— Par Jean-Marie Nol, économiste —
En Guadeloupe et en Martinique, la science a perdu non seulement son innocence, mais également son attractivité. La défiance à l’égard des recherches nouvelles sur les vaccins et de leurs retombées s’est amplifiée avec l’apparition de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire . Et les craintes sont fortes, comme le montre les résistances aux décisions des autorités étatiques. Cette situation de nature anxiogène est en passe de renforcer l’obscurantisme ambiant aux Antilles . Le progrès fait peur. Pourtant il nous fait avancer, évoluer, et nous permet de nous adapter à un monde qui se transforme à une vitesse accélérée. Le vif débat sur l’obligation vaccinale et le pass sanitaire , toujours en cours en Guadeloupe et en Martinique , nous rappelait récemment que l’évolution des technologies nous force à être de plus en plus pragmatiques et surtout nettement plus intelligents. Le progrès a deux moteurs, la science et la technologie. La science, c’est le savoir, un savoir acquis et stabilisé. La technologie, c’est ce qu’on fait avec ce savoir, c’est l’utilisation de ce savoir. Quand on construit la science, on passe par une étape où l’on est entre le savoir et ce qu’on ne sait pas, on est à la frontière de la science.