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Venezuela : hausse de 300% du salaire minimum

Le gouvernement vénézuélien a annoncé samedi une augmentation du salaire minimum de près de 300%, mais cette hausse ne permet même pas d’acheter un kilo de viande en raison de l’inflation incontrôlable dans le pays sud-américain. «Une augmentation du salaire minimum entre en vigueur, à 7 millions de bolivars», soit 2,5 dollars, a déclaré le ministre du Travail, Eduardo Piñate, devant des partisans du gouvernement socialiste rassemblés à l’occasion du 1er mai.

Le salaire minimum mensuel augmente ainsi de 288,8%. Il est complété par un coupon alimentaire de «3 millions de bolivars», pour un «revenu minimum de 10 millions de bolivars», selon le ministre. Mais cette augmentation ne permet pas aux Vénézuéliens de rattraper leur pouvoir d’achat, alors que le pays est en crise, avec une économie en récession depuis huit ans et quatre années consécutives d’hyperinflation, laquelle a atteint près de 3.000% en 2020.

Le nouveau salaire minimum ne permet pas d’acheter un kilo de viande qui coûte 3,75 dollars dans une économie de plus en plus dollarisée. Il n’est pas suffisant non plus pour acheter une boîte de trente oeufs ou un kilo de fromage, qui coûtent 11 millions de bolivars.

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En Martinique et en Guadeloupe : appauvrissement coupable du débat économique dans la sphère publique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Quel est le point commun entre le déclassement accéléré des terres agricoles, l’absence de développement industriel, la déroute de l’administration locale dans la gestion de la crise de l’eau et des transports, le délitement de la situation financière des collectivités locales, et l’appauvrissement du débat économique dans la sphère publique ? A des degrés différents, tous sont les conséquences de l’affaiblissement de l’enseignement économique et de la culture scientifiques dans notre société Antillaise. Pourquoi la Martinique et la Guadeloupe voient -elles fondre leur compétitivité avec la crise du Covid 19 ? Pourquoi se montrent -t-elles toujours aussi méfiante à l’égard des entreprises et des patrons ? Pourquoi leurs édiles politiques ont-ils, depuis longtemps, rejeté la loi du marché de l’emploi avec la prééminence du rôle de l’entreprise et au contraire vu dans la dépense publique et la politique sociale, la clef de la prospérité ?

Un des effets les plus considérables de l’effondrement de la compréhension des enjeux de l’économie concerne l’élite gouvernante de nos pays, qu’il s’agisse des hauts fonctionnaires ou des hommes politiques, souvent ayant les mêmes sensibilisés politiques d’ailleurs.

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Martinique : nous sommes déjà dans l’autonomie

Par Yves-Léopold Monthieux

A la question d’un journaliste qui s’est étonné que pour l’élection prochaine de la CTM, le maire du St Esprit s’allie à l’autonomiste Catherine Conconne, le responsable du parti La République (LR) a répondu que la Martinique a déjà un statut d’autonomie depuis la disparition du conseil général et le remplacement du département par la collectivité territoriale. La déclaration de Fred-Michel Tiraut est juste. Certes, cette évolution a été obtenue à la marge du principe d’autodétermination puisque la décision a été prise pour le peuple et non par le peuple, lequel ne s’est pas prononcé pour l’évolution obtenue. Par ailleurs, l’autonomie se révèle moins un statut qu’un curseur qui établit le niveau de dépendance du territoire à sa métropole. Comme l’écrit Serge Letchimy dans Discours sur l’autonomie1, l’autonomie est un état d’esprit. Plus en amont de la déclaration de Fred-Michel Tiraut, j’avais exprimé en 2006 que nous étions déjà dans l’autonomie. Dès cette date, en effet, l’existence de ce « nouvel aménagement de la dépendance » m’avait paru évidente. Je posais alors la question de savoir quel était le projet martiniquais qui n’avait pu être réalisé, faute d’autonomie suffisante.

