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A l’université, une guerre de tranchées autour des questions de race, de genre ou d’écriture inclusive

Quelques centaines d’universitaires réunis dans le collectif Vigilance Universités, ou le récent « Observatoire du décolonialisme », multiplient tribunes et critiques contre certaines études en sciences humaines et sociales.

— Par Samuel Laurent —

« Je suis encore un peu sous le choc. » Nahema Hanafi, maîtresse de conférences en histoire moderne à l’université d’Angers, ne s’est toujours pas remise de la déferlante de haine qu’elle a reçue sur les réseaux sociaux, à la suite de la publication dans Le Point, début février, d’une tribune fustigeant violemment son ouvrage, L’Arnaque à la nigériane. Spams, rapports postcoloniaux et banditisme social (Editions Anacharsis, 2020). Dans ce livre, la chercheuse analyse les discours des « brouteurs », ces cyberescrocs africains qui se font passer pour d’accortes jeunes femmes dans le but de soutirer de l’argent à des Occidentaux crédules. Ces truands, explique-t-elle au terme d’une étude de terrain, « ont un discours décolonial ; ils expliquent qu’ils “volent aux Blancs” pour réparer les dommages de la colonisation ».

Mais pour l’auteur de la tribune dans Le Point, Hubert Heckmann, maître de conférences en littérature du Moyen Age à Rouen et membre d’un récent Observatoire du décolonialisme, son ouvrage fait « l’éloge d’un système criminel » et tombe dans « la grille de lecture décoloniale [qui] inverse les rapports entre victimes et coupables ».

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Inceste, viols: l’Assemblée nationale au chevet des mineurs

Paris – Inceste, viols, agressions: l’Assemblée nationale se saisit lundi d’un texte visant à renforcer la protection des mineurs face aux violences sexuelles, avec la volonté unanime de progresser sur un sujet longtemps tabou, que plusieurs affaires ont remis sur le devant de l’actualité.

Emanant du Sénat, la proposition de loi, profondément remaniée à l’initiative du gouvernement, sera soumise en première lecture aux députés en vue d’aboutir à une nouvelle législation au printemps. 

Rassemblées dans le cloître, il y a parmi elles, une trentaine de victimes abusées durant leur enfance, leur entourage, des prêtres et des fidèles.  

« Des prêtres ont commis des violences sexuelles contre des enfants qui leur étaient confiés« , lit-on sur cette plaque. « Des pasteurs à la tête du diocèse de Luçon ont manqué de lucidité, de courage et de justice devant de tels actes, aggravant ainsi les souffrances des enfants violentés, et exposant d’autres enfants aux mêmes risques« , ajoute ce texte qui appelle les prêtres mis en cause à demander « pardon » et vivre dans le « repentir« . 

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A Luçon, une plaque pour « faire mémoire » aux enfants victimes des prêtres

Luçon (France) – « Des prêtres ont commis des crimes de violences sexuelles contre des enfants »: pour la première fois en France, une plaque fait désormais « mémoire » aux dizaines de victimes agressées depuis les années 1940 au diocèse vendéen de Luçon.

Dans un silence recueilli à la cathédrale de Luçon dimanche après-midi, Mgr François Jacolin a dévoilé devant 250 personnes une plaque où est inscrit un long texte de repentance de l’Eglise de Vendée. 

Rassemblées dans le cloître, il y a parmi elles, une trentaine de victimes abusées durant leur enfance, leur entourage, des prêtres et des fidèles.  

« Des prêtres ont commis des violences sexuelles contre des enfants qui leur étaient confiés« , lit-on sur cette plaque. « Des pasteurs à la tête du diocèse de Luçon ont manqué de lucidité, de courage et de justice devant de tels actes, aggravant ainsi les souffrances des enfants violentés, et exposant d’autres enfants aux mêmes risques« , ajoute ce texte qui appelle les prêtres mis en cause à demander « pardon » et vivre dans le « repentir« . 

