— Par Roland Sabra —
La Biennale de danse de Martinique a ouvert avec succès ses portes sous le chapiteau mobile de Tropiques-Atrium installé au Saint-Esprit. Le bien nommé spectacle « Tremplin » a remporté un franc succès. Le rebond attendu s’est produit à Fort-de-France avec deux pièces « « Ustium » et « Feu sacré ». Le chorégraphe guadeloupéen, Hubert Petit-Phar, ouvre une porte, (Ustium en bas latin) sur un domaine plutôt sensible, longtemps resté dans l’ombre, celui de la masculinité aux Antilles. Dans le clair obscur qui baigne le plateau ils sont trois que l’on découvre figés dans des arabesques corporelles lors d’une succession de plans fixes. Trois semblables et différents, trois ensembles et séparés, trois pour deux plus un tiers exclu, un tiers excluant, un tiers séparateur qui vont décliner le thème du double, celui de l’impossible fusion, mais aussi celui de l’enfermement dans la binarité. Les mouvements des danseurs insistent : quand deux d’entre eux se déplacent sur un axe, le troisième prend le sens opposé, les heurtent et les séparent. Quand deux forment un couple le troisième s’assoit, sur le plateau, sur une chaise, immobile, ailleurs.