M' A

Ulysse Guttmann-Faure, l’étudiant qui secourait les autres

— Par Cyprien Caddeo —

Ce qui a commencé comme une simple collecte solidaire s’est changé en une armée de 450 bénévoles. L’association Co’p1 qu’a fondée cet étudiant lutte en première ligne. Pas sur le front sanitaire, mais sur celui, tout aussi brûlant, de la précarité étudiante.

À 20 ans, Ulysse Guttmann-Faure a fondé l’association Co’p1 qui, depuis la rentrée 2020, distribue, dans le 3e arrondissement de Paris, des paniers-repas et des produits de première nécessité à destination des étudiants précaires de la capitale.

« La précarité étudiante existait avant la crise, mais c’est sans commune mesure avec ce que l’on vit depuis le premier confinement », explique l’étudiant en double licence droit et science politique à Paris-I, qui consacre « 70 heures » par semaine à l’association.

Lire aussi : Malik, étudiant : « Je vis grâce aux distributions alimentaires »

« Des étudiants nous disent : ’’si je veux racheter des masques, je suis obligé de sauter des repas’’ ou ’’si je veux changer de protection périodique, je ne mange pas’’», rapporte-t-il. Le « succès » de Co’p1 témoigne en effet de l’ampleur du désastre social.

→   Lire Plus

La colère des artistes-auteurs ne faiblit pas

Les suites données au rapport Racine suscitent davantage de déception que d’adhésion de la part de ceux qui s’estiment oubliés des politiques publiques.

La scène illustre le peu de cas accordé aux auteurs depuis fort longtemps. Dans son ouvrage Foucault en Californie (Zones, 144 pages, 16 euros), Simeon Wade rapporte que le philosophe Michel Foucault expliquait, en 1975, avoir envoyé son manuscrit d’Histoire de la folie à cinq éditeurs parisiens avant d’en trouver un qui le publie (en 1961). « Et encore, on ne l’a accepté que parce qu’un de mes amis l’a défendu devant le comité de lecture de Plon, qui l’a publié sans prendre la peine de le lire. Tous les autres éditeurs ont déclaré que c’était un livre aberrant, incompréhensible, verbeux et invendable. Je n’ai reçu que quelques milliers de francs de droits d’auteur. Le contrat n’était pas exactement équitable. » Peu de choses ont changé.

Article réservé à nosEn janvier 2020, le rapport de Bruno Racine intitulé « L’auteur et l’acte de création », remis au ministre de la culture, Franck Riester, déplorait que les artistes-auteurs, dont les conditions économiques et sociales se dégradent, se situent dans « un angle mort » des politiques publiques.

→   Lire Plus

Patrick Chamoiseau de nuit (2/2)

« L’heure Bleue » de Laure Adler : 53 minutes

Contes créoles et mythologies personnelles… A l’occasion de la parution de son livre “Le Conteur, la nuit et le panier” (Seuil), Patrick Chamoiseau nous emmène dans une balade qui, à l’image de son œuvre littéraire, mêle imaginaire foisonnant et pensée politique.

Idées préconçues, déjà-vu, déjà-dit, imposé, convenu… On a toujours cru que le syndrome de la page blanche était le mal des écrivains en panne d’inspiration, mais pour Patrick Chamoiseau, c’est bien “vider la page” qui permet d’entrer dans le processus créatif. Partant de l’extraordinaire émergence de la figure du conteur créole, il interroge dans son dernier livre “Le Conteur, la nuit et le panier” (Seuil) son propre travail d’écrivain, sa mémoire intime et les mystères de la création. 

À écouter  –  CULTURE

La lucidité-oxygène de Patrick Chamoiseau (1/2)

 

54 min

Créer, c’est dépasser l’ordre établi, qui n’est autre, dans les Antilles du XVIIe siècle, que l’ordre esclavagiste. Parler le jour, c’est prendre le risque d’être “transformé en panier”, selon un vieux proverbe créole qui amuse Patrick Chamoiseau. 

→   Lire Plus

Décès de l’historien français Marc Ferro ( 1924- 2021)

« L’image comme sujet de l’histoire »

— Par Marie-Hélène Léotin (*) —

L’universitaire et historien français Marc Ferro est décédé le 21 avril 2021 à l’âge de 96 ans. Spécialiste de la Russie, du cinéma et de la décolonisation, il a marqué plusieurs générations d’étudiants et d’historiens de la seconde moitié du XXe siècle.

