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Victoires de la Musique. Yseult, Camélia, Aya… et une compétition qui fait très mâle

— Par Fara C. —
Nommée doublement aux Victoires de la musique, la chanteuse et mannequin Yseult offre, avec son album Brut, une ode au désir. Cette année, sur les 26 nominations, on compte 9 femmes. Cherchez l’erreur…

Combien d’années faudra-t-il attendre pour que les Victoires de la musique, dont l’édition 2021 se déroulera le 12 février, deviennent un écho plus juste de la réalité culturelle et artistique de notre pays ? Comment une artiste comme Yseult se retrouve-t-elle dans la catégorie révélation ? Pourtant, la vidéo de sa chanson Noir compte 700 000 vues et celle de Corps dépasse les 5 millions de vues. Ses publications suscitent des milliers de commentaires. Il importe que les Victoires de la musique prennent mieux en considération les forces économiques dans leur ensemble – en particulier le riche et dynamique tissu des structures indépendantes – et, en outre, améliorent leur représentation de la société française.

Récemment, France Info s’est fait écho d’une certaine grogne. Celle-ci se manifeste de plus en plus dans les médias et sur les réseaux sociaux. Nominée pour Facile (en catégorie chanson originale), Camélia Jordana n’a pas pour autant courbé l’échine ; elle a dénoncé le manque de parité.

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“Manifestes”, de Patrick Chamoiseau et Édouard Glissant

— Par Frédéric Manzini —

Dans les années 2000, les deux écrivains martiniquais Patrick Chamoiseau (né en 1953) et Édouard Glissant (1928-2011) ont cosigné, parfois avec d’autres auteurs, plusieurs tribunes inspirées par divers événements de l’actualité – l’élection de Barack Obama, la venue de Nicolas Sarkozy en Martinique, le passage d’un ouragan ou le mouvement social de 2009 aux Antilles contre la cherté de la vie. 

Six de ces écrits sont désormais rassemblés dans le recueil Manifestes (La Découverte, 2021) : les deux intellectuels complices font partager leur vision du monde empreinte d’un lumineux humanisme qui se situe dans l’héritage d’Aimé Césaire. Doux utopisme ou résolu optimisme ?

La question des Antilles

Bien sûr, la question de ce qu’ils appellent « ces enclaves coloniales archaïques que sont encore les pays dits DOM-TOM » occupe une place centrale dans les prises de position des deux auteurs. Ils entendent refonder la relation entre les outre-mers et la métropole sur le fondement d’échanges fraternels qui rompent avec les dominations passées : « Les Républiques “unes et indivisibles”, écrivent-ils, doivent laisser la place aux entités complexes des Républiques unies qui sont à même de pouvoir vivre le monde dans ses diversités. »

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Sciences sociales : nouveautés du 14 février 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Chlordécone : pour une convergence de toutes les luttes !

— Communiqué —

L’Association Collectif Vigilance Citoyenne (ACVC) –qui avait avec d’autres associations mené la lutte contre l’épandage aérien de pesticides- invite ses adhérents et sympathisants à participer à toute manifestation visant à protester contre l’éventualité d’un non-lieu dans l’affaire du chlordécone. L’ACVC considère que dans un État de droit, les responsabilités doivent être établies dès lors qu’un dommage a été subi par une population habitant un territoire régi par cette loi.
La France, en effet, avait interdit sur tout son territoire l’utilisation de ce produit suite à des études scientifiques prouvant sa dangerosité. Or, les grands planteurs antillais avaient réclamé une exception pour la Martinique et la Guadeloupe, ce qui leur avait été accordé. Ceci est un véritable scandale ! La santé de nos populations d’Outre-mer a-t-elle moins de prix que celle de l’Hexagone ? En conséquence, les dommages engendrés sont là, massifs et il convient d’établir les responsabilités afin que de telles atteintes à la santé d’une population ne puissent plus se reproduire. Dans une république digne de ce nom, le bien public, en l’occurrence la santé, ne peut être à géométrie variable, surtout pour satisfaire les intérêts de grands planteurs issus de l’histoire coloniale et esclavagiste.

