les Européens sous l’Antiquité, période par laquelle débute votre ouvrage ?

Pour les Grecs, les Africains représentaient ceux qui vivaient au sud de la Méditerranée. Le bassin méditerranéen était perçu comme le centre d’échanges entre des populations différentes, et les Africains étaient des acteurs de ces interactions. Quant à l’empire romain, bien que brutal et esclavagiste, il entretenait une forme de multiculturalisme.

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Littératures : nouveautés du 20 décembre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Sciences sociales : nouveautés du 20 décembre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« Contribution à l’étude des mots créoles », par Lionel Bellevue

— Préface de Jean-Robert Léonidas* —

La langue est l’affaire de tous. Je l’ai toujours clamé avec conviction. Tout le monde en est le créateur. Autant l’homme de la rue que les universitaires et les savants. C’est pour cela qu’au niveau du glossaire il existe le phénomène des doublets pour nous en convaincre, c’est-à-dire l’existence de deux mots presque synonymes qui nous arrivent l’un par voie populaire, l’autre par voie savante. Rappelons que notre créole haïtien est une langue jeune, aussi jeune que notre pays. C’est nous qui l’avons inventé. Nous nous sommes servi de matériaux venus avec nous depuis l’Afrique, ceux d’origine indienne retrouvés localement à Ayiti dans les cinq caciquats, ceux apportés par les colons et les différents occupants qui nous ont marqués au cours de notre histoire. La pénétration lexicale étant au bout du fusil, de la puissance économique, et de la durée de la colonisation, il se trouve que le vocabulaire français a eu la part belle dans la formation de notre créole haïtien, à côté des mots africains, taïnos, espagnols, anglais etc.

La langue est trop précieuse pour que nous l’abandonnions exclusivement entre les mains des spécialistes.

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Michel Zecler, tabassé par des policiers, aura des séquelles physiques à vie

Son préjudice va être «fortement réévalué». «On s’oriente vers plus de 180 jours d’Incapacité temporaire de travail», a déclaré vendredi Me Caroline Toby.

Michel Zecler, le producteur de musique noir passé à tabac par des policiers le 21 novembre à Paris, va voir son préjudice physique et psychologique «fortement réévalué», a annoncé vendredi 18 décembre son avocate à l’AFP à la sortie de son audition devant les juges chargés de l’enquête.

«On s’oriente vers plus de 180 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail)», a déclaré Me Caroline Toby, «compte tenu de ses séquelles physiques et du retentissement psychologique constatés par ses médecins», dont elle a remis les certificats aux magistrats instructeurs.

Placé en garde à vue le jour des faits avant qu’une vidéo ne révèle les violences qu’il a subies dans un studio du XVIIe arrondissement de Paris, Michel Zecler s’était vu accorder six jours d’ITT par le service d’unité médico-judiciaire (UMJ). Le jour de la mise en examen des policiers, le procureur de Paris avait annoncé qu’une expertise judiciaire devrait réévaluer cette incapacité, utilisée au pénal pour déterminer la gravité des faits et au civil pour fixer des dommages et intérêts.

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 » Le Dorlis de ces dames » pour la réouverture du T.A.C. samedi 19 décembre 2020 à 19h 30

Reprise d’un article écrit le 16 juillet 2017.

« Le dorlis de ces dames » : un quart de siècle et pas une ride

— par Roland Sabra —

Deux couples, deux maisons, deux modes de vie, des anciens et des jeunes, des gens du cru et des acculturés. Entre les deux dans une grotte, un ababa qui la nuit venue, fait perdre la tête aux dames du coin, un dorlis en un mot comme en cent. Personnage typiquement martiniquais, il n’existe pas en dehors de l’île aux fleurs, il se glisse la nuit dans le lit des femmes et leur impose des rapports sexuels à faire pâlir d’envie tous les DSK, Rocco Siffredi, et autres queutards de grands chemins. Il fait jouir les femmes et à l’occasion s’autorise quelques extras avec leurs maris. Rêve ou fantasme il a la réalité d’un désir, né sous l’esclavage quand le corps des femmes était nié, ravalé au statut d’objet.

« Le dorlis de ces dames » de Jocelyn Régina, écrit il y a 25 ans, ne s’appesantit pas sur le pourquoi et le comment de l’incube, ni sur les différentes figures qu’il a pris de la Mésopotamie à Rome en passant par la Grèce, ni sur son versant magico-religieux, médical ou psychiatrique.

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La Guadeloupe démunie face au Covid-19

En Guadeloupe, lutter contre la pandémie de Covid-19 est plus difficile qu’ailleurs en France. Ce département d’Outre-mer fait face à un manque de personnel hospitalier, mais aussi à l’impossibilité d’appliquer systématiquement certains gestes barrières, l’eau courante étant régulièrement coupée dans certaines régions. Nos reporters se sont rendus dans l’île, à la rencontre des soignants et des habitants.

