Caracas – Un homme brandit théâtralement un fusil tandis qu’un fourgon blindé s’éloigne à toute allure, une scène courante au Venezuela où avoir des gardes du corps est désormais moins un impératif sécuritaire qu’un signe extérieur de richesse d’une élite émergente.
Le convoi de deux 4×4 noirs blindés aux vitres teintées, sans plaques d’immatriculation, se fraie un chemin dans les quartiers huppés de la capitale, respectant rarement les feux tricolores ou les stops, utilisant des sirènes et des phares imitant les gyrophares de la police. Une moto de grosse cylindrée accompagne parfois le convoi.
À bord ? « quelqu’un d’important« , un « VIP » – selon l’argot du métier – qui peut être un fonctionnaire, un homme d’affaires ou un « enchufado » (branché), comme on appelle familièrement une personne qui a fait fortune grâce à ses relations d’affaires avec le pouvoir.
Si la grande période des enlèvements en série et des braquages récurrents est passée, le Venezuela reste l’un des pays les plus violents au monde avec des attaques à main armée, le phénomène des gangs, et d’immenses zones de non-droit.