— Par Jean-Marie Nol, économiste —
En Guadeloupe, l’épargne accumulée par la population représente un potentiel considérable pour stimuler un développement économique et social durable. Pourtant, la mobilisation de cette épargne, particulièrement celle de la classe moyenne, demeure un défi majeur. Les Guadeloupéens continuent de privilégier les investissements dans l’immobilier et de laisser de côté les placements en bourse, révélant une aversion pour le risque caractéristique de pertes financières potentielles. Un autre phénomène préoccupant est l’augmentation des dépôts à vue, c’est-à-dire de l’argent laissé sur des comptes courants non rémunérés. Aujourd’hui, ces dépôts atteignent 2,4 milliards d’euros, soit une augmentation de 64 millions en quelques mois seulement.Ce comportement s’explique en partie par le contexte économique et politique global. La hausse des taux d’intérêt, qui avait rendu certains produits d’épargne comme le Livret A plus attractifs, a été suivie d’un retournement. Face aux incertitudes géopolitiques, notamment au Proche-Orient, et aux fluctuations économiques mondiales, les ménages préfèrent la prudence. Même avec un recul de l’inflation, la peur d’un nouveau choc économique persiste, poussant les Guadeloupéens à conserver leur argent plutôt que de le placer.Cependant,