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Le jardin des sculptures, entretiens d’artistes : Hervé Beuze

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Cinquième entretien d’une série d’environ quinze interviews de créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément. Hervé Beuze, conversation enregistrée en février 2019 à l’atelier de l’Entreprise Navale Antillaise (ENA) où l’artiste suivait la fabrication de son œuvre « Armatures », aujourd’hui installée dans les jardins.

Matilde dos Santos : Peut-on revenir sur la genèse du projet « Armatures » ? La pièce sur laquelle tu travailles maintenant reprend le couple « Fleur-fleur » qui faisait partie de ton installation « Armatures » à la Fondation Clément en 2016. Tu l’as modifié et renommée. Pourquoi ?

Hervé Beuze : L’œuvre va s’appeler « Armatures ». Je reprends le nom générique de l’exposition qui avait eu lieu à la Fondation Clément. Il y avait six couples dans l’installation de départ. La Fondation a souhaité faire l’acquisition pour le jardin d’une pièce semblable au couple « Fleur-fleur » mais sans les pétales qui l’entouraient. J’ai donc changé le matériau de la structure des corps qui maintenant est faite de barres d’acier rond lisse de 16 mm de diamètre.

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Sacre de Pomme et de Benjamin Biolay, revendications et soutien au monde de la culture : ce qu’il faut retenir des 36e Victoires de la musique

Benjamin Biolay repart avec les prix de l’artiste masculin et de l’album, Pomme est sacrée Artiste féminine.

Les Victoires de la musique ont livré leur verdict. Cette 36e édition, qui s’est tenue vendredi 12 février à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a été marquée par les sacres de Benjamin Biolay dans les catégories artiste masculin et album de l’année, tandis que Pomme a été élue artiste féminine. La cérémonie s’est déroulée sur le thème « le spectacle continue« , devant un public de 200 « figurants », en raison des restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19. 

>> Revivez la soirée des 36e Victoires de la musique

Alors que les concerts de musiques actuelles sont à l’arrêt depuis presque un an, les catégories concert et révélation scène étaient absentes de cette édition. Pour compenser, l’ancien prix révélation de l’année a été scindé en deux : révélation féminine et révélation masculine. La catégorie « titre le plus streamé » a également été ajoutée. Franceinfo revient sur le palmarès et les moments forts de cette édition, marquée par les messages de solidarité pour le monde de la culture. 

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Avant les Victoires, Pomme dénonce les violences sexistes et sexuelles dans le monde de la musique

— Par Xavier Demagny —

Dans une lettre ouverte publiée sur le site de Médiapart, la chanteuse, nommée aux Victoires de la musique vendredi soir, explique avoir été « manipulée, harcelée moralement et sexuellement » au début de sa carrière. Elle dénonce « un système d’oppression dangereux » pour les femmes dans cette industrie.

« De là où je suis, j’ai décidé de dire les choses, de ne plus laisser régner la peur. » La chanteuse Pomme, nommée vendredi soir aux Victoires de la Musique (dans la catégorie meilleure artiste féminine), a publié jeudi une lettre ouverte pour évoquer les violences sexistes et sexuelles qu’elle a vécu et qui minent, selon elle, l’industrie musicale. « De mes 15 à mes 17 ans, j’ai été manipulée, harcelée moralement et sexuellement », écrit-elle dans ce texte accessible sur le site de Médiapart et qui fait écho au mouvement de libération de la parole dans ce secteur, autour du hashtag #MusicToo.  

« Mon arrivée dans l’industrie de la musique a été traumatisante », écrit la chanteuse. « Comme pour beaucoup d’autres femmes, vous aurez commencé à le comprendre. 

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Le chorégraphe Rachid Ouramdane nommé à la tête du Théâtre national de Chaillot

Le chorégraphe et danseur Rachid Ouramdane a été nommé à la tête du Théâtre national de Chaillot, temple de la danse à Paris, a annoncé vendredi le ministère de la Culture.