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Environ 20% des espèces sont menacées en France, la situation se dégrade

Paris – La situation de la faune et de la flore sauvages s’est dégradée en 13 ans en France, avertissent mercredi l’Office français de la biodiversité, le Muséum national d’histoire naturelle et l’Union internationale de conservation de la nature, appelant à protéger les espèces mais aussi à diminuer les pressions anthropiques.

A l’occasion de la journée mondiale de la vie sauvage, l’OFB, le MNHN et l’UICN font le bilan de la Liste rouge des espèces menacées en France qui établit le « degré de menace pesant sur les espèces de la faune et de la flore » depuis 2008, selon un communiqué. 

En 13 ans 13.842 espèces ont été évaluées, dont 17,6% sont menacées. Ce pourcentage augmente chez les oiseaux nicheurs (32%), les crustacés d’eau douce (28%) ou les amphibiens (23%). La situation est particulièrement inquiétante en Outre-mer. 

187 espèces ont complètement disparues. Pour plus de 2.100 autres, les données sont insuffisantes. L’objectif à terme est d’évaluer toutes les espèces. 

D’autres espèces sont « quasi-menacées« : « c’est une préoccupation importante à avoir, ce sont les menacées de demain mais ce sont des espèces sur lesquelles ont peut encore agir facilement« , souligne Laurent Poncet du MNHN. 

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Conte Dogon : Le Coq et le Chat

CONTE 13

Il était une fois un coq et un chat qui étaient des amis intimes. Ils causaient ensemble, l’un accompagnait l’autre et ils se disaient leurs secrets.

Chaque soir, le chat avait faim et il avait bien envie de manger le coq, mais il se retenait car il croyait que la crête du coq était une corne.

Mais un jour, comme ils causaient et rigolaient, le chat a profité d’un moment d’inattention de son ami pour toucher sa crête et il put constater qu’elle était en chair.

Un autre jour alors qu’ils se promenaient ensemble, le chat se jeta sur le coq et le dévora.

C’est pour cela qu’il ne faut jamais montrer son point faible à ses amis.

Le conte prend fin et se tait.

Commentaire : Au Pays Dogon, la solitude est inconnue. C’est une société « chaude » où chacun(e) est en permanence en relation avec les autres par de multiples attaches familiales, économiques et d’entraide ou d’expériences ( celle de la migration par exemple) Il se constitue bien sûr divers groupes par âge, par activité, par intérêts, par affinité, par le vécu commun.

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Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Pablo Reinoso

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant, —

Durant l’année 2019 en préparation d’un ouvrage sur le jardin des sculptures de la Fondation Clément, j’avais interviewé une partie des créateurs des œuvres du parc. Ces interviews n’ont finalement pas été utilisées pour le livre publié par la Fondation il y a un an. Pablo Reinoso, artiste franco-argentin, a répondu par écrit à mon questionnaire-type (quatre questions que je posais à tous les artistes, plus une question spécifique). Des réponses qui éclairent singulièrement bien sa pratique.

Matilde dos Santos : Pablo Reinoso en cinq dates. Quels sont pour vous les événements et/ou rencontres qui ont le plus impacté votre destinée ou votre œuvre ?

Pablo Reinoso : En 1969, j’ai réalisé un premier voyage, qu’on peut dire initiatique, à Paris où est née ma vocation de sculpteur après la visite du musée Rodin, la découverte du sculpteur Henry Laurens et de la « Maison de Verre » de Pierre Chareau.

 1978, est l’année où je quitte l’Argentine et m’installe à Paris. La même année j’obtiens une bourse pour partir travailler le marbre à Carrara en Italie.