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Sciences sociales : nouveautés du 02 mai 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Les mères de famille ont payé l’un des plus lourds tributs économiques de la pandémie, selon le FMI

De nombreuses femmes, qui endossaient déjà largement le poids de la garde des enfants et des tâches ménagères avant la pandémie, ont dû quitter leur emploi.

Une nouvelle étude du Fonds monétaire international (FMI) a confirmé ce vendredi 30 avril ce que de nombreuses femmes savaient déjà : les mères de famille ont souffert d’un fardeau économique disproportionné durant la pandémie. « Dans le monde du travail, les femmes avec de jeunes enfants ont payé l’un des plus lourds tributs des différents confinements », a annoncé la cheffe du FMI Kristalina Georgieva dans un billet de blog signé ce vendredi.

Avec la fermeture des écoles et la mise en place de l’éducation à distance, « de nombreuses femmes -qui endossaient déjà largement le poids de la garde des enfants et des tâches ménagères avant la pandémie- ont quitté leurs emplois ou réduit leur nombre d’heures travaillées », détaille-t-elle.

L’étude, menée par des économistes de l’institution de Bretton Woods aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne a mis en lumière le besoin « crucial » d’apporter un soutien supplémentaire aux mères de famille, estime Kristalina Georgieva.

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Le 1er Mai, journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs

— Par Evelyne G. et Huguette B. Emmanuel, pour Culture Égalité —

  1. L’origine du 1er mai

Le 1er mai 1886, à Chicago (USA), des ouvriers se mettent massivement en grève pour obtenir la journée de 8 heures. Alors qu’ils manifestent pacifiquement, la police, au service du grand patronat, « tire pour tuer » (massacre de Haymarket Square). Malgré l’émotion et la mobilisation internationales, 8 syndicalistes anarchistes sont emprisonnés, 5 condamnés à mort, 4 exécutés par pendaison, le 5e s’étant suicidé dans sa cellule. Peu après, ils sont réhabilités, car reconnus innocents et victimes d’un complot politico-policier.)

En 1889, l’Internationale ouvrière, réunie à Paris pour le 100e anniversaire de la Révolution française, décide de faire du Premier mai une journée de revendication internationale pour réclamer la journée de huit heures.

2) « Les premiers 1er Mai »

En France, le premier 1er mai se déroule en 1890. Ce jour-là, les ouvriers défilent avec un triangle rouge à la boutonnière symbolisant leur triple revendication : 8h de travail, 8h de sommeil, 8h de loisir.

En 1891, à Fourmies, dans le Nord de la France, dans les industries textiles, le travail dure 12 h/jour, parfois 15, six jours sur sept.

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« Joséphine de Beauharnais, impératrice des Français » de Jobst Knigge

Disponible sur Arte du 01/05/2021 au 31/05/2021.

De sa naissance en Martinique à son décès au château de Malmaison, retour sur la vie mouvementée de Joséphine de Beauharnais, l’égérie de Napoléon Ier.

Née en 1763 dans une riche famille de colons martiniquais, Marie-Josèphe-Rose de Tascher de La Pagerie est mariée à l’âge de 16 ans au vicomte Alexandre de Beauharnais. De cette union malheureuse naissent deux enfants, Eugène et Hortense. Séparée de son époux six ans plus tard, elle vécut à Paris la vie d’une mondaine désargentée et poursuivie par ses créanciers. Emprisonnée comme Beauharnais sous la Révolution, sauvée par la chute de Robespierre Rose fut libérée le 9 thermidor alors que son mari avait été guillotiné. Sa grande beauté et ses élégantes toilettes ouvrent à la veuve les portes des salons de la haute société.

Femme de pouvoir
Grâce à l’un de ses supposés amants, le membre du Directoire Paul Barras, elle fait en 1795 la connaissance du général Bonaparte, de six ans son cadet. Tandis qu’il tombe éperdument amoureux de celle qu’il appelle « Joséphine », cette dernière, plus prosaïque, entrevoit surtout dans cette rencontre la stabilité financière qui lui manquait jusqu’alors.

