« En sacralisant le prêtre, l’Église en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.
— Propos recueillis par Luc Chatel —
Entretien. Célibat perçu comme toxique, violences sexuelles tues par l’Église, condamnation de l’homosexualité, refus d’ordonner des femmes… Depuis plusieurs décennies, de nombreuses raisons sont avancées pour remettre en question la figure du prêtre, qui ne semble pas être un homme comme les autres.
Maître-assistant en sociologie des religions à l’université de Lausanne (Suisse), docteur en science politique et études de genre, Josselin Tricou est l’auteur du livre Des soutanes et des hommes. Enquête sur la masculinité des prêtres catholiques (PUF, 472 pages, 23 euros). Il analyse cette construction d’une masculinité atypique du clergé par l’Église et ses conséquences, tant d’un point de vue historique et sociologique que politique.