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« Bernarda Alba from Yana », une lecture intelligente de l’œuvre de Garcia Lorca

— Par Roland Sabra —

Souvent revient le mot de matriarcat à propos de La Maison de Bernarda Alba. Ce fut le cas à la sortie de la représentation de « Bernarda Alba from Yana », une adaptation et une mise en scène de la plus célèbre des pièces de Frédérico Garcia Lorca, jouée au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France les 12, 12, & 13 mars 2021. A François Héritier qui affirme que le matriarcat est un mythe et que le pouvoir appartient toujours aux hommes, la philosophe et chercheuse allemande Heide Goettner-Abendroth répond qu’elle se trompe en ne faisant pas la différence entre sociétés « matrilinéaires » et « matriarcales »(!). Son livre traduit en français, il y a peu, aux Éditions Des Femmes s’intitule très clairement « Les sociétés matriarcales ». Le terme de « matriarcat » a été construit, à la fin du XIXe siècle sur le modèle du terme « patriarcat », du latin pater, patris « le père » et du grec archein, « commander ». Pour autant la construction symétrique du concept ne renvoie pas à une réalité constatée sur le terrain.

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De l’urgence de concevoir , aujourd’hui, une nouvelle ère de déconstruction de la culture créole ? 

 
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Refonder la culture créole , c’est aujourd’hui adhérer à une nouvelle vision du social et de l’économie , mais c’est là un exercice certes abscons mais néanmoins indispensable à mener pour les jeunes générations de guadeloupéens et martiniquais. 
 

L’orientation dans la vie d’une identité culturelle n’est pas un chemin linéaire ; sans retour ni détour. Mais une identité ne serait pas une chose anodine, peut-on entendre dans la bouche de certains penseurs Antillais comme Édouard Glissant. «En Thérapie», elle charrierait avec elle une certaine vision du monde.

La crise morale que vit la Guadeloupe et la Martinique aujourd’hui est d’abord une crise de la culture créole avant que d’être une crise d’adaptation au monde technologique. La primauté des politiques sociales  menées depuis plus de cinquante ans de départementalisation , mettant à l’écart la dimension culturelle propice au développement économique  , doit conduire à une réflexion en profondeur tendant à donner une nouvelle impulsion au patrimoine culturel local dans la vie publique, privée et professionnelle. Il s’agit de se penser en guadeloupéen ou en martiniquais , mais  en identifiant l’intérêt de son pays à celui de la France hexagonale.

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« Racée » Rachel Khan

« On est tous des additionnés », affirmait Romain Gary dans Pseudo. Rachel Khan ne le sait que trop bien. Noire, gambienne, d’origine musulmane et catholique par son père, blanche, juive et française par sa mère, elle est fière de se dire « racée ». Mais comment vivre cet excès de « races » à l’heure des replis identitaires où seule la radicalité importe ? Comment se positionner avec ce « pedigree » alors que l’injonction est de choisir un camp ?

À travers une série de mots, notions et expressions « politiquement correctes », Rachel Khan pose un regard tant critique que malicieux sur notre époque idéologisée qui interdit toutes formes de nuances. Elle condamne les « mots qui séparent » ‒ souchien, racisé, afro-descendant, intersectionnalité, minorité… : présentés comme des outils indispensables pour combattre le racisme, ils enfoncent en fait le couteau dans les plaies qu’ils prétendent cicatriser. Puis les « mots qui ne vont nulle part » : vivre-ensemble, diversité, mixité et non-mixité, etc., qui appauvrissent le langage et, dans une « bienveillance inclusive », alimentent la haine et les silences.

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“Morts de désespoir. L’avenir du capitalisme”, d’Anne Case et Angus Deaton

Serait-ce la fin du rêve américain ? L’espérance de vie aux États-Unis a récemment baissé : du jamais-vu en Occident depuis 1918. Durant les deux dernières décennies, le nombre des suicides ou des décès dus à l’alcoolisme et à la consommation de drogues n’a cessé d’augmenter. Anne Case et le prix Nobel d’économie Angus Deaton ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme face à ce phénomène qui affecte principalement la classe ouvrière blanche. Ils dressent dans cet ouvrage le portrait d’une Amérique dont le système économique et social conduit à l’enrichissement toujours plus important des riches, tandis qu’il abandonne les non-diplômés, autrefois portés par l’American Dream et désormais condamnés au désespoir. Les auteurs livrent une analyse puissante de la façon dont les excès du capitalisme détruisent les classes populaires américaines et ruinent tous leurs espoirs. Ils proposent également des pistes pour enrayer cette spirale mortifère.