On retiendra l’ouvrage collectif paru sous sa direction en 2003 : « Le livre noir du colonialisme, XVIe – XXIe siècle, de l’extermination à la repentance ». On peut également citer : « Des soviets au communisme bureaucratique », « Culture et Révolution », « Revivre l’histoire », « Révoltes, révolution, cinéma » », « Cinéma et histoire ».

Orphelin de père à l’âge de 5 ans, sa mère, juive d’origine ukrainienne, ne reviendra pas des camps. Marc Ferro s’engage dans la Résistance et rejoint le maquis de Vercors. Il est professeur d’histoire à Oran au moment de la guerre de libération nationale en Algérie.

Marc Ferro appartient au courant de l’histoire nouvelle, héritière de l’Ecole des Annales : des historiens à la fois démographes, économistes, sociologues, géographes, anthropologues, assurant une liaison étroite entre enseignement et recherche, diffusant la connaissance (France 5 et chaîne ARTE pour Ferro), stimulant les enquêtes collectives, organisant des rencontres entre les sciences humaines.

→   Lire Plus

Au Panama, pépinière et éducation pour sauver les récifs coralliens

Portobelo (Panama) – « Il y a vingt-cinq ans, la zone corallienne de Portobello était plus grande » mais « le réchauffement climatique, l’augmentation de la pollution » l’ont endommagée, regrette Diego Valladares, étudiant de 19 ans membre d’un projet de restauration du récif corallien de Panama.

Le littoral du Panama, long de plus de 2.500 km des deux côtés de l’isthme [Pacifique et Atlantique], regorge de coraux. 

Portobelo, situé à environ 100 km au nord de la capitale Panama, était le port de sortie des métaux précieux à destination de l’Europe à l’époque coloniale et « des tonnes de corail avaient été extraites pour construire le poste de douane et ériger des fortifications« , explique à l’AFP Héctor Guzmán, biologiste marin au Smithsonian Tropical Research Institute. 

Aujourd’hui, « la menace vient des terres« , dit le biologiste. « Les pesticides » issus de l’élevage et de l’agriculture « et les sédiments » d’une carrière de pierre « descendent dans les rivières » qui se jettent ensuite dans la mer, explique-t-il. 

Le développement des microalgues qui fournissent la pigmentation et les nutriments aux coraux est contrarié et les coraux blanchissent. 

→   Lire Plus

Derek Chauvin coupable. George Floyd et nous

— Par Yves Boisvert —
Croyez-en vos yeux, avait dit le procureur de l’État. Et le jury a cru ce qu’il a vu, et que le monde entier a vu : un policier posant son genou sur le cou d’un homme qui n’a menacé personne, un homme menotté qui supplie, qui crie manquer d’air, qui appelle sa mère.
Mardi, le président Joe Biden a dit que ce verdict allait changer les choses pour toujours, dans les relations entre la police et les minorités.
Peut-être. Peut-être pas.
C’est vrai : à plus d’un titre, le verdict de culpabilité du policier Derek Chauvin pour le meurtre au deuxième degré de George Floyd est historique.
Mais songez au degré de perfection de la preuve qu’il a fallu pour faire condamner l’agent Chauvin. Des vidéos dans tous les angles. Des passants, bouleversés, qui voient cet homme mourir sous leurs yeux, qui demandent aux policiers de le laisser respirer. Des experts nombreux, magnifiques, qui établissent la cause de la mort : asphyxie. Et, peut-être au-delà de tout le reste : une enfilade de policiers d’expérience de son propre corps de police venus témoigner contre Chauvin.

→   Lire Plus

Arrêtons de faire des histoires avec l’histoire respectons et écrivons l’histoire d’aujourd’hui avec un grand « H » pour demain

— Par Christian Dachir —

Les statues de personnages qui ont fait malgré tout l’histoire en bien ou en mal, font tout de même partie de notre histoire à tous… La culture, le savoir et l’instruction donnent le pouvoir, la liberté et l’indépendance… Cela évite d’être manipuler et d’être l’instrument des autres!

La destruction systématique sans aucune perspective de construction ne conduit à rien… Le fond du mécontentement, je le partage totalement, mais la forme, je la rejette complètement.

