— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Le développement économique de la Guadeloupe fait face à des défis majeurs, exacerbés par une trop grande dépendance à la France hexagonale et une sous-exploitation du potentiel de la diaspora antillaise. Cette dépendance se manifeste par un recours excessif aux subventions et aides de la métropole et par une importation massive de biens, ce qui limitera si rien ne bouge sur le front économique, l’autonomie et l’innovation locale. L’insularité et l’éloignement géographique entraînent des coûts de transport trop élevés et un accès restreint aux marchés internationaux, réduisant de façon structurelle ainsi la compétitivité des produits locaux. Les infrastructures inadéquates, la faiblesse de la productivité du travail et une bureaucratie complexe découragent les investisseurs et freinent la création d’entreprises. Sur le marché du travail, le chômage élevé et l’inadéquation des compétences freinent la croissance économique, nécessitant des politiques publiques et de formation professionnelle plus efficaces. La fiscalité élevée et le coût de la vie dissuadent les investissements et réduisent le pouvoir d’achat des consommateurs qui sont de plus confrontés à une spirale inflationniste.
Les problèmes sociaux, comme les inégalités économiques et l’émigration des talents, accentuent ces difficultés.