Dans Philosophie Magazine, —  Catherine Portevin —

Quelque chose a mal tourné dans le capitalisme en Amérique. C’est le constat que font les économistes Anne Case et son mari Angus Deaton, prix Nobel d’économie 2015, dans leur livre Morts de désespoir.

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Conte Dogon : Une fille nommée Yasama

CONTE 12

Dans le temps immémorial quand tu t’appelais Yassama, tu n’avais pas de mari, parce que si un homme épousait une fille du nom de « Yassama », il devait mourir le jour même du décès du père de Yassama.
Alors, un jour un homme arrive dans un village où il fait la connaissance d’une belle fille qui n’est pas encore mariée et qui s’appelle Yassama.
Il demande aux villageois pourquoi cette belle fille n’est pas encore mariée.
Les gens lui disent: »Si tu l’épouses, tu seras enterré le jour où son père mourra»
Cet homme voit son âge avancer, tandis qu’il n’a pas encore eu d’épouse et donc il décide d’épouser malgré tout Yassama. Il se dit que tout ce que Dieu fait est bon pour lui.

Ainsi la cérémonie de mariage a eu lieu. L’homme conduit sa nouvelle épouse chez lui, mais il passe encore un moment dans la maison de sa belle-famille puis décide de rentrer chez lui. C’est à ce moment que le père de Yasama meurt et les voisins envoient quelqu’un pour venir prévenir le mari de Yassama qu’il va être enterré avec son beau-père qui vient de mourir.

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Pour une nouvelle approche des questions démographiques (1/2)

— Par Raphaël Vaugirard —

Dans son article « La décrépitude démographique : problème n°1 de la Martinique » Gerry Létang pousse une vraie interpellation, une fois de plus, sur notre problématique démographique. Sa principale solution pour sortir de cette « décrépitude » prise comme une fatalité, serait un « appel à l’immigration ». Ce qui devrait alimenter le débat en cette période préélectorale de la CTM en juin prochain. Selon lui, la politique d’accueil de populations aurait déjà fait ses preuves pour d’autres territoires insulaires confrontés au même casse tête de déperdition de populations.

Il est en effet urgent de progresser et de débattre de cette question majeure d’autant que nombre de réflexions menées à ce jour n’en ont ni épuisé les aspects, ni apporté un éclairage satisfaisant capable de faire consensus. Et pour cause, un dossier aussi complexe commande une véritable recherche approfondie pluri et interdisciplinaire des sciences sociales. C’est ce qui m’autorise à tenter de démontrer que la question démographique est en résonnance avec les politiques publiques et de développement. On ne résout pas un problème démographique par des solutions démographiques, mais par des politiques de développement.

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République dominicaine-Haïti: à la frontière, scepticisme autour du mur à construire

Dajabón (République dominicaine) – Pantalons retroussés aux genoux, chaussures en main, des Haïtiens traversent la rivière Dajabon qui sépare leur pays de la République dominicaine : chaque jour, ils sont des centaines à franchir ainsi la frontière pour aller travailler et échapper aux formalités administratives souvent synonymes de pots-de-vin.

Commerçants, ouvriers agricoles ou dans la construction, employés de maison se rendent chaque matin chez le voisin insulaire plus riche et rentrent chez eux le soir, va-et-vient quotidien sur cette frontière poreuse de 380 km que le gouvernement dominicain veut désormais renforcer par un mur.  

« D’ici à deux ans nous voulons mettre un terme aux graves problèmes d’immigration illégale, de trafic de drogue et de transit de véhicules volés que nous connaissons depuis des années« , a déclaré fin février le président dominicain Luis Abinader. 

