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Covid-19 : l’épuisement au CHU de Fort-de-France troisième vague

— Par Marion Lecas, correspondante du journal La Croix, à Fort-de-France —

La Martinique est frappée par une nouvelle reprise de l’épidémie. Depuis un an, le CHU est sous pression continue, même lorsque le virus ralentit.

Les grandes montures des lunettes de Claude-Emmanuelle ne suffisent pas à cacher ses traits tirés. « J’attends la fin du mois avec impatience, non plus pour la paie, mais pour savoir si oui ou non nous aurons des congés », souffle l’infirmière du service réanimation du centre hospitalier de Fort-de-France. Afin d’affronter la recrudescence de l’épidémie, les vacances du personnel ont été annulées jusqu’à la fin avril… au moins. Il s’agit de la phase la plus brutale et meurtrière qu’ait connue l’île : 68 décès au 18 avril, contre seulement quatorze un an auparavant, lors de la première vague du Covid-19.

Passé la porte battante des soins intensifs, dans l’aile flambant neuve de l’hôpital, les électrocardiogrammes s’emballent. Le calme est brisé par les « dépêchez-vous » et les bruits de brancards qu’on déplace. Les soignants s’engouffrent dans les chambres et en ressortent la mine souvent défaite. « On perd des patients bien plus jeunes qu’avant », note Claude-Emmanuelle.

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Aimé Césaire, la voix de la fraternité

En 1976, Aimé Césaire s’entretenait avec Edouard Maunick, poète et journaliste mauricien, au cours d’une série de cinq émissions. Le poète et homme politique antillais avait 63 ans à cette époque. Dans ces entretiens, il parle de son parcours intellectuel et de son attachement à la culture antillaise et africaine. Il évoque aussi la douleur de l’exil, le racisme toujours présent dans les sociétés occidentales et l’importance de maintenir l’espoir parmi les peuples noirs opprimés.

Aimé Césaire est né en Martinique en 1913. Après de brillantes études au lycée Schoelcher de Fort-de-France, il obtient en 1931 une bourse qui lui permet de suivre des études à Paris. En 1934, il fonde la revue L’Etudiant noir avec Senghor, Damas, Sainville et Maugée, puis entre à l’Ecole Normale  Supérieure. En 1935, il commence à écrire un long poème, le Cahier d’un retour au pays natal, pour lutter contre le dépaysement et l’exil. Il invente le terme de négritude. En 1939, il retourne en Martinique où il enseigne au lycée de Fort-de-France. En 1941, il fonde la revue Tropiques avec sa femme et d’autres amis.

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Mémoire de l’esclavage: Ayrault appelle à tenir bon face aux « faux débats » et à « la négation »

Paris – Vingt ans après la loi Taubira reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité, le climat s’est « polarisé » et « radicalisé », déplore le président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage Jean-Marc Ayrault, qui appelle à tenir bon face aux « faux débats » et à la « négation ».

« Je ne fais pas la leçon : j’admets qu’il puisse y avoir des peurs et des incompréhensions mais je ne veux pas qu’on reste inerte« , souligne l’ex-Premier ministre socialiste, dans un entretien à l’AFP, à la veille du lancement du « mois des mémoires« , une série de commémorations qui s’achèvera le 10 juin.  

Entre « ceux qui veulent qu’on ne touche à rien et ceux qui nous entraînent sur des approches racialistes, indigénistes, qui ne sont pas acceptables non plus, il y a une voie, il y a un chemin« , assure-t-il, devant le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, premier port négrier français, et la ville dont il fut le maire pendant plus de deux décennies.  

« Si on veut une société apaisée, libérée, qui se retrouve dans une mémoire commune, c’est fondamental d’emprunter ce chemin plutôt que celui de la radicalisation, de la polarisation, de la caricature, ou de la négation« , ajoute M.

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Oscars: le triomphe de « Nomadland » passé sous silence en Chine

Pékin – Le triomphe de Chloé Zhao, qui a raflé l’Oscar de la meilleure réalisatrice pour son film « Nomadland », était largement passé sous silence lundi par les médias et censuré sur les réseaux sociaux en Chine, son pays d’origine.

