— Par Max Dorléans (GRS) —
On a vu ces dernières années, aussi bien aux Etats-Unis d’abord qu’en Europe ensuite, en France notamment, quelques multimilliardaires et grands patrons faire part, face à la dégradation sociale et aux moyens limités des budgets sociaux en raison des politiques favorables au patronat, de leur disposition à payer davantage d’impôts. Une proposition sous forme d’aumône, pour répondre un peu mieux aux besoins sociaux grandissants, et qu’ils consentent en écorchant légèrement l’actuelle répartition des richesses très largement favorable à leurs intérêts.
Aujourd’hui, en pleine crise, on entend une chansonnette de même nature de la part de quelques patrons, enclins eux aussi, à intervenir dans la période actuelle, toujours dans la répartition entre salaires et profit, par une augmentation un peu « significative » des salaires. Un geste apparemment généreux qui ne se comprend que par rapport à différents éléments. D’abord, avec la crise sanitaire, de nombreux secteurs ont vu une hémorragie de leurs effectifs, et font donc face à un manque réel de main d’œuvre, d’où une offre de meilleurs salaires à l’embauche. Ensuite, augmenter les salaires, avec la faible inflation, c’est donner un peu d’oxygène au système en gonflant la demande solvable aujourd’hui tendanciellement en berne.