Quatre points de passage officiels séparent Haïti (11 millions d’habitants) et la République dominicaine (10,5 millions) occupant respectivement l’ouest et l’est de l’île d’Hispaniola. La plupart des Haïtiens n’ont pas de papiers d’identité et seule une minorité obtient un visa qui permet de voyager en bus entre les deux pays. 

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Covid-19 : le vaccin Pfizer-BioNTech serait efficace à 97 % pour les cas symptomatiques

Les résultats de cette étude israélienne démontrent « l’efficacité d’un vaccin contre le Covid-19 », assurent les laboratoires Pfizer et BioNTech.

Quelques bonnes nouvelles viennent éclairer le marasme ambiant sur le front de l’épidémie de Covid-19. La dernière est date nous est parvenue jeudi 11 mars par le biais d’une étude réalisée en Israël. Selon elle, le vaccin Pfizer-BioNTech serait efficace à 97 % contre les cas symptomatiques et les formes graves de Covid-19, soit davantage que les données déjà connues sur les propriétés de ce vaccin.

Tirés de données concernant les personnes vaccinées en Israël, «  les résultats représentent les preuves concrètes les plus complètes à ce jour démontrant l’efficacité d’un vaccin contre le Covid-19  », selon un communiqué des laboratoires Pfizer et BioNTech et du ministère israélien de la Santé. Selon l’étude basée sur la période du 17 janvier au 6 mars, le vaccin est également efficace «  à 94 %  » contre les formes asymptomatiques du virus.

Des résultats « importants » pour la communauté internationale

Ces conclusions améliorent les enseignements d’une précédente étude menée en conditions réelles sur les personnes vaccinées en Israël, d’après laquelle le vaccin de Pfizer était efficace à 94 % contre les cas symptomatiques de Covid-19.

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Conte Dogon : Le vieil homme et le Renard pâle

CONTE 11

Il était une fois un vieil homme et Yogourou, le Renard pâle. Ils étaient de bons amis. Chaque fois qu’ils se rencontraient, Yogourou prédisait l’avenir de quelques personnes du village.

Souvent dans le village, le vieux disait  : «  Eh, toi ! Tu vas mourir demain, et toi aussi dans trois jours ». Et pour finir, toutes les personnes qu’il avait désignées mouraient à l’heure indiquée .

Depuis lors, le vieux est devenu très respecté et craint dans le village.

Mais un jour Yogourou lui a prédit que ce sont eux deux qui vont mourir très bientôt. Le vieux a eu si peur qu’il a demandé à Yogourou s’il n’y aurait pas une solution pour éviter la mort. Et Yogourou lui a répondu : «  Oui, viens avec moi ». Et il expliqua : «  Demain, il commencera à pleuvoir, puis il y aura une grosse tempête. A ce moment là, tu dois quitter ta maison et venir garder mon trou, ici-même, sous la pluie. D’accord ? »

Quand il a commencé à pleuvoir, le vieux est sorti de chez lui et il est venu faire le gardien en brousse devant le trou de son ami Yogourou.

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Annulation de l’appel à candidatures pour le Mémorial des victimes de l’esclavage

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Réjouissons-nous de l’annulation du concours du Mémorial des Tuileries, lequel éradiquait du récit national l’essence même de notre africanité.

— Par Joëlle Ferly, Artiste et Fondatrice de L’Artocarpe, —

Avoir pu faire entendre ma position, est pour moi une victoire…

Ma candidature s’est retrouvée au cœur de la polémique du Mémorial en hommage aux esclaves, dont le cahier des charges imposait l’inscription des 200 000 noms attribués aux nouveaux affranchis. Avec 10 experts(1), j’ai rédigé, pas moins de quinze pages démontrant mes réserves à voir ces noms exposés, ce qui aurait nécessairement oblitéré à jamais notre origine africaine. Le risque alors était que ce projet pouvait également attiser de nouvelles tensions.
Ma proposition consistait en partie à renommer cette liste par des noms africains en impliquant des milliers de scolaires.