Née à Pékin en 1982, la cinéaste est devenue la première Asiatique à remporter la statuette suprême pour ce long métrage dépeignant la vie quotidienne d’habitants modestes des grands espaces américains. 

Entre « ceux qui veulent qu’on ne touche à rien et ceux qui nous entraînent sur des approches racialistes, indigénistes, qui ne sont pas acceptables non plus, il y a une voie, il y a un chemin« , assure-t-il, devant le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, premier port négrier français, et la ville dont il fut le maire pendant plus de deux décennies.  

« Si on veut une société apaisée, libérée, qui se retrouve dans une mémoire commune, c’est fondamental d’emprunter ce chemin plutôt que celui de la radicalisation, de la polarisation, de la caricature, ou de la négation« , ajoute M. Ayrault, appelant à faire preuve de « ténacité » et à ne « pas céder« .

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Lettre ouverte aux maîtres de la caste Béké

— Par Robert Saé —
Non! Notre missive n’a pas pour but de “savoir ce que vous avez dans le ventre”. Cela, nous ne l’ignorons absolument pas. Nous entendons, ici, mettre cartes sur table.

Aucun analyste sérieux ne pourrait contester le fait que votre communauté, descendante des colons esclavagistes, s’est constituée en une caste qui contrôle les rênes de l’économie, qui vit territorialement regroupée et qui maintient un rigide apartheid social. Actuellement, la société martiniquaise connait un profond changement idéologique et culturel que, comme tout le monde, vous avez dû observer: Le regard posé sur votre dite communauté est de moins en moins tronqué par l’aliénation et l’ignorance.

C’est très largement qu’on dénonce la domination économique des “békés”, les privilèges dont ils jouissent auprès de l’Etat, de la justice où de certains médias. Des actions menées contre leurs intérêts, inimaginables il y a à peine une dizaine d’années, se multiplient. Manifestement, cette nouvelle réalité ne vous a pas conduit à une quelconque remise en question. Vous croyez pouvoir freiner la roue de l’histoire en vous contentant de mener des campagnes de propagande idéologique et de répression.

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Dans une unité de soins intensifs de Gaza, débordée par le coronavirus

Gaza (Territoires palestiniens) – Affalé de côté sur un lit, le visage avalé par un masque à oxygène laissant briller ses yeux humides, Hussein al-Hajj insiste: il veut parler. Pour dire quoi? Que « le vaccin est nécessaire », souffle-t-il, entre la vie et la mort dans un service de soins intensifs de Gaza.

Autour du vieil Hussein, des écrans clignotent et un « bip-bip » incessant s’élève de machines mesurant sa saturation en oxygène, son rythme cardiaque et sa pression artérielle. Il se trouve dans une unité spéciale créée il y a deux mois pour affronter le Covid-19 dans la bande de Gaza.

Au début de la pandémie, c’est Israël qui voyait se multiplier les morts. De l’autre côté de l’épaisse barrière de sécurité militarisée séparant l’Etat hébreu de ce territoire palestinien, le compteur tournait à vide.

Mais des premiers cas ont été recensés en août hors des centres de quarantaine de ce micro-territoire, sous blocus israélien depuis 2007, aux infrastructures balbutiantes. Le Covid-19 a commencé à faire des ravages parmi ses deux millions d’habitants.

Aujourd’hui, à l’heure où Israël rouvre bars et restaurants et enregistre de faibles taux de contamination grâce à une intense campagne de vaccination, la bande de Gaza affronte la tempête, sans trop de moyens ni de vaccins.

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Palmarès des Oscars 2021

Derrière le triomphe de « Nomadland », une cérémonie sous le signe de la diversité. 

CINÉMA – C’était le grand favori, et ça n’a pas raté. “Nomadland” est sorti largement gagnant de la cérémonie des Oscars 2021. Meilleur film, meilleure actrice (Frances McDormand) et meilleure réalisatrice (Chloé Zhao): le long-métrage -hybride unique en son genre de road movie, de drame social et documentaire- qui suit des Américains âgés vivant sur les routes après avoir tout perdu lors de la crise des “subprimes”, a fait fureur à Hollywood ce dimanche 25 avril.

