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De Ricardo Seitenfus à Helen La Lime, l’aveuglante et impériale manufacture du « consentement » politique en Haïti

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Ces derniers mois, la détérioration accélérée de la situation sécuritaire et politique en Haïti a mis en lumière le jeu macabre des contradictions et des intérêts communs de ses différents protagonistes, les acteurs nationaux et étrangers, ces derniers étant regroupés au sein d’une bienveillante et hyperactive coterie internationale dénommée « Core Group » (qui comprend les ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies). À l’opposé des justes revendications de la population portées par la société civile, le cartel politico-mafieux connu sous le nom de PHTK (Parti haïtien tèt kale ouvertement néo-duvaliériste) cristallise et organise depuis dix ans, avec l’aval décomplexé du « Core Group », une gouvernance du pays caractérisée par la dilapidation des fonds publics et des fonds du programme PetroCaribe (3,8 milliards de dollars), le blanchiment d’argent à grande échelle, l’extinction programmée des droits citoyens, la décapitation des institutions de l’État, la violente répression des protestations citoyennes publiques par l’instrumentalisation des corps répressifs de la Police nationale, la tolération et/ou la complicité de l’Éxécutif dans les assassinats ciblés et les massacres dans les quartiers populaires, la banalisation de la corruption et du népotisme installés à tous les étages de l’édifice social.

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Chlordécone : la collectivité territoriale de Martinique se porte partie civile

La collectivité territoriale de Martinique a annoncé mardi 12 octobre qu’elle allait se porter partie civile dans le procès pour empoisonnement au chlordécone, un pesticide qui a causé une importante pollution en Guadeloupe et en Martinique.

«Le Président du Conseil Exécutif de Martinique, Serge Letchimy a décidé de saisir la justice en se portant partie civile au procès du chlordécone», a indiqué la CTM dans un communiqué. «Par ce geste historique, la Collectivité de Martinique, en tant que corps constitué, se saisit d’un dossier qui a impacté des générations de Martiniquaises et de Martiniquais», ajoute le texte. «Chacun connaît mes engagements sur le chlordécone. C’est un scandale d’État, sanitaire, avec des répercussions mortifères sur notre population. Les Martiniquais sont cinq fois plus exposés aux cancers de la prostate. Le rapport parlementaire que j’ai rendu en 2019 a posé les constats. Il s’agit désormais de réparer», déclare Serge Letchimy cité dans le communiqué.

Des associations martiniquaises et guadeloupéennes qui ont déposé plainte il y a quatorze ans pour empoisonnement au chlordécone avaient appris en début d’année que cette plainte pourrait tomber sous le coup de la prescription, lors d’une réunion au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris.

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Les femmes noires à la conquête du jeu vidéo : avec AfroGameuses, « une génération qui ne veut plus rester silencieuse »

Créée en septembre 2020, l’association AfroGameuses lutte contre le sexisme, le racisme, et milite pour une meilleure représentativé des femmes noires dans le jeu vidéo, chez les personnages comme dans les studios de développement.

« Un jour, j’ai découvert le personnage de Senna, dans League Of Legends, et c’est ce personnage qui m’a appris le pouvoir de la représentation. » Ce lundi 27 septembre, la salle de conférence du Game Camp, à Lille, est bondée. Jennifer Lufau, 28 ans, chargée des réseaux sociaux chez Ubisoft et fondatrice de l’association AfroGameuses, va y livrer une implacable démonstration de l’invisibilisation des femmes noires dans le jeu vidéo.

Son exposé commence par une petite revue de personnages de femmes noires déjà existantes, dont certaines déjà très appréciées par sa communauté de gameuses. C’est le cas d’Aveline de Grandpré, qui apparaît pour la première fois dans le jeu Assassin’s Creed III : Liberation, sorti en 2012 et qui prend pour toile de fond la révolution américain de 1763. « Aveline est une femme française et américaine, née d’un père esclavagiste et d’une mère esclave.