En effet, ces actes non réfléchis, montrent bien et très bien, le manque de connaissances et de réflexion…

Une statue est une œuvre artistique d’une valeur de 180 000 euros à 230 000 euros, donc une perte garantie… C’est le travail d’artistes, donc le non respect de ces derniers… C’est gommer l’histoire, donc refus de la voir en face…

C’est agir exactement comme le colon, donc effacer l’histoire… Par contre, il faut utiliser cette histoire pour nous, il faut la retourner à notre avantage, en faisant évoluer la révolte de nos ancêtres, respecter leurs mémoires en avançant avec notre siècle et non pas refaire l’histoire…

La solution pourrait être de créer un parc paysager payant, où les statues seraient placées avec des plaques explicatives de leur vie vis à vis de nos ancêtres, et utiliser les recettes aux profits des artistes.

→   Lire Plus

Volkan Sézè (Dorsal bosal)

— Par Daniel M. Berté —

I ni dé volkan ki ka mò
I ni dé volkan ki ka rété
I ni dé volkan ki la selman pou van-an
I ni dé volkan fou
I ni dé volkan boulé an sann
I ni dé volkan ki ka viv an bann ek ka rodé
I ni dé volkan ki ka pwenté djol-yo anlè dlo detanzantan
vré chien lanmè
I ni dé volkan ki ka séré fidji-yo
toulong dan lé niyaj
I ni dé volkan lonjé kon rinoséros fatidjé
dontokel yo pé taté poch galaktik-yo
I ni dé volkan kwayan ki ka fè moniman
pou gloriyé pep ki disparet
I ni dé volkan véyatif
I ni dé volkan ka japé,
an montan lagad an palapot kay lépep ki ka dòmi
I ni dé volkan avous ki ka paret ek disparet
(sa sé jes makak)
I fo pa bliyé sa ki pa lé pli piti
lé volkan pies dòwsal pa janmen lokalizé
ek dontotjel lé rantjin ka konstwi lannuit
I ni dé volkan dontotjel djol-yo ka miziré kantékant
épi déchiraj antan-lontan-a.

Mofwazaj Dorsale bossale de Aimé Césaire ki paret dan Moi, laminaire
Daniel M.

→   Lire Plus

La lucidité-oxygène de Patrick Chamoiseau (1/2)

« L’heure Bleue » de Laure Adler : 54 minutes

 

En 1992, il se voit décerner le prix Goncourt pour son roman “Texaco”. Près de trente ans plus tard, c’est en Martinique que Laure Adler part à la rencontre de l’écrivain Patrick Chamoiseau, pour tracer avec lui les contours d’une “lucidité nouvelle” précipitée par la pandémie.

Il est devenu muet lorsqu’il a découvert, en entrant à l’école à Fort-de-France, qu’on ne parlait pas créole mais français. Aujourd’hui, il cite son ami et complice Edouard Glissant qui écrivait “en présence de toutes les langues du monde”. 

Auteur de dizaines de romans et d’essais et créateur de mots et de sens, Patrick Chamoiseau a bel et bien fait du langage un allié dans sa lutte contre les absolus – une langue, une couleur de peau, une religion, un imaginaire – sur lesquels le colonialisme a fondé sa domination. 

À écouter  Patrick Chamoiseau avec « La matière de l’absence » aux Editions du Seuil

53 min

René Char a dit : “La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil » : à l’opposé d’une lucidité amère, c’est une lucidité fertile, qu’il appelle “lucidité-oxygène”, que cherche à penser Patrick Chamoiseau.

→   Lire Plus

En Martinique, l’éducation mérite mieux que des faux-semblants et des cache-misère(s)

— Par Yvon Joseph-Henri, Président de A3C —

Depuis la rentrée en confinement des établissements scolaires de la Martinique, où le présentiel est maintenu mais sans cantine pour la plupart et en alternance de groupes, c’est à un désordre important que sont confrontés parents d’élèves et élèves déjà ébranlés après le changement radical des études lycéennes du fait de la réforme anxiogène des lycées.