M. Ouramdane, 50 ans, prendra ses fonctions le 5 avril pour un mandat de cinq ans, précise la rue de Valois dans un communiqué.

« Le projet de Rachid Ouramdane démontre une vision renouvelée et ouverte de la danse, qu’il tient à considérer dans ses liens avec tous les arts, mais aussi dans sa connexion directe avec la société. Rachid Ouramdane souhaite faire de Chaillot (…)  le +Théâtre des diversités+, un lieu d’innovation sociale par l’art et la culture », détaille le ministère.

« Ainsi, il propose de construire une ligne artistique à partir de l’histoire de Chaillot, en s’appuyant notamment sur le symbole et le socle de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui fut signée en ces lieux », poursuit-il, saluant un chorégraphe qui « développe une danse unique dans le paysage chorégraphique français, qui questionne l’hospitalité, l’inclusion et les grands enjeux environnementaux ».

Rachid Ouramdane succèdera au chorégraphe Didier Deschamps, né en 1954, à la tête de l’établissement depuis 2011.

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Droit à la déconnexion : ce qui est prévu, ce qui ne l’est pas

En dehors de ses heures de travail, tout salarié n’est pas tenu d’être en permanence joignable par son employeur pour des motifs liés à l’exécution de son travail. Dans le cadre du télétravail, mis en place de façon exceptionnelle ou non, le droit à la déconnexion s’applique également. Cependant, les modalités de ce droit doivent être prévues par l’entreprise. Instauré par la loi dite « Loi travail » du 8 août 2016, le droit à la déconnexion est en vigueur depuis le 1er janvier 2017. Il est consacré à l’article L. 2242-17 du Code du travail.

Le droit à la déconnexion vise à :

  • assurer le respect des temps de repos et de congés ;
  • garantir l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et familiale ;
  • protéger la santé des salariés.

Le Code du travail ne définit pas les modalités d’exercice du droit à la déconnexion et prévoit que celles-ci doivent être déterminées au niveau de l’entreprise, par le biais d’un accord employeur-salariés, dans le cadre de la négociation annuelle sur la qualité de vie au travail et sur la mise en place par l’entreprise de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques.

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Rana Gorgani, la danse soufie au féminin

Paris – Elle est l’une des rares danseuses soufies à se produire en public, et depuis la pandémie, elle initie à cette pratique via Zoom. Alors que tout semble à l’arrêt, le mouvement giratoire est pour Rana Gorgani une manière de « donner un sens à l’existence ».

Depuis ses premiers tours sur scène il y a dix ans, la Franco-iranienne de 37 ans étonne. Une derviche tourneur? Cette danse spirituelle et ancestrale est réservée traditionnellement aux hommes, même si des femmes s’y adonnent dans des cérémonies à huis clos, de la Turquie jusqu’en Afghanistan. 

Longtemps elle a pensé « qu’il fallait que ça reste dans un cadre privé« , affirme à l’AFP cette femme menue aux longs cheveux noirs et bouclés. 

Jusqu’au jour où elle ose faire quelques tours lors d’un festival en plein air à Montpellier, où elle présentait des danses traditionnelles persanes. Après « quelques minutes, j’ai été prise de panique et me suis arrêtée pour quelques secondes. Comme si inconsciemment j’étais en train d’enfreindre une règle« , se souvient-elle. 

« Je suis repartie en tournant très vite, j’ai entendu un tonnerre d’applaudissements, et à la fin je me suis dit +tout va bien+« .

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Que tous les pédocriminels tremblent !