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Aniversè « Yonndé timo kréyol » anlè Super Radio

— Par Daniel M. Berté

Yonndé timo kréyol anlè Super Radio
Ou ka tann lé Lendi Merkrédi Vandrédi
Ni sijé ka touché listwa lasosiété
Ni sir laliwondaj lajwa lanmò lanmou
Di tousa ka touché lavi lé zet vivan
Ek tout palé ki fet sé adan lang kréyol

Travay-la koumansé an Lendi 16 Oktob
I ni katran di sa, tjidonk Dé mil diset
Misié Estéfen Jan siper-animatè
Ouvè lézond pou nou pé palé an kréyol

Kréyol ki sé lang-nou ka fè ki nou sé nou
Rasinen an kò-nou an tjè-nou an nanm-nou
Eléman potalan ki ka striktiré-nou
Yè jòdi kon dèmen ka tjenbé-nou an lin
Ouvè anlè limond épi limanité
Liennen épi tousa ki yo ka kriyé moun

Apré lekti an teks Daniel Berté matjé
Ni an moman échanj épi lanimatè
Lé kòmantè ka fet anlè tem ki trété
Ek souvan ka pòté anlè laktualité

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«Ti manmay an travay» de Rolande Bosphore

Pour intéresser les enfants de la Martinique et d’ailleurs à l’histoire de ce pays, un parti pris d’écriture qui présente la vie des enfants sur trois périodes, kalina, esclavagiste et post-esclavagiste jusqu’aux environs de 1940 pour éveiller la curiosité des petits mais aussi des grands. Écrire l’histoire des enfants pour les enfants et les autres.

Objectifs d’écriture

Cet ouvrage est en direction des enfants mais aussi de tous ceux qui s’interrogent sur le sort des enfants pendant les périodes suivantes : conquête des îles situées avant le continent dit américain, déportation des Africains, esclavagisme, post-esclavagisme, colonisation. Certains sont renseignés sur les sévices subis par les déportés mis en esclavage, sur le marronnage, sur Le 22 mé, sur la colonisation mais les enfants sont-ils suffisamment bien informés ? Y-a-t-il des supports adaptés pour satisfaire leur curiosité ? Faut-il attendre pour leur dire l’histoire de leur pays ?

« Ti manmay an travay» traite de la vie des enfants depuis le contact entre les Européens et les peuples d’Amérique jusqu’au milieu du XXI siècle, en restaurant la vérité historique au détriment de la légende.

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«Cette Terre me murmure à l’oreille», création de la Cie Christiane Emmanuel

15 et 16 octobre 2021 à Tropiques Atrium

La Compagnie Christiane Emannuel présente sa nouvelle création «Cette Terre me murmure à l’oreille» les 15 et 16 octobre 2021 à Tropiques Atrium, Scène Nationale à 19h00, Salle Frantz Fanon. Cette création met en scène Jean-Félix Zaïre, Christian Kossa et Abdoulaye Konaté sous l’œil de la chorégraphe, Christiane Emmanuel et son assistant chorégraphique, Pascal Séraline.

Note d’intention

L’Afrique, Terre-mère, berceau de l’humanité, plantée tel un baobab dont les racines et les branches traversent les océans. Elle nous pénètre et codifie inlassablement notre ADN comme autant de fruits hybrides . Au delà des contraintes historiques et administratives, comment recréer un espace de vie, de partage, d’écoute, de poésie corporelle et musicale avec une partie du monde (d’où nous venons) et où il était peut-être strictement interdit de mettre les pieds, par peur du lendemain.

Tisser des liens, consolider des ponts, qui pour le moment restent fragiles, sont quelques-unes de nos préoccupations et objectifs.

Ce projet de création se veut dialogue transatlantique entre Caraïbe et Afrique. Travailler en étroite collaboration avec des danseurs-chorégraphes africains et caribéens, dans un enrichissement mutuel, vers la co-recherche et le co-développement d’une danse contemporaine dont les sources et ressources ancrées dans la terre nous parlent tel un baobab ou un fromager.