L’école est obligatoire, nous l’avons déjà dit. Or, faute d’éviter aux élèves et aux parents des allers-retours intempestifs, sur des temps courts qui interdisent aux parents de pouvoir travailler et aux élèves de se poser, le système mis en place bafoue et l’obligation scolaire, et le principe d’égalité. En début de semaine, les lycées du triangle Schoelcher, Bellevue, Gaillard s’étaient vidés d’élèves à l’appel de certains de leurs camarades. Seuls les professeurs semblaient présents, tandis qu’un ou deux élèves arrivaient, subrepticement déposés par leurs parents. Notre jeunesse ne supporte pas, à juste titre, l’injustice des adultes ; elle n’aime pas plus se sentir prise en otage et se sentir les dindons de la farce, et, là aussi, on les comprend.

→   Lire Plus

Cinquante ans après la mort de « Papa Doc », Haïti toujours dans l’impasse

Port-au-Prince – Cinq décennies se sont écoulées depuis la mort du dictateur François Duvalier, dit « Papa Doc », mais Haïti, minée par l’insécurité et l’instabilité politique, peine encore à effacer les cicatrices laissées par le régime et à sortir d’une interminable crise récemment illustrée par l’enlèvement de religieux.

Le kidnapping, le 11 avril dernier, de dix personnes, dont sept religieux, a mis en évidence la dérive de ce pays des Caraïbes et provoqué la colère de la population, forçant le président Jovenel Moïse à remanier le gouvernement la semaine dernière. 

L’Eglise catholique, qui occupe une place centrale dans ce pays très religieux, a dénoncé « l’inaction » du gouvernement face à la « violence des bandes armées« , et initié un mouvement d’arrêt de travail largement suivi. 

L’emprise des gangs sur les quartiers les plus pauvres, si elle s’est accrue ces derniers mois, n’est pas nouvelle. Ignorés par la classe politique, ils sont depuis des années laissés aux mains des bandes armées. 

Un stigmate parmi d’autres de la crise que traverse Haïti, nation la plus pauvre du continent américain, qui, cinquante ans après la mort du dictateur François Duvalier, le 21 avril 1971, n’a pas fini de panser ses plaies. 

→   Lire Plus

L’aménagement du créole en Haïti et les droits linguistiques au regard du projet de « Constitution » néoduvaliériste du PHTK : les sables mouvants d’une dérive totalitaire

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

Mirlande X, enseignante dans un lycée de Port-au-Prince et lectrice assidue de nos chroniques linguistiques depuis plusieurs années, nous demande dans un récent courriel si les droits linguistiques figurent dans le projet de « Constitution » que l’ex-président Jovenel Moïse –dont le mandat a expiré le 7 février 2021 selon la Fédération des barreaux d’Haïti, mais qui s’accroche au pouvoir dans un climat politique marqué par la régression des droits citoyens et l’emprise grandissante des gangs armés sur le territoire national–, s’est mis en tête de faire adopter par référendum en juin prochain. Pertinente, la question de Mirlande X renvoie à la nécessité de garantir, notamment dans un texte constitutionnel, l’efficience des droits linguistiques inscrits dans la Déclaration universelle des droits linguistiques de 1996. Et comme nous l’avons auparavant explicitement formulé à travers la vision de l’aménagement linguistique en Haïti que nous offrons en partage dans nos articles et dans nos livres, les droits linguistiques sont un droit premier.

→   Lire Plus

Littératures: nouveautés du 21 avril 2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

→   Lire Plus

Sciences sociales : nouveautés du 21 avril 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

5G: « pas de risques nouveaux » pour la santé selon les données disponibles, estime l’Anses

Paris – La nouvelle génération de réseaux mobiles 5G en cours de déploiement ne présente « pas de risques nouveaux » pour la santé, au vu des données actuellement disponibles, a estimé mardi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dans un avis très attendu sur cette technologie controversée.

L’Anses recommande toutefois de poursuivre les études sur l’exposition aux ondes dans les fréquences actuellement déployées (3,5 GHz) et indique ne pas disposer de données suffisantes pour « conclure » sur d’éventuels effets sanitaires des fréquences 26 GHz, également utilisées pour la 5G mais pas encore attribuées en France. 

L’agence souligne le manque d’études scientifiques sur les effets sanitaires éventuels des nouvelles fréquences. Mais en s’appuyant notamment sur des travaux réalisés sur les fréquences utilisées pour les précédentes générations de téléphonie (700 MHz à 2,5 GHz), et qui servent également pour la 5G, elle estime « peu vraisemblable à ce stade que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquence autour de 3,5 GHz constitue un nouveau risque pour la santé« . 