Retrouvez ci-dessous le reste des récompenses attribuées lors de la soirée qui se déroulait en présentiel à Los Angeles, malgré l’épidémie de Covid-19.

Meilleur film
“Nomadland” –

Meilleur acteur
Anthony Hopkins (“The Father”) –

Meilleure actrice
Frances McDormand (“Nomadland”) –

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Les « antivaccins », figure de l’anti-Science

— Par Jeremy K. WardPaul Guille-EscuretClément Alapetite

Depuis le 1er janvier 2018, la France est passée de 3 à 11 vaccins obligatoires pour la population générale. Le but de cette mesure était d’augmenter la proportion de la population protégée contre les maladies infantiles. Mais il s’agissait aussi de « restaurer la confiance dans les vaccins » en rappelant aux Français leur devoir de participer à la protection collective contre la circulation des virus (immunité dite « de troupeau »). Cette problématique est devenue saillante pour les autorités de santé françaises depuis 2009. Ainsi, un premier événement médiatique a émergé à la toute fin des années 1990 autour d’un supposé lien entre le vaccin contre l’hépatite B et la survenue de cas de sclérose en plaques. Mais les controverses vaccinales se sont multipliées et ont gagné en visibilité à partir de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) en 2009-2010. Cette campagne s’est soldée par un échec cuisant avec seulement 8 % de la population vaccinée pour un objectif de couverture de 70 % de la population. Depuis, des débats ont émergé dans les médias d’information générale sur l’usage d’aluminium comme adjuvant dans de nombreux vaccins (depuis 2010), sur la sécurité du vaccin contre les papillomavirus (depuis 2011), sur la pénurie de vaccins ne couvrant que les trois immunisations obligatoires (diphtérie-tétanos-poliomyélite) et sur les obligations vaccinales.

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A propos de la vaccination.

Contre les infox et contre l’obscurantisme!

— La casa del Tango —

Je vous communique le point de vue de deux médecins à propos des déclarations fort contestables tenues à la télévision par une représentante d’un syndicat de personnels de la santé, l’UTS.

Plus fondamentalement, il faudrait tenter de comprendre la résistance à la vaccination en Guadeloupe autant qu’en Martinique et en Guyane et la multiplication des fakenews.

Ce sont à peu près, dans tous ces pays, les mêmes arguments -si on peut appeler cela ainsi- contre la vaccination- : éloge de nos traditions en matière de traitement des maladies et méfiance généralisée vis-à-vis de la médecine occidentale.

La médecine n’est pas une science mais une technique qui utilise des connaissances scientifiques (de la mathématique, de la physique, de la biologie…) et une méthode de vérification expérimentale empruntée aux sciences. Si la proposition d’un médicament ou d’un vaccin fait l’accord de la communauté scientifique au plan international, on a tout intérêt à le prendre. Cette acceptation signifie un accord raisonné produit d’une chaîne argumentative et non d’un accord reposant sur une croyance révélée qui relève en quelque sorte de la foi, qui est au fondement des fake-news.

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« Iphigénie » de Jean Racine, m.e.s. & scénographie Stéphane Braunschweig

À voir en replay dès le 27 avril 2021 sur les sites de France Télévisions et de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

un film d’Alexis de Favitski
produit par Marie Balducchi – AGAT Films & Cie
spectacle enregistré aux ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Synopsis :

Iphigénie, c’est un monde à l’arrêt. Alors que la flotte grecque s’apprêtait à mettre les voiles vers Troie, le vent est tombé brutalement, mettant en panne la machine de conquête. Consulté en secret, le devin Calchas révèle le seul remède à la crise : sacrifier aux dieux la jeune Iphigénie, fille d’Agamemnon. La Grèce doit-elle payer ce prix exorbitant, pour continuer sur sa lancée initiale, et respecter les promesses glorieuses qu’elle s’est faites à elle-même ? C’est ce que prône Ulysse pour qui il n’y a pas d’alternative. Ou faut-il voir dans ce coup d’arrêt, dans cette proposition inacceptable, le signe divin que l’expédition à Troie sera un désastre ? Les chefs de guerre s’interrogent avec inquiétude sur leur avenir et celui de leur civilisation.
Heureusement, dans cette drôle de tragédie, tout “finit bien” : c’est une autre victime, l’étrangère de la pièce, qui tombera finalement sous le couteau de Calchas.