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L’ex ministre Victorin Lurel prêt à abattre sa dernière carte pour rester dans le jeu politique !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

L’injonction au changement de la carte politique en France et en Guadeloupe nous renvoie tous à un sentiment diffus de l’accélération du temps. Et c’est notamment le cas pour Victorin Lurel qui s’apprête, selon notre toute récente analyse politique , à abattre sa dernière carte.
L’expression abattre sa dernière carte date du XIXe siècle et fait directement référence au jeu de cartes. A l’époque, le fait d’abattre ses cartes signifiait que l’on se dévoile totalement, que l’on ne cache rien aux autres joueurs, que l’on joue en toute franchise. Une règle importante, car le jeu amenait à affronter tant des amis que des ennemis.

Bouger, saisir les opportunités, étouffer les opposants. Fort de ses préceptes d’animal politique en reconquête du terrain électoral perdu par le PS , Victorin Lurel, qui depuis ses récents démêlés avec Josette Borel Lincertin a certainement eu le temps de méditer la leçon de Molière dans la pièce de théâtre don Juan selon laquelle  » l’hypocrisie est un vice à la mode et tous les vices à la mode passent pour vertus ».

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Anticorps : Penser/Panser la Martinique en temps de pandémie

La Fabrique décoloniale est un groupe de citoyen.ne.s mené par des chercheur.e.s, historien.ne.s et artistes martiniquais.e.s, fondé dans le contexte des tensions sociales qui agitent la société martiniquaise depuis mai 2019. Cette association a pour vocation de s’interroger sur l’origine, l’influence et le dépassement du fait colonial. Ces deux dernières années, nous avons assisté à l’émergence de problématiques politiques et sociales nouvelles liées à la gestion particulière de la pandémie en Martinique. Ces dynamiques tiennent à la fois du champ politique, médical, médiatique et social. Elles nous renseignent sur notre capacité commune à gérer une crise complexe et sans doute à inventer de nouvelles formes de résilience. Ce texte est le fruit de réflexions quant à ces nouvelles dynamiques.

Depuis le mois de juin 2021, la Martinique et la Guadeloupe font face à leur quatrième et plus violente vague épidémique (jusqu’à 12 morts par jour). En Martinique, les hôpitaux et les morgues sont encore saturés aujourd’hui et tous les soignants du CHUM qui étaient en congé ont été sommés de regagner leurs postes. Des centaines de professionnels de santé et de pompiers se sont portés volontaires pour faire le déplacement de la France vers la Caraïbe afin de porter assistance dans les hôpitaux.

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Le Prix Humanité décerné à Jenny Hippocrate Fixi

 Engagements Franciliens décerne le prix HUMANITÉ à Jenny HIPPOCRATE FIXY, Présidente de l’Association Pour l’Information et la Prévention de la Drépanocytose (APIPD)

L’association Engagements franciliens a rendu un vibrant hommage à la Présidente de l’APIPD, Jenny HIPPOCRATE FIXY, en lui décernant jeudi 7 octobre 2021 à la mairie du 16ème arrondissement de Paris, un prix hautement symbolique, le PRIX HUMANITÉ, en présence d’une foule de personnalités politiques, civiles et associatives.

Cette association félicite un engagement de trois décennies totalement dévouées à la lutte contre la drépanocytose, à l’ensemble des actions menées par Jenny HIPPOCRATE et son équipe pour informer et sensibiliser le grand public sur la drépanocytose, une maladie génétique, particulièrement douloureuse et invalidante.

Jenny HIPPOCRATE est une femme de cœur, qui a fait de cette lutte contre la drépanocytose le combat de sa vie, le combat pour la vie de millions d’hommes, de femmes et d’enfants oubliés par les pouvoirs publics. Son association, l’APIPD se bat seule, avec de maigres subsides pour faire ce que l’État a toujours refusé de voir et de faire.

Elle est présente aux côtés de ceux qui souffrent, luttant bec et ongle pour lever le voile sur les inégalités de traitement dont sont victimes les malades atteints par la drépanocytose, qualifiée à tort de « maladie des Noirs », à l’heure où le métissage a aboli les frontières et donné toute latitude à cette maladie qui s’étend tel un virus sur la planète, devenant ainsi la maladie génétique la plus fréquente en France.