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José Gregorio Hernandez, « le médecin des pauvres » considéré comme un saint au Venezuela

Caracas – José Gregorio Hernandez (1864-1919), « le médecin des pauvres », qui doit être béatifié vendredi, est déjà adulé comme un saint depuis près de 100 ans au Venezuela où sa moustache, son chapeau, sa tenue impeccable et son regard serein forment désormais une icône qu’on pose sur les autels des lieux de culte et des maisons.

Le docteur qui soignait gratuitement les pauvres, notamment pendant l’épidémie de grippe espagnole qui a ravagé le pays au début du siècle dernier, fait désormais partie des figures de l’histoire du pays.

Il dépasse même le héros Simon Bolivar (1783-1830) assurent certains Vénézuéliens. Pour nombre d’entre eux, sa béatification vendredi n’est qu’une étape avant sa canonisation future.

José Gregorio Hernandez est né le 26 octobre 1864 au sein d’une famille catholique dans le petit village andin de Isnotu, enclavé dans l’ouest du Venezuela.

Aîné d’une fratrie de six frères — une soeur aînée est morte à la naissance — JGH, comme il est souvent surnommé aujourd’hui, se rend à Caracas pour ses études à son adolescence. Le voyage prend alors trois semaines en mule, bateau et train…

Diplômé en médecine en 1888, il se rend, grâce à une bourse, à Paris où il parfait ses connaissances côtoyant des professeurs à la pointe de la recherche à l’époque.

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Entre La Havane et Miami, la guerre des chansons fait rage

La Havane – Une bataille de slogans politiques, mais en chansons: depuis quelques mois, partisans et détracteurs du gouvernement cubain, à La Havane et à Miami, se livrent à un ping-pong musical sur des rythmes de reggaeton, salsa et rap.

Dimanche, le duo Gente de Zona, stars du hip-hop latino qui ont collaboré avec Jennifer Lopez et Enrique Iglesias, jouera pour la première fois en concert, à Miami, la chanson qui a déclenché les hostilités: « Patria y vida« . 

« C’est terminé« , « le peuple est fatigué » clame le morceau, lancé le 16 février, qui détourne le slogan révolutionnaire « Patria o muerte » pour appeler à une « nouvelle aube » sur l’île, avec les chanteurs Descemer Bueno et Yotuel Romero (du groupe Orishas), installés en Floride, et, à Cuba, les rappeurs El Funky et Maykel Osorbo. 

Photo : Alexander Delgado et Randy Malcom du duo Gente de Zona, sont à l’origine de la chanson qui a déclenché les hostilités: Patria y vida AFP, Eva Marie Uzcategui.

« Patria y Vida est arrivé parce que Cuba est à un moment critique« , explique Randy Malcolm, de Gente de Zona, depuis le Marine Stadium de Miami où le concert aura lieu sous forme de drive-in, en raison de la pandémie. 

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Deux femmes derrière Biden pour son discours au Congrès, une première

Washington – Pour la première fois aux Etats-Unis, deux femmes étaient assises derrière Joe Biden lors de son grand discours de politique générale au Congrès mercredi soir: sa vice-présidente Kamala Harris et la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

Une vision inédite qui accompagnait d’autres premières historiques.  

Pour cause de pandémie, ce grand rendez-vous annuel de la politique américaine se faisait devant un auditoire très clairsemé, et masqué. 

Le président des Etats-Unis se tenait dans l’hémicycle qu’avaient tenté de forcer des assaillants pro-Trump le 6 janvier. Un assaut meurtrier, sans précédent, qu’il a évoqué.  

« Alors que nous nous rassemblons ici ce soir, les images d’une horde violente attaquant ce Capitole, souillant notre démocratie, restent vivaces dans tous nos esprits« , a lancé Joe Biden aux parlementaires qui avaient dû, ce jour-là, fuir l’hémicycle, protégés par des masques à gaz.  

« L’insurrection fut une crise existentielle, un test pour voir si notre démocratie survivrait. Et elle l’a fait« , a-t-il ajouté vers la fin de son discours.  