Concernant l’exposition à la bande des 26 GHz, pas encore attribuée en France, l’Anses souligne que « à l’heure actuelle, les données ne sont pas suffisantes pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires« . 

→   Lire Plus

Mouvement lycéen contre les incohérences politiques en Martinique

—- Communiqué du SNUEP-FSU Martinique —

Depuis la reprise, nous voyons fleurir toute sorte de propositions farfelues, pour essayer de justifier l’irresponsable : Ouvrir les établissements scolaires et davantage, le champ des contaminations.

La dernière en date ? Supprimer la restauration scolaire, car, « les établissements scolaires sont un haut lieu de contamination ». [sic].

Un jour, Pascal le recteur, et l’ARS nous affirment qu’il y a peu de cas dans les écoles. Le lendemain, Stanislas le préfet, dit le contraire.

A cause de ces responsables, flanqués d’une cohorte de personnes qui n’évolue pas dans les établissements scolaires, nous arrivons ce jour à la situation inadmissible dans laquelle l’Ecole est plongée : Le chaos !

Les chefs d’établissements ont beau se démener : Dans les établissements qui fonctionnent en demi-journée car il n’y a pas de possibilités de restauration, ce sont des centaines d’élèves qui se retrouvent seuls et abandonnés à leur sort, sans personne pour les ramener à la maison, le ventre vide.

Le préfet et le recteur d’académie doivent cesser l’amateurisme et prendre l’attache de la CTM et de Martinique Transport.

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Luz Severino

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Et on arrive à la fin de la série d’entretiens avec les créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément. Transcription d’un entretien avec l’artiste Luz Severino (République dominicaine), à la Fondation Clément en juillet 2019.

Luz Severino en cinq dates. Quels sont pour toi les événements et/ou rencontres qui ont le plus impacté ta destinée ou ton œuvre ?

La naissance de mon fils, en 2002 en Martinique.

Ma date de fin d’études des beaux-arts car dès que j’ai fini l’école j’ai participé à la biennale d’art de Santo Domingo, et j’ai eu le prix d’honneur pour la gravure du Centro Léon, alors que je sortais tout juste de l’école.

L’exposition Salir del hoyo en 2007 à Santo Domingo qui marquait mes dix ans de carrière.

2001, venir vivre en Martinique.

Et des rencontres, c’est le plus important dans une vie. Une rencontre est directement liée à Avançons tous ensemble et au fait qu’elle est aujourd’hui dans le jardin des sculptures :

→   Lire Plus

Le prix Vaclav-Havel décerné à la militante féministe saoudienne Loujain al-Hathloul

Strasbourg – Le Prix des droits de l’Homme Vaclav-Havel 2020 du Conseil de l’Europe a été décerné à la militante féministe saoudienne Loujain al-Hathloul, longtemps emprisonnée dans son pays, a annoncé lundi l’institution paneuropéenne.

Loujain al-Hathloul, 31 ans, est présentée par le Conseil de l’Europe comme « l’une des cheffes de file du mouvement féministe saoudien« . 

« Elle a milité pour mettre fin au système de tutelle masculine, ainsi qu’à l’interdiction faite aux femmes de conduire, et pour une meilleure protection des femmes victimes d’abus dans le Royaume« , souligne l’organisation paneuropéenne. 

Loujain al-Hathloul « a passé 1.001 jours en prison en raison de ses prises de position et n’a été libérée qu’en février 2020, bien qu’elle soit toujours soumise à une assignation à résidence et à d’autres restrictions dans son pays« , ajoute le Conseil de l’Europe. 

Sa soeur Lina al-Hathloul, qui a reçu lundi le prix au nom de sa soeur, a souligné par visioconférence que le soutien international était « la seule manière pour nous d’exposer les injustices dans mon pays et de protéger les victimes.

→   Lire Plus

À propos du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte

Par Marie-Hélène Léotin

Lorsque la République française, et donc l’Etat français, célèbrent le Bicentenaire de la mort de Napoléon 1er, ils ne célèbrent pas Austerlitz, le sacre du 2 décembre 1804, le décret rétablissant l’esclavage dans les colonies (1802), ils ne célèbrent surtout pas le dos et le tres de Mayo en Espagne, ils ne célèbrent pas le conquérant, le général, le Premier Consul ou l’Empereur.