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75 ans de départementalisation outre-mer

Bilan et perspectives – De l’uniformité à la différenciation

Justin Daniel, Carine David

Préface de Jacques Ziller

Soixante-quinze ans après l’adoption de la loi du 19 mars 1946, vingt-cinq ans après la publication de Cinquante ans de départementalisation outre-mer, cette somme propose de faire le point sur l’évolution des « Quatre vieilles » colonies (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion) ainsi que Mayotte, à la lumière des expériences croisées des autres outre-mer français et des territoires non indépendants de la Caraïbe et du Pacifique. Il ne s’agit pas tant de réaliser un bilan que de situer ces collectivités territoriales – dont quatre d’entre elles, auxquelles s’ajoute désormais Mayotte, sont issues de la même matrice politico-institutionnelle – à ce moment précis de leur trajectoire historique. Réunissant des spécialistes reconnus de ces différents territoires, l’ouvrage met en perspective le cadre normatif et institutionnel régissant ces derniers. Il met également au jour le jeu complexe et ambivalent par lequel les acteurs investissent ce cadre ainsi que les enjeux qu’ils identifient, le contenu et le sens qu’ils donnent à l’action publique, avant d’élargir la focale à d’autres territoires confrontés à des problématiques similaires ailleurs dans le monde.

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Une mise au point de Daniel Boukman

« Un hommage aux personnalités des outre-mer méconnues à Paris » C’est sous ce titre que France-Antilles du 21 septembre 2021 relate que « le Panthéon des oubliés a été dévoilé sur la Place de la République de Paris »… Sur une statue pourvue d’ un écran haut de deux mètres « défilent des portraits de personnalités méconnues ou très peu connues dans l’espace public national , des personnes qui ont marqué l’histoire par leurs actes de militantisme intellectuel, par leurs actions contre l’esclavage, le sexisme, le colonialisme ». Et parmi ceux/celles dont le nom a été confisqué , celui de la mulâtresse Solitude pendue pour avoir pris les armes lors du rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe en 1802 par Napoléon-Bonaparte, celui de Frantz Fanon entré en rébellion contre l’État français massacreur du peuple algérien, lui qui rejoignit les rangs de l’Armée de Libération Nationale Algérienne.

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Les énergies fossiles coûtent 9,5 millions d’euros chaque minute

L’énergie fossile coûte énormément à la société planétaire : 5 900 milliards d’euros par an, soit 9,5 millions d’euros par minute. C’est ce que calcule le Fonds monétaire international. Une charge énorme par les subventions, mais surtout par les coûts environnementaux et sanitaires de la combustion des fossiles.

À travers le monde, six ans après la COP21 et l’Accord de Paris, les États persistent à soutenir massivement le secteur des énergies fossiles. Le chiffre établi par le Fonds monétaire international (FMI) est astronomique. Selon une étude publiée le 24 septembre et relayée par le Guardian, les énergies fossiles auraient coûté 5 900 milliards de dollars (5 100 milliards d’euros) à la collectivité en 2020, soit environ 6,8 % du PIB mondial. Chaque minute, le secteur des industries fossiles coûte 11 millions de dollars (9,5 millions d’euros) à la collectivité mondiale.

L’évaluation du FMI s’intéresse à l’ensemble des soutiens directs et indirects aux énergies fossiles. Il comptabilise autant les subventions aux entreprises que le coût des externalités provoquées par cette industrie : la pollution de l’air, la destruction des écosystèmes ou encore le réchauffement climatique. 

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Le Covid-19 a fait bondir les cas de dépression et d’anxiété

Selon une étude publiée samedi dans The Lancet, les cas de troubles dépressifs majeurs et troubles anxieux ont augmenté respectivement de 28% et 26% en 2020.

Les cas de dépression et d’anxiété ont augmenté de plus d’un quart dans le monde en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, selon une étude publiée samedi 9 octobre dans The Lancet. L’étude est la première à évaluer les impacts mondiaux de la pandémie sur les troubles dépressifs majeurs et les troubles anxieux, en les détaillant par âge, sexe et localisation dans 204 pays et territoires en 2020. Les résultats montrent qu’en 2020, les cas de troubles dépressifs majeurs et troubles anxieux ont augmenté respectivement de 28% et 26%.