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Débordé par la pandémie, le Brésil bat son record journalier de morts

Sao Paulo – Le Brésil a battu mardi son record journalier de décès du Covid-19, avec 1.972 décès officiellement signalés, sans aucun signe de ralentissement de la pandémie dans un pays où le système hospitalier est débordé et où la vaccination progresse lentement.

Depuis le début de la crise sanitaire il y a un an, 268.370 décès dûs au Covid-19 ont été recensés au Brésil, dépassé uniquement par les États-Unis. 

Le ministère de la Santé a également signalé 70.764 nouveaux cas, faisant un total de 11,1 millions d’habitants. 

Le précédent record de décès avait été établi le 3 mars avec 1.910 morts en 24 heures. Au cours des sept derniers jours, la moyenne est de 1.573 décès par jour, un chiffre en constante augmentation au cours des deux dernières semaines.² 

Le pays, qui compte 212 millions d’habitants, connaît une situation dramatique. Selon un rapport publié mardi par la Fondation Fiocruz, qui dépend du ministère de la Santé, les unités de soins intensifs sont occupées à plus de 80% dans 25 des 27 capitales d’État du Brésil. 

« La lutte contre le covid-19 a été perdue en 2020 et il n’y a pas la moindre chance de renverser ce scénario tragique au cours du premier semestre 2021« , a déclaré à l’AFP Jesem Orellana, un épidémiologiste de Fiocruz/Amazone.

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Conte Dogon : La mère qui voulait un garçon

CONTE 10
Il était une fois une femme qui n’avait pas eu de garçon. Dieu ne lui a pas donné de garçon et elle est en quête d’un garçon.
Un jour, quand elle partit chercher du bois en brousse, elle vit un petit garçon, elle a alors décidé de prendre l’enfant et de l’adopter .

Chaque fois qu’elle partait en brousse pour chercher du bois, elle laissait sa petite fille et le petit garçon à la maison.
Le petit garçon qu’elle avait amené à sa maison n’était pas un humain comme nous, mais l’enfant des djinns .
Quand la femme partait au champ, le petit garçon se levait et disait à la fille de vite préparer à manger et la fille obéissait.

Un jour une vieille femme observe la scène, puis elle fait une proposition à la mère : quand cette dernière ira aux champs, la vieille femme se cachera pour observer ce que font les enfants..
Alors un jour la mère a dit aux enfants qu’elle allait en brousse mais la vieille dame se cache à proximité et elle voit et entend ce que fait le petit garçon .

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Destruction de statues : ceci est scandaleux !

— Par Dominique Celma —

Et le scandale est encore plus grand car la majorité, jusque là silencieuse, ne réagit pas massivement contre un groupuscule dont le travail de sape de notre société se poursuit depuis près de quarante ans afin d’instaurer ses terribles valeurs.

Il faut une manifestation durable contre ces attaques d’une faible minorité qui met en péril notre société déjà fragile. Que l’opinion publique envoie un message clair à l’Etat pour qu’il réagisse fermement vis-à-vis de ces actions. Notre silence facilite de désengagement de l’état français garant de la sécurité des personnes et des biens mais aussi de la stabilité et la prospérité dont nous bénéficions. Effet de notre silence, les gouvernants qui se succèdent, au nom de nos spécificités, laissent depuis plusieurs années se dénouer les liens qui nous unissent à la France et ceci, sans que nous nous en préoccupons.

A moins d’adhérer à ces exactions, il est nécessaire maintenant que toutes les personnalités de notre communauté fédèrent autour d’eux la riposte vis-àvis de cette propagande du faux et des actions qu’elle entraîne. Les politiciens, les responsables d’associations professionnelles et de clubs, les personnalités de le la culture doivent tous élever leur voix et être soutenus par la majorité restée muette jusque là.

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Nous refusons d’être considérés comme un « croupion » de l’Université des Antilles !