— George Arnaud, de Culture Egalité —
Dans les situations de violences sexuelles, la libération de la parole des enfants a toujours été difficile, parce que l’agresseur c’est un père, un frère, un oncle, un cousin, un ami de la famille… Pression du prédateur, pression familiale, pression religieuse, culpabilité, honte, incompréhension…

Les temps ont changé messieurs les agresseurs. Autant vous dire, au nom de nos mères qui ont fermé la bouche pour que la famille ne se disloque pas, en nos noms, qui avons subi vos mains baladeuses, vos insinuations, vos remarques sur les «bonnes femmes», que nos filles reprendront le flambeau. Le comité du 8 mars

Autant de barrières qui empêchent l’enfant de comprendre ce qu’il vit et de pouvoir parler ! Ensuite, les adultes à qui l’enfant se confie ne le croient pas, ferment les yeux et les oreilles. L’important pour eux est de préserver la réputation de la famille. Pendant ce temps, ces enfants, le plus souvent des filles, supportent, subissent ces violences dont les conséquences polytraumatiques sont terribles.

Dans cette société, de manière quasi normale, la misogynie et le sexisme favorisent l’exploitation des corps des femmes et des jeunes filles, jusqu’à les considérer comme des objets au service du désir masculin, jetables dès lors qu’il ne correspond plus à ce désir.

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Tests salivaires : leur utilisation est élargie au dépistage à grande échelle

La Haute autorité de santé (HAS) est désormais favorable à la prise en charge des tests RT-PCR sur prélèvement salivaire compte tenu des résultats de la recherche et de la position du groupe d’experts réuni le 4 février 2021. Son avis s’applique à deux nouvelles indications : en seconde intention chez les personnes contact pour qui un prélèvement nasopharyngé n’est pas envisageable et en première intention dans le cadre de dépistages ciblés à grande échelle, comme les écoles par exemple

Le test RT-PCR nasopharyngé possède aujourd’hui les meilleures performances cliniques. Toutefois, le prélèvement étant invasif, il n’est pas adapté à toutes les situations, particulièrement lorsque le test doit être répété.

Ainsi, dans un communiqué du 11 février 2021, la HAS émet un avis favorable à la prise en charge des tests RT-PCR sur prélèvement salivaire dans deux nouvelles indications :

  • en seconde intention chez les personnes contact pour qui un prélèvement nasopharyngé n’est pas envisageable ;
  • en première intention dans le cadre de dépistages ciblés à grande échelle, en particulier s’ils sont répétés régulièrement : au sein d’écoles, d’universités, pour le personnel des établissements de santé, des EHPAD…

Cependant, en raison notamment d’une sensibilité de ces tests légèrement inférieure (3 % à 11 %) à celle des tests RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé (néanmoins supérieure aux seuils fixés), la HAS précise dans son avis les conditions techniques de réalisation de ces tests et les critères de performance à satisfaire.

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Les féministes prônent le respect de la Constitution en Haïti

Les organisations féministes signataires expriment, une fois de plus, leurs plus vives préoccupations par rapport aux tensions, qui prévalent dans le pays à l’approche du 7 février, qui marque, selon la Constitution en vigueur, la fin du mandat présidentiel et rappelle les conquêtes démocratiques après 29 ans de dictature duvaliériste.

La crise multidimensionnelle, que connaît le pays, s’est considérablement accrue, ces derniers mois, avec les protestations antigouvernementales et le climat d’insécurité, instauré par les gangs armés qui terrorisent la population partout sur le territoire, sous le regard complaisant, voire complice, du pouvoir. Dans ce contexte, les kidnappings et les violences envers les femmes, en particulier les féminicides de jeunes femmes, se multiplient en toute impunité. La population est plongée dans le désarroi et l’incertitude par rapport au devenir national.

La tolérance de la police envers les bandits, qui ont défilé dans les rues de la capitale les 22 et 26 janvier 2021, et la réponse positive du Président Jovenel Moïse à leurs revendications concernant la révocation de la ministre des Affaires sociales et du travail, indiquent des accointances et dénotent une volonté du pouvoir de faire de ces groupes sa base sociale.

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Carnaval 2021 : la population martiniquaise commet un acte de résistance pour un vidé covidé

— Par Gilliane Corbin —

Il s’agira d’analyser le mouvement de résistance de la population martiniquaise qui s’est développé face à la décision des autorités, de décrire la division de la classe politique face à la tenue du Carnaval 2021 et de conclure sur la capacité de l’intelligence collective de réinventer une tradition qu’on ne peut arracher au peuple martiniquais.