«Cela souligne un besoin urgent de renforcer les systèmes de santé», estime le principal auteur de l’étude Damien Santomauro, du Queensland Center for Mental Health Research, School of Public Health, en Australie. «Même avant la pandémie, les systèmes de soins de santé mentale de la plupart des pays manquaient de ressources et étaient désorganisés. Répondre à cette demande supplémentaire (…) sera difficile, mais il n’est pas envisageable de ne rien faire», ajoute-t-il.

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Secret de la confession: Dupond-Moretti fixe le cadre, les victimes lassées de la polémique

Paris – Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a fixé vendredi le cadre juridique du secret de la confession après les propos polémiques du chef de l’épiscopat, en affirmant « l’impérieuse nécessité » pour les prêtres d’alerter sur les faits de pédocriminalité en cours.

« Si un prêtre reçoit dans le cadre de la confession, soit d’une victime, soit d’un auteur, la connaissance de l’existence de faits qui se déroulent (…) alors il a l’impérieuse obligation de mettre un terme à ces faits« , a déclaré le ministre de la Justice sur LCI.

« Si (le prêtre) ne le fait pas, il peut être condamné ?« , a-t-il été interrogé. « Il doit l’être, cela s’appelle non-empêchement de crime ou de délit« , a répondu M. Dupond-Moretti.

Les prêtres « peuvent alerter les autorités ou utiliser tout autre moyen qui permettrait d’y mettre fin« , notamment en prévenant les proches des victimes présumées, a précisé à l’AFP l’entourage du ministre.

Le garde des Sceaux a rappelé ces consignes dans une note envoyée vendredi aux procureurs. Il les y invite à « procéder systématiquement à l’ouverture d’une enquête préliminaire, y compris pour les faits susceptibles d’être prescrits« , comme le prévoit la loi contre les violences sexuelles sur les mineurs d’avril 2021.

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Littératures: nouveautés du 10 octobre 2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Sciences sociales : nouveautés du 10 octobre 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Cinq questions à Jean-Baptiste Barret, photographe.

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

L’exposition « De feu et de pluie » visible à la Fondation Clément jusqu’au 11 novembre, réuni 16 artistes martiniquais ou vivant ou ayant vécu en Martinique autour du volcan comme métaphore de la négociation entre construction/destruction (au niveau humain, naturel, social,…). Elle créé un espace pour penser la vie aux Antilles continuellement entre bâtir et démolir, ériger et raser, marquer et effacer, en réponse et en résistance à des menaces diverses. Les œuvres exposées évoquent les mémoires recomposées, le chaos, les jaillissements et les tremblements de toute création, l’échanges d’énergie, l’état du monde l’instant d’après.

Jean-Baptiste Barret est un des artistes de l’exposition. Son œuvre « Un démiurge » a été créé spécialement pour « De feu et de pluie ».

Matilde dos Santos – Qui est Jean-Baptiste Barret ?

Jean-Baptiste Barret : J’ai du mal à me dire artiste ; je dis plus souvent : je suis photographe, c’est une manière de mettre un peu de distance je crois. En fait, je fais des images.

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Prix Nobel de la paix : les journalistes Maria Ressa et Dimitri Mouratov récompensés pour leur défense de la liberté d’expression aux Philippines et en Russie

Tous deux ont participé à la création de médias d’investigation dans leur pays, Rappler et la « Novaïa Gazeta ».

Le prix Nobel de la paix récompense deux symboles de l’indépendance de la presse. Il a été attribué conjointement à Maria Ressa et Dimitri Mouratov « pour leurs efforts pour la sauvegarde de la liberté d’expression », a annoncé le comité Nobel vendredi 8 octobre. Tous deux sont les cofondateurs de médias indépendants d’investigation dans leur pays : Rappler aux Philippines et la Novaïa Gazeta en Russie.

Maria Ressa et Dimitri Mouratov « sont les représentants de tous les journalistes qui défendent cet idéal dans un monde où la démocratie et la liberté de la presse sont confrontées à des conditions de plus en plus défavorables », a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, à Oslo (Norvège).

Agé de 59 ans, Dimitri Mouratov, également rédacteur en chef de la Novaïa Gazeta, « a depuis des décennies défendu la liberté d’expression en Russie dans des conditions de plus en plus difficiles », a souligné le jury.