Il l’avait entamé en soulignant le caractère historique de la soirée:  

« Madame Speaker, Madame la vice-présidente« , avait-il lancé en direction de Nancy Pelosi et Kamala Harris, sous les applaudissements de la salle.

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Aller à l’essentiel : pour un nouveau modèle économique, social et citoyen à la Martinique

— Par Jean-Pierre Maurice —

Il n’y a pas si longtemps, André Lucrèce – sociologue martiniquais bien connu – écrivait : « Notre société n’arrive plus à différencier… l’éminent et l’insignifiant ». Belle formule, selon moi, pour nous inviter à considérer l’essentiel.

Car, face aux difficultés grandissantes en tous genres, la Martinique attend toujours d’une réforme institutionnelle la solution miracle à ses problèmes. Pourtant, dans cette île aux fragilités multiples, tous savent qu’il ne suffit pas de changer la couleur des choses pour voir se résoudre instantanément les défis essentiels qui nous attendent (emploi, santé, environnement, qualité de vie, perte de l’autorité, individualisme…).

Ces défis, il faut désormais les affronter avec énergie, et dans le souci de l’intérêt général. Les problèmes de la Martinique doivent être nommés, étudiés, réglés. Cessons d’évoquer le passé ou encore nos spécificités culturelles. L’heure est celle du combat pour le redressement. Il faut confier aux meilleurs, sous le contrôle démocratique, la responsabilité de sortir le pays Martinique de la spirale de déclins qui nous menacent. Ouvrons les yeux, et agissons dans le monde tel qu’il est !

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Absurdité de croire que s’il était réélu Marie-Jeanne se désisterait en cours de mandat en faveur d’un protégé!

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Il ne faudrait pas se cacher derrière une querelle de mots. Lorsqu’on parle de dictateur à la Collectivité territoriale de Martinique, chacun sait de quoi on parle. On sait qu’il y a des élections et qu’un parapluie enlève à ce mot son essence. Cette protection s’appelle l’État français, même si celui-ci évite le plus possible d’entrer dans les bisbilles politiciennes entre élus martiniquais. Il y avait bien avant la chute du rideau de fer des pays qui s’appelaient démocraties populaires. On sait pourtant qu’ils n’étaient ni démocratiques ni populaires.

En réalité, le système de la CTM se rapprocherait plus de la « démocrature », vocable récent qui est appliqué aux pays où les dirigeants sont choisis par un vote, souvent vicié, mais s’autorisent dans l’exercice du pouvoir des gestes d’autorité exorbitants du droit commun. Il suffit par exemple que le statut de l’institution contienne des lacunes telles qu’il soit impossible à l’opposition ou aux alliés de la majorité d’en appeler le président au respect de la règle démocratique. C’est le cas pour la CTM. La violence des attaques par d’anciens alliés de la CTM contre les méthodes de la gouvernance finissante atteste d’une réalité qui n’aurait dû échapper à aucun citoyen averti : le président de la CTM a pu faire tout ce qu’il a fait dans le cadre de l’institution territoriale.

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Coronavirus : en Martinique, la vaccination désormais ouverte à tous les plus de 18 ans

Les autorités ont indiqué qu’à compter de ce jeudi 29 avril, toute personne majeure peut se faire vacciner contre la Covid-19 en Martinique.

Tandis qu’en métropole, la vaccination contre le coronavirus reste pour l’instant réservée aux plus de 55 ans, elle est depuis ce jeudi matin ouverte à toutes les personnes majeures en Martinique et en Guadeloupe.

En Martinique, la nouvelle a été annoncée mercredi par la préfecture et l’Agence de santé régionale (ARS) de l’île caribéenne dans un communiqué, cité par la radio locale RCI. «Afin de faciliter l’accès de la vaccination, celle-ci sera désormais ouverte à l’ensemble des personnes majeures résidant en Martinique», ont-elles fait savoir.