Le lundi 28 décembre 2020, le maire de Fort-de-France Didier Laguerre, les responsables de la parade du Sud, les représentants des groupes à pied et le préfet de Martinique Stanislas Cazelles ont décidé que les festivités carnavalesques n’auront pas lieu en 2021 en raison de la Covid-19. Cependant, des solutions sont à l’étude afin de maintenir le Carnaval tout en poursuivant les efforts contre la Covid-19. A la fin du mois de janvier, on assiste à l’éclosion d’un mouvement de résistance, de défiance vis-à-vis des autorités sous la forme d’organisation de vidés sauvages dont la publicité s’est faite sur les réseaux sociaux. Ces vidés constituent un espace-temps de totale liberté d’expression. Le dimanche 31 janvier, plusieurs centaines de personnes ont en effet couru le vidé et se sont arrêtées devant la préfecture et le tribunal.

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Chick Corea meurt d’un cancer à 79 ans

« Je veux remercier tous ceux qui, tout au long du voyage, ont aidé à faire briller les feux de la musique », a-t-il indiqué dans un message rédigé avant sa mort, selon le communiqué préparé par son équipe.

« J’ai l’espoir que ceux qui ressentent l’envie de jouer, d’écrire, de se produire en spectacle, puissent le faire. Si ce n’est pour eux-mêmes, alors pour nous autres. Pas seulement parce que le monde a besoin de plus d’artistes, mais parce que c’est plus amusant », a-t-il ajouté.

Le cancer du musicien « n’a été découvert que très récemment », précise le communiqué.

Compositeur et pionnier des claviers électriques et électroniques, Chick Corea était, avec Herbie Hancock et Keith Jarrett, l’un des pianistes les plus influents du XXe siècle.

Ses morceaux comme Spain, 500 Miles High ou La Fiesta sont devenus des classiques.

Originaire du Massachusetts, fils d’un trompettiste de jazz, Chick Corea a appris le piano avant de savoir lire, puis s’est également mis à la batterie, vers 11 ans.

Inscrit à l’Université Columbia à New York à sa sortie de l’école secondaire, il arrive à New York en 1959.

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La décrépitude démographique : problème n° 1 de Martinique

— Par Gerry L’Étang —

Alors qu’approche la mère des batailles politiques martiniquaises : l’élection dans quelques mois (juin ?) de l’assemblée et de l’exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), il est plus urgent que jamais d’intégrer dans le débat politique le problème principal, démographique, auquel se trouve affronté le pays.

L’INSÉÉ établissait qu’au 1er janvier 2017, il y avait 372 594 habitants en Martinique. Cet organisme estimait que deux ans plus tard, soit au 1er janvier 2019, il n’y avait plus que 363 480 habitants dans l’île, et qu’en dix ans, cette dernière avait perdu en moyenne 3 300 habitants par an (avec une accélération les dernières années), soit une baisse annuelle de 0,8% de sa population.

Les perspectives sont encore plus sombres. Le site PopulationData.net, qui recense les données démographiques mondiales, estime qu’au 1er janvier 2021, l’île n’a plus que 355 094 habitants et que leur diminution est désormais de 1,03% par an. Et selon les projections des Nations Unies, la Martinique comptera dans trente ans, en 2050 donc, 300 000 habitants. A ce compte, on peut craindre que le pays ne perde dans moins d’un siècle l’intégralité de sa population.

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Complices

—- Communiqué du Collectif du 8 mars —

Une bombe a explosé sur les belles plages carte postale de Martinique.C’est une lettre qui a tout déclenché… Elle est écrite avec fébrilité, on le sent, elle est écrite avec le cœur, on le sent aussi… Elle est écrite avec la peur au ventre, ça aussi on le sent.

Trois femmes, Barbara, Karine, Valérie ont décidé de dire stop. Stop à la belle impunité qui voulait nous enfoncer nos douleurs, notre rage au fond de la gorge. Elles ont osé hâter la fin du temps des Orphée. Faire tomber les statues qui trônent fièrement dans nos mythologies patriarcales créoles.