La Guadeloupe lutte contre la pandémie de Covid-19 avec des moyens limités. Le service de réanimation du CHU de Pointe-à-Pitre, en hypertension depuis le mois de mars 2020, a passé le pic de la deuxième vague dans la souffrance. Plus de 9 000 cas de Covid-19 ont été reportés sur ce territoire de plus de 400 000 habitants depuis le début de la crise.

À l’hôpital, c’est grâce à des réservistes sanitaires envoyés en renfort par Paris mais aussi à l’armée que 44 lits de réanimation ont pu être ouverts durant le pic, jusqu’à début novembre 2020. Aujourd’hui, il n’y a plus que 29 places en réanimation à l’hôpital, et la cantine est encore utilisée pour recevoir des patients non-Covid.

Dégâts sanitaires et économiques

Si l’île vit la crise plus difficilement, c’est aussi en raison d’un problème récurrent de coupures d’eau, plus de 60 % de l’eau potable étant perdue dans les canalisations défectueuses du système de distribution.

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Outre-mer: l’armée à la rescousse pour la campagne de vaccination

Les armées françaises vont fournir une aide logistique pour mener à bien la prochaine campagne de vaccination contre le Covid-19 dans les territoires d’Outre-mer, a annoncé vendredi soir le ministère des Armées. «A la suite d’une demande du ministère des Solidarités et de la Santé effectuée auprès du ministère des Armées, les forces armées vont fournir un appui logistique à la mise en place de la stratégie nationale de vaccination contre la Covid-19», en assurant dans un premier temps «le transport de congélateurs très basse température» nécessaires à la conservation des vaccins vers la Martinique et la Guadeloupe, selon un communiqué.

Ces missions logistiques débuteront dimanche par le transport par avion militaire de deux congélateurs vers Fort-de-France (Martinique) et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), détaille le ministère. La France a dévoilé mercredi sa stratégie vaccinale: premières vaccinations contre le Covid-19 «dès la dernière semaine de décembre», mais pas avant «la fin du printemps» pour la population non prioritaire. «D’autres missions seront réalisées dans le cadre du déploiement de la stratégie gouvernementale» de vaccination contre le virus, conclut le communiqué, sans autre précision.

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« Désirs de femmes » sur France 5 : l’érotisme féminin réinventé

« Le Doc Stupéfiant » consacre une heure et demie passionnante aux expressions de la sexualité féminine dans l’art et la culture. À voir en replay => 😀

Qu’est-ce qui fait jouir les femmes ? L’équipe de « Doc Stupéfiant », le magazine culturel présenté par Léa Salamé, s’est posé, ou plutôt a posé la question aux usual suspects, spécialistes des questions féministes et de la représentation des femmes dans l’art et la littérature. Devant la caméra se succèdent, pendant un peu moins d’une heure et demie, la journaliste Victoire Tuaillon (productrice du podcast « Les Couilles sur la table », sur Binge Audio), la critique de cinéma et essayiste Iris Brey (autrice du Regard féminin, L’Olivier, 252 p., 16 €), l’écrivaine Colombe Schneck, l’essayiste Maïa Mazaurette (chroniqueuse pour Le Monde)… Les hommes – l’écrivain Pascal Bruckner, l’éditeur Franck Spengler… – sont en minorité, mais pas absents pour autant.

Un sujet aussi vaste que celui du désir des femmes et surtout de son expression ne saurait tenir en un documentaire de cette durée, mais son approche en patchwork, condensée en quelques grands thèmes et de nombreuses petites touches, n’est pas dénuée d’une certaine efficacité.

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Raphaël Élizé : Le Métis de la République

Depuis octobre, un comité scientifique met au point un recueil de personnalités exemplaires issues des quartiers ou de l’immigration afin d’utiliser leurs noms pour baptiser des rues, des écoles, ou des parcs partout en France. Raphaël Elizé, le premier maire noir de France mort en déportation pour des faits de résistance en 1945 devrait figurer dans la première version du recueil.

Raphaël Élizé, né le 4 février 1891 au Lamentin (Martinique, France) et mort le 9 février 1945 à Buchenwald (Allemagne), est un homme politique français.
Maire de Sablé-sur-Sarthe, il est connu pour avoir été l’un des premiers maires métis ou noir, d’une commune de France métropolitaine, ce qui est partiellement inexact puisque Louis Guizot l’avait précédé en 1790 à Saint-Geniès-de-Malgoirès.
Biographie

Lire aussi : La vie de Raphaël Elizé est désormais un roman

Origines
Sa famille est originaire de la Martinique. Son père Augustin est fonctionnaire des impôts et un franc-maçon de haut grade2. Lui et son épouse Jeanne auront 8 enfants2. Son grand-père paternel Gustave est charpentier de marine et conseiller municipal2. Né esclave, celui-ci a été affranchi en 1832, à l’âge de 9 ans2 ainsi que sa mère Élize (d’où la famille Élizé tient son nom2) à l’âge de 33 ans.