Si 35.000 personnes y ont reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid (dont 10.000 les deux doses), «ces résultats encourageants sont encore insuffisants», jugent-elles. Ce chiffre correspond en effet à moins de 10 % de la population du territoire d’outre-mer, soit bien moins que celui au niveau national (22 %). Les autorités locales insistent sur le fait que la vaccination est le moyen le plus efficace de contrer l’épidémie et de revenir à une vie plus normale.

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Épidémie et rhétorique contestataire en Martinique

Par André Lucrèce, Écrivain, Sociologue

Alors que le taux de personnes vaccinées contre le covid-19 est en passe d’atteindre 25% en France, le taux en Martinique est d’environ 8%, or on connait l’importance de la vaccination pour l’éradication du virus. Bien entendu, et cela est normal, chacun exerce sa liberté de se faire vacciner ou pas. Mais on ne peut pas en même temps se plaindre des conséquences contraignantes et désastreuses de la circulation du virus et tenir un discours contestataire contre les mesures qui visent à se débarrasser de ce virus extrêmement contaminant.

La sociologie qui traite des comportements collectifs et du discours qui les soutient ne peut manquer d’être présente. Se pose en effet la question de la cohésion sociale qui pourrait aider à se débarrasser du virus et l’existence de discours qui remettent en cause cette cohésion, discours où préjugés, rumeurs, commérages, supputations, prédictions et prophéties nous servent un embrouillamini de complotismes plus délirants les uns que les autres. Au moment où l’AFP déclare qu’un milliard de personnes ont été vaccinées dans le monde, une théorie complotiste annonce que les personnes ayant reçu le vaccin Pfizer vont décéder au bout d’un an, au plus tard deux ans.

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En Inde, les crémations de masse à ciel ouvert, symbole de l’urgence sanitaire

— Par Charlotte Causit – franceinfo —

L’Inde a enregistré plus de 3 000 décès en 24 heures mercredi, selon les chiffres officiels. Les bûchers, rituel hindou, se multiplient.

[AVERTISSEMENT : Les images présentes dans ce contenu peuvent choquer les plus sensibles.]

Des flammes rougeoyantes dévorent les épis de bois et se répandent dans les villes d’Inde, qui a basculé dans le chaos de la crise sanitaire. La deuxième vague épidémique qui touche ce pays de plus d’1,3 milliard d’habitants relève du tsumani. L’Inde, quatrième pays le plus endeuillé au monde par la pandémie de Covid-19, a dépassé mercredi 28 avril les 200 000 morts, avec plus de 3 000 décès signalés en 24 heures pour la première fois, selon les données officielles.

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Les images de bonbonnes d’oxygène déchargées à la hâte et de patients agglutinés aux portes des urgences se multiplient, tout comme celles de bûchers à ciel ouvert construits à la hâte. Des images terribles, preuves ultimes de la catastrophe qui se joue actuellement sur le sol indien.

Ces photographies de bûchers correspondent à la crémation de milliers de victimes du Covid-19, explique Frédéric Landy, directeur de l’Institut français de Pondichéry : « C’est un traitement très courant des décès. La vision

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COVID-19 : Déplacements en provenance et à destination de la Martinique

Eu égard à la situation sanitaire et pour faire face aux variants de la Covid-19, notamment le « variant anglais » particulièrement contagieux, un isolement est mis en place depuis le lundi 18 janvier 2021, pour tous les voyageurs à destination des territoires ultramarins en provenance de la France hexagonale. Cette disposition s’applique pour les voyageurs de toutes les provenances, notamment l’hexagone et la Guyane, à l’exception de la Guadeloupe.

Les voyageurs seront soumis à un isolement de même nature que les « cas contacts » :

– rester au domicile pendant 7 jours
– réduire les sorties au strict minimum : courses alimentaires, rendez-vous médical
– réalisation d’un test 7 jours après l’arrivée sur le territoire

Le Gouvernement a décidé la mise en place des motifs impérieux pour voyager à destination et au départ des territoires d’Outre-mer depuis l’Hexagone. Ainsi tout déplacement entre la France hexagonale et la Martinique doit être justifié d’un motif impérieux d’ordre personnel ou familial, un motif de santé relevant de l’urgence ou un motif professionnel ne pouvant être différé.