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Harcèlement sexuel : les petits pas du cinéma français

Le Centre national du cinéma a mis en place des formations pour lutter contre le harcèlement sexuel, qu’il impose aux dirigeants d’entreprises en échange de ses aides. Reportage au coeur d’une session.

— Par Marina Alcaraz —

« Les femmes n’ont qu’à parler… », « Pourquoi cette agitation ? Une femme est libre de dire non, quand même ! », « J’ignorais que des pratiques admises il y a dix ans étaient à ce point condamnables… ». Dans l’assemblée et en coulisse fusent les questions et les réflexions parfois naïves – voire inquiétantes – qui montrent le chemin à accomplir pour éradiquer les violences sexistes et sexuelles dans le monde du cinéma.

Dans la grande salle de projection du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), dans le 14e arrondissement de Paris, une soixantaine de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel écoutent avec attention Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). Pendant une demi-journée, elle répond à leurs questions, leur donne des exemples mais, surtout, rappelle les principes du Code du travail.

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La mobilisation monte pour le journaliste Olivier Dubois, otage depuis 6 mois au Mali

Paris – Six mois après l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois par un groupe jihadiste au Mali, sa famille a décidé de monter d’un cran dans sa mobilisation aidée par Reporters sans frontières (RSF) qui lance une campagne de soutien dans 13 villes françaises.

« Ca fait six mois qu’on est sans nouvelles de mon frère à part la vidéo du 5 mai, 184 jours sans nouvelles: rien sur son état de santé, rien sur sa situation, ses conditions de captivité, c’est beaucoup« , explique Canèle Bernard dans un entretien accordé à l’AFP. 

Le journaliste avait annoncé lui-même son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai, expliquant avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.  

Fin mai, la France a confirmé qu’il était otage d’un groupe jihadiste. A Paris, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée » et « en relation avec une entreprise terroriste« . 

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Normandie et Antilles : bientôt des maisons en sargasse ?

L’architecte Nicolas Vernoux-Thélot et son frère biologiste Teva Vernoux recyclent la sargasse, fléau des plages normandes et antillaises, en un biomatériau de construction à l’impact carbone positif.

L’agence In Situ Architecture, à Paris, a des airs de serre de jardin. “Regardez bien ces feuilles, invite l’architecte Nicolas Vernoux-Thélot, fondateur de l’agence, penché sur un crassula. Peut-être verrez-vous leurs cellules : un réseau de polygones, motif récurrent dans la nature”.

Également botaniste, Nicolas Vernoux-Thélot a fondé en 2007 le Lab In Situ avec son frère. Teva Vernoux est lui directeur de recherche CNRS en biologie végétale à l’ENS Lyon. De leurs connaissances de l’architecture des plantes et des bâtiments sont nés des projets étonnants.

En 2018, un pavillon de bois, aux mailles polygonales – inspiré des feuilles des plantes vertes – assurant à la structure résistance et légèreté. Ou dix ans plus tôt la « maison spirale » à Malakoff (Hauts-de-Seine) imitant la phyllotaxie pour capter le soleil le long de sa course. Ou encore un projet en cours de « deuxième peau » pour un bâtiment du 15e arrondissement de Paris, aux stores semblables à des feuilles de charme.

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Protection de l’enfance : « La présidence d’Emmanuel Macron reste pour l’instant un quinquennat raté »

— Collectif —

Plus de cinq cents professionnelles et professionnels de la protection de l’enfance, avocats, médecins, artistes et activistes féministes, parmi lesquels Caroline De Haas, Isabelle Carré, Danièle Obono ou Alexandra Lamy, regrettent, dans une tribune au « Monde », le report du projet de loi sur la protection de l’enfance, qui devait être examiné au Sénat le 20 octobre.

Depuis le début de l’année, l’inceste et la façon dont nous protégeons (ou non) les enfants des violences ont fait irruption sur la scène publique, faisant passer le mur du son à des millions de voix jusque-là souvent banalisées ou niées. En France, des millions d’enfants sont victimes de maltraitances verbales, physiques ou sexuelles.