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Sauver les langues originelles, c’est aussi sauver la planète

Effacées par l’Anglais et les politiques coloniales, de nombreuses langues originelles ont disparu ces dernières décennies. Si les peuples qui les parlaient en sont les premières victimes, la Terre, elle-aussi, à tout à y perdre.

Le ngarigo, l’ojibwe, le lakota, le chinook, le quechua, le navajo… ces langues méconnues, voire totalement inconnues ont ont été oubliées, effacées par l’anglais ou autres langues des colons, devenues langues nationales. Malheureusement, leur disparition pourrait bien nuire à la planète.

Celles que l’on appelle « indigènes » ou autochtones sont définies comme les langues d’origine, parlées par les natifs d’une région. On pense par exemple aux Premières Nations du Canada (aussi appelés « Amérindiens ») ou les Aborigènes d’Australie. Et parmi les conséquences insoupçonnées de leur disparition pourrait se trouver… la destruction de l’environnement, détaille un article de Vice World News qui explique que la « suppression et destruction des langues autochtones, ainsi que la dominance mondiale de l’anglais, est une cause majeure de la destruction de notre environnement« .

La destruction d’un héritage

Jakelin Troy, professeure des langues indigènes et membre du peuple Ngarigu des Snowy Mountains (Sud-est de l’Australie), interviewée par Vice, met en lumière le drame qu’est la perte d’un langage.

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Une soirée Oscars unique en son genre avec « Nomadland » comme grand favori

Hollywood (Etats-Unis) – La soirée des Oscars dimanche ne ressemblera décidément à aucune autre: elle est diffusée en direct d’une gare art déco de Los Angeles, récompense des films majoritairement vus en streaming et rassemble des stars d’Hollywood pour la première fois depuis le début de la pandémie.

« Nomadland« , hybride de road movie, de drame social et de documentaire qui suit des Américains âgés vivant sur les routes après avoir tout perdu lors de la crise des « subprimes« , est considéré comme le grand favori pour la récompense suprême du « meilleur long-métrage« . 

Cinq autres Oscars sont également à la portée du film de Chloé Zhao, qui se réjouit à l’idée de retrouver le gratin d’Hollywood après un long confinement. 

« Nous voulons voir nos amis! Nous avons beaucoup d’amis nominés cette année et nous avons vraiment hâte de les voir« , a déclaré Chloé Zhao à propos de cette 93e édition. 

Les fans risquent cependant de rester sur leur faim car le tapis rouge a cette année été réduit à sa plus simple expression, afin de respecter les règles sanitaires et la distanciation sociale. 

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Joe Biden reconnaît le génocide arménien

Washington – Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915.

La déclaration traditionnelle de la Maison Blanche à l’occasion de la journée de commémoration, le 24 avril, mentionne pour la première fois le mot « génocide« . 

« Les Américains honorent tous les Arméniens qui ont péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd’hui« , a écrit Joe Biden. 

« Nous affirmons l’histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s’est passé ne se répète jamais« , a-t-il ajouté. 

Immédiatement après la diffusion du communiqué de la Maison Blanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé « la politisation par des tiers » du débat autour de cette époque de l’histoire. 

Le génocide arménien est reconnu par plus d’une vingtaine de pays et de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie. 

Joe Biden, qui avait promis durant sa campagne électorale de prendre l’initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une conversation téléphonique. 

