Keur Moussa (Sénégal) – Lorsque les bras se tendent vers le ciel et que s’élèvent les chants liturgiques, les moines de l’abbaye de Keur Moussa, au Sénégal, ont l’habitude de faire vibrer les cordes de leurs koras, une harpe africaine dont ils ont contribué à asseoir la notoriété internationale.
C’est l’heure de la none, l’office de l’après-midi dans ce havre de 25 hectares, à l’est de la capitale Dakar, où poussent arbres fruitiers et plantes médicinales.
Quelques dizaines de moines célèbrent l’office dans leur église bâtie au milieu des années 1960, au sein d’un monastère fondé peu avant par l’abbaye bénédictine de Solesmes, en France.
Comme ils le font sept fois par jour, sous des peintures murales de la Nativité et de la Passion où le Christ et ses compagnons sont représentés en Africains noirs, ils rendent grâce à Dieu accompagnés de deux koras, harpe-luth de la tradition mandingue de l’Afrique de l’Ouest.
« C’est un instrument qui permet à la parole de Dieu de s’épanouir. Ce n’est pas un instrument qui écrase, c’est un instrument qui aide à la prière« , dit à l’AFP Olivier-Marie Sarr, la quarantaine souriante, élu abbé de l’abbaye bénédictine en janvier 2019.