Décryptage des récents événements de notre actualité
— ParYvon Joseph-Henri, président de l’A3C —
I. Le prétexte des békés
L’Argent sale, gangrène de la Martinique
Président de L’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe, je me souviens de ce commissaire de police ami qui m’expliquait que, contrairement à la rumeur qui courait en Martinique, les prostituées ont toujours eu des souteneurs. Je serais tenté d’ajouter qu’on n’a jamais vu d’argent sale sans drogue et sans quelques politiques en arrière-plan.
Les récents événements relatés par les médias locaux semblent confirmer ces propos, de manière plus inquiétante. La possible implication d’un gardien de prison nous renvoie à ces porosités qui peuvent se créer entre malfrats et policiers, et qu’on pouvait croire naïvement réservées aux films policiers. Qu’on le découvre en Martinique témoigne qu’une marche est peut-être franchie, sans doute d’ailleurs depuis plus longtemps qu’on ne le pense.
La récente quantité de drogue arraisonnée par la Marine Nationale, renforce la conviction que la drogue qui circule de plus en plus intensément en Martinique est le signe que nous ne sommes plus une plaque tournante, mais un « establishment » de la drogue comme en attestent les règlements de compte, l’enlèvement d’un blessé par balle au CHU qu’on emmène dans le coffre d’une voiture pour achever ce qu’on n’avait pu terminer.