Il parlait bien, il était charismatique, s’impliquait pour les damnés de la terre… et dans le même temps il piétinait l’innocence de fillettes. Cela nous rappelle trop d’autres prédateurs. Aujourd’hui Marc Pulvar est déboulonné de son piédestal. Trois femmes, ont pris la main des trois petites filles d’alors et leur ont dit que plus jamais on ne les fera taire. Merci Barbara, merci Karine, merci Valérie…

Marc Pulvar aujourd’hui, Emile Largen hier, et à chaque fois, une espèce de silence de cathédrale des médias «officiels» de notre pays, et de nos élu.e.s!

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Incestes, viols, agressions sexuelles : parler pour se libérer et protéger les autres !

— Communiqué  de l’UFM —

L’Union des Femmes de Martinique salue à nouveau le courage qu’il a fallu à Barbara Glissant, Karine Mousseau et Valérie Fallourd pour révéler publiquement leur histoire douloureuse d’agressions sexuelles incestueuses qu’elles accusent Marc Pulvar d’avoir perpétrées dans leur enfance. Alors que cette dénonciation d’inceste secoue la société martiniquaise – puisqu’elles dénoncent un homme public respecté et reconnu dans le milieu anticolonialiste et syndical – , l’UFM n’est pas étonnée que de telles révélations surviennent des décennies plus tard : elles font partie du processus de guérison. Nous appelons au respect de la parole des victimes, à l’empathie et à la solidarité.

Pourquoi les faits d’agressions sexuelles sont-ils dénoncés des décennies plus tard ?

Nous recevons régulièrement des victimes ayant fait un déni de viol. Leurs souvenirs leur remontent plusieurs décennies après ! Ces femmes peuvent mettre enfin des mots sur leur parcours de souffrance…

Les psychologues et psychiatres parlent de mémoire traumatique chez les victimes de violences et de viols. Ce phénomène psychique explique pourquoi les victimes oublient l’évènement traumatique et que les souvenirs ressurgissent à l’âge adulte à la faveur d’un évènement déclencheur.

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L’éducation des enfants blancs dans les colonies à l’époque de l’esclavage des Noirs

— Par Raphaël Adjobi —

A ma connaissance, l’éducation des enfants blancs dans les colonies est un sujet jamais étudié par les historiens. Par exemple, aucun historien français ne s’est intéressé à la vie que menaient les émissaires des royaumes européens, administrateurs des nombreux forts servant de prisons aux captifs africains avant leur déportation vers les Amériques. Une étude aurait montré comment étaient élevés leurs enfants dans ce cadre. On ignore tout de ces hommes – jamais des femmes ? – jusqu’à leur nom. Alors que le seul Noir qui a géré un « barracon » – de très moindre importance qu’un fort – sur la côte de Guinée est connu : il s’agit du Brésilien métis Chacha. Rien non plus sur la vie de famille des colons européens dans les Amériques. Or, il nous semble important d’aborder ce thème pour bien comprendre comment le système esclavagiste du « colonat » – ou d’occupation d’une terre étrangère et son exploitation par un peuple pour son profit personnel – a pu se perpétuer durant des siècles. En effet, savoir comment on éduque un colon – pour ne pas dire comment on le fabrique – c’est étudier un élément clef du mécanisme de la domination de l’homme blanc qui, depuis qu’il a quitté l’Europe pour s’implanter sous d’autres cieux, ne s’est jamais intégré aux populations locales.

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Note sur l’expiration du mandat du Président Jovenel MOÏSE

— Chaire Louis-Joseph-Janvier sur le constitutionnalisme en Haïti —

Le 7 février 2021 s’est écoulé alors que les partisans du maintien ou du départ de M. Jovenel MOÏSE n’arrivent pas à s’entendre sur l’interprétation constitutionnelle relative à la fin du mandat du président.