Ils célèbrent un personnage de l’Histoire de France qui a su parfaire et consolider un processus commencé depuis 10 ans, en apportant la Paix (Traité d’Amiens de mars 1802), le retour à la prospérité (Banque de France en 1800, Franc Germinal en 1803 donc monnaie consolidée et stabilisée), apportant la stabilisation de la société (Code civil en 1804, restauration d’une administration moderne, création des lycées et des grandes écoles en 1802 pour assurer ce que le sociologue Bourdieu appelle la reproduction) ; Napoléon Bonaparte apporte l’idée de la promotion au mérite selon son travail (Légion d’Honneur) et non pas par droit de « sang ». Les roturiers accèdent aux titres et aux honneurs de la Nation.

→   Lire Plus

Il y a 60 ans, un putsch de généraux pour l' »Algérie française »

Paris – Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, quatre généraux français opposés à l’indépendance de l’Algérie font sédition et s’emparent d’Alger avec des légionnaires et parachutistes, défiant le général de Gaulle au pouvoir.

Le putsch des généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, André Zeller, en liaison avec le général Raoul Salan qui les rejoint le 23 depuis l’Espagne, sera bref, à peine cinq jours, et il échouera.  

L’histoire est en effet en marche: le 16 septembre 1959 de Gaulle a admis le droit des Algériens à l’autodétermination et, le 8 janvier 1961, les Français ont voté à 75% en sa faveur lors d’un référendum ouvrant la voie à l’indépendance du pays colonisé par la France.  

Pour une partie des cadres de l’armée française, déjà humiliés par la défaite en Indochine, c’est une trahison insupportable du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle devenu président de la République, et qui vient d’évoquer, le 11 avril, un « Etat souverain » en Algérie. 

Les quatre putschistes ne seront pas seuls, d’autres généraux au rang moins prestigieux les suivront, mais sans un basculement total de la haute hiérarchie militaire et sans les soldats de l’armée de conscription.

→   Lire Plus

Celui qui se réfugia dans la montagne. Monchoachi.

— Par Widad Amra

S’il est des personnages qui avancent dans la vie, entourés d’un halo de mystère, par leur rapport à l’existence, par ce qu’ils donnent peu à voir, peu à entendre, mais tellement à comprendre, il en est un qui incarne cette alchimie mystérieuse, le poète Monchoachi.

Dans le film d’Arlette Pacquit : « La Parole Sovaj », présenté en avant-première à Tropiques – Atrium le 30 mars dernier et en première diffusion sur Martinique la 1ère, le 6 avril, André-Pierre Louis, alias Monchoachi, nous est présenté dans toute sa complexité et toute sa clarté. Chose étonnante, l’homme solitaire est descendu de la montagne du Vauclin, lui qui refuse tout projecteur, cultive l’absence plus que la présence. Il nous est apparu dans sa simplicité, son apparente fragilité, son sourire malicieux, sa modestie, son élégance.

Ce documentaire d’une belle poésie, est un voyage qui brise les codes habituels pour offrir ce que la poésie a de plus éclaté et de plus rassemblé, de plus libre, de plus primitif, voire subversif, dans ce qu’elle offre à voir de ce qu’est la beauté.

→   Lire Plus

Un palace à la Pointe du Bout : le rêve devient réalité

Par Dominique Celma

Récemment les médias se sont faits l’écho : «  Bientôt un palace aux Trois-Ilets ! «. 

Autrement dit la Martinique aura enfin ‘’son Palace’’. Un rêve !

Considérant le quartier Anse-Mitan/Pointe du Bout berceau du projet, je dirais même que nous vivons un conte de fées car cette réalité en a bien l’air.

Ce site, moteur de l’industrie touristique en Martinique au début des années 70, avait été choisi en fin des années 60 par un état planificateur pour développer le tourisme. A l’instar des projets réalisés en France métropolitaine et dans l’urgence d’assurer l’emploi aux nouvelles générations qui arrivaient sur le marché du travail, le projet, sous la houlette de l’état, en raison des avantages incontestables des lieux,  avait fédéré des investisseurs privés tant extérieurs que locaux. Ainsi fut construit un ensemble intégré constitué d’hôtels de différentes catégories, de logements et bien sûr d’une marina et de commerces. Tout ceci, comme dans l’hexagone, avait vocation à se développer de façon structurée.