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En outre-mer, la vaccination accélère un peu

Après des débuts lents et compliqués, des « vaccinodromes » éphémères ouvrent aux Antilles.

— Par Marion Lecas —

Ce 20 avril, dans le centre guadeloupéen de Carmel, à Basse-Terre, Claudia, 57 ans, est la millième personne à se faire vacciner. Le maire, André Atallah, est là pour marquer le coup, fier de ce vaccinodrome éphémère, qui a ouvert dès le 4 février. Dans l’île, les débuts de la vaccination furent difficiles. En janvier, la Guadeloupe a reçu ses premières doses mais sans que les stocks s’écoulent bien. « Nous ne manquions pas de doses, nous en avions trop ! », commente l’élu, amer.

« J’ai longuement pesé les pour et les contre », confie ainsi Adrien Ramon, 81 ans, dans la salle d’attente, prêt à recevoir le Pfizer. Il avoue avoir attendu que d’autres proches « s’y collent avant ». Il faut dire que, aux Antilles, la médecine moderne suscite une certaine méfiance. Les anciens préfèrent piocher dans le jardin plutôt que dans l’armoire à pharmacie. Le docteur Henry Joseph, pionnier de l’herboristerie locale, a fait grand bruit en déclarant avoir trouvé dans la zeb à pik (l’herbe à pic en créole) un remède au coronavirus.

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Plus jamais à genoux, à jamais debout

— Par Sandy Olivar Calvo, étudiante et activiste climat à Alternatiba —

Les briseurs de rêves, ce sont eux.

Rien ne me prédestinait à écrire cette tribune. Rien ne me prédestinait à lutter, politiquement, dans des mouvements citoyens, pour exiger la justice climatique. Vraiment, rien.

Issue d’une famille ouvrière, avec une mère femme de ménage et un père ouvrier depuis ses 14 ans, j’ai assimilé, dès mon plus jeune âge, que les études, et toute l’émancipation qu’elles peuvent permettre, n’étaient pas faites pour moi.

Dans mes plus lointains souvenirs, je me souviens avoir vécu ces oppressions de classe, dans mon parcours scolaire, avec cette volonté de me remettre à ma place, ou plutôt de m’empêcher de prendre plus de place. On me rappelait constamment à l’ordre, on me disait que je devais m’orienter vers des filières professionnelles, pour rentrer plus rapidement sur le marché du travail (avec un abject dédain pour ces parcours). Comme beaucoup trop d’adolescent·es, j’ai lutté pour atteindre les études supérieures. Comme bien trop d’étudiant·es, j’ai galéré pour payer mes études supérieures. Comme beaucoup trop de jeunes, j’ai raté certains de mes partiels à cause de la fatigue physique et mentale qu’engendrent les boulots d’étudiants.

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Les femmes victimes du syndrome de «la princesse» qui ne va pas aux toilettes

Connaissez-vous le « poop-shaming » ? C’est-à-dire la honte d’aller à la selle au travail, chez des amis… bref, en dehors de chez soi. Un trouble qui touche davantage les femmes et qui n’est pas sans conséquence sur leur santé. C’est l’objet d’une étude de l’Ifop que nous révélons ce soir

— Par Christine Mateus —

Vous l’avez souvent croisé dans les couloirs, ce collègue qui part ostensiblement aux toilettes avec un magazine sous le bras… Mais avez-vous déjà vu UNE collègue le faire ? Il y a fort à parier que la réponse varie de « jamais de la vie » à « bien sûr que non ». Lorsque la charge mentale s’invite jusque dans les WC… Le sujet peut prêter à sourire, il est pourtant représentatif d’un poids culturel et psychologique pesant sur les femmes qui ne sont pas sans répercussion sur leur santé.

