— Par Jean Gabard —
Il est aujourd’hui possible de faire valoir le principe de précaution quand un produit ou une mesure présente des risques pour l’environnement, pour la santé, ou simplement quand il y a doute sur ces derniers. Ne serait-il pas possible d’étendre ce principe aux questions de société et particulièrement quand il s’agit de l’éducation de nos enfants ?
Pendant des millénaires les humains ont veillé à ce qu’il y ait toujours au moins un homme aux côtés de la génitrice pour l’éducation d’un enfant et cela a peut-être commencé bien avant que l’on connaisse l’existence du géniteur, lorsque la femme, capable de ce qui apparaissait alors magique, était perçue comme une déesse. Il se pourrait que les humains aient déjà senti la nécessité de cette présence masculine pour compenser la toute-puissance fantasmatique féminine1. Quand les hommes font le lien entre l’acte sexuel et la naissance, ils vont, dans la plupart des cultures, se croire supérieurs2 et se donnent des raisons de dominer la femme et la nature qui, elle aussi, n’est plus divinisée. Avec la révolution du Néolithique, le patriarcat s’installe et la mère est placée sous l’autorité du père3.