Cette semaine encore, le rapport Sauvé a montré l’étendue de ces violences au sein de l’Église catholique. Nous voyons depuis quelques mois une société qui, médusée, prend enfin conscience de l’ampleur des violences sexuelles que subissent des enfants, le plus souvent de la part d’un père, beau-père, frère, oncle ou grand-père.

Or, nous avons appris le report de l’examen au Sénat du projet de loi du gouvernement sur la protection de l’enfance.

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L’OMS recommande un déploiement massif du 1er vaccin antipaludique chez les enfants

Le premier vaccin antipaludique devrait pouvoir être déployé a estimé ce mercredi l’OMS. Déjà testé dans trois pays depuis 2019, le «RTS, S» «réduit considérablement le paludisme sous sa forme grave de 30%».

«Un moment historique» : l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé mercredi le déploiement massif du premier vaccin antipaludique chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans des zones à risque, qui pourrait sauver des dizaines de milliers de vies.

Maladie très ancienne, signalée dès l’Antiquité, le paludisme se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires puis par des cycles de frissons, fièvre et sueurs. Un enfant meurt toutes les deux minutes du paludisme dans le monde, selon l’OMS.

«Sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année»

«C’est un moment historique. Le vaccin antipaludique tant attendu pour les enfants est une percée pour la science, la santé infantile et la lutte contre le paludisme», a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué. «L’utilisation de ce vaccin en plus des outils existants pour prévenir le paludisme pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année», a-t-il ajouté.

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« Ce sont les oubliées, les invisibles de la migration » : l’odyssée des femmes africaines vers l’Europe

— Par Mustapha Kessous —

Les migrantes originaires d’Afrique de l’Ouest sont de plus en plus nombreuses à tenter de rallier les Canaries, archipel espagnol situé au large du Maroc. Un voyage au cours duquel certaines d’entre elles se retrouvent à la merci des passeurs et exploiteurs en tout genre.

Ris-Orangis, terminus de son exil. Dans le pavillon de sa grande sœur, Mariama se repose, et décompresse. « Je suis soulagée », lâche-t-elle d’une voix à peine audible. Cette Ivoirienne de 35 ans, réservée et pudique, est arrivée dans ce coin de l’Essonne le 7 août, après un périple commencé il y a plus de deux ans, un voyage sans retour de plusieurs milliers de kilomètres, à brûler les frontières sans visa ni papiers. Avec une étape plus décisive que les autres : les Canaries. C’est là, à Las Palmas, que Le Monde l’avait rencontrée une première fois, le 22 juillet.

Situé au large du Maroc, cet archipel espagnol de l’Atlantique est devenu une des portes d’entrée maritime vers l’Europe les plus fréquentées par les migrants. « La route canarienne est la plus active sur la frontière euroafricaine occidentale », confirme l’association Caminando Fronteras, qui œuvre pour la protection des droits de ces migrants.

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Covid 19: Aide-toi, le Ciel t’aidera !

–– Par Pierre-Alex Marie-Anne

Les Martiniquais n’en peuvent plus des contraintes qui leur sont imposées du fait de la lutte contre le Covid 19, ils voient avec de plus en plus d’inquiétude s’éloigner la perspective d’un retour à la normale. Face à la catastrophe qui menace la poursuite de leurs activités de tous ordres, ils implorent l’Etat français, habituellement vilipendé par les mêmes. ( le PPM n’est pas le dernier à réclamer assistance ), de voler à leur secours ; avec l’attitude du “mendiant arrogant” dénoncé par Césaire, ils exigent même davantage de soutien financier de la part de l’État, mais refusent obstinément de se plier aux recommandations vaccinales des autorités de santé publique. Ce n’est pas le moindre des paradoxes s’agissant de nos autonomistes locaux qui se veulent maîtres de leurs décisions. Sans s’en rendre compte en effet ,ce qu’ils récusent en réalité c’est l’opportunité qui leur est donnée ,au travers de leur choix de se faire ou non vacciner ,de” faire peuple “(autrement qu’en paroles), en misant sur l’immunité collective pour venir à bout de cette funeste épidémie.

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