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« Parenthèse virale » & Écrire…

— Patrick Mathelié-Guinlet —

Parenthèse virale
 
Comme gouttes de pluie
absorbées par le sable
s’écoule ainsi le temps
en jours bien trop semblables
pour que tout bonnement

les retienne l’esprit
et pire sont les nuits
quand nous saisit l’ennui
lors de nos insomnies…
 
Ma mémoire est en berne
dans ces moments si ternes
comme un grand brouillard gris
fait un philtre d’oubli…
 
Mais que cela nous pèse
quand ce virus a mis
tout simplement nos vies
entre deux parenthèses !

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Oscars 2021, une édition sous le signe de la diversité

Déjà primé à Venise, Nomadland de la réalisatrice Chloé Zhao apparaît comme le grand favori d’une cérémonie qui, en l’absence de très grosses productions, fait la part belle au cinéma indépendant et à la représentation des minorités.

Comment sont attribuées les prestigieuses statuettes ?

À quelques heures de la remise des prix les plus glorieux du cinéma, décernés dans la nuit de ce dimanche 25 avril à Hollywood, retour sur les arcanes du scrutin.

Ils sont 9.362, un chiffre record, à pouvoir voter cette année pour les Oscars, les plus prestigieux prix du cinéma qui seront décernés le 25 avril à Hollywood. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Comment est organisé le scrutin ?

Qui a le droit de voter ?

Tous les électeurs des Oscars sont membres de l’Académie des arts et des sciences du cinéma située à Los Angeles. Ils doivent être des professionnels «accomplis» du cinéma, issus d’une des 17 branches de l’industrie (acteurs, coiffeurs, costumiers, monteurs, producteurs, réalisateurs, scénaristes…). Tous les candidats doivent être cooptés par au moins deux membres de l’Académie, à l’exception des nommés et lauréats aux Oscars qui, eux, peuvent postuler directement.

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« La majorité des problèmes de santé mentale débute avant l’âge de 14 ans »

L’ensemble de la communauté pédopsychiatrique française lance, dans une tribune au « Monde », un cri d’alarme sur la situation de la pédopsychiatrie, déjà en grande difficulté avant la pandémie et qui l’est encore plus actuellement, pénalisée par la pénurie de spécialistes.

Tribune. La pédopsychiatrie en France a besoin de l’aide du président de la République. Les besoins pour assurer la santé mentale de la jeunesse de notre pays sont criants. Ce n’est pas tant la supplique d’une profession trop longtemps oubliée des pouvoirs publics qui nous incite à interpeller Emmanuel Macron – vous avez commencé à y répondre et nous y sommes sensibles –, mais bien la perspective d’une carence massive des soins psychiques adaptés et essentiels pour notre jeunesse qui s’annonce, du fait d’un manque croissant de professionnels formés. Un rapport sénatorial très complet en témoignait déjà en 2017.

La majorité des problèmes de santé mentale débute avant l’âge de 14 ans. Ils sont d’autant plus susceptibles d’impacter l’avenir de l’enfant qu’ils ne sont pas détectés, ni traités, ce qui est actuellement le cas d’une large proportion d’entre eux, comme le souligne un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Sciences sociales : nouveautés du 25 avril 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Littératures : nouveautés du 25 avril 2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Le théâtre les yeux fermés

France Culture, le 25 avril à 20 heures, puis en podcast

— Par Marie-Valentine Chaudon —

Dissection d’une chute de neige, de Sara Stridsberg France Culture diffuse ce dimanche 25 avril cette pièce de Sara Stridsberg, mise en scène par Christophe Rauck. La radio, qui entretient une longue histoire avec le théâtre, lui ouvre en ces temps de confinement d’autres chemins vers son public.