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Une bonne nouvelle pour la Martinique !

– Communiqué de presse de Christophe Pomez, Directeur des affaires culturelles de la Martinique —

La candidature de la Yole de Martinique au Patrimoine mondial culturel immatériel de l’UNESCO, premier dossier en son genre présenté par la France en 2019, vient d’être retenue : le Comité intergouvernemental de la Convention de l’UNESCO de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine immatériel vient de sélectionner la Yole de Martinique du titre du Registre des bonnes pratiques de sauvegarde durant sa 15ème session annuelle.

C’est une belle récompense pour le Comité de Pilotage de la Yole à l’UNESCO coordonné par Monsieur Edouard Tinaugus avec de nombreux passionnés.

C’est aussi une reconnaissance déterminante pour la Martinique dans sa capacité à porter des projets à l’UNESCO.

Que cette réussite collective permette d’envisager celle de la candidature qui porte l’inscription de la Martinique au registre des réserves de Biosphère, celle qui concerne le titre de Patrimoine Mondial Naturel pour les volcans et forêts de la montagne Pelée et les Pitons du nord de la Martinique, celle enfin de son inscription dans le réseau mondial de littératie du futur.

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Le temps des femmes

— Par Barbara Jean-Élie —
Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes centrée sur le consentement, féminisation de l’équipe du président des États-Unis, la parole des femmes doit porter de plus en plus haut.

La voix des femmes s’est fait entendre ces dernières années, parce qu’elles sont de plus en plus nombreuses à la suite de la campagne #metoo, à dénoncer publiquement les abus dont elles sont victimes dans les lieux où s’exerce le pouvoir masculin.

Les mécanismes de la domination masculine, que Pierre Bourdieu a analysés sont encore à l’œuvre, en dépit du droit de dire que les femmes arrachent parfois dans la douleur, ou de ce que la loi finit par leur consentir à force de mobilisation.

Long cheminement, long effort, long processus qui accouche dans nos démocraties de lois tardives qui reconnaissent aux femmes leurs droits, leur place… au moins à l’égal des hommes.

Olympe de Gouges n’a pas réussi à imposer la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, puisque les droits de l’homme étaient consacrés comme universels en 1789 par la Révolution française !

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Décembre 59 : 61ème anniversaire

Samedi 19 décembre 2020 à 16h, au Kiosque Guédon à Fort-de-France.

Les organisations PEYI-A, RDM, GRS, CSTM, UPEM, CULTURE EGALITE, UFM, IKIMA, CSTM, Martinique Citoyenne, Foyal Insoumis et la CDMT vous convie à la commémoration de Décembre 59.

Nos invités Louis Georges PLACIDE, historien et André LUCRECE, écrivain et sociologue reviendront sur les évènements et réaliseront également une mise en perspective avec les évènements contemporains de contestation. 

Nous espérons vous compter parmi nous et nous comptons sur vous pour relayer l’information.

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Déclenchées par un banal accrochage routier à Fort-de-France entre un Martiniquais noir et un métropolitain blanc, elles manifestaient un état de tension et de frustration latente, treize ans après la départementalisation de la Martinique. Trois jeunes Martiniquais y trouvèrent la mort ainsi qu’un sous-lieutenant de la Gendarmerie qui succombe à ses blessures quelques mois plus tard1. Par ailleurs, des témoins affirment qu’un policier a également été tué, sans que cela n’ait jamais pu être avéré, bien que cela reste plausible car la mort du gendarme n’a jamais été communiquée par l’État.

Lire : Les « émeutes de décembre 1959 en Martinique » le rapport de Benjamin Stora

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Marvin Fabien, capteur et passeur d’énergie

Texte de Dominique Berthet, prononcé le 15 décembre 2020 lors de la présentation de l’exposition de Marvin Fabien, « Caribbean bodies: of shining fragments », à la galerie la Véranda, Tropiques Atrium, Fort-de-France. Marvin Fabien est décédé le 26 novembre 2020 dans sa 42e année, après avoir supervisé à distance chaque étape de l’installation de cette exposition.