Comme dans un conte, il semble qu’une mauvaise fée ait jeté un sort sur la station balnéaire, à peine avait-elle révélée ses promesses. 

→   Lire Plus

Guyane: difficile combat contre le variant brésilien, devenu majoritaire

Cayenne – Le variant brésilien ? « Aucune idée de ce que c’est, il n’y a que les scientifiques qui le savent », sourit Gui, Guyanais de 84 ans. Contrairement à la population, les autorités locales s’inquiètent, ont renforcé les restrictions et étendu la vaccination aux plus de 30 ans.

En Guyane, département qui partage une frontière fluviale et terrestre de 730 kilomètres avec le Brésil, « Le variant P1, dit brésilien, représente aujourd’hui plus de 84% des prélèvements positifs« , a indiqué cette semaine le préfet Thierry Queffelec. 

Selon les autorités sanitaires, « la couverture vaccinale de 5,32% en Guyane reste trop limitée pour protéger le territoire« , elles ont donc annoncé élargir la cible vaccinale aux personnes de plus de 30 ans, dans cette région où une personne sur deux a moins de 25 ans. 

Pourtant, au centre de vaccination de l’Encre, le seul de Guyane, les patients venus recevoir leur injection ne semblent pas tous s’en inquiéter.  

Outre Gui, l’octogénaire, qui se dit, en souriant, pas du tout effrayé par le variant brésilien, Thomas, 32 ans, se montre tout aussi décontracté.

→   Lire Plus

« Printemps noir »: il y a 20 ans, la Kabylie défiait le pouvoir dans la rue

Alger – Il y a vingt ans éclatait le « Printemps noir » en Kabylie, des émeutes nées de la mort d’un lycéen dans une gendarmerie, réprimées dans le sang par le régime. Une révolte au nom de l’identité berbère, pionnière de la contestation dans la rue.

Le 18 avril 2001, Massinissa Guermah, 18 ans, est grièvement blessé par une rafale de kalachnikov dans la gendarmerie de Béni-Douala, un bourg montagneux près de Tizi Ouzou, à l’est d’Alger.  

Le lycéen avait été interpellé après une banale altercation entre jeunes et gendarmes. Deux jours après, il meurt dans un hôpital à Alger. 

La Kabylie, qui s’apprêtait à célébrer le 21e anniversaire du « Printemps berbère » d’avril 1980 — des manifestations en faveur de la reconnaissance de la culture berbère — se soulève après les obsèques du jeune homme. 

Un peu partout, les habitants descendent dans les rues des bourgs et des villages pour réclamer la fermeture de toutes les brigades de gendarmerie de la région. 

Les manifestations tournent à l’affrontement avec les forces de l’ordre qui tirent à balles réelles.

→   Lire Plus

Respectons les principes fondamentaux de l’école publique, mixte et laïque de Martinique

L’école publique et laïque, une institution singulière par ses origines, en Martinique

Par Yvon Joseph-Henri —

L’école en France, et donc en Martinique en particulier, est gratuite, obligatoire et ouverte à tous selon la loi Mitterrand de 1989 qui n’est qu’un prolongement de l’école de Jules Ferry.

En Martinique, l’école est issue de luttes importantes à Saint Pierre pour obtenir de descendants d’esclaves noirs, la création d’écoles privées laïques malgré les résistances violentes des fiefs religieux comme le couvent de Cluny, et les frères de Ploërmel. Par la suite, à Fort-de-France, avec la reconstruction du lycée Schoelcher détruit à Saint Pierre par l’éruption de la Montagne Pelée, mais aussi par la mise en place du Pensionnat colonial, et même une formation juridique, l’école publique, plébiscitée par Joseph ZOBEL, a connu son heure de gloire.

C’est dire l’importance de l’école publique pour les Martiniquais, à la fois source d’émancipation de nos esclaves libérés, mais aussi source d’aspiration à la liberté, l’égalité, la fraternité.

Fallait-il remettre en cause les principes fondamentaux de l’école et de la République ?

Aujourd’hui, c’est gravement que monsieur le Recteur et monsieur le Préfet, vous détruisez ce pacte.

→   Lire Plus