Pour ces dames, le lieu d’aisances porte en effet très mal son nom à l’heure de la « grosse commission », lorsqu’elles ne sont pas dans des endroits leur offrant une totale intimité. C’est le cas au travail ou chez des amis, voire chez elles lorsque le conjoint est dans les parages.

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Vanité des vanités, quand tu nous tiens !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Le spectacle offert par la classe politique martiniquaise, à deux mois des élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de la Collectivité Territoriale de Martinique, est tout simplement affligeant..

Cet étalage indécent de vanité, de palinodie et de démagogie, est de nature à faire fuir le malheureux électeur, disposé à courir le risque du Covid 19, pour accomplir son devoir de citoyen.

Comment comprendre en effet l’attitude inconsistante de ces gens incapables de s’unir pour constituer une liste commune afin de répondre aux enjeux de cette échéance qu‘ils reconnaissent pourtant être capitale ? C’est d’autant moins compréhensible que leurs programmes se ressemblent comme deux gouttes d’eau, les valeurs qu’ils affichent sont quasiment les mêmes et qu’ils proclament à l’unisson la nécessité d’ ouvrir un autre chemin pour sortir notre pays de l’ornière dans laquelle il se trouve, du fait de l’affrontement permanent et stérile des deux formations politiques rivales qui se disputent le pouvoir local, depuis plus de trois décennies.

Si l’on voulait se faire une idée de ce qui motive vraiment nos politiques, nous voilà définitivement fixés; ils n’ont rien à faire du sort des populations qu’ils sont censés défendre; seul compte à leurs yeux leur intérêt propre et leur perspective de carrière, tout le reste n’est que faux-semblant.

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« Somnyama Ngonyama − Salut à toi, lionne noire ! », première monographie de l’artiste et « activiste visuelle » sud-africaine, Zanele Muholi

« Une fois couchées – Nous sommes – maîtresses de nous-mêmes, vulnérables – pelotonnées, – protectrices – semblables aux autres. – Une fois couchées – Nous sommes – Nues – malades, fatiguées – Malades et fatiguées d’être malades et fatiguées – et puis, lorsqu’on ne se recouche pas, renvoyées – Nous reposons nos yeux juste une minute – Dans l’attente qu’Olympia termine sa toilette avant de reprendre le travail – Sans t’inviter à nous enfourcher – Sans rejouer avec toi – Claquées. Une fois couchées – nous te regardons – nous nous cachons – nous – nous arrêtons – nous communions avec nos dieux – Sacrés. – Essayant juste d’avoir une minute à nous – Nous nous relevons – Retrouvons nos forces – Violentes, félines, redoutables – Nous complotons, projetons. – Nous sommes – Des odalisques séduisantes- nous voulons que – tu nous aimes – Bien sûr nous voulons que tu nous aimes, aies envie de nous – Désirables – Gardant le pouvoir – Majestueuses au repos – Privilégiées – Nous nous amusons – Nous – réécrivons notre histoire – Honorons nos ancêtres – Nous sommes aux commandes – Nous nous accrochons et guérissons – Libres. 

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Grève des lycéens : des revendications légitimes et nécessaires à leur construction

— Par l’A3C —

L’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe est très concernée par la situation au sein des collèges et des lycées. Dire que tout va bien dans les écoles maternelles et primaires est un euphémisme mais la crise, majeure, se tient dans les établissements scolaires du second degré, collèges comme lycées. Nous avons dénoncé il y a peu la rupture d’égalité, et l’impossibilité de répondre à l’obligation scolaire pour de nombreuses familles coincés par l’absence de cantine et l’organisation en présentiel. La grève actuelle place rectorat, représentants de parents et CTM dans une situation de blocage vis-à-vis des élèves. Pourtant des établissements arrivent à nourrir les élèves en les prenant en charge, comme le lycée Schoelcher et le distanciel est une réponse pour ceux qui ne le pourraient pas.

En préalable, nous considérons que, pour une fois que les élèves se prennent eux-mêmes en charge, eux et leurs problèmes, il importe que le monde des adultes les entende et traduise en actes leurs revendications. C’est ainsi que nous construirons une jeunesse responsable et autonome dans la vie.