« Je suis un roi, pas une marchandise. » Dans un royaume figé par le froid, une souveraine refuse de céder à l’injonction que sa fonction lui impose : se marier et assurer sa descendance. Dissection d’une chute de neige, de l’autrice contemporaine Sara Stridsberg, retrace la destinée de Christine de Suède. Esprit brillant, polyglotte, passionnée de lettres et de chasse, mue par une quête existentielle sans fin, elle fit venir Descartes à sa cour, où il mourut en 1650. « Elle cherche à se définir mais n’y arrive pas, commente Marie-Sophie Ferdane, qui l’incarne avec une densité polychromique dans la mise en scène de Christophe Rauck. Chaque situation la précipite dans des émotions contradictoires. Elle saute de l’une à l’autre à chaque instant. »

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En Guadeloupe et en Martinique, se profile une élection régionale et territoriale en trompe l’œil, car sans enjeux économiques !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En dépit des rodomontades des élus locaux sur la question de la responsabilité, et des fausses apparences d’un pouvoir territorial , l’autorité de l’Etat, même bafouée , a encore de beaux jours devant elle . Désormais cela doit être dit et compris : soyons clairs, c’est l’Etat qui commande et nul autre ! En effet, le rôle de l’Etat est devenu majeur en Guadeloupe et en Martinique avec la crise du coronavirus. La question fait de plus en plus débat : la prééminence de l’Etat dans la gestion de la crise prévue pour les prochains mois sera-t-elle temporaire, illustrant un net rebond après la récession de l’économie engendrée par la Covid-19, ou persistera-t-elle, reflétant des facteurs durables d’entraînement de la société Antillaise ? Plusieurs arguments plaident en faveur d’une augmentation séculaire persistante du rôle de l’État français. Les effets de la révolution numérique en Guadeloupe et en Martinique vont altérer la structure de l’emploi et modifier en profondeur la société . De nouveaux emplois et de nouvelles familles d’emploi vont apparaître, d’autres disparaître ou ne seront plus viables, et les entreprises devront trouver les moyens d’organiser le travail et la production locale de manière différente, et là le rôle de l’État sera prépondérant dans la nouvelle définition des politiques publiques.

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Comment calculer un délai quand il y a un jour férié ?

À l’approche des jours fériés du mois de mai, Service-Public.fr vous explique comment calculer un délai de 7 jours, selon que l’on parle de jours calendaires, francs, ouvrables ou ouvrés.

Comment calculer un délai quand il y a un jour férié ?

Voici comment calculer un délai de 7 jours, selon que l’on parle de jours calendaires, francs, ouvrables ou ouvrés. Dans notre exemple, le délai commence un lundi et il y a un jour férié (le mercredi).

– Délai compté en jour calendaire : lundi + mardi + mercredi + jeudi + vendredi + samedi + dimanche

Chaque jour compte.

– Délai compté en jour franc : lundi + mardi + mercredi même si c’est un jour férié + jeudi + vendredi + samedi + lundi de la semaine suivante.

Report au jour suivant si le 7e jour tombe un samedi, un dimanche (comme c’est le cas dans notre exemple) ou un jour férié.

– Délai compté en jour ouvrable : lundi + mardi + jeudi + vendredi + samedi + lundi de la semaine suivante + mardi de la semaine suivante.

On ne compte pas le dimanche ni le jour férié.

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Covid-19 : une quarantaine obligatoire pour les voyageurs de certains pays

En raison de la propagation du virus dans certains pays, et en particulier de plusieurs variants, les mesures de contrôle des arrivées depuis ces pays sont renforcées. À compter du samedi 24 avril 2021, une quarantaine de 10 jours sera imposée aux voyageurs en provenance de l’Argentine, du Brésil, du Chili, de Guyane, d’Afrique-du-Sud et d’Inde. Le dispositif de test avant l’embarquement sera plus strict. C’est ce qu’annonce un communiqué de presse du Gouvernement.

Suivant l’avis du Conseil scientifique Covid-19 du 16 avril 2021 [application/pdf – 1.7 MB] , 10 jours d’isolement seront imposés aux personnes en provenance de ces pays à leur arrivée en France. Un justificatif du lieu de l’isolement sera exigé avant l’embarquement. Cette mise en quarantaine sera accompagnée de restriction des horaires de sortie (10-12h) du lieu d’isolement. Des contrôles du respect de la quarantaine seront effectués au domicile par la police ou la gendarmerie nationale, accompagnés d’un renforcement des amendes en cas de non-respect de l’isolement.