— Par Yan Monplaisir, 1er vice-président de l’Assemblée de Martinique —

Depuis décembre 2018, notre groupe Ba Peyi-a An chans n’a cessé d’alerter la classe politique et la population sur les dérives de la gouvernance actuellement à la tête de l’Université des Antilles ! Lors d’une conférence de presse, nous pointions déjà du doigt :

– La volonté de modifier la clé de répartition du budget de 60/40 à 67/33, déséquilibrant un peu plus le rapport entre Guadeloupe et Martinique

– Le refus d’habilitation de 7 nouvelles formations, inscrite dans le plan de développement du Pôle Martinique, en concertation avec les socio-professionnels et donc, pourvoyeurs d’emplois – L’absence de concertation quant aux orientations stratégiques de développement pour une meilleure complémentarité des formations – Le manque d’autonomie effective du Pôle Martinique, sans moyens humains administratifs déconcentrés

Face à l’absence de réactions concertées et notamment au plus haut niveau de l’Exécutif, nous avions également écrit en mars 2020 à la Ministre de l’Enseignement supérieur pour l’alerter sur la situation délétère au sein de l’UA et les nombreuses irrégularités de la gouvernance de M.

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« Juillet 1961 ». Texte & Mise en lecture : Françoise Dô

Présentation

Chloé est une magnifique jeune femme qui se contraint à la prostitution de luxe pour boucler ses fins de mois et élever sa petite fille. Ce soir de juillet 1961, Paul, son client, est un afro-américain. Chloé a été élevée par son père, un travailleur pauvre membre du Ku Klux Klan. Alors qu’elle était enfant, il avait dû fuir leur ville après la découverte du cadavre d’un nègre dans leur jardin. Paul connaît son père. Chloé veut le retrouver.
Début des années 1960.
En plein capitalisme triomphant, l’argent peut sauver de tout : le blanc américain de la pauvreté et le noir américain de la ségrégation. Tous ne souhaitent qu’une chose : sortir de la vie à laquelle ils ont été assignés.

Juillet 1961 est initialement un travail d’écriture à partir de photographies.

En juillet 2017, je tombe sur un cliché du photographe américain Garry Winogrand lors d’un exercice. Il s’agissait d’écrire une histoire en s’inspirant d’une photographie instantanée, ceci en trente minutes chrono. Ce fut fait.
Mais ni l’histoire, ni le photographe ne m’ont quittée.
Je me suis intéressée de plus près à sa série de photos shootées entre 1960 et 1980.

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« La destruction des statues de Victor Schœlcher en Martinique », un ouvrage de Rodolphe Solbiac

Avant-propos
Cet ouvrage nait de la volonté de porter une contribution à l’analyse des caractères de la société martiniquaise qui ont conduit à la destruction des statues de Victor Schœlcher le 22 mai 2020. Il existe également dans le but d’apporter un éclairage sur les significations profondes des réactions de désapprobation de ces actes, publiées le jour même ainsi que les jours suivants.

Cet ouvrage s’est écrit dans le contexte des sentiments contradictoires qu’ont provoqué la rencontre de ces événements du 22 mai en Martinique avec l’indigne assassinat de George Floyd le 25 mai. La vague sans précédent de destruction de symboles et monuments racistes et coloniaux que ces deux événements ont déclenchée mêlait l’incrédulité et l’espoir à l’indignation.

La destruction de ces statues et l’assassinat de George Floyd ont déclenché des actions qui indiquent que les peuples commencent à repenser le Monde Atlantique au moyen d’autres savoirs que ceux fabriqués par la culture coloniale.

Cette démarche que nous analysions dans l’ouvrage intitulé Penser et repenser le postcolonial dans le Monde Atlantique, publié en 2018, connait donc une accélération qui résulte premièrement de la mobilisation des personnes racisées, Africain•e•s en diaspora, mais également de celles de femmes et d’hommes et non-racisés.

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Dans une société de l’inceste « généralisé », une magistrate contre les « silences de la loi »

Paris – Juge des enfants puis, entre autres, juge d’instruction pendant trente-six ans, Marie-Pierre Porchy a combattu l’effroyable banalité de l’inceste durant toute sa carrière et relevé son traitement insuffisant au sein de l’institution judiciaire.