Marvin Fabien est un artiste multimédia : peintre, musicien, compositeur, vidéaste, performeur. Il hybride les techniques et les médiums, il transgresse joyeusement les codes, les normes et les limites des domaines artistiques. Il pratique la peinture, le dessin, le collage, le son, la vidéo, la performance, autant de techniques et de médiums qu’il convoque et parfois associe dans des réalisations souvent insolites. Cet artiste s’inscrit bien dans l’art de son temps, un art qualifié de contemporain qui a précisément souvent recours aux mélanges, aux associations, aux hybridations, aux connexions, aux combinaisons.
Tout artiste est habité par une ou plusieurs préoccupations auxquelles il donne forme. Dans le cas de Marvin Fabien, il s’agit certes d’une forme plastique, mais aussi d’une forme sonore. Le son est en effet l’un de ses médiums favoris, qui lui permet de créer des ambiances et des univers (sonores) particuliers.

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Outre-mer : Le système scolaire critiqué par la Cour des comptes

Coûts supérieurs, résultats inférieurs, temps d’enseignement réduit, conditions difficiles… Un rapport de la Cour des comptes, publié le 10 décembre, pointe les défaillances du système scolaire dans les cinq académies d’Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Guyane et Mayotte).

Dans une enquête, la Cour des comptes souligne les spécificités des académies ultramarines

Réalisée pour la Commission des finances du Sénat, cette enquête souligne les spécificités des académies ultramarines : éloignement de la métropole, climat, relief ou configuration archipélagique, équipements collectifs défectueux, taux de pauvreté et de chômage importants, etc.

Des écarts considérables avec la métropole

« L’enseignement est dispensé dans des conditions plus difficiles qu’en métropole », note le rapport, avec un « taux faible de remplacement des absences des enseignants », et un « temps d’enseignement plus court », « bien que le ministère ne dispose pas de décompte précis ».

Il pointe que les taux d’accès au brevet et au bac « se sont améliorés », mais que « les évaluations de niveau montrent des écarts considérables ». 21,5 % des élèves entrant en 6e à La Réunion ont une maîtrise insuffisante ou fragile du français, 25 % à la Martinique, 28,7 % à la Guadeloupe, 44,2 % en Guyane et 75,4 % à Mayotte, contre 13,3 % au niveau national.

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En Guyane, un taux de suicide «jusqu’à huit fois plus élevé» qu’en France métropolitaine

Cette étude inédite permet, selon ces chercheurs, de rectifier les «études statistiques nationales faussement rassurantes».

Une étude rétrospective de 2007 à 2018 publiée mardi 15 décembre par Santé publique France relève des taux de suicide alarmants chez les jeunes et dans les villages isolés de Guyane française, «jusqu’à 8 fois plus élevés» qu’en France métropolitaine.

Le phénomène est particulièrement alarmant dans la commune de Camopi et le village de Trois Sauts, habités par les peuples autochtones Teko et Wayampi, démontre cette étude. Dans cette commune fluviale de la région de l’Oyapock, située à la frontière avec le Brésil, le taux de suicide atteint un maximum de «113 cas pour 100.000 habitants par an». Il est de 137 décès pour 100.000 habitants à Trois Sauts (contre 11 pour 100.000 dans le monde et 16 pour 100.000 sur l’ensemble de la France en 2012). Concernant les tentatives de suicide, 284 ont été recensées en onze ans dans cette commune de 1.800 habitants.

Beaucoup de tentatives chez les jeunes

Dans l’ensemble des communes isolées de Guyane, dont certaines situées à plusieurs jours en pirogue du chef-lieu, Cayenne, deux tentatives sur cinq étaient commises par des adolescents ou jeunes adultes (les 10-19 ans) entre 2007 et 2018.

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Le développement de la production locale aux Antilles n’est pas qu’une affaire de statut !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Afin de faire pièce à toutes les spéculations, il convient de s’interroger en tout cas sur la corrélation entre production locale , secteur bancaire et coût du travail en Martinique et Guadeloupe.
L’insuffisance du développement de la production locale n’est pas du tout liée à un problème de statut, contrairement à ce que ne cessent de marteler certains , et ce même si l’argument d’une fiscalité locale de nature à se protéger de la concurrence déloyale mérite d’être entendu . Ainsi tous les territoires ultramarins jouissant de l’autonomie et du statut de PTOM rencontrent les mêmes difficultés que la Martinique et la Guadeloupe en matière de développement de la production locale. En réalité, la faiblesse de la production locale est due selon nous à une défaillance du système bancaire et surtout à un coût du travail prohibitif. La problématique de départ pour comprendre l’état atonne de la production locale est simple : il y a un excès d’épargne en Martinique et en Guadeloupe, et pourtant les entreprises, particulièrement les PME qui évoluent dans le secteur de la production , ont souvent du mal à se financer.

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