Les motifs et catégories de personnes autorisées à venir de ces différents pays en France seront également restreints aux seuls ressortissants nationaux, leurs conjoints et enfants, et aux ressortissants de l’Union européenne ou d’un pays tiers ayant leur résidence principale en France.

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23 avril 1848 : Libération des esclaves de Case-Pilote

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Qui ne se souvient de la Semaine sainte telle qu’elle fut pratiquée, notamment le jeudi saint, le vendredi saint et le samedi gloria ? Les cloches des églises faisaient relâche jusqu’au samedi tandis que les croix, statues et images étaient voilées. Pour remplacer les cloches les enfants de chœur se répandaient dans les rues en faisant crisser des crécelles, sorte de moulinet en bois qui s’appelait rara en Martinique. Ce mot provient peut-être du mot ara qui est une variété de perroquet de l’Amérique tropicale. D’où l’expression courante à l’époque « parler comme un rara ». On retrouve le mot ara à Haïti pour désigner une musique mystique jouée, notamment, au cours de la Semaine sainte, ce qui peut être considéré comme un point commun avec la Martinique. Une autre pratique, le « battre Judas », consistait pour les fidèles de la paroisse à circuler dans les rues en frappant sur des boîtes vides symbolisant Judas, l’apôtre qui a trahi Jésus. Des jeunes dévoyés profitaient parfois pour se livrer à des exactions comme des lancers de pierres sur les maisons. En cette fin de semaine des 20, 21, 22 et 23 avril 1848, le phénomène prit un tour particulier.

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Images de science : La Guadeloupe envahie par le ver plat de Nouvelle-Guinée

— Par Martin La Monica —

Le format « Images de science » vous propose de décrypter une photographie particulièrement signifiante d’un point de vue scientifique, de la décrire et d’en comprendre les enjeux.


Au début de l’année 2019, quand nous avons reçu la première mention du ver plat de Nouvelle-Guinée, Platydemus manokwari, en Guadeloupe, c’était un peu inquiétant. Cette espèce est considérée comme très envahissante. C’est un prédateur d’autres animaux du sol. Elle a été repérée dans beaucoup d’îles en Océanie et nous l’avions signalée en 2015 pour la première fois aux Antilles, à Porto Rico. Nous avons alors publié en mai 2020 un court preprint (un article non corrigé par la communauté scientifique) pour signaler sa présence en Guadeloupe – à l’époque, cela était une observation un peu anecdotique.

Fin 2020, nous avons travaillé sur une autre espèce de ver plat, Amaga expatria, qui semble relativement commune en Guadeloupe et Martinique. À cette occasion, nous avons relayé notre recherche dans The Conversation et les médias locaux ont parlé de vers plats terrestres – probablement pour la première fois dans ces îles.

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« Islamo-gauchisme » à l’université, la réponse d’un sociologue

— Par Bernard Gorce —

Dans son rapport, Michel Wieviorka exprime ses réserves sur les usages politiques et militants de certains concepts sociologiques et dénonce l’influence du Printemps républicain ou de l’Observatoire du décolonialisme, accusés de manquer de nuance.

Il y a tout juste un mois, la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal dénonçait « l’islamo-gauchisme » qui « gangrène » l’université. Après l’émotion, les polémiques et les pétitions, voilà enfin un premier élément de réponse argumentée par Michel Wieviorka, l’un des sociologues les plus au fait du racisme et des études dites « postcoloniales ».

→ À LIRE. L’université dépassée par les questions identitaires

La ministre avait souhaité « un état des lieux de ce qui se fait en recherche en France sur ces sujets ». Le directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) s’est auto-saisi du sujet et adresse à la ministre un « rapport » qui intéressera tout autant le grand public.

La race au sens culturel, une « catégorie pertinente »

Le chercheur restitue d’abord les racines de ces études qui connurent une transformation dans les années 1960 aux États-Unis et explicite les concepts et approches tels que « racisme institutionnel », « intersectionnalité », « postcolonialisme » et « décolonialisme », etc.

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