Face à ces positions inconciliables, la Chaire Louis-Joseph-Janvier sur le Constitutionnalisme en Haïti présente ici sa position uniquement à la lumière du droit, laissant le soin aux acteurs politiques nationaux et internationaux de se déterminer en raison de leurs dynamiques propres.

Une frange importante de l’opinion soutient que le mandat de M. Jovenel MOÏSE a échu le 7 février 2021 en application de l’article 134-2 de la Constitution amendée au motif qu’élu en 2016, son mandat expire cinq ans après l’année de l’élection. M. MOÏSE pour sa part s’appuie sur l’article 134-1 disposant que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans et débute à partir de la prestation de serment du président le 7 février, pour affirmer que son mandat expire le 7 février 2022.

La Chaire rappelle que les articles d’un texte de loi s’interprètent l’un par l’autre et ne peuvent, en cas d’ambiguïté, être pris isolément.

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Lettre ouverte à Monsieur Lucien Adenet, président de la Régie des Transports de Martinique

L’Association des Usagers de Transport de la Martinique (AUTM) a pour mission d’agir, de jouer son rôle de facilitateur et d’accompagnateur par ses actions d’intermédiation. AUTM met son temps, gratuitement, au service des usagers de transport.

AUTM déplore que le président de la Régie de Transport de Martinique, lors de son intervention, du Dimanche 7 février 2021, lors de l’émission du 7 février 2021, sur Radio Levé Doubout, qualifie la présidente de AUTM de « an madanm ki ni an asosiasion ».

Intimant que l’association est « dirigée » politiquement parlant.

« Tirant à  boulets rouges » pour reprendre son expression.  Quand on connait la signification de cette ancienne expression française, la métaphore sous entend que AUTM provoquerait et incendierait par ses écrits.

Est-ce que sous prétexte d’avoir été reçue à la Régie de Transport par Mr Lucien ADENET, cela nous interdirait d’émettre des critiques.

Parce que  AUTM formule des obligations de la Régie de Transport de Martinique ?
• Le respect des usagers
• Transmissions permanentes d’informations sur le site à l’attention des usagers
• Fréquence plus régulière des bus
• Constat de comportements inadéquats de la part de certains conducteurs
• Mise à disposition d’abris bus convenables
• Manque de marquages au sol
• Connaissance par des bruits de couloir de la fin de la gratuité sur le réseau de centre
• Agents désagréables…

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Alé ? Pa alé ?

— Par Daniel M. Berté —
Anlè an group Watsap personnaj kannaval
Té pran kom diskision si fok kouri vidé
Prèmié ki esprimé sé Medsen-lopital
Kovid tro séléra, Manmay fo pa alé !

Moko-zonbi matjé ki I pa pè misié
Pé pa kontaminé lè’y anlè échas-li
Vidé-a sé ta nou fo kouri an lari
Kovid ou pa Kovid, Manmay fo nou alé !

Karolin-zié-kokli di i bien anmerdé
Mari’y za tro boulé épi boug-la grosi
Pandan konfinman-an i pa té ka soti
I manjé trop, i lou, Manmay fo pa alé !

Matlo-sou ek konpè’y misié Brosé-kléré
Argimanté anlè an zafè tradision
Ki apré konfinman fo ni dékonprésion
Pou moun pa ped lakat, Manmay fo nou alé !

Es zot sonjé malad ki ni difikilté
Lé swagnan ki mélé pas yo mantjé mwayen
An lanné san vidé pou nou sa pa ayen
Déklaré Lom-san-tet, Manmay fo pa alé !

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L’écrivain, scénariste et metteur en scène Jean-Claude Carrière est mort à l’âge de 89 ans

Jean-Claude Carrière, est un écrivain, scénariste, parolier, metteur en scène et acteur français, né le 17 septembre 1931 à Colombières-sur-Orb et mort le 8 février 2021 à Paris.

Il se définit comme un « conteur ». Se partageant entre le cinéma, le théâtre et la littérature, travaillant souvent sur des adaptations, tant pour le théâtre que pour le cinéma ou la télévision, il rencontre très fréquemment un succès critique et public.

