Matanzas (Cuba) – A genoux, les yeux bandés, cinq jeunes hommes écoutent des bénédictions en yoruba, langue apportée à Cuba par les esclaves africains il y a plus de quatre siècles. Ils jurent d’être courageux, respectueux, honnêtes, bons parents, enfants ou amis : ils sont de nouveaux fidèles abakuas, ce culte cubain unique en Amérique latine.
Longtemps tenu secret sur l’île communiste, ce culte africain né comme une confrérie parmi les esclaves travaillant au port de La Havane il y a près de 200 ans, est le refuge trouvé aujourd’hui par de jeunes hommes en quête de soutien face aux multiples difficultés qu’ils traversent sur l’île.
« En raison de la pandémie nous avons beaucoup grandi, nous avons beaucoup plus la foi« , déclare à l’AFP Juan Ruiz Oña, le Yamba, ce chef spirituel d’un temple de Matanzas, à 100 km à l’est de La Havane.
L’AFP n’a pu assister à la cérémonie d’intronisation dans le quartier de Simpson et ses nombreux autres temples, qui n’est autorisée qu’aux seuls abakuas.
Avant d’entrer dans la pièce sacrée où se déroule la cérémonie secrète du serment, les cinq jeunes hommes passent devant El Ireme ou « diablito« , qui incarne l’esprit des ancêtres et est chargé de purifier les âmes.