Dans son livre « Les Silences de la loi » (Fayard), paru en 2003 mais réédité en mars après les révélations de l’affaire Olivier Duhamel, elle pointe les insuffisances du droit et des institutions pour protéger l’enfant d’une société où l’inceste, est selon elle « généralisé« .  

A peine sortie de l’Ecole de la magistrature, Marie-Pierre Porchy est nommée en 1984 juge des enfants dans « une petite ville du Nord« . Une assistante sociale l’accueille: « dans les fermes du coin, il y a de l’inceste dans toutes les familles, et ça n’ira chez vous que quand il y a aura un conflit de voisinage et qu’ils se dénonceront« .  

Il y a, dans ses premiers cas qui la marquent, celui de ce père qui entend réserver au futur bébé qu’il a eu avec sa fille le « même sort que celui réservé à la portée de petits chats récemment noyés dans le bassin« .

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« Moi dispositif Vénus », texte, m.e.s. & jeu Adelin Flaun

Suite à une forte crise politique, une petite île vit une rupture systémique avec les PK, grands producteurs et distributeurs alimentaires jusqu’alors détenteurs du monopole économique local. Mais au beau milieu de cette restructuration sociétale et en pleine aire de changement climatique, les populations les plus vulnérables se voient fortement affectées.

Beaucoup de femmes sans ressources trouvent une porte de sortie à leur désarroi financier : leurs voix deviennent celles de Vénus, les avatars d’un nouveau programme crypté de services sexuels en ligne – e-International Venus.

Qui est derrière cette nouvelle activité qui occasionne déjà une recrudescence de la prostitution au niveau mondial ?

Plusieurs voix s’entremêlent, interprétées par une seule comédienne – une création où l’autofiction trouve sa place et donne un sens personnel à cette lutte de classes, et au sein de laquelle l’hypersexualisation est l’instrument politique de la classe opprimante, le modèle d’aliénation le plus urgent à combattre.

Texte – Mise en scène & Interprétation : Adeline Flaun

Assistante Mise en scène : Alexandra Déglise

Assistante Mouvements : Nina Uyà

Lumières : Félix Gane

Musique et Espace sonore : Clara Aguilar

Avatars 3D – Interfaces & Poster : Saïdou Bernabé / Parallel 14

Vidéos : Yannis Sainte-Rose

Décors : Kanet et Jean-Marc Bullet

Costumes : Jesús Cobos

Photo affiche : Joseph Tobella

 

Adeline Flaun

De retour en Martinique après un parcours artistique en Catalogne, Adeline Flaun est comédienne et metteure en scène.

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« Le dernier jour d’un condamné », d’après Victor Hugo, adaptation Alfred Alexandre, m.e.s. José Exélis

Victor Hugo rencontre plusieurs fois le spectacle de la guillotine et s’indigne de ce que la société se permet de faire de sang-froid ce qu’elle reproche à l’accusé d’avoir fait. C’est au lendemain d’une traversée de la place de l’Hôtel-de-Ville où le bourreau graissait la guillotine en prévision de l’exécution prévue le soir même que Victor Hugo se lance dans l’écriture du Dernier Jour d’un condamné qu’il achève très rapidement2. Le livre est édité en février 1829 par l’éditeur Charles Gosselin mais sans nom d’auteur. Ce n’est que trois ans plus tard, le 15 mars 1832, que Victor Hugo complète son roman par une longue préface qu’il signe de son nom.

Synopsis :
Ce roman se présente comme le journal d’un condamné à mort écrit durant les vingt-quatre dernières heures de son existence dans lequel il raconte ce qu’il a vécu depuis le début de son procès jusqu’au moment de son exécution, soit environ cinq semaines de sa vie. Ce récit, long monologue intérieur, est entrecoupé de réflexions angoissées et de souvenirs de son autre vie, la « vie d’avant ».

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