Le Caire – Une salle de spectacle, des musiciens, un public… Un concert ordinaire? Non, car sur cette scène du Caire, les esprits côtoient l’audience et sous les lumières tamisées, Oum Sameh chante pour guérir les malades de leurs démons.
Le zar, arrivé il y a plusieurs siècles d’Ethiopie et du Soudan, s’est répandu dans toute l’Afrique du Nord. Les noms et les instruments varient mais le but est le même: exorciser les victimes des djinns, des esprits malfaisants.
Traditionnellement, le rituel dure plusieurs jours et nécessite des sacrifices d’animaux. Mais à Makan, dans le centre populaire du Caire, pas de sang versé, les musiciens présentent une version adoucie qui émerveille Egyptiens curieux et touristes avides d’exotisme.
Envoûté par la voix d’Oum Sameh et captivé par son regard souligné de khôl, le public balance la tête en rythme.
– Mépris –
« Le zar est un rituel très ancien, rattaché à la guérison, c’est une sorte de traitement médical« , explique à l’AFP Ahmed el-Maghraby, fondateur de Mazaher, dernier groupe selon lui à pratiquer le zar en public.
En 2000, il inaugure Makan « pour conserver ce patrimoine et archiver la musique populaire égyptienne« , explique l’homme aux cheveux gris.