Biographie
Vie et carrière
Né dans une famille de viticulteurs à Colombières-sur-Orb, Jean-Claude Carrière passe son enfance dans ce village. Pendant son enfance, il pratique le bilinguisme occitan-français. Alors qu’il a 14 ans, sa famille s’installe à Montreuil-sous-Bois, où ses parents prennent la gérance d’un café.

Ancien élève du lycée Voltaire puis du lycée Lakanal à Sceaux et de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, après une licence de lettres et une maîtrise d’histoire, il abandonne rapidement sa vocation d’historien pour le dessin et l’écriture.

En 1957, il publie son premier roman, Lézard, et rencontre Jacques Tati et Pierre Étaix6 avec qui il co-signe des courts et des longs métrages. À ses débuts, il publie également plusieurs romans d’épouvante chez Fleuve noir, sous le nom de Benoît Becker (pseudonyme collectif utilisé par divers auteurs travaillant pour cet éditeur) et écrit des articles sur le cinéma dans Carrefour.

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Haïti: bras de fer sans arbitre entre l’opposition et le président contesté

Port-au-Prince – L’opposition haïtienne a engagé lundi un bras de fer avec le président contesté Jovenel Moïse en désignant un dirigeant censé assurer la transition dans le pays en crise, au lendemain de l’annonce par les autorités qu’elles avaient déjoué un projet de coup d’Etat contre lui.

M. Moïse a en outre assuré avoir échappé à une tentative d’assassinat, et Port-au-Prince a été dimanche le théâtre de manifestations clairsemées émaillées de quelques échauffourées avec la police.  

Lundi, l’incertitude politique poussait les habitants de la capitale à rester terrés chez eux. Les rues de Port-au-Prince étaient désertes dans la matinée. 

Dans un message vidéo transmis dans la nuit de dimanche à lundi à l’AFP, un magistrat de 72 ans, Joseph Mécène Jean-Louis, déclare « accepter le choix de l’opposition et de la société civile pour pouvoir servir (s)on pays comme président provisoire de la transition« . 

Selon un ancien sénateur, Youri Latortue, cet intérim est prévu pour durer 24 mois. 

« La feuille de route est établie pour deux ans avec l’organisation d’une conférence nationale, l’élaboration d’une nouvelle Constitution et la tenue des élections« , a détaillé M.

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Elections à la CTM : l’énigme du Morne Rouge!

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Pour le compte de qui roule le groupe d’élues rassemblées autour de la Maire du Morne Rouge, madame Jenny Dulys-Petit ?

L’initiative qu’elles ont prise, marquée du sceau du pragmatisme ,est d’une grande portée politique; en l’absence de réforme visant à assurer un fonctionnement démocratique de la Collectivité Territoriale de Martinique, notamment par la modification de son régime électoral, elle pourrait constituer une option salvatrice pour notre territoire. Le constat qu’elles dressent est partagé par tous : l’impuissance à laquelle nous condamne la division en deux camps du monde politique martiniquais; d’un côté les autonomistes du PPM , de l’autre les indépendantiste du MIM dont les leaders respectifs, habités par des egos démesurés, s’écharpent quotidiennement, en se livrant à une véritable guerre de tranchée. Faute d’unité de sa classe dirigeante , la Martinique n’avance pas : les problèmes primordiaux de notre société restent en plan ( chômage, notamment des jeunes, vieillissement et sécurité de la population ,attractivité du territoire et préservation de notre milieu naturel ), les entreprises et associations subissent des retards préjudiciables dans l’attribution et le paiement des aides, menaçant la poursuite de leur activité, nos atouts potentiels demeurent inexploités ,au bénéfice de concurrents plus entreprenants (cyclotron, biodiversité, transition énergétique ,agrotransformation , laboratoire Territorial d’analyses à l’heure du Covid 19, de la Chlordécone et des Sargasses ,etc) ; bref, le manque d’ambition et d’impulsion caractérise la gestion autocratique de la CTM.

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