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La situation ubuesque des élèves du LP Place d’Armes !

— Communiqué du SNUEP-FSU Martinique  — 

Les semaines se suivent et se ressemblent pour beaucoup d’élèves du LP Place d’ARMES : C’est toujours le même calvaire pour rentrer chez eux, une fois les cours terminés à 12h30. Leur lycée, faute de restauration scolaire possible, fonctionne en demi-journée, et les transports, prévus que les matin et soir, n’ont pas adapté leur offre pour les ramener chez eux.

Le lycée, contrairement à un collège, brasse des élèves de toute la Martinique.

Des lycéens doivent donc prendre 4 bus pour rentrer chez eux. C’est beaucoup de temps perdu, et un surcoût de transport très lourd pour les familles.

Personne ne comprend la fermeture de la restauration scolaire, totale et sans appel, décidée par le préfet, alors que dans l’hexagone pour leur reprise, on ne fait que la préconiser, si possible.

Certains chefs d’établissement, qui possèdent un réfectoire, ont décidé de se mettre hors la loi, pour continuer à garantir un repas chaud et complet à leurs ados. Les autres, sans service possible, sont pris à la gorge.

Le préfet et le recteur, à couteaux tirés, en continuant leur gueguerre personnelle, ont finalement participé à mettre en ligne, le véritable manuel de la déscolarisation d’élèves :

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Covid-19 : l’épuisement au CHU de Fort-de-France troisième vague

— Par Marion Lecas, correspondante du journal La Croix, à Fort-de-France —

La Martinique est frappée par une nouvelle reprise de l’épidémie. Depuis un an, le CHU est sous pression continue, même lorsque le virus ralentit.

Les grandes montures des lunettes de Claude-Emmanuelle ne suffisent pas à cacher ses traits tirés. « J’attends la fin du mois avec impatience, non plus pour la paie, mais pour savoir si oui ou non nous aurons des congés », souffle l’infirmière du service réanimation du centre hospitalier de Fort-de-France. Afin d’affronter la recrudescence de l’épidémie, les vacances du personnel ont été annulées jusqu’à la fin avril… au moins. Il s’agit de la phase la plus brutale et meurtrière qu’ait connue l’île : 68 décès au 18 avril, contre seulement quatorze un an auparavant, lors de la première vague du Covid-19.

Passé la porte battante des soins intensifs, dans l’aile flambant neuve de l’hôpital, les électrocardiogrammes s’emballent. Le calme est brisé par les « dépêchez-vous » et les bruits de brancards qu’on déplace. Les soignants s’engouffrent dans les chambres et en ressortent la mine souvent défaite. « On perd des patients bien plus jeunes qu’avant », note Claude-Emmanuelle.

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Aimé Césaire, la voix de la fraternité

En 1976, Aimé Césaire s’entretenait avec Edouard Maunick, poète et journaliste mauricien, au cours d’une série de cinq émissions. Le poète et homme politique antillais avait 63 ans à cette époque. Dans ces entretiens, il parle de son parcours intellectuel et de son attachement à la culture antillaise et africaine. Il évoque aussi la douleur de l’exil, le racisme toujours présent dans les sociétés occidentales et l’importance de maintenir l’espoir parmi les peuples noirs opprimés.

Aimé Césaire est né en Martinique en 1913. Après de brillantes études au lycée Schoelcher de Fort-de-France, il obtient en 1931 une bourse qui lui permet de suivre des études à Paris. En 1934, il fonde la revue L’Etudiant noir avec Senghor, Damas, Sainville et Maugée, puis entre à l’Ecole Normale  Supérieure. En 1935, il commence à écrire un long poème, le Cahier d’un retour au pays natal, pour lutter contre le dépaysement et l’exil. Il invente le terme de négritude. En 1939, il retourne en Martinique où il enseigne au lycée de Fort-de-France. En 1941, il fonde la revue Tropiques avec sa femme et d’autres amis.

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